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Retour à son poste du sniper du vendredi.

Votre Quotidien des Montres n’a pas encore fini de trier les dossiers de Baselworld que l’actualité repart au galop.

Avec de quoi s’occuper pendant tout le weekend pascal...

Cette semaine,

... LE SNIPER A...

1)
••• RÉPARÉ UNE INJUSTICE EN REPARLANT ICI-MÊME
...d’une montre très intéressante découverte à Baselworld : le nouveau chronographe Chronorally présenté par Edox dans le cadre de son partenariat avec le WRC (championnat du monde des rallyes). Le Chronorally est un chronographe sportif électronique, dont le « moteur » autorise de nombreuses fonctions : heures, minutes, secondes et chronographe, évidemment, mais aussi un chronométrage du temps des spéciales, un cumul de ces temps des spéciales, un compte à rebours ou un replay. Le tout accessible par les poussoirs (le rouge est surdimensionné pour les pilotes gantés) et par la couronne, avec un sélecteur de fonctions très pratique : c’est une des lectures les plus « naturelles » et les plus instinctives qui soient pour les temps courts ainsi mesurés. Le mouvement (un Soprod à micro-moteurs pas à pas, personnalisé pour Edox mais proche du Calibre S de TAG Heuer) a une taille (36 mm) qui autorise les boîtiers confortables (ici : 48 mm, quand même, mais très confortables !) sans compteurs qui « louchent » au centre de la montre : pour 2 400 euros, le prix reste assez intelligent pour les non-fétichistes du tout-mécanique qui veulent un « instrument » totalement fiable et hyper-précis (lecture instantanée du dixième de seconde)...


2)
••• RETROUVÉ UN DES CONCEPTS LES PLUS AMUSANTS
...qu’on pouvait dénicher à Baseworld : il était présenté sur le stand Issey Miyake, dans l’« espace mode » du groupe Seiko (Hall 5.0). Dessinée par Yves Béhar et signée Issey Miyake, la montre Vue est une sorte d’étude philosophique sur le temps : une « vue » née de multiples réflexions spatio-temporelles. Il s’agit d’une montre ultra-minimaliste, avec un simple trait pour l’aiguille des minutes et des chiffres pour les heures (emplacement selon le code traditionnel) qui n’apparaissent qu’à l’heure dite, grâce à un disque rotatif, mais en laissant une « trace » sur l’heure écoulée et en commençant à dévoiler l’heure à venir. Soit une originale présidentation d’une heure digitale inscrite dans la durée, chaque heure étant reliée à son passé comme à son avenir. Démonstration en images pour ceux qui n’auraient pas compris que personne n’a vraiment besoin de voir les douze heures du cadran pour se situer dans le temps et en affronter les mystères...


3)
••• ADORÉ LA NOUVELLE « L’ÉCLIPSE » DE JAQUET DROZ
...avec sa Lune à éclipses, révélée puis recouverte (« éclipsée ») au fil du mois lunaire par un disque en métal noir mat monté sur pivot : conçu comme un... panneau de signalisation, ce disque oscillant anime le cadran (jour, mois, date) bien plus ludiquement que les classiques phases de lune. D’autant qu’il s’agit d’une Lune à l’ancienne (figurative), dont l ‘or rose tranche sur le noir du cadran rehaussé des huit étoiles Jaquet Droz...


4)
••• CONSTATÉ QUE HUBLOT TIRAIT PLUS VITE QUE SON OMBRE
...en s’imposant comme la première marque horlogère disponible sur iPad (Apple)... avant même que l’iPad ne soit en vente sur le marché américain ! Pour réussir cet exploit, il suffisait d’être le partenaire horloger du Financial Times, qui a été le premier média autorisé par Apple à utiliser les fonctionnalités du iPad. Du coup, Hublot est sur l’iPad avant tout le monde... Malin !


5)
••• NOTÉ UNE NOUVELLE FOURNÉE D’ENCHÈRES (TAG) HEUER
...chez Bonhams (Londres), qui dispersera en fin d’année la « collection Haslinger » de montres Heuer plutôt rares sur le marché. Une grosse centaine de lots de « qualité musée », dont plus de 80 « neuves de stock », estimées de 1 500 à 15 000 livres. A l’occasion de cette vente, qui fait écho à la la vente Heuer/TAG Heuer de Patrizzi & Co en novembre dernier (Business Montres du 20 novembre), TAG Heuer proposera une Silverstone spécialement éditée pour l’occasion, avec la signature de Jack Heuer sur le cadran (les profits iront à la Green Cross International, Bonhams devant ajouter 20 % de l’adjudication pour cette même cause). Cette vente aux enchères – événement non officiel du tour du monde organisé par la marque pour ses 150 ans, en liaison avec Tesla – verra peut-être un lot supplémentaire s’ajouter aux montres : le roadster TAG Heuer Tesla lui-même, dont l’adjudication viendrait grossier la somme afffectée à Green Cross International ! Commentaires et images des plus beaux lots sur le site Calibre 11...


6)
••• PERÇU UN ÉTONNANT VENT DE FRONDE ET D’IRRESPECT
...dans un reportage de Catherine de Vincenti à Baselworld (Worldtempus du 31 mars) : texte qui aurait pu être signé par à peu près tous les journalistes présents au salon et par tous ceux qui endurent, année après année, les inconforts d’un salon toujours plus coûteux [relire à ce sujet « Les dix flops d’une semaine de folie horlogère » : Business Montres du 27 mars)]. Même le Sniper du vendredi hésiterait à écrire : « Baselworld sent l'arnaque à plein nez ! Le "peuple" a souvent l'impression qu'il dérange tous ces braves gens qui sont là pour gagner grassement leur vie sur son dos. Et le peuple, il en a marre ! Marre d'avoir honte ! Marre que l'image que l'on donne de la Suisse ne soit pas celle que l'on souhaiterait ! (...) A Bâle, le "peuple" est captif… Attention ! La crise, internet et le monde qui change vont peut-être redistribuer les cartes… plus rapidement que l'on pense ! »
Côté verso de Baselworld, la journaliste explique – et c’est imparable : « Ce "peuple" exploité, contraint à dépenser 60 francs suisses pour entrer dans des halles bâties non pas pour le faire rêver mais pour l'impressionner. Il serait presque heureux de payer ses 30 francs de parking journalier, si ce n'était pas pour se crotter les chaussures ou casser ses talons aiguilles sur un terrain vague, caillouteux, boueux et creusé de nids-de-poules desquels aucune Twingo ne ressort avec ses quatre roues ».
• Ce qui nous rappelle le bon vieux temps des diatribes lancées par les créateurs du SIHH contre Baselworld et ses odeurs de saucisses, mais il n’y a certainement pas le moindre rapport entre les deux...


7)
••• HÉSITÉ SUR L’IDENTITÉ DU DESIGNER LE PLUS CRÉATIF
...de Baselworld, au moins pour la quantité des montres présentées sur les stands. Si Eric Giroud était incontestablement le « designer de l’année 2009 » (Business Montres du 10 avril 2009), trois candidats quasiment ex-aequo se disputent le titre pour 2010 :
• Nicole Dupont (Dupont Design), qui affiche parmi ses références « avouables » (les autres étant connues, mais sous contrat de confidentialité), deux Hamilton (Time-Player, X-Lander), trois Gucci (dames), quatre Buran (lignes life style), trois Aviator (marque russe) et quelques évolutions sur des modèles Blancpain des années précédentes. Liste qu’il faudrait allonger, mais on ne peut pas tout dire...
• Sébastien Perret (ES-Étude de style, qui mettait en scène parmi ses références « avouables » (les autres étant connues, mais sous contrat de confidentialité), deux Perrelet (dont une nouvelle version de la Turbine), deux L. Leroy (Marine et Osmior), trois Marvin (dont la Sébastien Loeb : Business Montres du 26 février), une Cabestan (la nouvelle Nostromo) et une Marc Alfieri (la nouvelle Sol Invictus, développée avec Cabestan. Impossible de parler des autres, et c’est dommage...
• Claudio d’Amore (Cosanova, Lausanne), qui se distingue avec la nouvelle Hautlence 2.0, la Gilda d’Eberhard (tant appréciée par Business Montres, 27 mars), quelques Eterna, quelques Louis Erard, un peu d’Oris et quelques Harry Winston, plus quelques références « non avouables » (sous contrat de confidentialité, mais quelles marques !)...


8)
••• REPÉRÉ DEUX NOUVEAUX HORLOGERS
...dans la liste des exposants du salon Top Marques Watches de Monaco (Business Montres du 31 mars, info n° 11) : Christophe Claret et Maîtres du Temps, ce qui porte à dix le nombre des marques horlogères présentées en même temps que les voitures du salon (un moment annoncé, Tempvs Compvtare ne viendra finalement pas : son projet de conférence sur la défense du thon rouge en Méditerranée ayant été jugé « trop sensible » et un peu déplacé dans un salon de voitures de luxe)...


9)
••• REÇU DES DEMANDES D’INFORMATION
...de collectionneurs privés internationaux, qui s’inquiétaient de l’estimation par Patrizzi & Co du « manuscrit inconnu de Breguet » bientôt dispersé aux enchères (Business Montres du 31 mars). Quelques précisions intéressantes : concernant cette vente, le mot « dispersion » est particulièrement adapté. Au lieu de faire de ces sept cahiers un seul lot, qui n’aurait été acheté (achetable) que par un musée, une institution ou une fondation, Osvaldo Patrizzi a choisi de donner la priorité aux collectionneurs privés en « saucissonnant » l’ensemble, ce qui permettra aux amateurs de sélectionner le cahier de leur choix : par exemple, le propriétaire d’une Perpétuelle Breguet de l’époque pourra n’acheter que le cahier des mémoires concernant la Perpétuelle, et l’amateur de chronomètres de marine que le cahier relatif aux chronomètres de marine. Sept lots, donc, qui seront minutieusement décrits dans le catalogue bientôt disponible en ligne.
Possibilité malgré tout offerte par les enchères genevoises : une fois les sept lots attribués, le propriétaire (vendeur) de ce manuscrit pourrait – conditionnel sans obligation légale – choisir de les remettre en vente en un lot unique, sur la base des estimations cumulées. Ce qui serait contradictoire avec la stratégie de vente arrêtée par Patrizzi & Co, mais sait-on jamais !
Au fait, et l’estimation ? Prudence d’Osvaldo Patrizzi, qui estime chaque cahier sur la base de 40 000-80 000 francs suisses. Soit une évaluation plutôt défensive pour un ensemble comme personne n’en a encore jamais vu dans une salle d’enchères horlogères et dont on ignorait même l’existence jusqu’à ces jours-ci. S’il y a bien une « pièce unique » absolue dans l’univers de la collection horlogère, c’est vraiment ce septuple lot, qu’on ne reverra pas de sitôt sous le marteau s’il fait l’objet d’une belle bagarre entre enchérisseurs !
• On trouve désormais des informations très complètes à propos du « document Breguet », notamment le détail du contenu des cahiers, sur le site de Patrizzi & Co...


10)
••• VÉCU UN GRAND MOMENT DE CULTURE HELVETO-COMIQUE
…(sur fond de découverte horlogère) à l’exposition « Fééries militaires » du Musée militaire de Colombier (Business Montres du 1er avril, information à laquelle certains ont trouvé un goût de chalut plus que de chahut) : les provocateurs Plonk & Replonk ont investi Colombier pour y moquer, avec malice et tendresse, les travers d’une institution militaire qu’on prenait au sérieux pour les mercenaires qu’elle exportait plus que pour les recrues qu’elle formait. Le catalogue de l’exposition est un pense-bête très réjouissant pour se prémunir contre tout esprit de sérieux : même les corneilles perchées sur les toits du château-musée rigolaient par leurs cris des discours d’inauguration qui ne parvenaient pas à adopter la moindre gravité. Apparemment, le corps des officiers suisses a les idées assez larges (et sans doute plus beaucoup d’illusions) pour supporter qu’on badine avec l’humour casernicole – ce qui serait impossible dans une France hérissée de corps constitués prêts à se révolter au moindre outrage.
Et la montre de Plonk & Replonk ? Pas mal du tout, mais patience, Business Montres en reparlera plus tard. La souscription pour l’acheter n’est pas encore lancée, mais le principe fonctionne plutôt très bien : pas d’aiguille des heures, juste une aiguille des minutes (soit on a le temps, soit on a une montre : à chacun sa philosophie !) et des index horaires totalement flous, le bracelet passant directement dans les étriers qui servent de cornes au boîtier…


11)
••• DÉCOMMANDÉ ARSÈNE LUPIN
...et débranché, comme il se doit, le classique Poisson d’avril du 1er avril, tradition de la presse écrite française que Business Montres tient à honorer chaque année. Deux « oui » et deux « non » à ce sujet... Oui, la « révélation du jeudi » concernant le lancement d’une montre Mille Bang (Jean-Claude Biver + Richard Mille) à la mémoire d’Arsène Lupin était un bien un Poisson d’avril : certains le regretteraient-ils (merci au passage à l’équipe de m design, qui a travaillé sur cette fausse Mille Bang, mais qui est la vraie équipe de création des vraies Big Bang) ? Non, tous ceux qui sont tombés dans le panneau ne sont pas ridicules : si un Poisson d’avril n’était pas crédible, il n’aurait aucun intérêt ! Non, ni Richard Mille, ni Jean-Claude Biver, ni Laurent Piccioto ne devraient cette année envoyer leur avocat aux trousses de Business Montres : il semblerait qu’ils aient le sens de l’humour. Oui, on recommencera l’année prochaine...
••• NE LE RÉPÉTEZ PAS, mais les trois intéressés ont trouvé l’idée d’une telle montre plutôt... excitante – surtout Laurent Piccioto qui avait déjà des pré-commandes !
• Bonne nouvelle supplémentaire : alors que la tradition du Poisson d’avril tendait à se perdre dans la presse, 2010 en a ramené un certain nombre dans ses filets, dont une hilarante énormité de France Telecom qui ouvrait une offre Orange pour nos compagnons à quatre pattes...


12)
••• JETÉ UN REGARD TRÈS INTÉRESSÉ
...sur les statistiques de fréquentation de Business Montres pour constater que les « visites » avaient plus que doublé au cours des douze derniers mois, avec un seuil moyen quotidien de 3 000 « visiteurs », ce qui fait un total annuel de 700 000 visites (statistiques sur les douze derniers mois) et un peu de moins de 4 millions de « pages lues »...
• Merci à tous les lecteurs pour votre fidélité et le soutien que vous apportez, jour après jour, au seul Quotidien des Montres de cette profession, qui est aussi le seul média horloger totalement libre et indépendant de cette planète !


13, à la douzaine, comme chez les bons fournisseurs)
••• REVU AVEC PLAISIR
...le clip de Rihanna (« Rude Boy »), très sexy et très glamour, mais surtout remarquable par les Casio G-Shock qui y défilent (notamment vers la minute 02:10)...