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Quinze cartouches horlogères dans le chargeur, pour une nouvelle battue du Quotidien des Montres : rien que du bonheur dans cette actualité heureuse !
CETTE SEMAINE, ...LE SNIPER A...
1)
••• BEAUCOUP APPRÉCIÉ LA MONTRE À LÉCHER...
...proposée par les chercheurs allemands de l’Institut Fraunhofer : il s’agit d’un concept de « bio-montre » – plutôt très bien désignée – dont la puce est capable d’enregistrer, d’analyser et de restituer des paramètres bio-médicaux captés par des micro-senseurs, à partir de données sur le sang (une nano-goutte suffit) ou la salive. L’affichage électronique est assez spectaculaire (image ci-dessus). Grand intérêt pour les malades (par exemple, les diabétiques ou les hyper-tendus), mais aussi pour les sportifs et pour la prévention de certains risques...
2)
••• COMPATI AU DÉSARROI DES PROPHÈTES DE LA RÉDUCTION DES BOÎTIERS HORLOGERS...
...quand ils ont découvert que la Casio G-Shock, icône absolue des nouvelles générations, venait de s’offrir une diversification dans l’extra-large avec une Combi X-Large G-100 1A4 en 55 mm x 52 mm pour 17 mm d’épaisseur. Une sacrée « bête de combat », bourrée de fonctionnalités, de compteurs annexes et d’écrans, disponibles dans plusieurs couleurs, dont un jaune travaux publics assez impressionnant.
3)
••• COMPRIS TOUT L’INTÉRÊT DE LA NOUVELLE MONTRE CITIZEN...
...dont l’écran s’allume et dont le boîtier vibre dans le téléphone portable reçoit un message par Bluetooth : 70 caractères sur cet écran LCD (technologie Sharp), avec une loupe pour les agrandir. Une application conçue par Citizen pour prendre connaissance de ses messages dans les circonstances où il n’est pas possible d’utiliser son smartphone (conférence, transports en commun), mais les étudiants japonais en ont déjà compris l’intérêt comme « anti-sèche » pendant un examen ! Atout majeur : ce concept refocalise l’attention des jeunes générations sur le poignet – et donc la montre – au lieu de conforter l’habitude de regarder l’heure sur un écran de téléphone portable...
4)
••• SAVOURÉ L’ATTAQUE D’UN CORBILLARD PAR UNE AMBULANCE...
...en découvrant dans Worldtempus un guet-apens monté de façon oblique contre ce pauvre Pierre Kladny, qui voudrait devenir un des business angels de l’actuelle industrie horlogère. Prétexte : la santé économique de Reuge (maison de Sainte-Croix spécialisée dans les boîtes à musique), santé qui n’est pas ces jours-ci pire que d’habitude, mais pas meilleure non plus, alors que l’activité continue obstinément à creuser un déficit qu’on situe de 10-12 millions, dont plus de 2 millions pour l’année 2009, et que le dossier de vente traîne un peu partout sans trouver d’acheteur, ce qui laisse redouter un dépôt de bilan.
• Normal quand on a une mauvaise stratégie marketing, une politique produits navrante, un CEO sympathique mais affligé du charisme d’une huître et des actionnaires qui branlent dans le manche (ils ont cependant la décence de remettre au pot en permanence) ! Bref, un corbillard sur lequel il serait poli de ne pas tirer, ne serait-ce que pour ne pas hâter la dispersion d’une équipe de 40 personnes, mais, apparemment, les traditions se perdent dans les nouveaux médias...
• Cible réelle : Pierre Kladny, ex-banquier (LODH) et investisseur malencontreux dans différentes aventures horlogères. Business Montres avait récemment révélé ses interventions à travers Adax Holding pour consolider un mini-pôle industriel de sous-traitants dans des métiers stratégiques de l’horlogerie. Une option stratégique intéressante et pertinente en vue d'une probable reprise, mais opérée avec l’activisme brouillon qui avait déjà entraîné, à l’automne 2009, le crash de Villemont dont Pierre Kladny était l’« administrateur de référence ». N’est pas venture capitalist qui veut !
• On a retrouvé la même fièvre désordonnée dans la gestion par Pierre Kladny du dossier Reuge, avec une bonne moitié du personnel virée par celui qui se présente comme « entrepreneur militant » (L’Hebdo, Suisse). Mélange des genres et enfumage total pour la relance de la marque de montres Mermod Frères, qui n’a jamais vu le jour (tout en brouillant l’image de Reuge), mais dont le concept musical vient d’être – charitablement ? – racheté par le Swatch Group (information Worldtempus). Recapitalisations nerveuses, menées dans une ambiance de cash burning qui commence à effrayer les co-investisseurs : les chevaux se mordent quand il n’y a plus de picotin dans la mangeoire ! A force, on finit par se poser la question qui fâche, celle de la compétence : pourquoi les métiers de l’investissement horloger échapperaient-il aux lois du principe de Peter ?
5)
••• SALUÉ AVEC BIENVEILLANCE QUELQUES NOUVELLES MARQUES...
...comme la proposition (allemande) de Mola, maison qui entend se spécialiser sur les grosses montres de plongée (la 923M
et étanche à... 923 m – kolossal finesse ! – pour un bopîtier en acier de 48 mm avec mouvement suisse). Toujours sur le créneau de la montre de plongée, et toujours en provenance d’Allemagne, les montres Essex tentent une collection La Primera qui marie le Grand Bleu de la mer et celui du ciel, avec une « plongeuse » GMT de facture très classique et un chronographe (Valjoux) bien travaillé.
• De quoi se reposer la question : « N’y a-t-il pas trop de nouvelles marques sur le marché horloger » ? Réponse, analyses et commentaires dans « Cherchez l’erreur ! #5 », la nouvelle chronique vidéo sur la chaîne images de Business Montres...
6)
••• DÉGUSTÉ LES CHIFFRES D’EXPORTATION DE LA FH...
...avec tout le respect qu’on doit à cette compilation dont on connaît si bien les limites qu’elles en deviennent touchantes : les chiffres du mois de mars (sell-in uniquement, pas sell-out) traduisent bien le restockage en cours chez les détaillants, avec un retour évident aux chiffres (fabuleux à l’époque) de 2007. L’effet d’aspiration des marchés asiatiques ne fait que souligner, par contraste, la stagnation, sinon la dépression des marchés européens, tous en recul. Sachant que les chiffres trimestriels du Swatch Group s’avèrent supérieurs aux performances de ces exportations, on en déduira que les marques du groupe ont encore gagné des parts de marché : au détriment de qui ? Ce qui ne fait d’ailleurs que confirmer le classement du groupe en tête des « vainqueurs de la crise » (20 avril). A noter au passage : la suppression de l’effet purement Swatch de ces derniers mois, notamment les Colour Codes, et donc le recul logique (et très sensible) des résultats de l’entrée de gamme suisse !
7)
••• GOÛTÉ LE NOUVEAU TITRE CRÉÉ PAR ROLEX...
...qui vient d’instituer une « division branding » pour coordonner la création produits, la pub, le sponsoring et l’interior design. Mission confiée à Daniel Gaujac, ex-publicitaire (TBWA), ancien de la vodka Absolut transfuge du groupe LVMH (Dom Pérignon, dont il était Global brand director). Bienvenue sous les verrières vertes ! Il sera intéressant de voir comme un ancien de TBWA va évaluer le travail publicitaire de de Frédéric Winckler pour la JWT New York, agence partenaire historique et indéboulonnable de la communication Rolex...
8)
••• HÉSITÉ À SE RÉJOUIR DU RETOUR DE LUNA ROSSA (PRADA)...
...dans les prémisses de l’America’s Cup, ou du moins dans le prochain Louis Vuitton Trophy qui doit se courir le mois prochain en Sardaigne : y verra-t-on le retour de Hublot – qui était le partenaire horloger officiel de l’équipage pour la 32e America’s Cup, avec une belle série limitée à la clé – et que se passerait-il si Alinghi décidait de s’offrir une petite régate nostalgique en match race ? L’univers du sponsoring sportif est décidément impitoyable...
9)
••• EU LE PLAISIR DE FAIRE CONNAÎTRE LA MARQUE NIXON...
...à un certain nombre de lecteurs qui s’étonnaient de la découvrir parmi les « marques qui ont prospéré dans les difficultés » (info n° 8). Pour comprendre ce qu’est une marque d’« horlogerie life style », une petite séance d’initiation sur le site de Bumball 3000, où Nixon présente une montre « contextualisée » : une Rubber Player monochrome (noir) en caoutchouc, avec cadran personnalisé Gumball et en édition limitée (environ 200 dollars). Si vous ne connaissez pas le Rally Gumball, c’est que vous avez besoin d’un recyclage urgent côté nouvelles cultures !
10)
••• LAISSÉ ÉCLATER SA JOIE EN DÉCOUVRANT LA DERNIÈRE MONTRE BEUCHAT...
...(marque spécialiste de la plongée sous-marine), qui sera désormais la « montre officielle » de la section Ile-de-France/Picardie de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (le tout est marqué sur le cadran !). Un chonographe en édition limitée, en plus réservée aux dames. C’est ce qui s’appelle de l’hyper-segmentation ! La prochaine fois, on suggère une édition limitée séparée pour les Picardes et les Franciliennes...
11)
••• SOURI DES TOURBILLONS ACCESSOIRISÉS PAR B-BARREL...
...qui les transforme en pendentifs fonctionnels : B-Barrel est une marque japonaise spécialisée dans le démarquage des montres suisses pionnière pour l’introduction sur le marché japonais des tourbillons low cost chinois. La collection 2010 reprend ces tourbillons en les transformant en montres à suspendre (poche, collier ou jeans), avec un double verre saphir (dessus-dessous) qui permet de profiter de ce « mouvement pour le mouvement »...
12)
••• ÉTÉ ENCHANTÉ DE LA RELANCE DU DOSSIER SARTON-PERRELET...
...par mon ami Gabriel Tortella (Tribune des Arts, Suisse), qui dévoile dans sa dernière chronique l’existence de documents d’archives suisses datés du 11 juin 1777 qui établiraient – « sans conteste possible » – qu’Abraham Louis Perrelet est bien l’inventeur du mouvement automatique à rotor. Ces archives auraient été exhumées par Jean-Claude Sabrier, dont Business Montres révélait récemment (19 avril, info n° 1) qu’il avait trouvé un nouveau mécène éditorial pour son livre sur l’histoire du mouvement automatique.
• On attend donc avec impatience la publication de ces « documents Sabrier » (qu’on ne manquera pas d’opposer aux « documents Flores », publiés en France six mois après ce 11 juin 1777 : Business Montres du 17 janvier). Le plus intéressant sera de découvrir sur quel type de remontage (rotor ? masse latérale ? autre système ?) était basé le mouvement atttribué à Abraham Louis Perrelet en 1777, ainsi que le brevet correspondant permettant d'attribuer définitivement cette paternité.
• Si cette querelle d’historiens n’est qu’un simple paragraphe dans l’histoire de l’horlogerie, il faut quand même rappeler à notre ami Gabriel – qui s’est laissé emporter par l’enthousiasme – que cet Abraham Louis Perrelet n’est en rien le fondateur de l’actuelle maison Perrelet, créée ex nihilo par Jean-Marie Schaller (l’actuel manager de Louis Moinet) dans les années 1990, en hommage à un grand ancien...
13)
••• AIMÉ L’IDÉE D’EXPOSITION CLAUDE WIESBUCH...
...organisée par DeWitt, dans les locaux de la manufacture (sous la verrière de Meyrin), pendant deux week-ends successifs (24-25 avril, 1er-2 mai prochains). D’une part, parce que cet artiste (peintre, graveur et lithographe d’un immense talent) est à sa manière un illustrateur du temps, par la rapidité de sa touche et la simultanéité de la perception du réel qu’il déploie. D’autre part, parce que rien n’est plus triste que des manufactures horlogères désertées et qu’une animation artistique est particulièrement bienvenue dans de tels espaces. Un accrochage de 120 œuvres, soit un ensemble exceptionnel pour cet artiste contemporain. Renseignements : DeWitt...
14)
••• TROUVÉ TRÈS LUDIQUE LA RÉALITÉ AUGMENTÉE TAG HEUER...
...qui permet d’essayer une montre grâce à une sorte de maquette papier, sur laquelle vient se superposer, à l’écran, le modèle TAG Heuer de ses rêves. Intéressante démonstation vidéo sur le site Augmented Reality, mais elle semble introuvable sur le site de la marque...
15)
••• ADORÉ LA PARTIE DE BABY-FOOT ORGANISÉE PAR LOUIS VUITTON...
...pour sa nouvelle campagne de publicité à l’occasion de la Coupe du monde de football (juin-juillet, en Afrique du Sud) : l’annonce de cette campagne était une révélation Business Montres (7 avril, info n° 1), ce que Paris Match, qui raconte l’histoire aujourd’hui, oublie de préciser (« Vuitton va droit au but »). Business Montres se posait des sur l’usage par Louis Vuitton d’ambassadeurs horlogers déjà pilotés par des marques (IWC pour Zidane ou Hublot pour Maradona). Idée d’Annie Leibovitz : une partie de baby-foot entre Zidane et Pelé dans un bistrot de Madrid. Les images de Maradona, absent lors du tournage, ont été rajoutées au montage. Vainqueur ? Aux amateurs de décider en ligne par leur vote sur Louis Vuitton Journeys...
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