|
Douze informations sur les anciens et les nouveaux concepts de montres et de marques les gens dont on parle et ceux dont il faudrait parler...
Ces jours-ci, grâce à la télécommande du Quotidien des Montres,
...ON A ZAPPÉ SUR...
••• IN MEMORIAM JEAN-LOUIS DUMAS
Sa famille, ses amis et tous ceux qui l’aimaient peuvent lui rendre un dernier hommage (Business Montres du 3 mai, info n° 1) ce vendredi 7 mai, dans l’après-midi, au Temple du Saint-Esprit (5, rue Roquépine, dans le VIIIe arrondissement de Paris). On verra parmi eux de nombreux employés d’Hermès, où il était très aimé pour son sens de relations humaines et sa « qualité d’être », mais aussi de multiples relations professionnelles, toujours impressionnées par sa stature de commandeur du luxe à la française. Business Montres se comptait parmi ses admirateurs...
••• CETTE CÉRÉMONIE DANS UNE ÉGLISE RÉFORMÉE nous rappelle le lien très particulier qui unissait Jean-Louis Dumas comme la plupart des membres de la « famille » Hermès] à la sphère spirituelle du protestantisme helvétique. D’où, sans doute, son tropisme horloger et sa volonté de réancrer dans le terreau suisse les racines horlogères de sa maison...
1)
••• LES REMOUS CHEZ SEIKO...
Alors que l’économie japonaise semble durablement installée dans une dépression qui grignote ses énergies année après année et que le marché local du luxe n’est plus ce qu’il était (on lire avec intérêt l’article du quotidien Le Monde sur « Ginza, symbole de la désaffection des Japonais pour le luxe ») ; Seiko n’échappe pas à ce « grignotage » : le groupe Seiko Epson est toujours dans le rouge pour 2009-2010 et le chiffre d’affaires a encore baissé (- 12,2 %, 7,5 milliards de yens). Les ventes de montres ont également décliné. Mauvais résultat global qui a entraîné le limogeage du président de la marque, Koichi Murano, 72 ans, auquel on a reproche un « management dogmatique » [il est très rare que les firmes japonaises exposent ainsi leurs différents avec un dirigeant]. Il vient d’être remplacé par Shinji Hattori, 57 ans, membre de la famille héritière des fondateurs de la marque, qui était jusque-là vice-président exécutif et que les habitués de Baselworld – où il se rend tous les ans – connaissent bien puisqu’il présidait déjà la division horlogère du groupe...
• Sympathique quoique très réservé, Shinji Hattori s’empare des commandes au moment où l’empire Seiko traverse une mauvaise passe, tant sur le plan industriel (où il est durement concurrencé par la puissance montante chinoise) que sur le plan créatif (la marque tarde à se trouver une nouvelle identité et une image forte) et sur le plan marketing (faute d’outils d’analyse et de « logiciels de décodage » adaptés, l’état-major de Tokyo semble ne pas avoir compris les nouveaux consommateurs à travers le monde)...
••• L’ARTICLE DU MONDE SUR GINZA (lien ci-dessus) éclaire bien la mutation du luxe sur le marché japonais et donc les nouvelles attentes des consommateurs : à travers la perte de prestige de Ginza, c’est tout un pan du luxe traditionnel qui s’effondre, à cause de la nouvelle maturité générationnelle des consommateurs japonais – devenus, pour le coup, aussi grognons, moroses et infidèles que les amateurs occidentaux. Gap qui prend la place de Louis Vuitton sur Ginza, les « Champs-Elysées » de Tokyo, c’est Bapex, Nixon ou Nooka qui remplacent Seiko dans le cœur des jeunes générations en quête de montres accessibles et représentatives d’un nouvel art de vivre : c’est probablement cette dimension émotionnelle qui a été négligée par Seiko, sur son marché de référence comme sur les autres continents...
• Dommage de constater cette panne, quand on sait tout ce que Seiko a pu apporter à l’univers de la montre et à quel point la marque a pu révolutionner cette industrie (première montre à quartz, premier mouvement électro-mécanique, etc.)...
2)
••• LES « EXPÉDITIONS VINTAGE » DE FOSSIL...
La crise ramène les grands classiques du marketing, comme le jeu-concours : pour Fossil, c’est une habitude, avec cette saison un thème international – « Vintage Expedition » – qui permettra de gagner des montres Fossil, mais aussi des lunettes de soleil et des sacs de la marque. Pour tenter sa chance, il suffit de s’inscrire, les gagnants étant choisis par tirage au sort. Basique, mais toujours efficace...
3)
••• LES NOUVELLES PLONGEUSES D’AZIMUTH...
Toujours aussi inspirée par les icônes du marché, dont elle réussit le plus souvent une synthèse heureuse, la marque Azimuth débarque en force sur les marché des « plongeuses » pour baroudeurs, avec des propositions un peu moins « extrêmes » que les précédentes (la « bestiale » Xtreme-2 Deep Diver, repérée par Business Montres le 22 février dernier, info n° 4). Les nouvelles Xtreme-1 Sea-Hum, en version GMT ou 3TZ (triple fuseau horaire), sont tout aussi musclées, mais un peu plus urbaines, quoique plongeant à 500, voire à 1 500 m. Moins « rugueuses » et plus soigneusement dessinées, ces « professionnelles » restent très portables (45 mm, mouvements ETA) et, tout compte fait, plutôt élégantes et très accessibles en termes de prix...
4)
••• LA STRATÉGIE T.S.B. (« Tout Sauf Biver »)...
Alors qu’il avait annoncé à ses proches son départ et quasiment fait sa valise vendredi dernier, après avoir officiellement présenté sa démission (révélation Business Montres du 30 avril), Octavio Garcia a finalement accepté de reprendre sa démission lundi soir, à la suite de pressions qu’on imagine insistantes et au nom de considérations d’ordre économique non négligeables. Les plus ardents à lui promettre un avenir idyllique ont d’ailleurs été ceux-là même dont le comportement et les intrigues l’avaient démotivé !
• Argument central de ce retour au bercail : la « ligne T.S.B. » (Tout sauf Biver), qui a prévalu sur toute autre réflexion. Il fallait tout faire pour qu’Octavio Garcia ne passe pas à l’ennemi : on était prêt à tout pour éviter ce que Business Montres considérait comme un camouflet stratégique de première importance. L’aspect prioritaire de cet argument T.S.B. en dit d’ailleurs long sur le désarroi d’une direction dont la boussole s’est affolée et sur la posture d’actionnaires qui se déchirent trop pour garder assez de lucidité dès qu’il s’agit de mieux comprendre les évolutions du marché...
• Le plus amusant est – on peut le révéler à présent – la vraie mission assignée à l’ex-démissionnaire : il était prévu qu’Octavio Garcia ne travaille pas seulement pour Jean-Claude Biver, désormais clairement perçu en vallée comme le Grand Méchant Loup qui maraude dans les sous-bois de l’horlogerie, mais il devait aussi restyler et redesigner quelques icônes de la collection... Zenith (pour Jean-Frédéric Dufour, avec lequel il était en contact depuis de nombreux mois) !
••• FIN (PROVISOIRE) D’UN PSYCHODRAME au sein du microcosme de la montre, mais deux faits n’en émergent pas moins. Brutaux et révélateurs...
• La fragilité psychologique d’un Octavio Garcia pour le moins versatile, pour lequel on ne voit pas pourquoi les tensions internes qui l’accablaient hier seraient plus supportables demain et qui s’est donc durablement disqualifié, sinon « grillé » pour rien (ce qui, paradoxalement, ne pourra que profiter au Grand Méchant Loup sans doute secrètement ravi de ce vaudeville à la vaudoise, où les portes claquent comme des gifles)...
• La grande faiblesse, voire même la détresse psychologique d’une grande maison qui ne trouve plus ses marques et dont le haut management fait eau de toute part. Ce qui commence à se voir et, surtout, à se savoir, l’article de Business Montres ayant ouvert les yeux de ceux qui ne s’en doutaient pas encore...
5)
••• LE NOUVEAU PILLAGE D’UN MUSÉE D’HORLOGERIE...
Cette fois, c’est celui de Cluses, en Haute-Savoie, qui vient de se faire dépouiller d’une dizaine de pendules, dont certaines sont irremplaçables. Montant estimé du butin : 93 000 euros. Bizarre : seules les pendules historiques – certains pesaient cinquante kilos – ont été emportées par les pillards, qui ont négligé les montres...
6)
••• LA DÉTERMINATION DE MAX BUSSER (MB&F)...
Conversation intéressante avec le créateur de MB&F, surpris en pleine tournée de lancement asiatique de sa nouvelle HM N° 3 Frog (Business Montres du 3 mai) : non seulement il a « bien vendu » le contingent de Frogs réservées au marché asiatique [c’est son option stratégique de limitation des quantités pour entretenir la rareté et la désirabilité], mais il croit plus que jamais aux « ovnis horlogers » – dont sa Frog reste un parangon ! « Soyons sérieux : tous les grands courants de l’actuelle horlogerie ont plus ou moins commencé par quelques “ovnis“, un jour ou l’autre. Ces “ovnis“ répondent manifestement à la demande de néo-consommateurs : grâce à Internet, le monde est un mouchoir de poche, où chacun peut trouver montre à son poignet et où chaque montre peut trouver l’amateur qui en rêve !
• « Maintenant, il est vrai que la plupart des « ovnis » contemporains ont été créés par des gens pas forcément sérieux (délais, qualité, distribution, SAV), même si, heureusement, il y a des marques comme Urwerk [ndlr : et MB&F, cela va de soi] qui assurent même mieux que beaucoup de “grandes maisons“ sur ces points précis : pour la plupart d’entre eux, les créateurs d’“ovnis“ ont creusé leur propre tombe ! Ce qui ne signifie pas pour tant que ce courant créatif n’a pas d’avenir : au contraire, nos contemporains détestent les monopoles et, dès qu’une marque ou une industrie deviennent trop dominatrices, donc arrogantes, elles génèrent immanquablement des rebelles qui créent un contre-pouvoir »...
••• UNE CHRONIQUE DE BUSINESS MONTRES sur « La survie des ovnis horlogers après la crise » : à découvrir dans « Cherchez l’erreur ! et des autres terminaux mobiles (iPhone, etc.). Bel effort esthétique dans le respect des codes Gucci, bonne ergonomie de circulation, excellente mise en valeur des montres (images haute définition, informations pratiques, fonctions ludiques pour changer de bracelet ou de lunette) et boutique en ligne pour ne rien perdre des émotions suscitées : face à un tel environnement de qualité, on ne peut que regretter la faiblesse actuelle des collections et du marketing de la marque. Vivement une horlogerie à la hauteur de l’image Gucci !
• Il y a des montres – et même des horlogers ! – qui « marchent au radar », mais rien ne vaut la Scope Watch, qui va enchanter tous les amateurs de science-fiction et d’horlogerie un peu bizarre. Imaginée par le studio japonais Seahope, elle reprend l’idée d’afficher l’heure sur un écran radar en coordonnées x et y (animation avec le lien ci-dessus). Pour 189 dollars, une horlogerie dont on peut vraiment dire qu’elle traque le temps !
9)
••• L’HORLOGERIE PATRIMONIALE SELON PABLO ESCOBAR...
L’ancien capo du cartel de Medellìn, Pablo Escobar Gaviria, n’a légué qu’un objet à son fils, Sebastìan Marroquìn : une montre ! L’anecdote nous est racontée par El Espectador (Colombie), qui précise que la fortune de l’homme le plus recherché du monde n’a pas été aux victimes des cartels de la drogue, mais que ce qui en restait après la guerre sanglante que se livraient les trafiquants a été récupéré par l’Etat colombien...
••• ET LA SÉQUENCE FOOTBALL OBLIGATOIRE •••
Normal, il va falloir s’y faire, c’est dans un mois et la pression monte…
10)
••• LE RENFORT INATTENDU DE FRANCK MULLER...
Déjà abonnée aux poignets de très nombreux footballeurs (l’été dernier, Business Montres avait repéré José Mourinho, l’entraîneur de l’Inter de Milan, à Genthod), le groupe Franck Muller passe à la vitesse supérieure en devenant le partenaire officiel du Benfica Lisbonne (Sport Lisboa e Benfica, en portugais), le plus célèbre des clubs de football portugais, qu’on peut placer parmi les dix premiers grands clubs européens – il sera sans doute le champion du Portugal 2010 ! Le président du club était récemment à Genthod pour signer cet accord, avec une cinquantaine de pièces en commande (une trentaine de chronographes GP en titane, une vingtaine en or, aux couleurs rouge/vert du club) : à quand des panneaux Franck Muller sur l’Estadio da Luz (« stade de la lumière ») ?...
11)
••• LE TIR AU BUT DE LOUIS VUITTON...
Décidément accro au football, la maison vient de signer avec la FIFA (Fédération internationale de football Association) pour créer, en commande spéciale, une nouvelle malle destinée à transporter en Afrique du Sud le trophée de la Coupe du monde de football 2010. Qui mieux que Louis Vuitton... ? Inutile de faire un dessin ! Le trophée ne pesant guère plus de 6,2 kg pour 37 cm de haut, l’écrin n’aura rien de spectaculaire : il ne servira, de toute façon qu’une fois tous les quatre ans pour un aller-retour du vrai trophée – pièce unique – entre la Suisse (siège de la FIFA) et le pays organiseur. Tout est dans le symbole...
••• ON NE PEUT QUE SE RÉJOUIR DE VOIR LES MARQUES DE LUXE – qui mieux que Louis Vuitton, en effet ? – s’intéresser enfin sérieusement au football. Jean-Claude Biver le confiait récemment à Business Montres (3 mai, info n° 2) : « Quand je vois Louis Vuitton utiliser Maradona, qui est un “ambassadeur“ de Hublot, Zidane et Pelé pour ses publicités internationales pendant la Coupe du Monde [révélation Business Montres du 7 avril], je me réjouis d’avoir vu juste et d’avoir ouvert les yeux de beaucoup de responsables sur les réalités promotionnelles de stades et de publics auxquels personne ne songeait ».
• Un article précurseur de Business Montres, le 27 septembre 2008 : « Le nouvel Eldorado footballistique des horlogers »... Depuis, Hublot a cadenassé les tournois majeurs pour les cinq prochaines années !
12)
••• LES MONTRES CVSTOS POUR LES VAINQUEURS DE LA COUPE DE FRANCE 2010 DE FOOTBALL...
Elles sont en cours de réalisation du côté de Genève, avec l’impression d’un cadran « spécial victoire » et une gravure au nom des joueurs du PSG et de leurs accompagnateurs techniques (Business Montres du 3 mai, info n° 3). Cette trentaine (30 ou 35, selon les sources) de montres a été achetée par la direction du PSG, qui les remettra en cadeau aux vainqueurs de l’A.S. Monaco, en même temps qu’une prime de 30 000 euros par personne. Samedi, au parc des Princes, contre Valenciennes, les joueurs porteront le nom de la marque sur le dos de leur maillot. Coût de l’opération PSG pour Cvstos : environ 100 000 euros par an [estimation Business Montres], avec un contrat verrouillé jusqu’à l’été 2012...
|