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Breitling dispose aujourd'hui de son propre mouvement mécanique. Il est entièrement produit à La Chaux-de-Fonds. Une grande satisfaction pour la marque horlogère qui a connu un bon salon à Bâle et poursuit ses partenariats avec les mondes de l'automobile et de l'aviation.
«Nous sommes conscients que le consommateur achète plus une montre qu'un mouvement. Si la stratégie industrielle a bien fonctionné, l'esthétique aussi.» Jean-Paul Girardin, vice-président de la marque horlogère Breitling, dont le siège principal est à Granges, se réjouit du succès rencontré par le Chronomat B01. Lancée en mai de l'année dernière, cette montre, équipée du calibre automatique maison, a trouvé son public. «A fin 2009, elle était numéro 1 de Breitling. Nous en avons vendu 30 000 pièces.»
«La production roule», dit Jean-Paul Girardin. Le calibre est entièrement produit à La Chaux-de-Fonds chez Breitling Chronométrie. «Nous allons aussi introduire le Chronomat B01 sur d'autres modèles. Ce mouvement a été conçu pour être une plate-forme pour recevoir d'autres fonctions, d'autres complications. Avec ça nous sommes un peu plus proches du siège du pilote que de celui du passager. Nous pourrons gérer notre croissance.»
Au Salon mondial de l'horlogerie et de la bijouterie de Bâle, Breitling a présenté un nouveau modèle équipé de ce calibre. Prix d'entrée de la gamme: 7200 francs. Un positionnement que le vice-président de la marque juge correct par rapport à des concurrents comme Rolex avec la Daytona ou Panerai et son P900. Jean-Paul Girardin est d'ailleurs satisfait du déroulement de Baselworld. «Il y a eu moins de sourires professionnels, mais des sourires convaincus.»
Breitling ne se contente pas uniquement de ces modèles. «Nous nous sommes aussi occupés des produits dans la gamme moyenne. Le client est de plus en plus conscient des prix.» La marque a ainsi relancé une ligne Superocean, une montre de plongée dont les premiers modèles remontent à 1957. Elle est équipée d'un mouvement automatique certifié Cosc, contrôle officiel suisse de la chronométrie. C'est davantage que du «swiss made», dit Jean-Paul Girardin. «Elle est 100% produite en Suisse.» Avec un prix d'entrée de 2800 francs, la Superocean est destinée à séduire «toute cette génération qui regarde l'heure sur son téléphone mobile», ajoute le vice-président.
«Nous n'avons pas oublié non plus les vrais instruments Breitling», souligne-t-il à propos du modèle Chronospace, doté d'une alarme et d'un rétro-éclairage. «Son design provocateur, qui plaît ou ne plaît pas, ne laisse pas indifférent.» Parallèlement, la marque continue son partenariat avec Bentley. Deux nouveaux modèles, Masterpiece et Supersports, ont vu le jour. Le constructeur automobile est consulté mais le design est entièrement du ressort de Breitling.
L'aventure continue aussi avec la vedette du 7e Art John Travolta. Ce «fou de l'aviation» - il a plus de 5000 heures de vol à son actif -, a signé pour une sixième saison avec la société horlogère. Une nouvelle campagne de communication a été lancée. L'acteur pose, adossé à la carlingue d'un avion de légende, sur la piste des fameuses Reno Air Races, dans le Nevada, le plus grand rendez-vous aéronautique de la planète, dont Breitling est le principal sponsor.
Dans un contexte de reprise annoncée, mais pas encore confirmée, Breitling envisage l'avenir avec sérénité. «Une marque indépendante arrive à réagir assez vite», estime Jean-Paul Girardin, pour qui la marque assure le «changement dans la continuité».
Daniel Droz
Arcinfo - L'Express / L'Impartial |