|
Quinze cartouches dans le chargeur et les actualités horlogères en ligne de mire, pour le meilleur et pour le pire !
Pour le Quotidien des Montres,
... CETTE SEMAINE, LE SNIPER A...
1)
••• MIEUX COMPRIS LA DÉTERMINATION DE CHRISTOPHE CLARET...
...à poursuivre le développement de sa marque, puisque deux modèles sont en développement pour succéder à sa DualTow (dont on nous avait affirmé qu’elle était uniquement destinée à fêter le vingtième anniversaire de la manufacture). Il annonce également dans Le Temps (Suisse) une avancée de son parc machines dans l’usinage des boîtiers, ainsi que la mise en chantier de quatre nouveaux calibres, qui s’ajouteront aux 48 mouvements déjà développés dans ses ateliers du Locle. Message d’espoir : « Tôt ou tard, les marques clientes reviendront nous commander de nouveaux calibres. Je doute que leur frilosité actuelle puisse durer encore longtemps, car il existe une clientèle qui veut des objets novateurs ». Ce qui est, en soi, une réponse claire et lucide à la question de la « survie des ovnis horlogers » telle que la posait récemment Business Montres...
2)
••• ASSISTÉ À LA CONFÉRENCE DE PRESSE EN LIGNE...
...qui réunissait Sepp Blatter, le président de la FIFA, et Jean-Claude Biver, venu signer pour Hublot le contrat de partenariat qui fait de lui le chronométreur officiel des deux prochaines Coupes du monde de football (information Business Montres du 14 avril). Message planétaire du président de Hublot, qui a décroché ce fabuleux contrat sur la base d’une amitié avec Sepp Blatter [qui a raconté sa passion pour le temps et les montres], mais qui l'a consolidé par la force d'une passion soutenue par l’intuition que le football était devenu le langage le plus universel de cette planète : 30 milliards de téléspectateurs pour le prochain Mondial sud-africain et autant d’auditeurs ! Retrouver Hublot à ce niveau de notoriété planétaire cinq ans à peine après sa renaissance, c’est si étonnant que Sepp Blatter n’a pas pu s’empêcher de proposer à Jean-Claude Biver de devenir dès que possible le responsable de la... communication de la FIFA !
3)
••• PERSISTÉ À SE MÉFIER DE L’EUPHORIE HORLOGÈRE...
...telle que peuvent la ressentir tous ceux qui voient s’aligner les indices boursiers à la hausse dans le monde entier, et notamment le retour du Nasdaq américain vers les records du second semestre 2007, juste avant l’explosion de la bulle. Sur quelles anticipations de profits, sur quelle flambée de la consommation, sur quelle croissance économique et sur quel plein-emploi sont assises ces performances, qui nous placent à moins de 15 % des sommets de l’époque ? Sans racines, le fameux « arbre-dont-les-branches-peuvent-grimper-jusqu’au-ciel » a encore moins de chances d’y arriver, surtout avec la bulle de surliquidités qui est en train de gonfler...
4)
••• TESTÉ UN SITE TRÈS PROMETTEUR...
...pour la vente de diamants et de joaillerie en ligne, en y découvrant des « promotions » vertigineuses : Celinni est une compagnie diamantaire fondée par David Sussman, héritier d’une famille de diamantaires (six générations !), qui est honorablement connu dans les bourses d’Anvers et qui peut proposer des pierres d’honorable qualité à des prix inférieurs de 30 % à 50 % à ceux du circuit traditionnel. Sa décision d’ouvrir une e-boutique pour vendre des diamants et des créations de joaillerie peut réveiller un marché qui n’attend qu’un prétexte pour s’animer. Utile : le show-room parisien. Très chic : le show-room à l’Antwerspche Diamantkring (« Bourse du diamant brut ») d’Anvers. Malin : les locaux sur la Canebière. Magique : les prix – peut-être les plus bas du marché – et l’offre de diamants – peut-être un des plus étendues du marché !
5)
••• POUSSÉ LA PORTE DU NOUVEAU MAGASIN...
...parisien de Ralph Lauren, plus grand flaship européen de la marque (173 boulevard Saint-Germain) pour y découvrir, dès l’entrée, un Watch Salon exclusivement dédié aux montres (20 mètres carrés). Un bon indice de la détermination de Ralph Lauren à creuser son sillon dans le terreau horloger, alors que le groupe Richemont hésite de plus en plus à persister et à signer avec ce partenaire horloger devenu encombrant ! Si ce n’est avec Johann Rupert (qui ne s'embarrasse pas de scrupules quand une licence l'ennuie : voir le divorce avec Ferrari), avec qui Ralph Lauren pourrait-il bien continuer l'aventure ?
••• ON EN PARLERA CE WEEK-END DANS « GOÛTS DE LUXE » sur la radio BFM, qui a invité Business Montres à raconter les collections horlogères de Ralph Lauren...
6)
••• SUIVI AVEC ATTENTION L’INITIATIVE « ZÉRO TAXES »...
...prise par Westime (John Simonian), à Los Angeles : pendant tout le mois d'avril, aucune taxe locale (9,75 % en Californie) pour les acheteurs d’une montre achetée à son prix boutique, à Beverly Hills comme West Pico Boulevard. Décodage : le 15 avril étant le dernier jour pour payer ses impôts, l’inconscient collectif californien est hanté par le mot « taxes » et donc hyper-sensibilisé à toute offre « zero tax » d’ici à la fin avril ! Westime dispose d’un impressionnant catalogue de marques, mais celles-ci n’ont pas participé au financement d’une opération bien pensée, qui peut casser l’infernal engrenage des discomptes qui pourrissent le marché américain...
7)
••• ENREGISTRÉ LES MULTIPLES RÉACTIONS...
...à l’article de Business Montres sur les « prix de transfert » (14 avril) : l’effet « bombe à retardement » a été vivement ressenti par les uns et par les autres, quelques naïfs découvrant à cette occasion que la Suisse était le seul pays développé à tolérer cette modulation discrétionnaire des « prix de transfert » – pratique non admise dans le reste de l’Europe. Au-delà du cas Franck Muller, c’est toute une remise en cause d’une certain modèle économique qui se profile : on sait que l’usage de ces « prix de transfert » au sein d’un groupe explique de nombreuses relocalisations en Suisse de sociétés, notamment financières. Une nouvelle règle du jeu est plus que jamais indispensable...
8)
••• NOTÉ LE PARRAINAGE DE L’EXPOSITION AMÉRICAINE...
...sur les montres de James Bond par le magazine Revolution (Etats-Unis) : l’exposition est prévue pour cet été (18 juin 2010-30 avril 2011), au National Clock and Watch Museum de Lancaster, Pennsylvanie (information Business Montres du 6 juillet). Elle regroupera, grâce au travail de Dell Deaton et en plus de la Rolex Explorer personnelle de Ian Fleming, toutes les montres portées par l’agent 007 dans tous ses films (Rolex, Omega, Hamilton/Pulsar, Breitling, Seiko et même Heuer : Business Montres du 9 avril, info n° 4), avec une somme de détails qui raviront les amateurs. On ne regardera plus jamais le poignet des différents James Bond de la même manière ! Renseignements et contacts au musée.
9)
••• REVU VOLER LES « FLOGOS »...
...qu’on n’avait guère vu en Europe depuis leur lancement aux Etats-Unis, voici deux ou trois ans : à l’époque, on en avait signalé l’intérêt horloger dans Worldtempus (« Les marques sur un petit nuage »), mais les Flogos (pour Flying Logos) – concept californien – ont apparemment eu du mal à traverser les Etats-Unis, puis l’Atlantique. On commence à les voir flotter dans les événements de communication, où ils sont mis en œuvre (en France) par la société C17SFX : rappelons que les Flogos sont des logos de société réalisés en mousse (eau, savon, hélium et air comprimé) et qu’ils peuvent flotter dans l’air pendant une grosse demi-heure, comme des nuages dans le ciel (démonstration vidéo)...
10)
••• DÉCELÉ UNE MANŒUVRE GÉOPOLITIQUE...
...derrière le projet (déjà avancé) de construction à La Mecque (Arabie séoudite) de la « plus grande horloge du monde » (45 m de long, 43 m de large, six fois Big Ben, mais fabrication... allemande !), dont les autorités du royaume wahhabite voudraient faire le « Greenwich islamique », c’est-à-dire le « méridien zéro » pour tous les Musulmans de la planète (source : AFP). Grâce à cette colossale horloge, visible à 17 km de distance la nuit et placée au sommet d’une tour de 817 m (la Tour royale de l’horloge de La Mecque), les pèlerins présents sur les lieux saints de l’Islam pourront connaître l’heure exacte du début et de la fin du jeûne pour le mois de Ramadan. En fait, il s’agit de faire de l’heure wahhabite (celle de la monarchie séoudienne : voir la définition de cette doctrine) la référence pour plus d’un milliard et demi de Musulmans qui se réfèrent aujourd’hui à leur propre lever et coucher du soleil pour fixer les fêtes religieuses, dont le Ramadan. L’instauration de cet IMT [« Islamic Mean Time », de même qu’il y a un Greenwich Mean Time universel] est un enjeu géopolitique et quasiment métaphysique. A la manière dont les potentats babyloniens, les pharaons égyptiens, les césars romains ou les papes chrétiens fixaient le calendrier et décidaient des heures (les astres, les clepsydres, les cloches, les premières horloges), il s’agit aujourd’hui de tenter d’unifier par le temps l’espace musulman : celui qui est maître du temps devient maître de l’espace, et celui qui commande au temps commande aux esprits prisonniers dans ce temps. Les millénaires se succèdent, mais les batailles pour le temps se ressemblent...
••• POUR LES WAHHABITES, LA CAUSE EST ENTENDUE : La Mecque est pour eux le « centre du monde » et il convient donc de caler les heures de cette planète sur ce centre (BBC News d'avril 2008)...
11)
••• DÉCOUVERT UNE NOUVELLE MARQUE SPÉCIALISTE DU CUSTOM TOUT-NOIR...
...à New York, où la mode des Rolex charbonnées ne se dément apparemment pas : Blackltdedition se spécialise sur les « éditions limitées » (50 pièces) des grands classiques du répertoire Rolex (Explorer I et II, GMT MASTER I et II, Sea-Dweller, Submariner) en noir mat (boîtiers, bracelets, couronne). Cette mode finit par donner des envies de porter des Swatch Colours Code...
12)
••• AIMÉ LA LUNETTE AUX PETITS CŒURS...
...dessinée par Paloma Picasso pour la dernière collection Tiffany & Co : 24 cœurs polis sur une lunette, un ruban sur le cadran rose guilloché, une couronne cabochon et un bracelet en satin rose assorti (image ci-dessus). C’est légèrement régressif – tendance Malabar girlie – et ultra-féminin : un délicieuse façon de commémorer les trente ans de collaboration entre Paloma Picasso et les collections joaillières de Tiffany & Co. Dommage que le Swiss Made soit écrit en si gros sur le cadran...
13)
••• APPLAUDI LE RETOUR HORLOGER DE FLIPPER LE DAUPHIN...
...dont le dresseur, Ric O’Barry, défenseur des dauphins et pourfendeur de leurs massacreurs japonais, sera le parrain d’une des prochaines montres de Tempvs Compvtare, la nouvelle marque de référence pour la défense de la cause animale en milieu horloger. Tempvs Compvtare lancera auparavant une montre féminine dédiée aux abeilles, dont les différentes espèces – indispensables à la survie de l’humanité – sont aujourd’hui de plus en plus menacées dans nos civilisations techniques (développement au profit de l’association Terre d’Abeilles, ONG qui agit pour la biodiversité et contre l’extermination massive des abeilles à travers le monde) : ce sera la deuxième montre à s’engager cette année pour la cause des abeilles, après la collection Attrapes-moi... si tu m’aimes, lancée par Chaumet, toujours en collaboration avec Terre d’abeilles...
14)
••• DÉCOUVERT LE FAMEUX IPAD (APPLE)...
...à l’occasion d’une présentation à quelques représentants des médias, pour lesquels on faisait une démonstration des « applis » presse de cette « tablette numérique » (nom technique déjà condamné par le succès générique du iPad). Conclusion première : c’est pire que ce qu’on pouvait imaginer comme media killer ! Non seulement par la révolution que l’iPad introduit dans la consommation de médias par les lecteurs, mais surtout par la révolution parallèle que cette technologie introduit dans la conception même de l’information : s’il est nécessaire que les actuels contenus éditoriaux soient rapidement disponibles sur iPad, il est absolument évident que les contenus classiques seront très vite débordés sur écran numérique par les néo-contenus digitaux imaginés avec, pour et par l’iPad et ses clones ! Ebranlement majeur dans un univers de presse print (papier) qui s’est déjà laissé déborder et distancer par Internet...
• Impact maximum sur la presse horlogère, qui doit d’urgence repenser son modèle économique 100 % publicitaire pour recréer de l’émotion par l’information : l’iPad est ici un fantastique outil multimédias pour ceux qui ont des idées et qui sauront les mettre en scène pour proposer des contenus enrichis, ludiques et décalés, multidimensionnels et polysensoriels, capables d’attiser les passions tout en excitant les neurones. Le journaliste comme agrégateur d’émotions : ce n’est pas vraiment ce qu’on apprend aujourd’hui dans les écoles !
••• ET CE N’EST SANS DOUTE QU’UN DÉBUT : l’aventure digitale ne fait que commencer pour la presse, comme en témoignent la multiplication des initiatives dans le domaine de la réalité augmentée (ces jours-ci, les éditions internationales de GQ) et tous les projets qui associent iPad, iPhone et réseaux sociaux...
15)
••• VIBRÉ À L’APPEL LANCÉ PAR BRUNO TROUBLÉ...
...(M. America’s Cup) pour que la France s’engage dans la construction d’un voilier-école digne de ce nom, qui s’appellerait Eric-Tabarly, les Néo-Zélandais étant pressés de se lancer leur Sir Peter Blake. Bruno le lyrique : « On rêve pour Tabarly et Blake – eux aussi sans doute ! – de deux voiliers école capables d’embarquer une centaine d’adolescents chacun, des élèves officiers, des jeunes abimés par la vie, des apprentis pêcheurs. (...) Qu’attendons nous pour construire le Sir Peter Blake, l’Eric Tabarly, des voiliers-écoles modernes, l’équivalent des trois-mâts d’autrefois, capables de sillonner le monde par tous les temps en portant haut les couleurs de ces deux énormes marins au destin comparable. Je ne pense pas à une réplique des cap-horniers, mais à un bateau moderne, révolutionnaire comme ces deux marins d’exception savaient les imaginer.
« Nous avions eu, Alain Rondeau et moi, l’idée des Voiles de la Liberté, à Rouen, en 1989 : 4 millions de spectateurs en 15 jours. Pensez au départ du Vendée, de la Route du Rhum à Saint-Malo. Voilà ce qui remue et émeut les foules : l’odeur du bitord (goudron de Norvège), les traces de la mer sur les coques, le rêve, le cambouis, le mystère, la passion qu’éprouvait Marius sur le quai et que jamais un musée – si génial soit-il – ne pourra transmettre à ses visiteurs.
« Voulez-vous m’aider à réaliser Eric Tabarly ? C’est possible si tout le monde s’y met : argent public, argent privé, élan national, enthousiasme d’une poignée… Quelques amis néo-zélandais lanceront aussi sans doute le projet du Sir Peter Blake… Il n’est pas trop tard, rarement trop tard. L’inertie est une force aussi puissante que la gravité. Il faut parfois agir et réagir » (Tribord, le blog de Bruno Troublé, 14 avril)...
••• EN VOILÀ UNE BONNE IDÉE POUR FÉDÉRER QUELQUES ÉNERGIES HORLOGÈRES autour du soutien à apporter au projet de lancement de ce ou de ces voiliers ! Et quand c’est Bruno Troublé qui s’y colle, ça peut aller au bout... |