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En avant-première pour Business Montres, le film officiel du lancement de la Striking 10th, première montre de l’histoire horlogère à proposer une lecture directe du dixième de seconde.
Un chronographe « manufacture » qui crée une alternative crédible à la Daytona.
••• GUERRE DE SUCCESSION AU ROYAUME DES TROIS COMPTEURS
Si Business Montres a beaucoup insisté, ces dernières semaines (rappel ci-dessous), sur l’intérêt de cette montre, c’est non seulement en raison de sa réussite technique et esthétique, mais aussi pour son positionnement marketing qui institue, à la hauteur de la Rolex Daytona, un choix crédible par ses différentes dimensions (calibre « manufacture », innovation technique, style néo-classique). Sans parler du prix, trop voisin pour ce soit innocent.
• Rappel rapide : au cours de ces dernières années, après deux décennies commercialement désastreuses, la Rolex Daytona s’est imposée comme une « icône » contemporaine et comme la montre la plus désirable aux yeux des amateurs, qui étaient prêts à la surpayer (+ 50 % à 100 % du prix catalogue) en version acier. Ceci sans vrai raison autre qu’un engouement collectif, non justifié par l’éventuelle rareté de la pièce (Rolex n’a pas réduit ses capacités de production), mais uniquement par la pression de spéculations.
• Aujourd’hui, la fièvre est calmée : la Daytona, aujourd’hui équipée d’un mouvement 100 % Rolex de facture classique, acier se négocie au prix catalogue, voire un peu moins. Rolex n’a pas augmenté ses capacités de production : le retour à la normale s’est effectué selon les règles classiques de l’offre et de la demande sur un marché concurrentiel.
• C’est alors que débarque sur le marché un chronographe alternatif de style comparable – trois compteurs, deux poussoirs – et d’un prix voisin, porteur d'une marque ancienne et réputée. Sauf que la Striking 10th a quelques atouts de plus à faire valoir : un mouvement de légende (El Primero, réputé pour sa fiabilité éprouvée), une innovation technique qui mérite le détour (la lecture directe du 1/10e de seconde, encore jamais réussie pour une montre), un style néo-classique plus tendance (avec une indéniable touche de modernité), une taille plus conforme au standard contemporain (42 mm, contre 40 mm pour la Daytona) et la dynamique d’un groupe de luxe (LVMH) très pressé de prendre des positions significatives sur le marché horloger (au besoin, en se frottant aux féodalités qui se partagent le marché et, si nécessaire, en y mettant les moyens promotionnels et publicitaires nécessaires).
• Ajoutons à ces qualités concurrentielles une réputation émergente pour Zenith (l’effet positif de l’arrivée aux commandes de Jean-Frédéric Dufour, la réussite de cette première collection post-Nataf), à rapporter à la réputation plus contrastée et plus contestée de Rolex, qui est victime, comme toutes les puissances surplombantes, d’un discrédit qui dérive des réflexes anti-autoritaires de l’opinion. Tandis que la très connotée Daytona (« montre officielle » de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy), collection quasi-quadragénaire sur le marché, a été trop convoitée et a généré trop de frustrations pour n’avoir pas entamé son capital de sympathies…
• Ironie de l’histoire : si ce match a bien lieu (et il existe déjà, de fait, dans l’esprit des amateurs à la recherche de pièces « manufacture » plus authentiques), on se souviendra que Rolex a fait appel à Zenith dans les années quatre-vingt pour réaliser le mouvement de la Daytona, en attendant la mise au point de son propre mouvement…
Bref, on aura une idée plus précise à Baselworld des réactions du terrain à cette Striking 10th, à travers les commandes des détaillants, mais les pré-commandes sont déjà sensibles : la bataille ne fait que commencer !
••• Rappel des précédents articles de Business Montres au sujet de cette Striking 10th:
• « Pourquoi on doit reparler de cette Foudroyante au dixième de seconde » (24 février).
• « Comment est-on parvenu à cette lecture du dixième de seconde ? » (3 mars).
• « Les secrets d’un arrêt précis au dixième de seconde » (13 mars).
••• Un film a télécharger (01:47 mn) pour mieux comprendre le fonctionnement de ce calibre exceptionnel logé dans un chronographe au design néo-classique particulièrement réussi. |