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Sol Invictus : Un premier pas (révolutionnaire) vers une nouvelle haute horlogerie photonique
 
Le 12-03-2010
de Business Montres & Joaillerie

Hurlements des puristes et jubilation des non-conformistes : on a osé marier la tradition haute horlogère à l’avant-garde technologique.

Sol Invictus ressuscite la querelle des Anciens et des Modernes : il suffit de choisir son camp…


••• LES TEMPS DE LA LUMIÈRE

A quoi reconnaît-on une révolution ? Au fait que ce n’est plus pareil après qu’avant ! Revolvere : la roue a tourné. A la faveur de la crise économique, l’horlogerie a vécu une révolution qui a changé en profondeur ses valeurs, ses représentations et ses perspectives.

Du coup, d’autres possibles se dessinent, qui étaient impensables avant et qui deviennent soudain des jalons, voire des repères, pour après. Si on peut discuter des stratégies qui s’imposent, on ne peut guère nier que la crise aura tout changé des références horlogères : les montres, les marques, les prix et les valeurs qui fondent leur légitimité. Sans parler des réseaux et de la communication.

C’est pourquoi, face à une montre comme la Sol Invictus, on ne sait trop guère par où commencer tellement on est ailleurs, à la fois très loin devant et très loin derrière, très au-dessus et, aux yeux de quelques intégristes, très au-dessous de ce qui relève aujourd’hui du « bon goût » dans la haute horlogerie traditionnelle.

Restons simples et tentons d’être clairs ! Il s’agit d’une montre mécanique très haut de gamme, plutôt traditionnelle dans son approche de ce que doit être cette vérité mécanique puisqu’elle n’a pas de barillet, mais un système fusée-chaîne qui nous ramène au XVIIIe siècle, mais pas si traditionnelle que ça quand on remarque l’architecture verticale de ses trains d’engrenage et pas traditionnelle du tout quand on étudie son « système énergétique »…



••• L’HÉRITAGE HAUT DE GAMME DE L’ÉLECTRONIQUE

Parlons d’énergie, justement : fusée-chaîne, certes, pour cette Sol Invictus, mais avec une assistance électronique ! Là, les hurlements des puristes couvrent de boue, d’injures et d’opprobre le créateur : pouah, de l’électronique dans le haut de gamme mécanique, et pourquoi pas du quartz !

Rappel utile à ceux qui auraient la mémoire qui flanche : le quartz, aujourd’hui si décrié et méprisé, a été, pendant quelques années (disons 1969-1974), le Graal d’une haute horlogerie quand celle-ci ne se posait que la question de la précision des montres. C’est une réponse technologiquement avancée – donc « de luxe » – au triple souci de faire des montres toujours plus fines, plus précises et plus compliquées. Les premières montres à quartz et les premiers affichages par LCD représentaient la frontière la plus avancée de la « complication » : elles se vendaient plus cher que des montres mécaniques de même gamme. Les premières Patek Philippe électroniques étaient plus fortement tarifiées que les mêmes boîtiers mécaniques, certains amateurs insistant pour remplacer leur calibre manufacture par une puce qui leur ouvrait les portes du futur…

On peut mesurer a posteriori la fantastique erreur marketing opérée alors par l’industrie horlogère suisse, qui a failli en mourir. Fermer les yeux sur les réalités du marché pour se focaliser sur le seul segment du luxe, c’était à la fois ignorer la logique interne de l’électronique – intrinsèquement mass market – et ignorer les risques gravissimes d’une option haut de gamme trop exclusive. Erreur à méditer, alors qu’on est en train de la refaire en cantonnant les codes de la nouvelle horlogerie – la plus excitante – à des niveaux de prix stratosphériques…

Mais, au fait, qui a parlé de quartz ? On peut aujourd’hui penser l’électronique en d’autres termes, surtout quand il s’agit non de précision – apportée par l’organe réglant mécanique de la montre – mais de distribution de l’énergie. Il n’y a pas que le quartz dans la vie et Sol Invictus entend le prouver !



••• HARDI, LES GARS, VIRE AU GUINDEAU !

Donc, électronique d’assistance. Avec quelle énergie ? Tout simplement celle de la lumière, du Soleil ou de n’importe quelle autre source lumineuse, artificielle ou naturelle. Lumière convertie en électricité grâce à des capteurs, stockée comme énergie par une batterie et délivrée en force par deux micro-moteurs. Le tout « révolutionnaire » – le mot n’est pas trop fort – avec des « premières mondiales » à chaque étape du parcours :

• Le capteur solaire (la montre en compte deux, à 12 h et à 6 h : image ci-dessus, en haut) : ils ont été développés en partenariat avec l’INES (Institut national de l’énergie solaire) et ils n’existent pas encore dans l’univers industriel des applications solaires. Ils mettent en œuvre une technique particulière, l’hétérojonction, qui alterne sur le capteur des couches ultra-minces de cristaux amorphes et de cristaux mono- ou poly-cristallins, ce qui permet de conjuguer les avantages de ces deux matériaux pour capter la lumière. C’est la première fois que ces capteurs sont industrialisés (découpe au laser) et c’est d’autant plus remarquable qu’ils sont d’une taille ridicule (longueur d’une allumette pour la largeur d’une double allumette) pour leur rendement.

• La batterie : technologie ion-lithium, évidemment, mais dans un micro-taille qui n’empêche pas une durée de vie de 30 ans et une excellente capacité de chargement – donc une efficacité énergétique remarquable. Quatre heures de charge en pleine lumière suffisent à lui assurer un potentiel maximum (3 volts) qui donnera à la montre une réserve de marche d’environ 12 à 15 jours sans la moindre lumière. Soit un fonctionnement quasi-illimité dans des conditions normales d’usage…

• Les micro-moteurs : il s’agit là des plus petits moteurs jamais fabriqués sur cette planète (image ci-dessus : avec une pièce d'un euro pour comprendre la taille). Moins épais qu’une allumette et trois fois plus courts, ces moteurs brushless à « réducteur planétaire », bourrés de nano-engrenages, peuvent tirer jusqu’à 400 g : leur vitesse varie de 70 000 tours/minute à 50 tours/minutes. Ils sont logés sous le panneau solaire à 12 h et ils ont pour seule fonction de remonter le système fusée-chaîne pour redonner de l’énergie à la montre : il s’agit donc d’une sorte de « guindeau » électrique automatisé. Couplés à des capteurs électro-magnétiques qui décèlent le couple de la chaine (donc la réserve de marche), ils basculent automatiquement en mode charge quand la montre est en bout de potentiel, la batterie en pleine charge permettant quatre « remontages » successifs de la chaîne. Tous ces moteurs sont usinés avec une précision nanométrique, la logique brushless (sans pièce d’usure) et la vitesse de fonctionnement garantissant une longévité étonnante. On peut malgré tout remonter la montre manuellement.

Ce n’est certes pas la première fois qu’une montre a recours à l’énergie solaire [quelques marques japonaises en ont fait une spécialité pour des montres à quartz], mais c’est la première fois qu’une montre mécanique de très haut vol est associée à une sous-couche d’assistance électronique automatisée pour la gestion de son énergie

En soi, l’association dans cette Sol Invictus d’un capteur solaire innovant et d’une architecture mécanique tout aussi révolutionnaire aurait été un événement. La conception même de la montre, son équipe de projet, son affichage de l’heure et son concept « philosophique » en font – ce sera l’objet d’un article ultérieur – une des pièces-événements de Baselworld.

Et, comme on s’en doutait, on ne verra la Sol Invictus ni dans le Hall 1, ni dans le 2, ni dans le 3, ni dans le 5 et ni dans le 6…

 



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