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Semaine un peu bousculée pour cause de « ponts » et de reportages, mais la moisson n’est pas mauvaise du tout !
Les faussaires sont de retour et les marchés sont perturbés, mais les idées originales se succèdent sur le radar du Quotidien des Montres...
1)
••• LA FAUSSE PATEK PHILIPPE QUI INQUIÈTE LES COLLECTIONNEURS
Chacun sait que les chronographes quantièmes perpétuels Patek Philippe sont des stars des enchères, notamment la fameuse référence 2499. L’une d’elles s’est récemment vendue à Genève pour 800 000 CHF sous le marteau d’Aurels Bacs, soit 963 000 CHF avec les frais (lot n° 159 de la vente Christie’s du 10 mai dernier). D’où l’agitation des collectionneurs en découvrant, au catalogue de la prochaine dispersion horlogère d’Ineichen Zürich (une des plus anciennes maisons d’enchères suisses pour les montres), une de ces réf. 2499 (lot n° 235, page 86-87 du catalogue électronique).
• Montre apparemment bien référencée, avec un numéro de boîte et un numéro de mouvement, un « extrait des archives » fourni par Patek Philippe et une précision d’Ineichen précisant que cette montre, datée de 1955 et décrite comme étant de la 1ère série de ces 2499, avait déjà été vendue par Ineichen en 1980 (catalogue n° 40, lot n° 8).
• Détail intéressant glissé par la maison d’enchères dans le creux de l’oreille des enchérisseurs potentiellement tentés : entretenue de nombreuses fois depuis cette date par Patek Philippe, cette montre aurait été « rhabillée » au fil des années, avec de nouveaux poussoirs (ronds, à la place des poussoirs carrés originaux) et un cadran plus lisible (sans les chiffres arabes de la première série). Bref, on peut dire que c’est une deuxième série « mutante » ! Estimation par Ineichen : *** (sur demande), l’étude précisant confidentiellement qu’une telle montre peut atteindre le million...
• Sauf que... Quelques collectionneurs italiens ont découvert avec surprise que cette montre, qu’ils connaissaient bien pour l’avoir admirée dans la collection de l’un des leurs, réapparaissait avec les mêmes numéros (!) dans une vente sans avoir quitté la vitrine de l’amateur en question. C’est du moins ce qui se raconte dans la péninsule, où chacun sait que l’« extrait des archives » vendu par Patek Philippe est une formalité administrative qui certifie seulement – sur simple demande de l’amateur et sans présentation de la pièce – qu’une montre portant ces numéros a bien été vendue par la maison à la date en question. Cet « extrait » n’est donc qu’un extrait des livres commerciaux de la manufacture, et non un certificat d’authenticité de la pièce...
• « Cherchez l’erreur ! », comme disent les chroniques vidéo de Business Montres... Ce lot 235 a – semble-t-il – tout de ces « forgeries » d’une habileté diabolique, telles que les travaillent à l’identique (à quelques détails près) un ou deux ateliers spécialisés à Bombay (Inde). Mêmes numéros qu’une vraie et même patine, avec juste ce petit fumet de curry qui pourrait signer le forfait aux yeux des amateurs les plus méfiants ! Il faut avoir un œil très exercé et parfaitement rôdé à la vente de ces réf. 2499, ainsi que des bonnes archives, pour avoir des soupçons : apparemment, Frank M. Ineichen, héritier de son père (Peter A. Ineichen, qui avait vendu la pièce authentique il y a trente ans), n’aurait pas eu assez de flair ou d’expérience pour repérer une possible fraude. Encore que ce clone quasi-parfait de 2499 soit d’office suspect par sa mutation génétique de la première à la deuxième série. Il y avait un maillon faible dans la chaîne des professionnels suisses de l’enchère horlogère : les faussaires de la montre de collection semblent l’avoir vite repéré.
••• ET MAINTENANT, QUE FAIRE ? La sagesse voudrait qu’Ineichen produise avant la vente (qui a lieu samedi prochain) une expertise authentifiant formellement et explicitement ce lot 235 (montre n° 665.018 à mouvement n° 868.332, deux numéros très voisins de la montre Christie’s ci-dessus). S’il s’agit d’un faux ou d’une « forgerie » mutante (on cannibalise plusieurs montres pour créer une chimère), il faudrait que ce clone soit détruit par Patek Philippe. Personne n’est à l’abri d’une méprise...
• Il en va de la réputation de la place helvétique et de la confiance qu’elle doit continuer à inspirer aux amateurs du monde entier : si de tels clones presque plus vrais que nature s’infiltrent sur le marché de la montre de collection, ils peuvent rapidement en ruiner les assises...
2)
••• UNE SECONDE CRISE MONDIALE ?
Après la Première Crise mondiale (séisme financier déclenché par la crise des subprimes et le credit crunch américain), sommes-nous à la veille d’une Seconde Crise mondiale, monétaire cette fois et engendré par les terrifiants déficits des Etats européens ? Après la Grèce : l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et les autres, dont le Royaume-Uni et la France ? Certains analystes ne l’excluent désormais plus en évoquant une reprise en pointillé et plus cosmétique (ou électorale) qu’inscrite dans les fondamentaux de l’économie. Coup de déprime que la chute de l’euro (surtout si on lui ajoute celle de la livre sterling) ne va certainement pas guérir et qui peut amorcer une... Troisième Crise mondiale, qui serait cette fois boursière. Bref, les économies d’endettement et de spéculation effrénée des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon ont trouvé – et prouvé – ici leurs limites logiques, avec un risque durable de dépression inflationniste qui peut plonger les marchés matures de l’Occident développé dans une spirale d’austérité sans précédent. Et ce n’est pas quand les esprits, les Bourses et les gouvernements sont aussi perturbés qu’on repense à s’acheter des montres ! Pas bon pour les marchés du luxe, tout ça, d’autant que le « moteur chinois » – espoir suprême et suprême pensée des stratèges horlogers – fait parfois entendre d’inquiétants ratés...
••• ON PEUT TOUJOURS SE RASSURER EN SE FLATTANT de la pente positive des statistiques d’exportations horlogères, dont on a pu vérifier, lors de l’entrée en crise, à quel point elles étaient décalées par rapport à la réalité. Loin de ce que répètent les tacticiens de la FH, il est loin de « sembler clair que le pire est passé ». Effectivement, comme le précise la FH, la croissance très modérée du sell-out et des livraisons aux filiales enregistrée au premier trimestre doit nous inciter à la prudence. Ces livraisons ne sont encore vendues à des clients qui n’ont pas (sauf en Chine) retrouvé le chemin des boutiques : « La reprise est très jeune et toutes les bases ne sont pas encore posées de manière solide. Certains ajustements doivent encore être mis en oeuvre, tant du côté de la production et des stocks que des effectifs »...
3)
••• LE RETOUR DU SERGENT GARCIA
Débarquement récent, chez un des plus grands détaillants catalans, d’un acheteur sud-américain muy tipico : chapeau, moustache, accent italo-argentin et tour de taille à la sergent Garcia [tous les fans de Zorro connaissent !]. Plus un portefeuille débordant d’euros fraîchement changés. La perle des « clients comme on les aime » par ces temps de récession sur le marché espagnol de la montre. Les plateaux de montres défilent, avec assez de références pour attester du très haut niveau des stocks en même temps que du très haut niveau des intentions d’achat du mirifique Sud-Américain, qui va finir par obtenir 38 % de discompte sur des pièces de haute horlogerie réputées introuvables. Inutile d’aller plus loin : c’était un mystery shopper, dont la mission consistait à évaluer (sans finlement acheter) le degré de discount pratiqué sur la rambla en question ! D’autres visites à d’autres grands détaillants hispaniques confirmeront des positions du même ordre et révèleront le malaise profond de la distribution des montres de luxe dans une Espagne plus durement touchée qu’on ne le ressent en Suisse (voir ci-dessus).
••• CES DISCOMPTES SAUVAGES, qui ruinent les prétentions des marques à « tenir » leur marché et qui « pourrissent » le comportement des acheteurs, commencent à devenir une des plaies des grandes places horlogères européennes. Plusieurs médias horlogers, dont Business Montres, préparent d’ailleurs des dossiers à ce sujet, sur lequel nous reviendrons souvent...
4)
••• DES BIDOUILLAGES VILLEMONT À VIL PRIX
Arrivage brutal de plusieurs Villemont sur eBay, à des prix très largement inférieurs (parfois 90 % !) aux anciens prix catalogue de la marque, alors que les montres sont données pour N.O.S. (« New Old Stock »), mais sans boîte, ni papiers, tout en étant garanties 100 % authentiques et neuves. Le même vendeur cède par ailleurs des rotors Villemont pour mouvements ETA, au milieu de dizaines de montres et de pièces détachées d’horlogerie. L’examen comparatif de certaines de ces Villemont, si on les rapporte aux images d’archives encore disponibles, est cependant troublant : ni les cadrans, ni les bracelets ne correspondent, ce qui enlève toute valeur à ce type de « Frankenwatch ». Méfiance, donc ! Il y a tout lieu de penser qu’il s’agit de bidouillages ultérieurs et de rafistolages aléatoires, réalisés à partir de stocks de composants rachetés « à la casse » après la défaillance de la marque ! Le fait que le vendeur (qui sévit sous plusieurs pseudos vaguement similaires) soit localisé dans la région de Genève plaide en faveur de cette filière de remontage « sauvage ». Décidément, même disparues, les marques ont du souci à se faire avec les faussaires...
5)
••• ORIGAMI DÉCLARE LA GUERRE AUX AIGUILLES
Pourquoi se fatiguer à lire l’heure avec des aiguilles quand on peut la lire directement sur le cadran ? Bonne question que posent les montres Origami, qui ont déclaré la guerre aux aiguilles et qui proposent beaucoup de cadrans pour une prise de conscience intuitive et même personnalisée du temps qui passe : mouvement à quartz, habillage final et contrôle en France pour ces originales collections Origami (44,44 euros), qui constituent une nouvelle famille d’affichage de l’heure...
6)
••• TOKYOFLASH PLUS BIZARRE QUE JAMAIS
Le catalogue Tokyoflash est un émerveillement permanent pour les amateurs de concepts horlogers un tant soit peu différents. Cette fois, la Gridlock nous amuse avec un boîtier asymétrique (intégration boîtier-bracelet), mais un affichage de l’heure tout aussi illisible et original que d’habitude : les heures sont à gauche, sur un carré de « barrettes » lumineuses qui reprennent les codes horlogers traditionnels (donc une lecture quasi-analogique de l’heure), mais les minutes sont affichées à droite, dans un pavé lumineux qui dessine des chiffres stylisés (donc un affichage digital). On est à la fois dans l’écran de télévision, dans la console vidéo et dans l’ardoise magique, quelque part entre 2001, l’Odyssée de l’espace et Star Trek : on est donc chez Tokyoflash !
7)
••• C’EST TOUJOURS AU POIGNET QUE ÇA SE PASSE !
On en prendra pour preuve le concept du designer Hiromi Kiriki pour le prochain ordinateur Nextep de Sony : l’idée est de porter au poignet une structure d’écrans souples animés par des OLED et capables de projeter des figures holographiques (clavier, écran et autres applications). Cet ordinateur-bracelet Nextep (image ci-dessus) est annoncé par Sony pour 2020 : plus que dix ans à patienter, mais on peut déjà parier – au vu des développements du iPad d’Apple et de la banalisation des écrans souples (Business Montres du 20 mai, info n° 1) – que ce type de produit sera au point au cours des deux ou trois prochaines années. Ce qui ne fait que confirmer la place stratégique du poignet pour les nouveaux objets nomades, et donc pour des accessoires comme les montres...
8)
••• LES MONTRES À RETARDEMENT DE LA POLITIQUE FRANÇAISE
Très critiqué à propos de ses Rolex, le président français Nicolas Sarkozy se réjouit du prochain souffre-douleur horloger de la presse française : Dominique Strauss-Kahn ! Selon L’Express (France), « lors de la rencontre qu'il a eue, le 11 mai, à l'Elysée, avec une quinzaine de députés UMP très fidèles, Nicolas Sarkozy a pointé le train de vie de Dominique Strauss-Kahn. Estimant qu'il passerait pour un "pasteur méthodiste" face à lui, le chef de l'Etat a ajouté : "Ma montre, à côté de la sienne, apparaîtra comme un vulgaire modèle." Il a également moqué les "bagues" de l'épouse du directeur général du FMI, Anne Sinclair. » On sait, en effet, Dominique Stauss-Kahn amateur de belles pièces (Cartier, notamment). Un tacle présidentiel qui peut rallumer la « guerre du bling-bling » et pousser les journalistes à enquêter sur les poignets des responsables politiques : autant de bombes à retardement pour parasiter les futurs débats électoraux...
••• VOICI QUELQUES ANNÉES, une étude de terrain menée pour un supplément horloger de Libération (France), avait conclu que, par téléphone, la quasi-totalité des députés français portaient des Swatch, mais que, après vérification dans la salle des Pas-perdus, à l’entrée de l’hémicycle, la droite conservatrice portait Rolex et Cartier, quand la gauche socialiste affichait des goûts plus éclectiques, de Richard Mille et Patek Philippe à la vieille Casio-calculette hors d'usage...
••• MAIS AUSSI •••
En dix mini-épisodes, quelques petits riens sur un peu de tout ce qui concerne les montres…
9)
• Le « diamant de sang » de Naomi Campbell : la top-model britannique a-t-elle reçu du dictateur et criminel de guerre libérien Charles Taylor un gros diamant brut ? Lequel diamant ferait partie d’un lot clandestin qui aurit servi à payer une cargaison d’armes. L’affaire est racontée par Jeune Afrique et elle est pour le moins compliquée...
10)
• Le dossier des pièces de rechange rebondit en Espagne : en Espagne, le service chargé du respect de la concurrence (CNC : Comission Nacional de Competencia) a lancé une enquête sur différents groupes et marques de luxe horloger, pour déterminer si elles n’abusent de leur position dominante pour fausser la concurrence en empêchant les réparateurs indépendants de disposer de composants de rechange. Marques visées : Cartier, Rolex, Bulgari, Vacheron Constantin, Omega, Longines, Breitling, Girard-Perregaux, Oris, Jaeger-LeCoultre, IWC, Baume & Mercier, Piaget, Panerai, Tag-Heuer, Christian Dior, Zenith, Patek Philippe, Tudor, Breguet, Blancpain, Glashütte Original, Jaquet Droz, Léon Hatot, Rado, Daniel Roth, Gerald Genta, Eberhard, Boucheron y Hublot. Las firmas importadoras en España investigadas son Cronomar, Richemont Iberia, LVMH Relojería y Joyería España, Patek Philippe España, Rolex España, The Swatch Group (Europa), Bulgari España y Diarsa Alta Relojería (source : El País)...
11)
• Les Français qui font des montres suisses : Businessweek découvre qu’un gros tiers des emplois horlogers suisses sont occupés par des Français. Et que ce sont des Français réfugiés en Suisse pour cause de persécutions religieuses qui ont permis à l’industrie des montres suisses de s’imposer sur la scène mondiale...
12)
• Breguet au palais de Topkapi : alors que le marché des montres se réveille en Turquie, Breguet prépare une superbe exposition de ses collections « turques » au palais de Topkapi. De la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle, les élites turques et les sultans ottomans ont été friands de belle horlogerie suisse : un débouché commercial utilisé par des maisons comme Breguet quand les guerres européennes de Napoléon avaient coupé la route des marchés traditionnels (Angleterre, Espagne, Russie, Autriche). On verra notamment à Topkapi une « pendule sympathique » réalisée pour Breguet par le sultan Mahmoud II (1er juin-31 août)...
13)
• David Lynch et Marion Cotillard à Shanghai pour Dior : superbe court-métrage de 12 minutes pour Dior (série des films Lady Dior) et confirmation d’une tendance de plus en plus fréquente des marques de luxe à recourir aux grands noms du cinéma (BMW, Calvin Klein, Chanel, Christian Louboutin, Gucci, Prada et Yves Saint Laurent ont ainsi fait appel à Lynch, Ang Lee, Baz Luhrmann, ou Martin Scorsese). Mieux que du product placement, cet appel à des « vrais » artistes est un efficace générateur d’émotions partagées...
14)
• Des montres en bois pour les enfants : en attendant la Patek Philippe que leur papa leur léguera comme dans la publicité, des bracelets-montres en bois dont les aiguilles tournent (six couleurs disponibles). Le bonheur horloger des jeunes générations est à 2 euros...
15)
• La mobilisation pour monter les marches du Festival de Cannes : « Couturiers et joailliers mobilisés pour la cérémonie de clôture du festival », nous raconte Le Monde (France), dans un article qui confirme la chronique « Cherchez l’erreur ! » de Business Montres (15 mai), sur le « ras-le-bol du mercenariat horlo-joaillier à Cannes ». Apparemment, rien n’a changé...
16)
• Une Longines pour venir jouer en Suisse : un vrai psychodrame genevois, cette affaire des footballeurs du Evian-Thonon-Gaillard FC, modeste équipe française nouvellement promue en Ligue 2, qui pourra ou non utiliser le Stade de Genève pour ses matchs. Que d’obstacles administratifs, douaniers, financiers, policiers et même sanitaires pour que les joueurs taper dans le ballon sur la pelouse genevoise. En attendant les derniers accords de l’UEFA, une première récompense pour leur accès à la Ligue 2 : un chronographe Longines gravé pour la circonstance. Bienvenue en Suisse !
17)
• Les montres en miettes pour faire tendance : le courant steampunk récupère et recycle à l’infini les fragments horlogers, comme en témoignent les créations (pendentifs, broches, charms de BirdznBeez. Décidément, les belles mécaniques font rêver les dames...
18)
• Le retour de Cartier à Saint-Petersbourg : amusant article du Monde (France) sur les Russes blancs au nouveau magasin Cartier de Saint-Petersbourg. Une vraie fête de famille, avec des princes, des princesses et des grandes-duchesses impériales : Cartier avait déjà une boutique sur place avant la révolution bolchevique ! Stratégie derrière cette implantation, selon Bernard Fornas, le président de Cartier : « Depuis quelques années, Poutine a fortement contribué à développer Saint-Pétersbourg. Quand, dans une ville, on constate l'arrivée de grues, de belles bagnoles ou des restaurations d'immeubles, alors on y va »...
••• POUR COUPER COURT À TOUTE INTERPRÉTATION MALINTENTIONNÉE : dans ce contexte, « grue » = « engin de levage pour les travaux publics », et non « femme venale aux moeurs légères » (au sens où l’entendait Verlaine : Trésor de la langue française)...
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