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Les caricaturistes ne lâchent plus « l’homme à la Rolex » (comprenez : Nicolas Sarkozy).

Cette-fois en citant sur la couverture d'une bande dessinée férocement satirique la marque Rolexet son logo couronné...

••• « C’EST L’HISTOIRE D’UN MEC À ROLEX »

La parution de cette BD (C’est l’histoire d’un mec à Rolex, éditions Paroles de Lorrains) – signée Guy-Joseph Le Hézo (textes) et Victor Obscur (dessins) – est prévue début juin : c’est le premier tome d’une « histoire du règne d’Ubu Ier » (pour ses trois premières années à l’Elysée), avec plus de soixante caricatures en en 64 pages qui entendent stigmatiser le « bling-bling présidentiel ». Pas facile à trouver dans les librairies, mais plus facile sur Facebook (18 euros)...

• La tradition de la caricature anti-politique étant ce qu’elle en France, inutile de contester en quoi que soit la légitimité de ce brûlot lancé contre Nicolas Sarkozy, même si les lecteurs de Business Montres (22 février 2008, voir également le 10 janvier 2008) savent depuis longtemps à quoi s’en tenir sur les liens on ne peut plus distendus entre le président de la République française et ses montres Rolex. L’absurdité du propos n’excluant pas le talent, ne nous trompons pas de terrain, d’autant qu’il est déjà très encombré (« La fausse Rolex satirique » de l’album Charb, Business Montres du 6 mai)...

• Ce qui est agaçant, vraiment, c’est la reductio ad rolexum qui sert de pont aux ânes à tous les benêts qui considèrent qu’il suffit de dire « Rolex » pour déconsidérer son adversaire, quel qu’il soit ! « Ils commencent à devenir gonflants, les obsédés de la “Rolex“ », écrivait Business Montres en janvier dernier, en dénonçant un procédé éditorial devenu trop facile, mais surtout mauvais pour les montres en général et détestable pour Rolex en particulier – alors que la marque n’y est pour rien, son logo étant ici libéralement piraté et détourné...

• On en tirera comme conclusion à usage collectif que les légendes sociétales ont désormais un impact direct et sensible sur le compte d’exploitation des marques : combien faudra-t-il de divisions publicitaires et de gros bataillons Federer pour venir à bout de cette guérilla sporadique, aussi insignifiante qu’une guêpe qui tourne autour d’un éléphant, mais aussi efficace si elle pique au bon endroit. La couronne est parfois bien lourde à porter...