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Activités au ralenti sur le front des montres, pour cause de vacances et de fêtes pascales : le Quotidien des Montres a cependant repéré une douzaine d'informations intéressanteset significatives.
…CETTE SEMAINE, LE SNIPER A…
1)
••• SALUÉ L’OBSTINATION DE JAERMANN & STÜBI…
…qui trace avec courage son sillon dans l’univers du golf en devenant le fournisseur officiel et le chronométreur officiel du golf de St. Andrews Link, berceau mythique du golf et « Mecque » de tous les amateurs un peu sensibles à la culture golfique. Ce n’est pas un exploit, mais une telle reconnaissance officielle est une preuve de courage pour Jaermann & Stübi, une « petite » manufacture suisse (alémanique, en plus !) fondée par Urs Jaermann et Pascal Stübi, qui ont choisi de ne travailler que ce créneau du golf, en ne proposant que des montres mécaniques dont les fonctions techniques sont spécifiquement conçues pour les golfeurs. Pour la légende, quelques séries limitées de J & S ont été travaillées dans le métal de clubs utilisés par Seve Ballesteros dans des concours qui ont marqué l’histoire de ce sport…
2)
••• TROUVÉ YVAN ARPA PLUS ALLUMÉ QUE JAMAIS…
…avec sa nouvelle collection Volnatomic, totalement fondée sur un concept de « territoire interdit » : après la foudre, la poussière, la rouille et la bouse de dinosaure, il joue maintenant sur la transgression d’un code couleur depuis toujours associé au danger : l’association du jaune et du noir. Au point d’en faire un gimmick identitaire qui évoque tantôt les rubans de plastique qui délimitent les « scènes de crime », tantôt les pictogrammes des sorties de secours ou des entrées en zone radioactive. Tout est détourné, remixé et stylisé, dans un esprit très arty – celui des « interventions » – et avec une énergie qui emporte la conviction. Avec ce genre d’« installation », Volna retrouve un second souffle (Business Montres avait raconté le 17 janvier les coulisses de Volnatomic). « Attention, danger ! », nous dit la montre qui sort des sentiers battus (image ci-dessus : ce n’est pas évident, mais la montre est posée entre deux crânes pulvérulents). Le seul vrai danger, avec Yvan Arpa, c’est qu’on ne s’ennuie jamais – ce qui rend assez désolante l’actualité de tant d’autres marques très sérieuses !
3)
••• ENREGISTRÉ QUELQUES MOUVEMENTS DANS LE PAYSAGE HORLOGER…
…comme le départ de Roderich Hess, qui animait jusqu’ici les réseaux de Montblanc Suisse, avec un dynamisme et un capital de sympathie qui ne seront pas faciles à reconstituer.
• A Monaco, Tina Zegg (Zegg & Cerlati) met fin à une décennie de relations avec Patek Philippe pour travailler avec encore plus d’ardeur son concept de multi-boutiques multi-marques. Impossible de savoir si Patek Philippe abandonne la principauté [il ne lui resterait plus dans ce cas que deux boutiques en France, toutes deux à Paris] ou si le projet d’une boutique monégasque exclusivement Patek Philippe est toujours à l’ordre du jour…
• A Cannes, ouverture d’une nouvelle boutique Mauboussin, le jour de l’ouverture du Festival de Cannes (12 mai) : c'est sans doute juste pour faire plaisir à Chopard…
• A Paris, on aménage déjà la future boutique TAG Heuer dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, mais c’est encore top secret – merci de ne pas le répéter...
• Corum a choisi Genève pour implanter sa première vraie boutique, histoire de bien marquer sa volonté de réenraciner la marque dans le terreau suisse…
• Tiffany & Co, qui annonce l’ouverture de 17 nouvelles boutiques en 2010, dont trois en Europe, n’en planifie pas moins l’ouverture d’un site de e-commerce ouvert à ses clients européens (la marque en a déjà ouvert aux Etats-Unis/Canada, au Japon, en Australie et au Royaume-Uni)…
4)
••• APPRÉCIÉ L’ENQUÊTE QUI A PERMIS DE DÉCOUVRIR…
…que James Bond avait porté, semble-t-il, une TAG Heuer dans deux de ses films ! Les investigations ont été menées avec minutie par le site Commander Bond (une référence !), en deux épisodes d’une grande densité documentaire et il apparaît que la montre de Timothy Dalton Tuer n’est pas jouer (1987) était une TAG Heuer Professional Night-Dive, tellement proche d’une… Submariner que tout le monde l’avait prise pour une Rolex ! Information non confirmée par la marque, mais solidement établie par le site…
5)
••• TROUVÉ AMUSANTE LA PRATIQUE DU SEPPUKU DIGITAL…
…qui consiste à faire disparaître son identité d’Internet et donc de créer des unfriends au lieu de multiplier les friends sur Facebook : un groupe d’activistes sociétaux italiens s’est spécialisé dans ce « suicide digital » en lançant un site, Seppukoo.com, qui se charge de vous faire disparaître du réseau social, tout en substituant à votre page une annonce incitant tout le monde à en faire autant.
• Une vogue à relier aux multiples sites de « nettoyage » des e-réputations (MaViePrivée ou ReputationSquad) et à ce courant unfriends dont le New Oxford American Dictionnary a fait le « mot de l’année » ! Sachant, bien sûr, que l’important n’est pas – comme le croient trop de marques – d’avoir un maximum d’amis (biais quantitatif), mais de peser sur la capacité d’influence de son réseau (logique qualitative)…
6)
••• CONSTATÉ QUE LE GRAND AMOUR…
…régnait toujours entre voitures et montres, puisque le constructeur indépendant Spyker (Pays-Bas) vient de signer un accord mondial de licence horlogère (conception, réalisation, distribution) avec un des acteurs du luxe genevois, Expression d’Artistes International (EAI), que dirige Thierry Chaunu (ex-vice-président marketing de Cartier Etats-Unis, ex-président de Chopard Etats-Unis et ex-président du joaillier-diamantaire Leviev). Positionnement prix entre 8 000 et 20 000 euros, pour des montres mécaniques en acier/titane ou en or qui multiplieront les détails automobiles, du cadran bouchonné au bracelet surpiqué taillé dans les même cuir que les sièges des Spyker. Une série limitée sera réservée aux propriétaires de Spyker, avec une gravurte du numéro de la voiture sur le fond du boîtier. Cette collection sera dotée de mouvements classiques de type Valjoux, mais aussi de calibres originaux, issus d’une nouvelle manufacture genevoise. Les premières montres Spyker seront dévoilées aux 24 Heures du Mans les 12 et 13 juin, où une voiture Spyker est engagée dans la compétition (Spyker a terminé à la cinquième place l’année dernière dans la catégorie GT2)…
••• EN REVANCHE, C’EST TOUJOURS LE BLACK-OUT TOTAL sur les futurs contrats horlogers de Ferrari, la porte claquée par le Swatch Group ayant relancé la mise [merci, Business Montres !] pour quelques marques, éconduites à Maranello en dépit des interventions de quelques grands anciens. Les rumeurs courent. On devrait en savoir plus avant la mi-mai, au minimum avant le Grand Prix F1 de Monaco – qui s’annonce riche en effets d’annonce horlogers !
7)
••• SENTI MONTER LA TENSION AUTOUR DES MONTRES DE LUXE…
…dans une Espagne déchirée par un scandale politico-financier de pots-de-vin payés en montres de grandes marques (on parle de 140 000 euros pour 33 montres achetées chez un détaillant de Madrid) : parmi les marques citées par El Païs (8 avril), Hublot (inévitable en Espagne !), Patek Philippe, Jaeger-LeCoultre, Panerai, Cartier, Bvlgari ou Pierre Kunz. A surveiller : l’association des montres suisses à un complot de corruption peut faire des ravages en termes d’image…
8)
••• ÉTÉ SURPRIS PAR LA PETITE TAILLE…
…des mouvements de Vaucher Manufacture Fleurier, qui fait ces jours-ci le tour de ses clients pour leur proposer son nouveau mouvement automatique extra-plat (2,6 mm) avec 42 heures de réserve de marche. Problème pour ce superbe calibre : si la mise à disposition des marques tierces d’un mouvement emboitable extra-plat est bien pensée, surtout alors que le marché attend des montres plus « habillées » (sobres et fines), on a oublié qu’un calibre de 12 lignes (28 mm) avec petite seconde à 6 h interdit de proposer des montres d’une taille conforme aux nouveaux standards masculins (38-39 mm au minimum). A moins de vouloir placer cette petite seconde au centre de la partie inférieure du cadran ! Même déception pour les autres calibres de la manufacture Vaucher, tous calés entre 11 et 12 lignes. A l’exception du superbe VMF 6000, mouvement de forme à double barillet (réserve de marche de 8 jours) en 13 x 10 lignes…
••• S’IL EST VRAI QUE LE MARCHÉ RÉCLAME DES MONTRES PLUS PLATES, il n’en exige pas moins des diamètres de boîtiers qui rendent de plus en plus inesthétiques les calibres de facture classique, dont les fonctions annexes (date, seconde, compteurs) se trouvent – du fait de calibres trop fluets – déportées vers l’axe central du mouvement, au cœur du cadran ! L’erreur marketing est patente : c’est la réduction de l’épaisseur (volume) qui est à penser en urgence, même si la réduction du boîtier lui-même (diamètre) observée cette année est la bienvenue.
9)
••• JURÉ DE NE PLUS JAMAIS DÉCLARER « ILLISIBLES »…
…les montres Tokyoflash, pourtant connues comme des nouveaux casse-têtes nippons dès qu’il s’agit de lire l’heure (mais c’est ce décalage qui est philosophiquement excitant !) : la nouvelle Instant Trend est au contraire si délibérément lisible qu’elle affiche au poignet, sur un écran rectangulaire très allongé, tous les messages Facebook ou Twitter qu’elle peut capter par Bluetooth à partir d’un Smartphone. OK pour la lecture des messages, mais l’heure ? Désolé, on est reparti dans la logique Tokyoflash, avec des blocs de LED de différentes largeurs et dans différentes positions à additionner (explications plus détaillées par Tokyoflash…
10)
••• SUIVI EN DIRECT QUELQUES EXPLOITS…
…comme le premier vol de Solar Impulse, l’avion solaire de l’équipe de Bertrand Piccard, sous pavillon Omega (images en direct sur le site du projet)…
• Côté Zenith, on peut suivre Jean-Louis Etienne dans son vol au-dessus du pôle Nord sur deux blogs. Le premier est celui de l’aventure factuelle set humaine que constitue cette expédition au pôle Nord. Le second, Zenith Science, collationne les données scientifiques de cette aventure polaire : très bien réalisé, il est riche d’informations accessibles et passionnantes. Ces deux blogs sont activés de Genève…
11)
••• RELEVÉ QUELQUES IMPERTINENCES…
…dans une presse horlogère qui commence (enfin !) à se lâcher un peu et à rompre avec la pratique de l’omerta qu’elle pratique avec délectation : ici, c’est Pierre Maillard (Europa Star) qui avoue que « Baselworld est à la fois un vrai champ de foire, une sacrée foire d'empoigne et un salon des vanités » (chronique « Au-delà des mots », Worldtempus du 3 avril)…
• Là, c’est Eric Othenin-Girard qui descend en flammes quelques marques repérées à Baselworld, mais c’est dans la newsletter (privée) qu’il réserve aux adhérents genevois de son Cercle de l’Horlogerie…
• Ailleurs, c’est Alan Downing qui raconte dans Watch Around tous les petits secrets – surtout les moins avouables, comme le classement réel des marques ! – du récent Concours de Chronométrie 2009 et qui en remet même une couche, dans le même numéro du même magazine, sur la « mesure fiable de l’imprécision ». Alors même que les résultats définitifs et les coulisses de ce concours étaient contractuellement à l’abri de la curiosité des journalistes…
12)
••• DIALOGUÉ AVEC UN EXPERT EN COMMUNICATION…
…de ce que devrait être le nouveau « esprit magazine » à l’âge d’Internet et des médias sociaux : pour Bernard Petitjean (Seprem, Paris), qui audite en permanence les grands groupes de presse français, « le magazine imprimé est avant tout un média d’offre et d’affinité qui permet de découvrir ce que l’on n’attendait pas et de partager des valeurs et des émotions. Internet est avant tout un média de demande, très largement associé à Google, qui permet de trouver sans délai des réponses factuelles à des questions ponctuelles. C’est toujours le magazine qui est perçu comme le support le plus nomade et le plus polysensuel. Et c’est toujours à Internet que sont associés l’utilité et l’interactivité ».
• Pour lui, « la récente étude AACC/Médiascopie sur les Français et les mots de la communication est porteuse d’espérance pour les éditeurs de magazines. Parmi les 300 “mots de la com“ proposés à un échantillon de Français, ce sont en effet les mots qui reflètent “l’esprit magazine“ qui obtiennent les meilleures notes : humour, plaisir, originalité, imagination, créativité, émotion, etc. Et, à l’inverse, ce sont les mots des NTI qui suscitent les rejets les plus forts : spams, SMS publicitaires, informations géolocalisées par téléphone mobile, bannières, uniformisation des modes de consommation, etc. »
• Sa conclusion : « L’enjeu est donc désormais de faire vivre les émotions, les surprises, la subjectivité et l’utilité proche qui caractérisent “l’esprit magazine“ sur des écrans toujours associés à l’efficacité froide ».
••• SI BUSINESS MONTRES, VOTRE QUOTIDIEN DES MONTRES peut vous faire une promesse facile à tenir, c’est bien celle de vous ménager « les émotions, les surprises la subjectivité et l’utilité » de l’esprit magazine qui a marqué la naissance de la newsletter, et même d’aller plus loin dans une approche résolument non-conformiste de l’information horlogère…
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