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Ressence : Les impressions du « petit nouveau » de Baselworld
 
Le 30-03-2010
de Business Montres & Joaillerie

Néo-marque qui a créé l’événement à Baselworld, Ressence a vécu le salon sur un petit nuage.

Premières impressions de Benoît Mintiens, le créateur d'un concept qui vise à la « renaissance de l’essentiel » (Ressence)...


••• LE MARS BÂLOIS DU « MARTIEN » DE BASELWORLD

Exemples de dialogues vécus au Palace de Baselworld (espace The Watch Gallery) par un Benoît Mintiens qui débarquait de nulle part – vu des vallées horlogères, la Belgique est un peu la planète Mars (au moins depuis Sarton)...

– « Vous êtes Suisse ?
– Euh, non, je suis Belge !
– Vous êtes horloger, alors ?
– Euh, non, je suis consultant en design industriel !
– Avec quels Suisses avez-vous travaillé ?
– Euh, non, avec personne ! »

C’est ce qu’on appelle du... déficit d’appartenance. En dépit de ce réflexe endogamique très helvéto-romand, Benoît Mintiens a tout de même le sentiment d’avoir été particulièrement bien accepté par une communauté horlogère dans laquelle il n’avait pas la moindre relation. Et tout particulièrement par ses co-exposants de la Watch Gallery, « une bande très sympathique qui a créé une ambiance très amicale », qui lui ont gentiment adressé leurs fournisseurs et leurs copains [ce qui est désormais, par parenthèse, l’esprit « coopétitif » de rigueur dans les regroupements de créateurs indépendants nés de l’élan Watch Factory 2009]...

Le plus étonnant pour Benoît Mintiens : les amateurs – mais aussi les professionnels – qui venaient spontanément le voir, sur la foi des articles parus sur les sites, les forums et les blogs ou grâce au bouche-à-oreilles dont Ressence a bénéficié. En plus des inévitables gros bataillons asiatiques, lourdement équipés côté appareils photos et capables d’investir son stand jusqu’à lui faire perdre la tête tellement il y en avait de tous les côtés ! C’est la rançon de la gloire, et sans doute l’amorce d’une production parallèle du côté de Shenzhen...

En fait, ce n’était pas tout-à-fait le premier contact avec Baselworld pour Benoît Mintiens : « Cela fait maintenant ans que je passe à Bâle pour trouver des fournisseurs. L'année dernière (2009), juste avant de quitter le salon, j'ai fait un saut à la Watch Factory, où j’ai rencontré Denis Giguet (MCT), qui m'a parlé de son parcours et qui m'a démontré qu'il y a des “fenêtres“ dans le mur de l'horlogerie ! » Hommage au passage aux personnes qui ont pu l’aider, en Belgique, comme Daniel van Riet et Olaf Côme, ses soutiens hors du monde horloger...

Bâle, en mars pour un Martien, quelles impressions ? « Avant tout, une mécanique bien huilée et une excellente organisation. Je suis arrivé dans la nuit du 18 mars et, comme chaque débutant, il y avait encore quelques bricoles à régler avant de pouvoir aller dormir... J’ai passé mes deux ou trois premières nuits à parfaire mes prototypes ! Je me suis senti comme un motard au Paris-Dakar. Rouler le jour, mécano la nuit » ! Passage rapide par le Hall 1 : « Les plus beaux stands toutes professions confondues, et j'en ai vus. C'est amusant, ce mélange de mondes ! La montre est en définitive un prolongement de soi : Bâle serait-il le miroir de notre société ? »...

Miroir de notre société ou de nos vanités ?

Le plus difficile est maintenant de gérer les multiples contacts pris à Bâle et de faire le tri dans les nombreux avis, jugements et conseils prodigués par les uns ou les autres. Un gros paquet de cartes de visite à trier et un concept global de marque à formaliser, avec un prix, des conditions de vente et un message à communiquer...


••• CE QUI POURRAIT ARRIVER DE MIEUX au créateur de Ressence : un « stage » dans un atelier de complications ou dans une de ces micro-manufactures de mouvements qui font avancer l’horlogerie suisse plus sûrement que la routine des grandes marques.
• L’horlogerie est un métier, qui s’apprend et dont les codes se transmettent par l’expérience et les relations humaines. C’est un métier d’hommes et de femmes, dont les solidarités cimentent la solidité.
• Benoît Mintiens vient de prouver que, sans rien connaître ni personne dans l’univers de la montre, il avait l’âme d’un vrai créateur horloger. Il mérite aujourd’hui de se frotter aux meilleurs pour apprendre les subtilités de notre culture mécanique, esthétique et commerciale...



••• Information Business Montres sur la proposition Ressence le 27 mars (« La meilleure bonne surprise de Baselworld »)...

••• Lire également, à ce sujet, l’excellent article de Louis Nardin sur Worldtempus...

 



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