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Plus que jamais au service des lecteurs et des amateurs de montres !
 
Le 07-05-2010
de Business Montres & Joaillerie

Sur le front de l’actualité horlogère, votre Quotidien des Montres a eu quelques belles cibles en ligne de mire.

Douze cartouches dans le chargeur et tant d’informationset des cibles à traiter :il faut faire des choix...


CETTE SEMAINE,
LE SNIPER A...

1)
••• DÛ EXPLIQUER À QUELQUES LECTEURS NAÏFS...
...la symbolique exacte du lot n° 150 de la vente Patrizzi & Co, une montre érotique datée de 1815, dont la scène émaillée présente une femme troussée, une meule à aiguiser les couteaux et un homme débraguetté. Il faut comprendre que le monsieur... affûte son instrument avant de se mettre au travail ! Un excellent ouvrier, à n’en pas douter, soigneux avec son matériel ! Bien noter que cette montre genevoise à sonnerie est en réalité... vibrante ! Un sex toy en avance sur son temps ?


2)
••• EXIGÉ POUR LES MEILLEURS LECTEURS...
...(forcément les plus sceptiques) le certificat d’authenticité des cendres du volcan islandais dont RJ-Romain Jerome a fait une montre Eyjafjallajökull-DNA pièce unique (révélation Business Montres du 21 avril dernier). A moins de considérer que Manuel Emch est le plus génial faussaire du XXIe siècle, on peut affirmer que Kristján Jónasson, conservateur du département Minéraux de l’Icelandic Institute of Natural History (Reykjavic), nous garantit que le paquet de cendres présenté par RJ Watches provient bien de l’éruption de l’ Eyjafjallajökull en 2010 et qu’il est composé de 100 g de cendres, de 50 g de lave et de 100 g de téphras (fragments de roche solides) rejetées par le cratère central du volcan. Ces cendres ont été recueillies le 21 avril dernier sur les terres voisines du volcan, à dix kilomètres au sud du cratère de l’Eyjafjallajökull, la lave et les téphras ayant été collectées à Fimmvörðuháls (c’est à côté) le 1er avril – ce n'était donc pas une blague...
••• ENCORE UN DOCUMENT CAPITAL POUR L’HISTOIRE HORLOGÈRE ! Plus sérieusement, le fait qu’on en soit à demander aux marques de justifier leurs prétentions marketing en dit long sur la défiance qui s’est installée entre les « institutions » et leurs publics...


3)
••• RENDU COMPTE AUX LECTEURS CURIEUX...
...d’une étonnante « conférence » – disons plutôt une homélie ou d'une prédication – de Jean-Claude Biver (Hublot) devant les étudiants genevois invités par le Cercle HEC. Il s’agissait de parler de « La relance d’une marque horlogère : l’exemple Hublot », mais on a parcouru 45 ans de carrière, du jeune barbu à cheveux longs qui vendait des fromages de chèvre en vallée de Joux à l’actuel CEO de Hublot. Soit la grande légende bivérienne, avec en bouquet final les trois commandements (« Partager, respecter, pardonner ») qui ne s’expliquent par les séquences de cette légende. Etrange – mais révélateur – succès de ce discours : il prouve à quel point un senior peut se faire applaudir avec chaleur dès qu'il parle d'éthique à des juniors et qu'il les fait vibrer sur des valeurs !
• Une excellente analogie sur les ressemblances/différences entre l’aventure Blancpain et le cas d’école Hublot : en 1982, Blancpain avait réinventé et recodé la tradition de l’horlogerie mécanique, sur la base classique de ce que pourrait être le solfège pour un joueur de guitare sèche. En 2004, Hublot a connecté cette tradition sur le futur et sur le hightech, un peu à la manière dont Gibson Les Paul a branché la guitare sèche sur un amplificateur pour en tirer d’autres sons qui ont révolutionné la musique. On y retrouve la logique de la fusion qui pose un pont entre tradition et innovation : un clé pour mieux comprendre la praxis quotidienne d’un Jean-Claude Biver, prédicateur rigolard et madré, quoique furieusement logique, de la nouvelle révolution horlogère...
• A rapprocher de l'information n° 2 dans Business Montres du 3 mai dernier...


4)
••• NOTÉ À LA PLACE DES LECTEURS DISTRAITS...
...un changement dans la direction de Mellerio, la plus ancienne maison de haute joaillerie en France : pour consolider le développement international en « préparant la transmission managériale et actionnariale de l’entreprise vers la 15e génération », François, Olivier et Raphaël Mellerio ont démissionné de leurs fonctions opérationnelles pour coopter, comme président du conseil d’administration, Maurice de Kernénoaël (qui est depuis 2005 vice-président du conseil de surveillance d’Hermès) et, comme administratrice particulièrement chargée de la réflexion marketing, Jolanta Bak (qui anime Intuition, un cabinet de conseil en stratégie d’innovation, autour d’un livre très intéressant sur La société mosaïque)...


5)
••• RÉPÉTÉ À UNE POIGNÉE DE LECTEURS INATTENTIFS...
...que la Rolex n’était ni la montre officielle de la République française, contrairement à ce que pensent un certain nombre d’humoristes, qui en sont à offrir des « fausses Rolex » à leurs lecteurs (Business Montres du 6 mai), ni celle du Premier ministre François Fillon, qui porte un chronographe IMT qu’on lui a offert au Mans (il est fan de course automobile, en plus d’être député des environs du circuit) et dont il croit dur comme fer que personne ne la reconnaît...


6)
••• POINTÉ DU DOIGT POUR LES LECTEURS ANXIEUX...
...le parcours quasiment sans fautes de la compagnie BP, prise au piège gluant de la marée noire dans le golfe du Mexique : un modèle de communication de crise, dont les entreprises horlogères gagneraient à s’inspirer au cas où... La stratégie de crise n’a cessé de respecter les règles fondamentales : responsabilité (on les prend sans tenter de se défausser, au besoin en se réservant de régler les comptes plus tard), humanité (on se met activement à la place des victimes et on leur prouve en permanence son empathie), transparence (création d’un site dédié, partage des informations et écoute permanente de l’opinion pour réagir à temps), réactivité (pilotage en temps réel, avec réanalyse permanente des leçons à tirer et des erreurs à éviter. S’estimer responsable à court terme n’est pas forcément se reconnaître coupable à long terme : il y a fort à parier que la compagnie BP sortira de cette crise moins écornée que Total, qui reste dix ans après le naufrage de l’Erika sur les côtes françaises un des entreprises les plus détestées des Français...


7)
••• JUSTIFIÉ POUR D’AUTRES LECTEURS...
...le traitement rédactionnel massif de l’événement Genève Enchères 2010 (dernier article : Business Montres du 6 mai). D’une part, c’est la première fois depuis des années qu’il y a sept ( !) sessions de ventes aux enchères horlogères à Genève l’espace d’un même week-end, avec une dispersion de plus de 1 500 montres couvrant quatre siècles d’horlogerie. D’autre part, une série de lots exceptionnels et « historiques » – dont les manuscrits Breguet – seront proposés aux collectionneurs, ce qui est le meilleur test en temps réel et en grandeur nature pour évaluer les appétits sur le marché de la montre. Enfin, c’est de la santé de ce marché des enchères que dépend, pour une large part, la confiance des amateurs de montres dans leurs marques préférées, et donc la vente des montres neuves : ce sera là aussi un bon indice de résistance et de performance après dix-huit mois de crise. Rappelons, également, Business Montres est également lu par une élite d’amateurs éclairés, ravis d’y trouver des informations « pour initiés » qu’ils ne trouvent pas ailleurs...
••• BUSINESS MONTRES A ÉTÉ LE SEUL MÉDIA HORLOGER à faire ainsi « monter la pression » : oui, et alors ? Au lieu de questionner le Quotidien des Montres quand il crée de l’information, mieux vaudrait s’interroger sur les médias qui se contentent de relayer la communication cuisinée ailleurs...


8)
••• CONSEILLÉ AUX LECTEURS ASSEZ COURAGEUX...
...pour se rendre en ce moment à Athènes de ne pas manquer de faire un détour par la nouvelle boutique Comme des Garçons, Number 3, qui est (comme son nom l’indique), le troisième pop-up de la marque en Europe, après Diver Street à Londres et Colette. Un concept commercial très intéressant, qui mélange aux collections Comme des Garçons différents corners d’autres marques, venues de multiples horizons, dont l’esprit ou le style se rapprochent de Comme des Garçons. Ce n’était sans doute pas le bon moment pour ouvrir quoi que ce soit en Grèce, mais l’idée est à étudier de près pour les horlogers, qui trouveraient dans ces pop-ups d’excellents espaces pour la promotion des montres qui sortent de l’ordinaire...


9)
••• CONFIRMÉ POUR LES LECTEURS DUBITATIFS...
...une tendance déjà largement anticipée par Business Montres (26 avril, info n° 3) : celle de ces jeunes designers « qui n’hésitent plus à créer des montres virtuelles pour les marques qui les intéressent ». Dernier exemple : celui d’Allan George (Lyonnais comme son nom ne l’indique pas), qui vient de plancher sur une « Concept Swatch » (Projects>Swatch) très bien imaginée quoique non autorisée – ce qu’on peut regretter ! Dommage...


10)
••• DÉCODÉ À L’USAGE DES LECTEURS PRESSÉS...
...l’aller-retour surprenant d’Octavio Garcia, publiquement démissionnaire la veille du week-end et confidentiellement non-démissionnaire le lendemain du week-end (Business Montres du 30 avril) : de même qu’il y a les prophéties auto-réalisatrices (prédire un événement pour le faire advenir), il y a les révélations auto-abortives (annoncer un événement au risque de le faire échouer). L’information indépendante n’étant pas une science exacte, on navigue de Charybde en Scylla, mais il suffirait de vérifier les agendas des uns et des autres pour confirmer les faits, que le principal intéressé aurait du mal à démentir tellement il en existe de traces matérielles, côté Hublot comme côté Zenith.
••• BRUTALEMENT, UNE INQUIÉTUDE FATALE... Et si la rédaction de Business Montres avait été sournoisement manipulée par Amarasuriya Sunil Tissa et Pierangelo Bottinelli, dans le but machiavélique d’obliger Octavio Garcia à rester à son poste ? Ça, c’est de l’info, coco !


11)
••• ENRICHI LA CULTURE HORLOGER DES LECTEURS « TENDANCE »...
...en leur révélant les dernières Casio G-Shock Aviation, dans la série de GW-3000 : gros boîtier « instrumental » de 52 mm, fidélité au concept énergie solaire/radiopilotage par une horloge atomique, mais gros effort de design et surtout de fiabilité tout-terrain (protection renforcée contre la force centrifuge à 12 G, étanchéité à 200 m, etc.), avec deux versions (bleu et orange) superbement designées. Pour l’instant, ces nouveaux modèles semblent réservés au marché américain, mais les Européens peuvent tout de même se faire plaisir avec la nouvelle MR-G, assez spectaculaire dans sa livrée noir mat et rouge (image ci-dessus)...


12)
••• CORRIGÉ POUR LES LECTEURS QUI EN AURAIENT ÉTÉ CHOQUÉS...
...une information partiellement erronée concernant le double tourbillon Breguet (Business Montres du 23 mars : « Un double tourbillon de derrière les bambous ») : Breguet tient à nous (vous) faire savoir que, loin d’être « plus ou moins retirée du marché », cette complication est toujours en production et qu’elle n’a pas été « réalisée pour Breguet par Jean-François Ruchonnet ». A chacun de déduire que le double tourbillon Ingersoll (repompé sur Breguet par la manufacture Shanghai Watch : contrefaçon qui était le sujet de l’article) n’est donc pas le seul double tourbillon sur le marché. Ceci, nous dit-on, « pour éviter toute confusion »...
••• MISE AU POINT ABSOLUMENT NÉCESSAIRE, il va de soi, au cas où quelques lecteurs un peu myopes auraient eu l’idée de comparer ce double tourbillon Ingersoll à celui de Breguet, qui donc n’est pas retiré du catalogue [ne jouons pas sur les mots « plus ou moins »], mais que les détaillants ont de plus en plus de mal à se faire livrer aux mêmes conditions commerciales que les autres montres Breguet...
• Clarification indispensable au cas où les mêmes lecteurs – décidément obtus – auraient imaginé un Jean-François Ruchonnet suant sous les copeaux, enchaîné à son établi, éclaboussé d'huile de machine, en train de réaliser lui-même ce double tourbillon. Il s’est seulement contenté d’en apporter (pardon, d’en vendre !) le concept et le prototype 3D – c’est son métier – à la manufacture Breguet. A partir de là, on peut chipoter à l’infini par les synonymes du verbe réaliser, dont on ne retiendra que le sens premier selon le Trésor de la langue française, référence universitaire pour la sémantique française : « Faire exister » (édition en ligne du T.L.F.)...

 



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