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Il commence à se passer des choses très intéressantes à nos poignets !
 
Le 13-04-2010
de Business Montres & Joaillerie

Le bracelet est un des derniers maillons de la chaîne horlogère à n’avoir pas vécu sa révolution.

Encore que... ça commence à bouger dans tous les sens !

C’est la nouvelle tendance Pimp my wrist !


••• LA TOILE DANS LES ÉTOILES

C’est le triomphe des amateurs, le grand retour des bracelets en toile dont on ne parlait qu’entre initiés, du temps où les vrais aficionados ne juraient par les « bracelets NATO » [pour OTAN, l’Alliance militaire occidentale qui avait inscrit les bracelets en nylon dans ses équipements spécifiques]. Bracelets qu’on avait repéré dès le premier James Bond : normal, le commander Bond ne pouvait avoir pour sa Rolex – de dotation ? – qu’un bracelet réglementaire aux couleurs de son unité...

• Pour mémoire, les « bracelets NATO » relèvent de spécifications militaires très précises, comme celles du Ministry of Defence britannique (MOD, Defence Standard 66-47 du 30 mars 2001), avec une codification précise des normes et des couleurs « réglementaires » (le fameux Admiralty Grey – qui n’est pas exactement celui de l’agent 007 dans James Bond contre Dr No, rayé en deux nuances de gris)...

• Aujourd’hui, ces bracelets NATO se débitent au kilomètre sur Internet, dans toutes les tailles et toutes les couleurs, dans toutes les matières aussi, du mauvais nylon chinois (qui cisaille la peau) au beau tissage velouté très agréable à porter. Plus rare qu’un banal alligator, plus baroudeur qu’un classique bracelet métal et plus distingué qu’un vulgaire caoutchouc, le bracelet en tissu est on ne peut plus tendance cet été, surtout avec de subtiles rayures qui rappellent les couleurs des cravates régimentaires dans les armées de Sa Gracieuse Majesté britannique.

• Les exemples ne manquent pas, des nouveaux chronographes Fossil (collection été 2010) à la nouvelle Tudor Heritage, dont le motif orange reprend avec élégance les touches orangées du cadran et des aiguilles (image ci-dessus : on appréciera que Tudor ait doublé les citations vintage de cette montre, inspirée par un modèle des seventies, par un rappel des bracelets réglementaires !). Avec tous les mélanges qu’on peut imaginer : tissu avec sous-couche et doublure de cuir, toile caoutchouté, textile « balistique » (kevlar des gilets pare-balles) ou matériaux « techniques » de synthèse (nylon Cordura, toile de voile, etc.), peu importe, tout est dans le « grain » !

• Les marques, qui avaient investi sur la qualité de leurs bracelets cuir, se trouvent prises à contrepied par cette tendance lourde, qui n'est pas sans relation [voir ci-dessous[ avec la vague de sensibilité pro-animale, qui refuse de plus en plus clairement de faire souffrir des animaux pour de simples vanités dans l'univers du luxe...

••• DE MÊME QUE PLUSIEURS MARQUES ONT COMMENCÉ À PROPOSER deux bracelets par montre (un cuir et un caoutchouc), il ne serait pas absurde pour les marques de fournir un bracelet en toile de type NATO en plus de leur bracelet classique (cuir ou métal)



••• BYE, BYE, GALUCHAT, REQUIN ET AUTRES PEAUX ÉCO-INCORRECTES...

Il faut s’y faire : les raies asiatiques (nous leur « faisons la peau » pour en faire du galuchat) ou les requins que nous dépouillons pour les transformer en bracelets relèveront bientôt de la légende horlogère. Ces animaux n’étant pas élevés dans des fermes spécialisées, les peaux proviennent donc d’abattages sauvages qui, pour ne pas être formellement interdits par différents règlements, n’en sont pas moins condamnables pour des raisons éthiques : ces espèces – traquées pour leur peau ou pour leur chair – sont aujourd’hui en voie de disparition. Il faut tarir les débouchés commerciaux et assécher la demande en aval pour tenter de préserver leur survie en éteignant l’offre en amont.

• A terme, l’industrie de la montre n’échappera pas à la question éthique des bracelets en alligator : certes, il s’agit d’animaux d’élevage et non de prélèvements sauvages dans la nature, mais la morale qui sous-tend cet élevage [élever un animal pour lui « faire la peau » risque d’être de moins en moins bien admise par une société atteinte de zoolâtrie galopante. D’autant que les conditions mêmes de cet élevage sont sujettes à caution : on y rend par exemple les jeunes animaux volontairement obèses pour agrandir la surface de peau par individu immature [les « écailles » de plus en plus larges de ces peaux ne s’expliquent pas autrement, puisqu’il est hors de question, pour les éleveurs, de nourrir ces animaux trop longtemps pour attendre leur maturité]... Après les élevages de vison dans le collimateur des militants animaliers, les élevages de bébés alligators ?



••• LA TENDANCE QUI PEUT SAUVER L’HORLOGERIE

On peut très banalement ne porter qu’une montre au poignet, mais on peut aussi en avoir plusieurs ! Pas comme Nicolas Hayek, qui est devenu la vitrine de ses marques, avec trois montres à chaque poignet [dont, toujours, sa vieille Swatch], mais comme les fashionistas qui ont tendance à en porter deux, une petite et une grande, pas forcément pour avoir deux heures différentes, mais juste pour le plaisir de jouer avec les codes...

• Deux montres différentes : une sportive et une plus précieuse, sertie, ou bien une ronde et une carrée. Deux fausses jumelles : un chronographe Chanel J12 et une mini-J12 en 29 mm. Un double mixte : celle d’un monsieur, si possible vintage, assortie à celle de la dame. Yin et yang : vraie Rolex et pastiche en polycarbonate. Et pourquoi pas un poignet tutti frutti : deux, trois, quatre (et même plus) montres-liens pleines de couleurs, dans le style des montres en silicone à l’italienne (Business Montres du 12 avril, info Io?Ion! n° 10) ? On peut évidemment s’amuser tout autant avec les nouvelles Colours Code de Swatch...

• L’idée est de toute façon d’empiler, de juxtaposer, de surcharger, à la fois pour jouer des effets de contrastes, de mélanges et d’accumulations un peu baroques. Les blogs de filles (Elle, Lululike, Tendance de Mode, etc.) sont pleins de commentaires sur ce nouveau dress code de l’été 2010.

• Côté messieurs, on n’en est pas encore là, les grosses « patates » à la mode laissant peu de place au poignet à un quelconque doublé horloger, mais pourquoi pas une montre à droite et une à gauche ?

••• ON NE VA QUAND MÊME PAS BOUDER une mode qui peut accélérer la rotation des stocks dans l’entrée de gamme tout en redoublant le plaisir de chacun à porter des montres toujours différentes !

 



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