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Une grosse douzaine d'actualités horlogères dans le collimateur
 
Le 21-05-2010
de Business Montres & Joaillerie

Dans la ligne de mire du Quotidien des Montres, une fin de semaine plutôt animée, dans les vitrines comme du côté des marques.

Ces jours-ci,


LE SNIPER A...

1)
••• COMPATI AVEC FRANÇOIS ENGISCH...
...(boutique Robert, au cœur de Neuchâtel), qui vient de se faire « braquer » pour la onzième fois depuis 1983, dont plusieurs attaques à la voiture-bélier. Mercredi, lendemain du casse, les vitrines étaient désespérément vides : les plus belles montres étaient parties (250 000 CHF de butin), au cours d’une attaque à main armée perpétrée en plein jour, dans la rue la plus commerçante de Neuchâtel. Il ne restait qu’une maquette d’avion Breitling et deux Chopard... Et il a eu de la chance : il s'est retrouvé avec un 9 mm sur la tempe quand il a (gentiment) demandé aux braqueurs de ne pas casser les vitrines, mais de plutôt prendre les clés pour les ouvrir ! Ce que ne dit pas son témoignage recueilli par Le Matin, c’est que François Engisch, vaillant « grenadier » de l’armée suisse et connu pour ne pas avoir froid aux yeux, n’a plus le droit de détenir une arme de défense dans sa boutique : on a peur qu’il fasse un carton lors du prochain raid des Pink Panthers ?


2)
••• FAIT UN TOUR CHEZ HAUTLENCE...
...à Neuchâtel (mais un déménagement est prévu dans les prochaines semaines à La Chaux-de-Fonds), à deux pas de la bijouterie Robert (voir ci-dessus), histoire de vérifier où Guillaume Têtu en était pour sa HL 2.0, qui était un des « ovnis » de Baselworld 2010 (révélation Business Montres du 10 mars). Grâce aux watch doctors spécialisés d’un atelier genevois, non seulement le rotor du mouvement automatique fonctionne correctement, mais l’entraînement de la chaîne (heure sautante) « vient bien », tandis que l’échappement (tourbillon à rotation séquentielle) tient ses promesses. Les mouvements sur l’établi prouvent que les différents sous-ensembles de ce calibre hors du commun ne demandent qu’à s’entendre pour donner naissance à une « bête » capable de repositionner la manufacture Hautlence à son meilleur niveau créatif. Le boîtier a été retouché avec beaucoup de subtilité (travail sur les cornes et sur l’enveloppement du verre saphir), avec une livraison toujours prévue en début d’année prochaine...


3)
••• ADORÉ LA NOUVELLE HORLOGE PARLANTE...
...proposée par la marque anglaise Accurist (« A Timeless British Classic ») : la British Real Time donne la parole aux gens, au sens le plus strict de l’expression – et on peut même se donner la parole à soi-même (lien ci-dessus). Chacun devient ainsi à la fois acteur et spectateur du temps, en même temps que témoin de son écoulement. C’est sans doute le projet horloger le plus fantastiquement participatif du moment...


4)
••• BIEN SENTI VENIR LE COUP USAIN BOLT...
...joué par Jean-Claude Biver pour Hublot ! C’était une quasi-annonce de Business Montres le 21 avril (info n° 9) : comment le président de Hublot aurait-il pu passer à côté de l’« homme le plus rapide du monde », et donc de tous les temps ? C’était imparable, mais il fallait oser le tenter : apparemment, aucune manufacture spécialisée dans les objets du temps n’y avait pensé ! « C’est un symbole formidable pour un horloger que de voir sa montre portée par l’homme le plus rapide du monde ! la notion du temps, pour lui comme pour nous, est sacrée... Nous le mesurons, Usain réussit toujours à en gagner ! » Usain Bolt étant la seule vraie vedette des nombreux meetings d’athlétisme de la saison 2010, en Europe et ailleurs, c’est autant de gagné auprès de nouveaux publics...


5)
••• VISITÉ THE WATCH OBSERVER...
...(site francophone d’informations sur les montres, comme son nom ne l’indique pas), qui se distingue par une série de « bancs d’essai » indépendant de toute publicité ou influence des marques. The Watch Observer ne teste que les valeurs sûres du marché, avec la possibilité pour les amateurs de commenter l’essai ou la notation. L’ensemble est plutôt très honnêtement mené, sérieusement argumenté et globalement utile aux amateurs pour tenter d’aller au-delà des discussions stériles (« J’aime/j’aime pas ») et de la langue de bois corporate...


6)
••• SENTI L’ENTHOUSIASME HORLOGER DE FONELLE...
...(une des plus fameuses bloggeuses du magazine Elle), quand elle a découvert qu’on pouvait se faire plaisir avec une « montre militaire » Timex facturée 39 euros (réédition du modèle historique porté par les GI’s). De quoi lui donner envie de porter une montre...


7)
••• AIMÉ LA REPRÉSENTATION GRAPHIQUE...
...de ce que pourrait être un mouvement planétaire en 3D (style Harry Winston Opus X ou Ressence) grâce à la modélisation proposée sur le site d’Yvan Freyman, un des spécialistes californiens des algorithmes graphiques et des géométries fractales. On rêve de ces engrenages planétaires dans une montre et de ces architectures perpendiculaires qui marieraient une Opus X et un Gyrotourbillon...


8)
••• SURPRIS CHEZ GUCCI TIMEPIECES...
...(Cortaillod) la mise en place de ce qui sera le futur « musée » de la marque : une intéressante promenade des origines de la licence horlogère menée au succès par Severin Wunderman jusqu’à sa récente reprise en main par le Gucci Group, qui a délégué Michele Sofisti (ex-Omega, ex-Swatch) à la renaissance d’une marque qui a « inventé » le marché de la montre fashion. On sent la volonté de retremper les montres dans l’identité « florentine » de Gucci et de renouer avec les marqueurs qui avaient permis à Severin Wunderman de remporter un succès resté dans toutes les mémoires. Business Montres reviendra plus longuement sur Gucci dans les semaines qui viennent (image ci-dessus : l’intéressant concept U-Play développé par la nouvelle équipe de Michele Sofisti, avec lunette et bracelet assortis interchangeables)...


9)
••• NOTÉ LE (FUTUR) TRANSFERT DE L’ÉTÉ...
...qui verra Bastien Buss (le journaliste horloger de L’Agéfi, Suisse) revenir à son ancien poste, aux mêmes fonctions, c’est-à-dire au Temps (Lausanne), qui s’enrichit ainsi d’un collaborateur horloger de référence. Transfert effectif au début de l’été...


10)
••• SALUÉ LE RETOUR À L’INDÉPENDANCE...
...du groupe Europa Star, dont les frères Maillard (héritiers des fondateurs d’un des plus anciens magazines horlogers du monde, lancé en 1927) ont repris les rênes (il était jusqu’ici sous le contrôle du groupe VNU, Pierre Maillard restant le rédacteur en chef d’Europa Star. Une reprise en main qui relance la mise sur le marché de l’information, l’équipe de direction ayant désormais les mains libres pour conduire et accompagner – sans l’obsédant impératif de « rentabilité » exigée par les gestionnaires des fonds d’investissement – la nouvelle révolution de l’information horlogère. Pour autant qu’on s’en souvienne, Europa Star a dû ouvrir le premier site d’informations horlogères en ligne (1997, déjà !) et a dû être un des premiers magazines à penser global à travers ses multiples déclinaisons. Comme l’explique Pierre Maillard : « La période est aussi périlleuse que passionnante. Les "modèles" sont partout en train de muter. Et cette mutation est visible – voire souvent douloureuse– particulièrement dans le domaine de la presse, à la recherche des "formules" qui lui permettront de poursuivre son ouvrage et de jouer son rôle, essentiel. Nous n’avons aucune recette, mais nous croyons profondément qu’à mesure que monte toujours plus la pression de l’instantanéité, le besoin de réflexion, la prise de distance, l’exigence de mémoire deviennent toujours plus impérieux. La communication électronique sous toutes ses formes ne remplacera pas le papier, nous en sommes convaincus. Mais elle l’a déjà transformé profondément et continuera à le faire. Nous sommes et continuerons donc à être présents sur les deux fronts: celui de l’instant et celui du long temps ».
••• BUSINESS MONTRES NE PEUT ÉVIDEMMENT que se féliciter d’un retour à l’indépendance pour ce média-pivot de notre actuel système d’informations horlogères, surtout avec une approche aussi réaliste de la révolution en cours. Les réflexions sur le « court termisme » et le « long termisme » – qui ne s’excluent pas et qui se conjuguent si on les pense simultanément – sont à replacer dans une logique d’utilité fonctionnelle : le besoin d’informations varie pour une même personne, au fil des heures d’une même journée, de l’instantanéité à l’intelligibilité. Deux pôles d’une même demande de contenus, qui est à repenser logiquement, au prisme d'une demande d'utilisateur et non d'annonceur...


11)
••• CONSTATÉ QUE LES GOLDEN BOYS...
...de l’Internet avaient plutôt bon goût côté horloger : Frank Schilling, le plus célèbre marchand de noms de domaine (il a fait sa fortune dans l’achat et la vente des « bonnes adresses), dispersera bientôt 31 de ses plus belles montres chez Christie’s (catalogue de la vente 2326 du 16 juin, à New York). Quelques belles Patek Philippe, notamment, pour ce jet-setter businessman qui voulait pouvoir porter une belle montre différente chaque jour du mois...


12)
••• REPÉRÉ QUELQUES NOUVELLES INITIATIVES...
...intéressantes à noter, et même une nouvelle marque, histoire d’entretenir les statistiques prometteuses de la démographie horlogère :
• Zippo (les briquets) se lance dans l’horlogerie (information de l’excellent blog Estação Chronographica du journaliste Fernando Correia de Oliveira) : quoi de plus normal quand on est une des marques les plus connues aux Etats-Unis, avec des dizaines de boutiques à travers le monde, qu’on équipe de nombreuses forces armées et qu’on a une communauté d’amateurs et de collectionneurs fanatiques ?
••• DU MÊME JOURNALISTE, MAIS SUR RELÓGIOS & RELÓGIOS, une bonne chronique pose la question : « Qui a inventé le mouvement automatique ? », avec une reprise des pièces du dossier Sarton-Perrelet qui avait été dévoilé en janvier à Genève...
• Itay Noy (découverte Business Montres du 24 avril 2009), seule manufacture horlogère 100 % israélienne (Tel-Aviv), propose désormais une série de pendules de table superbement dessinées, comme la Selective Time ou la Double Time ou encore la Paart Time, qui confirment la relance d’une nouvelle mode des « objets du temps ». Intéressante collection City Squares, dont les cadrans portent le plan des plus grandes places du monde...
• Racer est une marque espagnole (encore une : Business Montres du 17 mai, info n° 9 !) qui se relance en offrant 75 euros de reprise sur toute montre de n’importe quelle marque et dans n’importe quel état. Lors de l’achat d’une Racer, évidemment. Du hard selling comme on n’en voyait plus dans la montre depuis plus de dix ans, pour une marque très habilement mise en scène côté design comme côté communication (ne pas manquer le clip sexy de la collection Black Rose).
• Du côté des co-marquages : une Casio G-Shock (comme d’habitude !) noire à écran bleu pour le trentième anniversaire de la marque californienne Stussy (XXX pour 30 en chiffres romains, réservée au marché japonais), en parallèle avec une XXX Aqua Force de plongée...
• Toujours dans le co-branding : toujours au Japon, cette fois chez Neighborhood (mode ultra-tendance), une Hamilton Khaki automatique très spéciale, évidemment noire (source japonaise : magazine Plog)...
• Une Maurice Lacroix Pontos décentrique GMT signée par le designer Neil Barrett pour une vente aux enchères organisée par le magazine Wallpaper (initiative signalée par Business Montres le 25 novembre dernier). Explication vidéo pour découvrir cette montre...


(et 13 à la douzaine, comme toujours)
••• RECUEILLI QUELQUES INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES...
...sur la montre « sous trois ponts » dont Business Montres parlait récemment (10 mai, info n° 7) : : selon les archives de la maison, cette montre partie chez Sotheby’s à 60 000 CHF sous le marteau a bien obtenu un belletin de première classe (septième rang, catégorie B) en 1883, mais le musée en possède déjà, quasiment identique. Girard-Perregaux possède également le prototype de 1860, un tourbillon dont les trois ponts sont droits (et non en flèche comme sur la pièce de 1883). Dans la collection des montres « à trois ponts », Girard-Perregaux a surtout en tête de remettre la main sur le tourbillon sous trois ponts d’or avec mouvement 13 lignes construit par Guinand (c’était à l’époque le plus petit tourbillon jamais construit). Et on n’en connaît que deux exemplaires...

 



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