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Le grand réveil de Sotheby’s, qui nous offre en prime un (vrai) feu d’artifice...
 
Le 10-05-2010
de Business Montres & Joaillerie

D’habitude, on s’ennuyait plutôt dans les ventes horlogères de Sotheby’s.

Changement de décor ce dimanche : les amateurs ont su trouver leur bonheur entre les pages du catalogue.

Même Geoffroy Ader s’est lâché en donnant du plaisir à tout le monde, y compris à lui-même !


1)
••• LA DYNAMIQUE RETROUVÉE DE SOTHEBY’S

Affluence des grands jours pour ce dimanche pluvieux à Genève : les principaux marchands européens étaient là, moins pour Sotheby’s – avouons-le – que pour la vente Christie’s de lundi, mais leur instinct leur disait qu’il pouvait se passer quelque chose sous le marteau de Geoffroy Ader : même ceux qui sont arrivés en retard dans la trop petite salle trop chauffée du Beau-Rivage ne l’ont pas regretté...

• Quatre heures pour disperser 260 lots : pas de temps perdu, même si certains « accouchements » d’enchères ont été plus longs que prévus et même si les temps forts de la vente n’ont pas forcément été ceux que l’on attendait. On sentait circuler beaucoup d’énergie – presque une joie de se retrouver et de retrouver un peu d’optimisme après trois grands rendez-vous d’enchères genevoises [automne 2008 et printemps/automne 2009] plutôt teintés d’inquiétude et de morosité.

• Le dynamisme retrouvé de Sotheby’s [relatif : on est tout de même sortis de la Bulle Epoque et de ses scores pharamineux en salle des ventes !] était palpable jusque dans l’ambiance sonore, puisqu’on tirait au même moment un feu d’artifice sur les rives du lac : accompagnement explosif piu un Georffroy Ader démonstratif (pour ne pas dire exclamatif) et un résultat final très expressif (6,84 millions sous le marteau, avec 80 % de lots vendus – montant qui correspond à 80 % de la valeur estimée du catalogue)...



2)
••• LES GRANDES LEÇONS DE LA VENTE SOTHEBY’S
Il faudra évidemment attendre les résultats de la vente Christie’s pour faire un bilan définitif de ce week-end d’enchères horlogères à Genève. Néanmoins, et à titre provisoire, on peut estimer que la vente Sotheby’s est très représentative du climat de ce marché des montres de collection.


• UNE MISE EN BOUCHE SYMPATHIQUE avec les premiers lots de montres contemporaines, qui permettent déjà de situer les grands marchés qui achètent par téléphone (Asie et Proche-Orient, Italie côté Europe, quoiqu’il y ait un fort contingent de grands marchands transalpins dans la salle) et de comprendre que les enchérisseurs ont l’œil aiguisé : on ne leur fait plus avaler n’importe quoi à n’importe quel prix. Bonne tenue des F.P. Journe et des Vacheron Constantin (de façon sélective). C’est plus mou du côté de Blancpain et surtout d’Audemars Piguet [marque plutôt malmenée aux enchères ce week-end]. La répétition minutes Jaeger-LeCoultre en platine serti baguettes part à 100 000 CHF, ce qui reste honorable, de même que la Royal Tourbillon concept en alacrité, dont on nous précise qu’elle a besoin d’une bonne révision, ou la Breguet Réf. 5447 (répétition minutes calendrier perpétuel en platine) : manifestement, la folie d’avant la crise est oubliée pour ces grosses pièces, qui auraient doublé, voire plus, ces enchères...


• UNE SÉQUENCE ÉTONNEMENT AVEC LES MONTRES DE POCHE : apparemment, les nouveaux marchés – notamment chinois – adorent les montres émaillées du XVIIIe siècle. Elles vont tripler et même quadrupler les estimations du catalogue, avec d’âpres disputes entre la salle et les enchérisseurs au téléphone. Geoffroy Ader, qui adore ce genre de montres, ne retient pas son plaisir de faire s’envoler les enchères : échevelé par ses propres mouvements au pupitre, il mène une vingtaine de lots vers des sommets décoiffants. Apparemment, les amateurs ont compris qu’on pouvait trouver beaucoup de bonheur avec ces montres qui sont toutes plus ou moins des pièces uniques.
••• A CROIRE QUE LES CHINOIS, DOPÉS PAR LEURS PERFORMANCES ÉCONOMIQUES, sont en train de nous racheter toutes les montres que nous leur avions vendues au cours des siècles, avant que nous entreprenions de les piller et de les rapporter en Europe après des aventures comme le sac du Palais d’Eté...


• UN GRAND MOMENT D’ÉMOTION : on passe vraiment aux choses sérieuses avec le lot n° 90, l’automate en forme d’écu réalisé en Suisse vers 1805-1810, qui était la propriété de l’ex-roi Farouk d’Egypte avant sa déposition et le gouvernement des colonels égyptiens qui lui avaient succédé avait vendu aux enchères (Sotheby’s, 1954). On en attendait 400 000 à 500 000 francs suisses : la décision a été réglée en quelques secondes, d’une mise à prix de 360 000 CHF à une enchère finale de 620 000 CHF par le paddle n° 664, qui n’était autre que celui d’Arnaud Tellier, le conservateur du musée Patek Philippe – où cet automatique (image ci-dessus) sera désormais exposé.
••• CE LOT EST, POUR L’INSTANT, et sous réserve des résultats de la vente Christie’s, le record du printemps 2010 pour les enchères genevoises, mais il serait douteux qu’il tienne plus d’une nuit...


• UN RETOUR À DES ALTITUDES MOINS STRATOSPHÉRIQUES quand on revient aux montres-bracelets, avec tout de même les 12 000 CHF de la Heuer Monaco personnelle de Clay Ragazzoni (lot n° 100), les 20 000 CHF de la Blancpain/Rayville Air Command (lot 106 : Business Montres du 4 mai) ou les 90 000 CHF d’une Rolex Daytona « fleur de coin » (lot n° 136). Sans parler des 81 000 francs de la Rolex Datejust du bey de Tunis (lot n° 155). En revanche, différentes A. Lange & Söhne, Jaeger-LeCoultre, Audemars Piguet (un tourbillon série limitée sans acheteur à 90 000 CHF), Vacheron Constantin et même Rolex n’ont pas trouvé preneur faute de mise à prix adaptée aux nouveaux clients.. ;
••• MORALITÉ : QUAND C’EST BEAU, BON ET RARE, c’est cher, sinon ça se traîne ou ça ne se vend pas, bon nombre de vendeurs ayant encore exigé des prix de réserve trop élevés...


• UN MOTIF DE STATISFACTION TRICOLORE grâce aux 80 000 CHF réalisés par la pendule Boucheron offerte au général de Gaulle pour le lancement du paquebot France (lot n° 156) : reverra-t-on cette pendule en France ? Certains enchérisseurs étaient italiens, d’autres français, mais le téléphone a préservé l’anonymat – probablement tricolore – du vainqueur...


• UN GROS COUP DE CHAUD au moment d’attaquer le lot n° 157, un ensemble de 37 cadrans émaillés qui servaient de présentation commerciale aux VRP de la maison Huguenin & Cie, de Bienne, considérée dans les années comme une des meilleures références suisses pour l’émaillage artistique des cadrans. Estimation : 6 000-8 000 CHF. Très vite, on va s’apercevoir que quelques petits malins ont flairé la bonne affaire : les enchères sont multipliées par cinq, puis par dix et finalement par vingt, avec 120 000 CHF sous le marteau pour des enchérisseurs européens (les Américains ont craqué dans la dernière ligne droite).
••• BONNE AFFAIRE OU COMBINE ? Les Asiatiques adorant les montres-bracelets émaillées et celles-ci étaient plutôt en bon état sur le marché, un tel lot de cadrans absolument parfaits – identiques à ceux que Huguenin & Cie réalisait pour les plus grandes manufactures suisses (inutile de citer les noms) – ont toutes les chances de venir rhabiller des montres plus banales de ces mêmes grandes maisons, qui avaient produit à l’époque quelques séries limitées de montres émaillées, avec des boîtes et des mouvements normaux. Un peu plus de 3 200 CHF le cadran émaillé, qui peut faire passer le prix d’une montre de 2 000 CHF à 40 000 CHF, il faut vous faire un dessin ? Les Chinois n’ont pas fini de payer ces cadrans au prix fort...


• UN RETOUR DE LA FIÈVRE AVEC UNE AUTRE SÉRIE DE MONTRES DE POCHE : quelques nouvelles surprises au programme, comme les 15 000 CHF d’une montre-scarabée évaluée à 6 000 CHF (lot n° 181) et différentes bonnes surprises, comme les 35 000 CHF d’une mini-répétition minutes Audemars Piguet de 1914 (lot n° 176), utilisée comme pendentif féminin (25 mm de diamètre, mouvement adorable et timbre délicieux) ou comme les 26 000 CHF payés pour une mini-Patek Philippe émaillée de 1907 (lot n° 197). Mais aussi quelques déceptions : un chronographe-rattrapante de poche Audemars Piguet resté sur le carreau à 85 000 CHF (lot n° 175) ou le tourbillon sous trois ponts d’or Girard-Perregaux malmené à 60 000 CHF (lot n° 185). Bonnes affaires en revanche pour une Breguet souscription de 1812 à 15 000 CHF (lot n° 182) ou une Breguet répétition des quarts de 1800 à 12 000 CHF (lot n° 180)...


• UNE FIN DE CATALOGUE SANS SURPRISES MAJEURES à l’exception de multiples Patek Philippe « ravalées » faute de mises à prix convenables ou sauvées de justesse, à la mise à prix, par des acheteurs exotiques. Encore une fois, la vraie rareté, la vraie exclusivité ou la vraie désirabilité se payent, mais à leur vrai prix : à 170 000 CHF, personne ne prend un superbe et rare chronographe Patek Philippe réf. 1463A, mais on paye encore 225 000 CHF un calendrier perpétuel réf. 3450J. Idem pour une Nautilus « Jumbo » réf. 3700/1 en acier, délaissée à 22 000 CHF, ou pour une Aquanaut réf. 5060A, reprise faute de preneur à 8 000 CHF. Deux Dix-Jours réf. 5100 sur quatre sont restées sur le carreau, et deux des six Pagode (les autres s’en tirant de justesse). On découvre alors que les montres des années 1990-début 2000 souffrent beaucoup de leur taille inadaptée aux nouveau standards masculins et que la magie qui s’attache à la marque Patek Philippe n’opère plus comme avant pour de la marchandise courante devenue trop facile à trouver sur le marché parallèle ou sous le marteau...








L’ÉVÉNEMENT / ENCHÈRES GENÈVE MAI 2010 : RELIRE ÉGALEMENT...

• # 1 – PATRIZZI & Co : « Un manuscrit inédit de Breguet sort de l’ombre » (Business Montres du 31 mars et information n° 9 du 2 avril)...

• # 2 – CHRISTIE’S : « La stratégie d’excellence d’Aurel Bacs » (Business Montres du 8 avril)...

• # 3 – ANTIQUORUM : « Une promenade dans un catalogue de 500 lots » (Business Montres du 1er mai)...

• # 4 – SOTHEBY’S : « Un regard sur un catalogue très conformiste » (Business Montres du 4 mai)...

• # 5 – PATRIZZI & Co : « Un voyage dans le temps avec Osvaldo Patrizzi » (Business Montres du 5 mai)...

• # 6 – VARIA : « Les dix lots les plus inattendus de ce week-end d’enchères » (Business Montres du 6 mai)...

• # 7 – RAPPEL : « Les douze lots à surveiller de près pendant ces quatre jours » (Business Montres du 7 mai)...

• # 8 – LA VENTE BREGUET : « 2,3 millions de francs pour les manuscrits inédits de Breguet chez Patrizzi & Co : merci, M. Hayek ! » (Business Montres du 7 mai) + vidéo bonus en direct de la salle...

• # 9 – PATRIZZI GAGNE SON PARI : « Breguet a sauvé sa vente d’un naufrage technologique » (Business Montres du 8 mai)...

• # 10 – SOTHEBY’S SE RÉVEILLE : « Geoffroy Ader avait (enfin) le feu sacré pour animer une soirée pleine de bonnes surprises et d'émotions fortes » (Business Montres du 10 mai)...

 



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