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Une des meilleures nouvelles de ce printemps 2010 est l’arrivée sur le marché d’un Laurent Ferrier, « papy » de la nouvelle génération, qui est né dans le même village qu’Abraham Louis Breguet.
Détail qui a son importance…
Il veut faire des montres avec les mêmes codes que son compatriote, mais avec un regard plus contemporain sur ce qu’on appelait autrefois la « belle horlogerie »...
••• UN TOURBILLON POUR LA PRÉCISION
Depuis la ruée vers le tourbillon (« complication exceptionnelle » aujourd’hui proposée par un minimum de 137 marques !), on a oublié que le tourbillon a toujours été, dans l’histoire de l’horlogerie, une avancée de la micro-technique pour gagner en précision de marche – et non, comme depuis dix ans, un prétexte à alourdir les factures en se drapant d’une prétention à la maîtrise de ce qui n’est plus une ultra-complication depuis l’invention des robots d’usinage...
Donc, si Laurent Ferrier crée son propre mouvement tourbillon (entièrement « manufacture », si ce mot a encore un sens, sur la base d’un calibre exclusif qu’il a eu l’intelligence de créer en 14 lignes), c’est pour améliorer le réglage de son montre, qu’on peu déjà estimer précise à deux secondes par jour, soit cinq fois mieux que les normes du COSC : à quand un vrai bulletin d’observatoire à l’ancienne ?
Drôle de personnage, d’ailleurs, ce Laurent Ferrier (ci-dessus) ! Né en 1946, c’est le seul retraité de la nouvelle génération des indépendants, mais sa jeunesse d’esprit en remontre aux plus fougueux de ces créateurs. Son parcours n’est pas ordinaire : après l’obtention de son diplôme d’horloger, il est engagé chez Patek Philippe, à l’atelier de prototypage mouvements où il se familiarise avec les mouvements de haute horlogerie.
Passionné de course automobile, il change d’orientation professionnelle pendant quelques années et travaille dans le domaine des composants automobiles. Grâce à son talent de coureur automobile, il participe 7 fois aux mythiques 24 heures du Mans. Vainqueur de la catégorie prototype 2 litres en 1978, il atteint la troisième place au classement général en 1979 au volant d’une Porsche 935T avec son ami François Servanin.
••• UNE TRADITION QUI SE RÉALISE DANS L’INNOVATION
Son retour à sa passion horlogère se fait tout naturellement chez Patek Philippe en 1974, dans le domaine de la création de nouvelles pièces d’horlogerie. Constructeur puis responsable du bureau technique habillement, il est en contact direct avec le propriétaire, Philippe Stern, avec lequel il collabore au développement de produits dans la plus pure tradition horlogère.
En 2009, Laurent Ferrier décide de créer avec son fils Christian et son ami François Servanin une marque horlogère dédiée à la belle horlogerie traditionnelle. Pour lui, une vraie marque d’horlogerie contemporaine ne saurait qu’une vraie « manufacture », d’où sa décision de travailler avec la Fabrique du temps (atelier de complications fondé par Michel Navas et Enrico Barbasini, ex-créateurs de BNB) pour réaliser un mouvement exclusif, le « tourbillon double spiral », réalisé grâce à des technologies modernes, tout en respectant des codes traditionnels de la haute horlogerie.
Ce premier garde-temps fait référence à des pièces de concours de chronométrie, privilégiant la discrétion, la bien-facture et la précision de marche. La « Galet Classic Tourbillon Double Spiral » initie une tradition qui se veut innovante et respectueuse d’un savoir-faire séculaire.
Son ambition : « Revenir à la grande tradition horlogère, tradition où seule la main de l’homme peut transformer la matière en objet d’art. La fabrication d’un nombre de modèles extrêmement limité. La réalisation de mouvements “chronomètres“ précis et fiables. L’esthétique des boîtes discrètes et élégantes conçues pour défier le temps ».
••• POUR LE PLAISIR D’UNE ESTHÉTIQUE HORLOGÈRE RÉUSSIE
Le calibre Tourbillon Double Spiral à remontage manuel est un mouvement exclusif Laurent Ferrier qui se distingue de par son concept de deux spiraux inversés (image ci-dessus). Ce dispositif permet de compenser les effets de la gravitation terrestre en gardant le centre de gravité du balancier sur son axe.
Ce mouvement au style intemporel est inspiré des grandes pièces de chronométrie du XIXe et XXe siècle. Il s’agit en fait de nombreux clins d’œil aux montres de concours qui témoignaient du savoir-faire des plus grands artisans horlogers. On retrouvera ainsi un système de remontoir
à l’esthétique très douce, dépourvu du moderne ressort de tirette.
Autre choix, pour le seul plaisir de l’esthétisme horloger un cliquet de rochet de type « lame longue » à la terminaison bassinée polie.
C’est un mouvement qui se veut précis (2 secondes/jour), mais aussi solide. Pensé dans les moindres détails pour traverser le temps et les générations et ainsi témoigner d’un savoir-faire vieux de plus de 200 ans.
C’est également une pièce très artisanale, dotée de nombreuses finitions qui ne peuvent être effectués que par la main experte d’artisan-horlogers aguerris et passionnés. Les nombreux angles rentrants et les différents bassinages sont là pour en témoigner.
••• A QUOI RECONNAÎT-ON UN VRAIE NOUVELLE MARQUE ? Au fait qu’elle apporte quelque chose qui manquait sur le marché. Il manquait dans les vitrines une référence comme Laurent Ferrier, au carrefour de la plus rigoureuse tradition et de la plus absolue ouverture d’esprit concernant l’innovation. En témoignent les multiples projets de montres dans les dossiers du bureau technique de Laurent Ferrier.
• On n’a pas fini d’entendre parler du « papy de la nouvelle génération » |