Bulgari est une marque «intéressante» en termes de potentiel de développement, selon Nick Hayek. Si aucune discussion n’a lieu actuellement entre les deux groupes, le bien-fondé d’un tel mariage semble évident: Swatch Group développerait d’un seul coup son secteur bijoux

Swatch Group pourrait-il avaler Bulgari? Le simple fait que Nick Hayek, patron de l’entreprise biennoise, ait déclaré lundi sur le site web du magazine allemand Focus que le joaillier italien était «intéressant» en termes de potentiel de développement a immédiatement mis le feu aux poudres. L’action Bulgari a pris jusqu’à 5,3% dans la matinée, avant de clôturer en hausse de 2,7%.

«La famille Bulgari (qui détient environ 51% du groupe) n’est pas intéressée à vendre», a rapidement rétorqué la maison romaine. Nick Hayek lui-même a également jugé utile de souligner auprès de l’agence Reuters qu’il n’y avait aucune négociation en cours.

Il n’empêche. Si la bourse a tant réagi lundi matin suite à des propos mal interprétés, c’est bien parce qu’un mariage Bulgari-Swatch Group aurait tout son sens, note le courtier Kepler. La société de Nicolas Hayek mise depuis des années sur le développement de son segment joaillier. Les quelque 400 millions d’euros de ventes de bijoux réalisés l’an dernier par le groupe italien le propulseraient d’un seul coup aux premières loges mondiales. Reste qu’un tel rachat se paierait cher. Bulgari pèse 1,84 milliard d’euros (2,6 milliards de francs) en bourse et Swatch Group – qui n’a jamais procédé à une acquisition d’une telle ampleur – devrait sûrement verser une prime. Même si le groupe italien a bouclé 2009 sur une perte nette de 47,1 millions d’euros.

Doté d’un trésor de guerre de plus de 1 milliard de francs, Swatch Group a certes les moyens de ses ambitions. Mais il devrait s’endetter. Une stratégie que Nicolas Hayek a toujours voulu éviter.
Philippe Gumy

Le Temps