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Le week-end des 8 et 9 mai prochains s’annonce fertile en péripéties sous le marteau : première incursion dans le catalogue Antiquorum, qui ne propose pas moins de 500 lots aux enchérisseurs...

••• QUATRE SIÈCLES D’HORLOGERIE EN QUATRE JOURS

Pas loin de 2 000 montres seront dispersées aux enchères ces jours-ci à Genève. Le regroupement des amateurs et des marchands – exceptionnel du fait du déplacement de la vente Patrizzi & Co pour cause de volcan islandais (Business Montres du 21 avril, info n° 1) – constituera un excellent test de la résistance du marché dans ses différents segments : on va parcourir en quatre jours quatre siècles d’horlogerie, soit un échantillonnage parfait de l’offre actuelle pour les collectionneurs.

• Antiquorum n’a pas manqué cette occasion en se présentant avec un pesant catalogue de 500 lots : 370 pages marquées par l’abondance des montres vendues sans prix de réserve (de quoi exciter les amateurs les moins fortunés, hantés par l’idée de faire une bonne affaire) et par la diversité des propositions (de la montre neuve déstockée/discomptée à la pièce ancienne altièrement collectionnable). Manifestement, il s’agissait de ratisser large, avec ce qu’il faut de montres de poche pour tenter les uns, de vintage pour calmer les autres, sans oublier les pendules pour les néo-collectionneurs d’objets du temps qui veulent se faire plaisir visuellement (la plupart de ces pendules sont aujourd'hui largement sous-cotées et donc intéressantes à collectionner).

• Promenade dans les pages du catalogue, qui ne permet cependant pas de dégager des grandes tendances sur les orientations du marché (rendez-vous après la vente pour mettre en perspective les résultats sous le marteau) :

• Une impressionnante série de Corum Bubble en édition limitée (lots 1-10 : dix lots sans prix de réserve) : la montre qui a fait renaître Corum avant de mettre la marque en danger de mort...

• 32 lots sans prix de réserve (n° 11 à n° 42) avec des montres quasiment toutes neuves, dont 16 Breitling (on en retrouvera d’autres ailleurs : lots 74-77, 107-1109, 112-114)...

• 22 Girard-Perregaux (lots 46-65), dont une dizaine sans prix de réserve...

• Une Rolex Datejust unique à phases de lune, « non officielle et non autorisée » comme il se doit, mais néanmoins assez saisissante (lot 102 : image ci-dessus), à rapprocher d’une autre Rolex custom (lot 103 : Daytona « noire » à cadran vert en chrysoprase) ou de la Rolex GMT « Chuck Yeager » éditée en 1997 par la marchand japonais The Real McCoy pour les cinquante ans du premier vol qui avait franchi le mur du son et qui avait Chuck Yeager aux commandes (lot 294)...

• Une série d’Audemars Piguet (lots 126-132), neuves de stock, dont deux Alinghi en édition limitée...

• Deux Urwerk neuves (146-147) comme on en voit très rarement passer sous le marteau...

• Un prototype TAG Heuer Calibre 360 Chronographe (n° 1/1) : cette montre (lot 149) avait été vendue aux enchères par Antiquorum en 2005 pour renflouer le musée d’horlogerie de Genève ...

• Un rarissime Centigraphe de F.P. Journe en platine (lot 168) : spectaculaire cadran rouge d’une série de 4 pièces terminées en 2010...

• Un Gyrotourbillon Jaeger-LeCoulte pièce unique (n° 1/1) en platine, déjà passé en vente en décembre 2007 (lot 174), prélude à une impressionnante série de pendules Jaeger-LeCoultre provenant d’une collection privée (lots 175-240), avec des pièces rarissimes (le globe terrestre n° 214), dont un Atmos de 1934 (lot 240)...

• A noter une autre série de pendules et de pendulettes de table (lots 319-327), avec quelques Leon Hatot (ne pas manquer non le 241, en cristal Lalique) et d’autres Jaeger-LeCoultre, ainsi qu’une L. Leroy de 1950 (lot 375). Les amateurs auront également quelques autres salves (lots 420-422 ou 450-456), sans parler de la Breguet du lot 497 (la vente disperse également quelques manuscrits de Breguet, ainsi qu'un buste en bronze : lots 493-496)...

• Une intéressante série de Submariner (lots 394-396), parmi de nombreuses Rolex non moins désirables (lots 284-294, 459-469), dont une Monoblocco (lot 397), une Milgauss décolorée (lot 463), un rarissime chrono Barilotto (lot 467) et une Rolex Panerai California (lot 469)...

• Quelques sympathiques « vieilles dames » qui ont récemment donné des idées aux créateurs de nouvelles montres, comme la Polaris 1968 de Jaeger-LeCoultre (lot 439) ou le chronographe Tudor Oysterdate de 1970 (lot 440)...

• Beaucoup de Patek Philippe, évidemment, classiques ou moins classiques vedettes des enchères, dont une 3970 en platine (lot 491) et une 5970 de 2006 (lot 499), mais aussi une action au porteur Patek Philippe datée de 1900 (lot 492) et une déroutante Patek Philippe-Cartier (calendrier perpétuel automatique 3448 de 1970 : lot 490)...

• Bouquet final avec la Grande et petite sonnerie tourbillon attribuée à Victorin Piguet (lot 500), exceptionnelle par ses complications (les deux sonneries, le tourbillon, la répétition minutes, le double barillet à remontage en « tandem »), sa rareté mais aussi sa beauté mécanique d’une grande délicatesse d’exécution (tout aussi remarquable par sa sobriété esthétique). La postérité est injuste : parallèlement à cette montre, Antiquorum disperse une « simple » répétition minutes/chronographe de poche du même Victorin Piguet (lot 345), mais au prix estimé de 2 800-4 200 euros, alors que le lot 500 devrait flirter avec les 210 000-280 000 euros ! Il faut tout de même se souvenir que ce Victorin Piguet (1850-1937) alimentait en grandes complications des maisons comme Patek Philippe, Vacheron Constantin ou Breguet...


••• RENSEIGNEMENTS
• Le catalogue électronique complet sur le site Antiquorum Genève.



ENCHÈRES GENÈVE MAI 2010 : RELIRE ÉGALEMENT...

• #1 – PATRIZZI & Co : « Un manuscrit inédit de Breguet sort de l’ombre » (Business Montres du 31 mars et information n° 9 du 2 avril)...

• #2 – CHRISTIE’S : « La stratégie d’excellence d’Aurel Bacs » (Business Montres du 8 avril)...

• #3 – ANTIQUORUM : « Une promenade dans un catalogue de 500 lots » (Business Montres du 1er mai)...