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La France aura bientôt son propre certificat de chronométrie ...
 
Le 15-06-2007

L’Observatoire de Besançon (université de Franche-Comté) s’apprête à relancer un certificat de chronométrie 100 % français, directement concurrent des certificats suisse (COSC) et allemand (Glashütte).

Fondé en 1878 pour faire concurrence aux observatoires de Genève et de Neuchâtel, l’Observatoire astronomique, chronométrique et météorologique de Besançon avait acquis une excellente réputation avant d’entrer en sommeil dans les années quatre-vingt, quand les montres à quartz ont surpassé en précision n’importe quelle montre mécanique.

Les locaux historiques de l'observatoire (bientôt classé monument historique) ont été préservés : on y admire encore une magnifique "lunette méridienne", à découvrir sur le site.

L’activité métrologique (contrôle de la précision d’un mécanisme) n’a jamais cessé, mais l’Observatoire ne certifiait plus, ces dernières années, que quelques dizaines de montres.
A l’exception d’une part notable de la production de la manufacture Roger Dubuis, qui a mis en place, pour toutes ses montres mécaniques, une procédure originale de télé-certification chronométrique, avec une vérification à distance par horloge atomique et GPS.

La certification chronométrique assurée par l’Observatoire de Besançon est « officielle » et elle bénéficie d’une garantie de l’Etat français à travers le contrôle du LNE (laboratoire national). Les spécifications retenues sont celles de la norme européenne ISO 3159.

Aujourd’hui, faute de matériels et de personnels appropriés, l’Observatoire de Besançon serait bien en peine de certifier beaucoup plus de montres qu’il n’en contrôle. Décidé par l’université qui gère l’Observatoire, un plan d’investissement prévoit de mettre en place, d’ici à la fin de l’année, des équipements et des procédures capables de traiter plusieurs milliers de montres par an.

La certification « à la française » – concurrente de celle du COSC (Contrôle officiel suisse des chronomètres) et de l’Observatoire de Glashütte (Allemagne) – passerait ainsi d’un stade purement ponctuel et artisanal à une capacité industrielle et commerciale.

L’Observatoire de Besançon présenterait même des avantages par rapport à la certification opérée par le COSC.
D’un prix probablement inférieur au coût d’accès et au coût logistique pratiqués par le COSC, Besançon proposerait de certifier, dans des délais d’immobilisation raisonnables (trois semaines), non seulement des mouvements de base, mais également des mouvements compliqués avec leurs planches additionnelles (ce que ne fait pas le COSC), des mouvements emboîtés et même des montres finies avec bracelet.
Ce qui est aujourd’hui impossible à réaliser en Suisse, sauf sous certaines conditions avec le label Qualité Fleurier, lui-même d’un accès très limité par sa faible capacité de traitement.

Cette souplesse de Besançon – outre l’excellente réputation passée de l’Observatoire, longtemps considéré comme « meilleur » que ses concurrents suisses – offrirait un avantage décisif aux marques, toujours soumises à un impérieux just in time, qu’elles viennent de France, d’Europe ou de Suisse…

BUSINESS MONTRES & JOAILLERIE
Passons sur l'intérêt économique de ce nouveau certificat pour toute l'industrie de la montre : Besançon sera à la fois moins cher, plus souple et plus valorisant que le COSC. Considérons ici que, pour des raisons géographiques, Glashütte, en Saxe allemande, n'est pas une alternative crédible – quoique techniquement irréprochable – pour les marques du bassin franco-suisse...

Depuis le temps que Business Montres écrit que l’horlogerie française est de retour, c’est une excellente nouvelle, qui valide la prise en compte des intérêts horlogers par les pouvoirs publics, même si l’investissement de l’Observatoire de Besançon n’a pas réclamé d’argent public : il s’agit seulement – mais c’est très intelligent et très avisé – de la « valorisation » commerciale d’un potentiel universitaire sousemployé alors qu'il serait très utile sur le marché.

Puisqu’il existe à présent des mouvements mécaniques 100 % français (échappement compris, du moins au stade de l’étude pré-industrielle) et que se crée une certification 100 % française, puisqu’il est possible de trouver en France des boîtiers, des cadrans et des bracelets, puisque la French Touch de nos designers est si recherchée à travers le monde, puisque les managers et les cadres français, mais aussi les jeunes horlogers français, sont si appréciés dans les manufactures helvétiques, eh bien, plus que jamais : vive la France horlogère !

Il ne reste plus qu’à trouver un nom à ce certificat français, qui a conservé son style ancien de « diplôme » un peu rétro, orné des armes de la ville de Besançon (ci-dessus). On doit pouvoir trouver mieux que COSC ! Un nom, c’est important, surtout à l’heure de l’internationalisation des marchés...
Autour du concept de « Certificat de chronométrie de l’Observatoire de Besançon (CCOB) », je suggère à l’université de la ville de lancer un concours sémantique parmi ses étudiants, avec comme récompense une des premières montres qui seront certifiées.

Business Montres

 



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