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Le groupe Richemont sous l’emprise des vents d’Est
 
Le 28-05-2010

La société suisse active dans le luxe a déçu les analystes avec ses derniers résultats annuels, lesquels montrent l’importance grandissante de l’Asie-Pacifique.

Ce n’est qu’une demi-surprise. Après tout, il n’est un secret pour personne que la récession en 2009 a durement touché le monde du luxe. La Compagnie financière Richemont, sise à Genève et propriétaire de nombreuses marques prestigieuses dans l’horlogerie ou encore le prêt-à-porter, n’a pas fait exception. Son exercice annuel qui s’est achevé à la fin du premier trimestre de 2010 montre un effritement conséquent de ses résultats. 

Le chiffre d’affaires a reculé de 4% pour s’établir à 5,176 milliards d’euros. Quant au bénéfice net, il s’est érodé de 18% à 603 millions d’euros. De toute évidence, les analystes financiers attendaient mieux, encouragés par les bons résultats de la maison Burberry. Déçus, les marchés ont sanctionné l’action du groupe qui abandonnait jusqu’à près de 3% au SMI en début d’après-midi hier, avant de terminer à +0,5%.

Aucune division n’a échappé à la contraction

Une correction que le PDG du groupe, Johann Rupert, a sans doute jugée trop sévère puisqu’il déclarait hier: «A ce jour, Richemont a bien résisté à la crise économique et bénéficie d’une situation financière extrêmement solide.»

C’est logiquement le premier semestre de l’exercice achevé qui s’est révélé particulièrement dévastateur. Les ventes ont notamment été touchées par le déstockage pratiqué par les détaillants au pire de la crise. Le second semestre fut plus clément, même s’il ressembla plus à une convalescence qu’à un réel démarrage.

Aucune division du groupe n’a échappé à la contraction économique. La bijouterie, représentée par des marques prestigieuses comme Van Cleef et Cartier, a connu un recul de 3%, à 2,69 milliards d’euros. Les montres – dont Jaeger LeCoultre, Piaget, Baume & Mercier – ont fait encore moins bien avec un glissement de 6% à 1,35 milliard d’euros. Mais c’est la division Autres activités, dont la marque de prêt-à-porter Chloé, qui a enregistré la plus forte érosion, –8% à 584 millions d’euros.

Les résultats du groupe Richemont démontrent à l’envi que les débouchés à forte croissance pour le luxe ont basculé de l’Ouest à l’Est. La région Asie-Pacifique représente désormais un tiers du chiffre d’affaires de la société genevoise. Au reste, les ventes y ont progressé de 18% lors du dernier exercice, à 1,74 milliard d’euros. Une performance qui n’a pas suffi à compenser les reculs enregistrés sur les marchés traditionnels que sont l’Europe (–11%) et les Etats-Unis (–20%).

En suivant la présentation des résultats, le groupe Richemont a également annoncé hier un programme de rachat de 10 millions d’actions sur deux ans, ce qui représente 1,7% du capital ou encore environ 285 millions d’euros.

L’année 2010 devrait être bien meilleure au vu des chiffres encourageants enregistrés lors du premier trimestre de l’année. D’ailleurs, Richemont a déjà montré sa détermination cette année en annonçant l’acquisition du site de vente sur Internet Net-à-porter, spécialisé dans les produits de luxe, principalement dans le domaine des vêtements et des accessoires. Le groupe, qui n’est pas en panne de cash, a versé 360 millions d’euros pour acheter cette société qui continuera à être dirigée par sa fondatrice, Natalie Massenet.

Tribune de Genève

 



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