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En quinze arrêts sur l’image, toute l’actualité relativement légère de ce début de semaine pour ce qui concerne les marques, les montres, ceux qui les font et ceux qui en parlent.
Ces jours-ci, avec la télécommande du Quotidien des Montres,
ON A ZAPPÉ SUR...
1)
••• LE TOURBILLON QU'ON DÉCOUVRIRA SUR LE CENTRAL DE ROLAND-GARROS...
Un tourbillon sur le central de Roland-Garros : pas de la poussière, mais presque aussi léger, puisque Rafael Nadal – n° 2 mondial – descendra dans l’arène avec son tourbillon RM 027 au poignet (13 g sans le bracelet). Ce sera une grande première historique : jamais on n’avait encore joué sur terre battue avec un tourbillon ! Et ce n’est même pas pour la promotion : Richard Mille n’en a prévu qu’une série de cinquante exemplaires, toutes sold out (il aurait déjà pu en vendre deux fois autant). Rafael Nadal et Richard Mille seront d’ailleurs présents à Paris demain pour raconter leur aventure commune...
••• EN PERSPECTIVE À TRAVERS CE TOURBILLON SUR LE CENTRAL, une nouvelle révolution horlogère articulée autour de la quête d’une nouvelle légèreté (perçue aujourd’hui comme synonyme de « bas de gamme ») et de l’utilisation de nouveaux matériaux innovants : à l’époque du light, du « lâcher prise » et de l’impondérable « pesanteur de la grâce », il serait très étonnant – et même un peu choquant – que l’horlogerie ne se mette pas au régime...
2)
••• LES LUNETTES DE SOLEIL OFFERTES PAR GO (GIRL ONLY)
Hier, on offrait une montre avec un abonnement à la presse magazine. Aujourd’hui, la marque française GO (Girl Only) offre une paire de lunettes de soleil griffée GO pour tout achat de montre. Prix moyen de la collection d’été GO Sunshine : 40-60 euros. Une stratégie intelligente, bien travaillée et bien illustrée, pour réveiller un peu l’univers toujours trop sage de l’entrée de gamme (image ci-dessus)...
3)
••• L’HISTOIRE BIZARRE DE LA TRADUCTION ANGLAISE DE MISTER SWATCH...
La presse suisse alémanique raconte comment un mystérieux personnage, qui s’affirmait « représentant de Swatch » (identifié ensuite comme un journaliste qui avait écrit un livre « autorisé » sur Nicolas Hayek), est intervenu auprès de l’éditeur Free Association Books, qui prépare pour la fin août 2010 Mister Swatch : Nicolas Hayek And The Secret Of His Success, traduction du livre « non autorisé » d’un autre journaliste alémanique, Jürg Wegelin, auteur de Mister Swatch (Business Montres du 1er et du 2 septembre dernier). Ayant réussi à se faire remettre le manuscrit, le mystérieux « émissaire » – « autorisé » ou imposteur ? – aurait demandé des coupes dans l’édition anglaise du livre, notamment à propos de la « paternité de la Swatch » revendiquée par Nicolas Hayek (citation d’un article de presse). Il aurait également accusé Jürg Wegelin de l’avoir plagié ! Bref, une histoire très alémanique. Aux dernières nouvelles, l’éditeur Free Association Books tient bon, mais un arbitrage de vérification a été demandé à un éditeur bâlois...
4)
••• LE SUCCÈS DU WATCHTESTER DE DIETLIN
Repéré à Baselworld par Business Montres : image, le 24 mars), le Watchtester développé par Xavier Dietlin est en phase de production, avec un nombre de commandes impressionnant pour un produit facturé aux détaillants plus de 10 000 CHF – tous les grands détaillants Hublot ont tenu à s’en offrir un ! Animation de découverte sur le site Dietlin pour un nouveau concept de vitrine-banc d’essai qui a fonctionné près de 39 000 fois à Baselworld sans problème. On retrouvera aussi sur le site Dietlin des concepts présentés à Bâle, comme le Space Motion à moteur spatial, ainsi que les écrans OLED (Business Montres du 15 février) qui nous démontrent que le sac à malices de Xavier Dietlin est toujours plein...
5)
••• LA BULLE DU LUXE TULIPIER...
La plus fantastique « bulle » spéculative du XVIIe siècle a été la tulipomania, bien racontée par Mike Dash (La Tulipomania, Jean-Claude Lattès, 2000). Pour ceux qui auraient oublié qu’il fut un temps où un seul bulbe de tulipe se vendait quatre fois le prix de La ronde de nuit de Rembrandt, deux solutions : relire Alexandre Dumas (La tulipe noire) ou retrouver l’histoire de ce coup de cœur de tout un peuple pour le plus fou des luxes éphémères – se ruiner pour une fleur ! – sur l’excellent blog d’histoire non-conformiste Aventures de l’histoire.
••• CETTE HISTOIRE DE PAYS SANS RESSOURCES NATURELLES, structuré par la morale protestante, qui s’invente en spéculant un luxe inouï alors que ses affaires sont prospères : ça ne vous rappelle rien ?
6)
••• LA CONTRADICTION DES OBSÉDÉS DE LA ROLEX...
En présentant récemment un nouvel album anti-Rolex par posture anti-Sarkozy, Business Montres (16 mai) a tout simplement oublié un paramètre : le titre de l’album, « C’est l’histoire d’un mec... à Rolex » est directement repris d’un célèbre sketch de Coluche. D’ailleurs, sur la couverture, Nicolas Sarkozy y est caricaturé en Coluche, vêtu d’une salopette (lien ci-dessus). Mais quelle était donc la marque de montres préférée de l’humoriste ? Rolex ! Il en possédait plusieurs, dont une Daytona et une Submariner (montre personnelle qu’on voit d’ailleurs dans le film Banzaï) : qui c’est, le premier « mec à la Rolex » ?
7)
••• LA BELGIQUE QUI DÉCOUVRE SON JEUNE HORLOGER DE GÉNIE...
On ne présente plus Benoit Mintiens, le créateur horloger le plus inattendu de Baselworld avec son concept Ressence (Business Montres du 27 mars et du 29 mars). Le quotidien Le Soir (Bruxelles) met en ligne une vidéo (01:51mn) sur cette « plaque tournante » sans aiguilles : une « montre belge révolutionnaire », avec des fournisseurs du Bénélux pour une livraison dans trois mois (le prix a doublé depuis Baselworld : 12 000 euros actuellement)...
8)
••• LA REBELLION DE MARIE-DOMINIQUE SASSIN, JOURNALISTE HORLO-JOAILLIÈRE...
Une de nos plus séduisantes consœurs, Marie-Dominique Sassin (ex-Figaro) se (nous) pose la question dans un édito de son blog horlo-joaillier, Paris Joaillerie : « Y –t-il des journalistes sur le web ? ». Partie du Figaro pour manque de complaisance publicitaire (elle ne voulait pas « courtiser les annonceurs »), elle a créé son site en toute indépendance : « Aucun joaillier, bijoutier ou horloger et aucune marque de bijouterie ou de joaillerie n'intervient dans le fonctionnement économique de ce blog ». Manque de chance et « comble de la dérision », elle ne peut plus avoir de carte de presse, son blog étant « assimilé, non pas à un site éditorial, mais à un site commercial. Pour la Commission de la Carte, un blog d'informations écrit par des journalistes indépendants ne peut être considéré comme un support de presse. A quand une Commission de la Carte d'Identité des journalistes du Net »...
••• PAS DE SOUCI, MARIE-DOMINIQUE ! On peut très bien faire sans carte de presse : ce n’est pas à une poignée de bureaucrates de décider de la valeur ou de la qualité d’un(e) journaliste, mais à celles et ceux qui le lisent. Les lecteurs de Business Montres se moquent bien de savoir que ma carte de presse (française) porte le n° 41 116 : ils ont raison, puisqu’il y a des années qu’elle ne me sert plus à rien !
9)
••• LA RÉPONSE D’UN LECTEUR AUX QUESTIONS DES AUTRES LECTEURS...
« Que deviennent les parures de joaillerie qui ont été portée à Cannes ? », s’interrogeaient Business Montres (17 mai, info n° 4) en même temps que beaucoup de lecteurs : « Revente sur le marché de l’occasion, recyclage ou “parc de prêt“ ? ». Pas du tout... Bon élément de réponse (au moins partielle) d’un lecteur familier de ces problématiques pour une autre marque, elle aussi bien représentée sur le tapis rouge cannois : ces pièces dites « de présentation » ne sont pas destinées à être vendues. Plus exactement, elles ne peuvent pas être vendues, puisque la plupart de ces parures et de ces joailleries « de présentation » ont été manufacturées spécialement pour les stars et pour ce genre d’événements, mais elles n’ont pas été serties de diamants. C’est du zirconium ! Un secret à ne pas répéter, bien sûr...
10)
••• LA RÉVOLUTION CULTURELLE CHEZ ROLEX...
Jusqu’à présent, Rolex affectait le plus grand dédain pour son « patrimoine « historique, en affirmant se focaliser sur les montres contemporaines. Il était inutile de parler de montres anciennes à une marque dont le « musée » se limitait officiellement aux montres personnelles et privées – qui n’étaient pas toutes des Rolex – de son fondateur, Hans Wilsdorf. Changement de cap pour l’inauguration de la prochaine boutique berlinoise de la marque, qui sera gérée par Wempe (Kurfürstendamm 184) : pendant un mois (5 juin-2 juillet), on pourra y découvrir une des plus anciennes Rolex connue (1905), ainsi que des reliques aussi vénérables que l’Oyster de Mercedes Gleitze (1927) ou la Deep Sea spéciale qui était accrochée sous le Trieste (1960) . Egalement annoncée, l’Oyster Perpetual personnelle de Sir Edmund Hillary à l’époque où il s’attaquait à l’Himalaya – qui ne peut pas être, on le sait, celle qu’il portait le jour où il a vaincu l’Everest...
11)
••• LA REPARUTION D’UN « CLASSIQUE » SUR LES MONTRES...
Seconde édition pour le livre de Fabienne Reybaud (Le Figaro, Paris) aux éditions Assouline : Montres – le guide de l’amateur (édition française ou anglaise) a été revu et corrigé, augmenté même tellement l’offre contemporaine est complexe, sinon source de confusions et de malentendus entre les marques et les amateurs. Un must have pour tout aficionado qui se respecte...
12)
••• L’INSTRUMENT CORE EXTREME DE SUUNTO...
Utilisation mixte pour la nouvelle Suunto Core Extreme Silver, « instrument » sportif fonctionnel qui peut aussi passer pour un bijou urbain néo-hig tech : c’est un ordinateur de poignet couronné d’aluminium qui permet d’afficher, en plus de l’heure sur deux fuseaux horaires, un chronométrage, le lever et le coucher du soleil dans 400 villes du monde, les températures (thermomètre), le calcul des dénivelées (et l’altimètre qui va avec), le baromètre avec alarme d'orage, la boussole ou le profondimètre. Ultra-léger, il s’avère très mode avec son affichage digital ultra-tendance, son design avant-gardiste et son style baroudeur citadin du XXIe siècle, accentué par le bracelet en élastomère (330 euros, et on peut remplacer la pile soi-même)...
13)
••• LA POLÉMIQUE AUTOUR DE LA CAMPAGNE FOOTBALL DE LOUIS VUITTON...
Superbe campagne de publicité avec les visuels d’Annie Leibowitz montrant Maradona, Pelé et Zidane autour d’un baby-foot madrilène. Belle idée et belle réalisation, sauf que les initiés s’interrogent sur un « photo-montage »... qui est clairement nié par Antoine Arnault, responsable de la communication de Louis Vuitton : « Ils étaient bien tous les trois ensemble sur place. Je le sais : j’y étais ! Mais Maradona est arrivé en retard. Si bien que des photos ont été prises en son absence, pour ne pas perdre de temps. D’autre part, Annie Leibovitz compose des œuvres d’art. Elle a photographié les trois stars ensemble, mais aussi de manière individuelle, l’un après l’autre. Les bagages ont aussi été photographiés individuellement. Le résultat final est le secret de fabrication d’Annie Leibovitz » (Le Temps, 3 mai). Explication qui ne parvient pas à convaincre les professionnels, déjà alertés par Canchallena (11 mars), pour qui « Diego a tout fait foirer », Pelé et Zidane n’ayant pu l’attendre alors qu’il était trop en retard.
• Sur la base d’autres informations et de sources directement espagnoles, Business Montres (7 avril, info n° 1) avait révélé cette campagne au mundillo horloger, en précisant bien : « Les images de Maradona, absent lors du tournage, ont été rajoutées au montage » (Business Montres du 23 avril).
• Rebondissement de la polémique sur les sites photo spécialisés, comme Reportages photos et quelques autres. Côté argentin, en tout cas, tout le monde raconte la même histoire de « photo impossible (So Foot du 18 mai)...A chacun de se faire une idée en regardant de plus près les photos et les vidéos (qui ne montrent jamais les trois champions ensemble), mais, si c’était un montage, il serait absurde pour Louis Vuitton de prétendre le contraire : en quoi cela changerait-il l’originalité d’une campagne bien pensée et bien réalisée ?
14)
••• LE « COUP DE PIED AU DERRIÈRE » DE FRANÇOIS-PAUL JOURNE...
Une interview dans Tribune des Arts sur « Le chemin du succès » de la marque et sur la stratégie de son créateur. Notamment sur les enchères : « C’est rassurant de voir que les prix tiennent, car ils servent de baromètre, indiquant si l’on se trouve sur le bon chemin. Aujourd’hui, ils témoignent de la solidité de la base sur laquelle repose la marque. Au fond, le second marché, c’est un peu le jugement de Dieu: il contribue à faire la valeur réelle d’une montre ». La part du hasard dans le succès de la Vagabondage : « Je l’ai appelé Vagabondage parce que j’ai emprunté un chemin hors des sentiers battus. (...) Elle a extrêmement bien marché, alors qu’elle s’est faite de manière très peu calculée d’un point de vue marketing. Les clients ont été surpris par cette montre au boîtier en forme de Tortue plate, sur le cadran de laquelle ne figurait pas mon nom. Au départ, je ne pensais même pas la faire paraître dans le catalogue, parce qu’elle est très éloignée de l’image que nous véhiculons, et je n’avais en aucun cas prévu d’en faire une série. Mais je me suis alors fait enguirlander par de nombreux clients, qui en voulaient absolument une ! (...) C’était un jeu. Ce modèle se différencie totalement du reste de la collection. La vraie horlogerie, c’est ce que je fais habituellement, et de temps en temps, il y a la Vagabondage, comme un gadget. Avec le travail que je réalise d’ordinaire, les maîtres horlogers du XVIIIe siècle m’inviteraient à leur table. Avec la Vagabondage, ils me flanqueraient un coup de pied au derrière ! »
15)
••• LA CONFIRMATION DES ANALYSTES FINANCIERS SUR L’IMPACT DE L’EURO FAIBLE...
Tant JP Morgan qu’HSBC viennent de dresser la liste des acteurs du luxe qui bénéficieront de la chute de l’euro : comme Business Montres l’analysait récemment (17 mai, info n° 10), cette faiblesse de l’euro est une « malédiction pour le luxe horloger », qui fabrique ses montres en francs suisses, dans une monnaie qui se renforce au fur et à mesure que l’euro baisse. Situation qui concerne toute l’horlogerie Swiss Made, y compris celle de marques ou de groupes qui ont par ailleurs intérêt à la baisse de l’euro (Hermès, Bvlgari, Louis Vuitton, Gucci sur les marchés américain, chinois et japonais)...
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