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Alors que l’actualité horlogère s’offre un coup de déprime post-basiléale, le Quotidien des Montres vous propose une douzaine d’informations sur les montres, les marques et ceux qui les font ou qui les portent.

1)
••• JEAN-CLAUDE BIVER, NOUVEAU MÉCÈNE ÉDITORIAL
Pour fêter l’avènement de son mouvement chronographe automatique Unico (actuellement en cours de production), Jean-Claude Biver s’est fait mécène en achetant toute l’édition du futur ouvrage de Jean-Claude Sabrier sur l’histoire du mouvement automatique (parution prévue en fin d’année, sans doute à temps pour les « cadeaux de Nouvel An »). Historien et expert de la montre du XVIIIe siècle, Jean-Claude Sabrier se désespérait de ne pouvoir éditer cet ouvrage – conçu comme « fondamental » – sur un point d’histoire horlogère très controversé : l’invention du mouvement automatique !
Officiellement, et académiquement, l’inventeur historiquement reconnu était et reste toujours Abraham Louis Perrelet : c’est dans tous les manuels. Sauf que, officieusement, formellement et encore plus académiquement (document illustré déposé à l’Académie royale des sciences de Paris), la seule preuve aujourd’hui disponible attribue cette « invention » à l’inventeur horloger liégeois Hubert Sarton. Business Montres, qui a déjà publié de nombreux articles au sujet de cette polémique, attend avec impatience les analyses de Jean-Claude Sabrier à ce sujet : en tant qu’historien, il s’est toujours jusqu’ici refusé à toute discussion publique avec Joseph Flores, le « chercheur amateur » qui a tiré Sarton, son document et son croquis de l’oubli et des archives de l’Institut de France...
••• LA PATERNITÉ DE CETTE INVENTION (qui ne concerne en rien l’actuelle marque Perrelet) divise d’ailleurs la communauté des journalistes : notre ami Gabriel Tortella (Tribune des Arts) en tient ainsi de façon définitive pour la thèse Perrelet, au service de laquelle il se mobilise pour quelques articles musclés. On attend également quelques réactions de la part des journalistes horlogers, qui n’ont guère fait écho à la découverte par Joseph Flores du dessin qui authentifie les « prétentions » de Sarton à cette « invention » – laquelle ne change rien au fait que le premier horloger à avoir réellement mis au point une montre « perpétuelle » digne de ce nom reste Abraham Louis Breguet...


2)
••• LE NOUVEAU MUSÉE OMEGA (BIENNE)
Ouvert en janvier 1984, c’est le plus ancien musée monomarque du monde horloger. Il vient d’être entièrement rénové et il sera à nouveau ouvert au public le 3 mai prochain : côté patrimoine de marque, c’est un des espaces les plus riches de toute l’industrie...


3)
••• LONGINES ENTRE EN IPHONIE
Et une application iPhone de plus dans la liste de la nouvelle apphorlogerie : cette fois, c’est Longines qui se lance, avec les fonctionnalités usuelles (visuels de la collection qui donnent l’heure à la seconde près, vidéos, exposé sur la marque, simulateur d’essai au poignet, fonds d’écran, renvoi vers le site de la marque et traqueur de boutiques


4)
••• LES FRANÇAIS ET LES MÉDIAS SOCIAUX
Publication d’une nouvelle étude-baromètre Echo réalisée par Scanblog et Opened Mind sur le comportement des Français face aux médias sociaux et sur l’idée qu’ils se font de la e-réputation. L’importance prise par les réseaux sociaux et les blogs dans la communication des marques oblige à se soucier de leur impact sur les décisions d’achat. Révélations (entre autres) : 1 Français sur 2 prend la parole sur le web (blogs, réseaux sociaux, forums), mais 9 sur 10 ne fréquentent Internet que pour préparer un achat (média de demande) pour seulement 12 % d’internautes contributeurs actifs. En revanche (et c’est une surprise), l'indice de confiance accordé aux médias sociaux (blogs, réseaux sociaux : 5/10) est de loin inférieur à celui accordé aux supports plus traditionnels (forums (5,8) ; sites édito (5,9), sites marchands (6,7), et même site de la marque (5,8)). De même, les internautes français accordent une confiance égale aux moteurs de recherche et à leur entourage proche (amis, collègues...) premiers prescripteurs pour se faire une idée avant d'acheter... L'un des freins à cette prise de parole active sur le web social pourrait résider dans une relative crainte de l'internaute français pour son e-réputation. 70 % des internautes français ont déjà vérifié leur identité numérique et 78 % déclarent y prendre garde. Seulement 7 % d'entre eux estiment la maîtriser tout-à-fait et 51% souhaitent pouvoir mieux la contrôler. Moralité : si les médias sociaux (blogs, Facebook, Twitter) sont une réalité que nul ne peut ignorer aujourd'hui, tant en termes de volume d'abonnés et d'utilisateurs de services que de phénomène de société, ils n'occupent pas encore la place - en France - que beaucoup espéraient/imaginaient dans le processus d'influence du consommateur. Il ressort même que des sources plus « historiques » (forums, édito, e-commerce) sont considérées par les internautes français comme plus fiables pour se renseigner avant un achat ! (téléchargement du PDF en 58 slides)...


5)
••• HELLO KITTY JOUE DANS LE NOIR
Coonfirmation de la tendance lumino-horlogère chez Hello Kitty, dont la collection d'été brillera dans le noir pour peu qu'on appuie sur le bon poussoir. De quoi se faire remarquer dans les boîtes de nuit, ce qui est exactement l'effet recherché pour ces montres de mode ultra-girlies...


6)
••• FAWAZ GRUOSI TRÈS CHEVALERESQUE
L’autre soir, à Florence, il a fait le coup de poing à la sortie du Cavalli Club (une célèbre boîte de nuit locale), Piazza del Carmine, pour défendre la femme de son copain footballeur Adrian Mutu (le bad boy du Calcio italien) que deux importuns collaient de trop près. Avec son autre copain, le créateur de mode Tommaso Buti, Fawaz Gruosi a tellement mis du sien dans cette rixe qu’il a fini la nuit à l’hôpital Careggi, heureusement pour des blessures sans gravité (source : La Nazione, Florence)...


7)
••• RAFA NADAL SANS RICHARD MILLE
Légère déception des amateurs de montres et de tennis après le tournoi de Monte-Carlo : Rafael Nadal ne portait pas sa RM 027, ni en finale, ni avant, ni même sur le podium (révélation Business Montres du 11 mars dernier et confirmation le 7 avril, info n° 2). En fait, il semblerait que cette montre, qui n’existe encore qu’à l’état de prototype et avec laquelle le champion espagnol a joué tout cet hiver pour la tester, soit actuellement en « révision » avant sa présentation officielle, fin mai, pendant le tournoi de Roland-Garros (Paris)...


8)
••• LE SWATCH GROUP NE DOUTE DE RIEN
Très beau coup (plus médiatique qu’économique) joué par l’état-major de Bienne qui vient d’assigner l’UBS (la plus grande banque suisse et la seconde banque mondiale) pour se faire rembourser 30 millions de francs de pertes sur les capitaux investis. Mettre l’UBS « aux Poursuites », c’est un peu comme si LVMH décidait d’ouvrir une procédure contre la BNP pour défaut de rentabilité pendant la crise financière. De toute façon, on sait que Nicolas Hayek ne porte pas les banquiers dans son cœur et qu’il a toujours fustigé leur cupidité et leur courte vue dans le domaine financier...


8)
••• RIHANNA SOUS CONTRAT AVEC SEIKO
Business Montres (2 avril, info n° 13) avait déjà signalé le partenariat entre Rihanna et Casio, mais on découvre à quel point Rihanna a tout compris de la tendance Pimp my wrist et de la montre multiple au poignet (Business Montres du 13 avril). Elle a même une manière très personnelle de porter ces G-Shock (image ci-dessus : Baby G et G-Shock mini rose, blanc, bleu, orange et d’autres encore) : imaginez que toutes les starlettes se mettent à en faire autant et l’industrie horlogère est sauvée !


9)
••• LES OUTLETS DEVIENNENT UN RÉSEAU DE DISTRIBUTION À PART ENTIÈRE
Le dossier des outlets (ne dites plus « magasins d’usine », mais « centres de marques ») était ouvert par Business Montres qui se demandait, en février dernier (info n° 10), pourquoi l’horlogerie boudait encore ce type de réseau commercial. Récemment, 250 acteurs de ce marché étaient réunis à Troyes pour un colloque européen : d’ici à la fin de l’année, une vingtaine de centres de marques devraient s’ouvrir en Europe, continent sous-développé pour ce qui ne relève plus, et de loin, d’une simple logique de déstockage. Il existe aujourd’hui 175 de ces centres, avec un objectif de 215 en 2012. Soit un circuit de distribution à part entière et une nouvelle opportunité commerciale pour les marques d’horlogerie – on sait que la retail sensibility (la distance tolérable entre détaillant de centre ville et magasin à prix réduit) baisse d’année en année. Malgré ce développement annoncé, les outlets devraient rester un marché de niche : « D'un autre côté, par définition, les invendus sont limités mais avec le renouvellement des collections, les invendus augmentent », observait pendant le colloque Joachim Will, du bureau d'études Ecostra. Ce centres de marque ne pèsent aujourd’hui que 1,5 % de la consommation globale en France,mais ils évoluent vers une sophistication des boutiques et la création d’une image de marque plus attrayante que celle des écrans spécialisés sur Internet. Priorité à la gestion de l’image dans les outlets comme dans les ventes privées en ligne !
••• POUR MÉMOIRE ET PAR PRUDENCE, ON RELIRA AVEC ATTENTION les échos d’une polémique soulevée dans les vallées par l’association de 70 marques de montres à l’idée de factory outlets horlogers lors des Journées de la métropole horlogère (information Business Montres du 25 juin dernier)...


10)
••• LE CAS TIGER WOODS ET SON IMPACT
Sondage LH2 Sport en partenariat avec Sport Stratégie sur la légitimité publicitaire de Tiger Woods (étude qui ne concernait pas exclusivement TAG Heuer, mais tous les sponsors du golfeur et le marché français) : 49 % des personnes interrogées considèrent que c’est une bonne idée de l’utiliser pour des publicités (les plus jeunes sont les plus enthousiastes : 67 % chez les moins de 35 ans), 25 % que c’est une mauvaise idée (les plus critiques étant les plus de 50 ans et les retraités), 7 % jugent que ce n’est ni bon ni mauvais et 19 % ne savent pas (soit 26 % de « neutres »). Soit une opinion publique très partagée ! Renseignements : LH2 Sport...


11)
••• LES BONHEURS DE SOPHIE... PARIS
Quasiment personne en Suisse n’a entendu parler des montres Sophie Paris, ni même de cette marque française qui fait pourtant un malheur aux Philippines, en Indonésie et au Maroc : Le Monde esquisse l’histoire de cette griffe qui cible les nouvelles classes moyennes des pays émergents : 47 millions de dollars avec un réseau de type Tupperware et des « recettes » qui poussent à la réflexion sur l’avenir des petites marques sorties de nulle part... surtout quand elles font des montres (les collections horlogères Sophie Paris sont sous-traitées en Chine)...


12)
••• QUELQUES DIFFÉRENCES ENTRE LA PORSCHE DESIGN P 6780 DIVER ET LA KON TIKI DIVER D’ETERNA
Business Montres (12 avril, info n° 14) a peut-être oublié quelques paramètres en jugeant « très pesant » (trop !) le titane de la Porsche Design Diver pour la hausse de prix constatée : en fait, tout le concept a été revu et redessiné, et non repris d’Eterna (seul le principe de la construction de la boîte – un mouvement dans un container – a été conservé de la Kon Tiki Diver). Différentes améliorations ont été apportées : lunette unidirectionnelle, poussoirs du container optimisés, pivot du container repensé, anses du bracelet plus mobile (ergonomie au porter, avant ou sans combinaison). Sans parler bien sûr de l’introduction du titane (pont, fonds du boîtier, capot de la boucle déployante, ce qui engendré de nouveaux coûts d’usinage et de matières). Il suffisait de l’expliquer...