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Baromontres 05-10 : L’indicateur météo de Business Montres sur les tendances du mois écoulé
 
Le 31-05-2010
de Business Montres & Joaillerie

L’actualité de mai 2010 passée au scanner du Quotidien des Montres, avec douze réponses aux questions qu’on peut se poser sur les évolutions de la météo horlogère...

GRAND BEAU
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)

1)
••• AUREL BACS (Christie’s)
Le système A.B.C. – « Aurel Bacs Christie’s » – est une fantastique machine à emballer les enchères : enfin détenteur d’un vrai « grand » record du monde sous le marteau, Aurel Bacs s’installe en référence incontestée sur le marché des montres de collection. Sa vente de la réf. 1527 de Patel Philippe à 5,5 millions de francs sous le marteau restera dans les annales (reportage Business Montres du 11 mai et décodage de ce succès le 12 mai + vidéo bonus d’Aurel Bacs à la sortie de la vente)...


2)
••• NICOLAS HAYEK (Swatch Group)
Le président du Swatch Group a posé 2,3 millions sur la table pour postempter la totalité des manuscrits inédits d’Abraham Louis Breguet mis en vente chez Patrizzi & Co et s’assurer ainsi l’exclusivité d’un « trésor » identitaire (récit Business Montres du 7 mai + vidéo bonus (caméra d’ambiance) d’Osvaldo Patrizzi à l’issue de la vente)...


3)
••• RICHARD MILLE (Richard Mille)
Avec un ambassadeur comme Rafael Nadal, qui portera son tourbillon RM 027 sur le central de Roland-Garros, il s’offre une campagne de promotion internationale sans précédent pour sa marque et il renouvelle la question des « ambassadeurs » sportifs en créant une vraie montre à porter en plein exploit (révélation Business Montres du 11 mars dernier)...


4)
••• JEAN-FRANÇOIS RUCHONNET (Cabestan)
Il a fait de ce mois de mai 2010 le mois de toutes les réussites, avec la signature du contrat Ferrari pour Cabestan (révélation Business Montres du 5 mai), la visite du prince Albert II dans sa manufacture de L’Orient, en vallée de Joux (indiscrétion Business Montres du 26 mai), la finalisation des chronographes Marvin by Sébastien Loeb et quelques autres « coups » pas encore racontables. Ça plane pour lui...


5)
••• ALAIN SILBERSTEIN (Alain Silberstein)
Le Tribunal de commerce a validé son plan de continuation, ce qui lui permet de sortir de cette double crise (celle des marchés horlogers et celle de son entreprise) avec la tête haute, l’esprit plus affûté que jamais et la moustache conquérante (analyse Business Montres du 22 mai)...
• Image ci-dessus : une iKrono avec strapoo (strap + tatoo) peint par Marielena Martinez.


6)
••• VARTAN SIRMAKES (groupe Franck Muller)
Il a su attendre le moment opportun pour redonner un dynamique appréciable à la machine Franck Muller, retrouver une activité soutenue en Asie, relever le défi d’un WPHH à Monaco au mois d’octobre, poser un pion stratégique de premier plan sur le marché grand-russe (décodage Business Montres du 28 mai, info n° 16) et signer un accord de partenariat avec le Benfica de Lisbonne (révélation Business Montres du 5 mai, info n° 10)...




VARIABLE
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)

A)
••• LA CHINE COMME UNIQUE MOTEUR DE LA REPRISE HORLOGÈRE
L’ensemble grand-chinois (Chine continentale et périphérie sinisée, hors Inde et Japon) absorbe désormais à lui seul près de 42 % du total des exportations horlogères suisses (30 premiers pays, représentant 92 % de la valeur totale). Avec le Japon et l’Inde, on frôle les 47 %. Un prolongement des courbes à partir des données du premier quadrimestre 2010 permet de penser que nous dépasserons les 50 % en milieu d’année : cela signifie que plus d’une montre suisse sur deux sera vendue fin 2010 à un « Chinois » ou assimilé. D’un côté, c’est heureux et ces importations « chinoises » sont une vraie bouée de sauvetage pour une industrie en recul sur ses marchés traditionnels (à l’exception du Proche-Orient). De l’autre, c’est hyperdangereux, la reprise ne reposant plus que sur la dynamique d’un seul marché, dont tout incident de parcours (social, économique, politique, monétaire) peut remettre en cause cet emballement statistique. C’est en tout cas un déséquilibre majeur, dont les conséquences à court et à long terme sont déstabilisantes, culturellement et structurellement...


B)
••• MICHEL FOURNIER (Le Grand Saut)
Sautera, sautera pas ? Finalement, le parachute s’est ouvert... dans sa nacelle, au sol et par accident, et non dans l’espace, obligeant le parachutiste français de 66 ans à renoncer... provisoirement ! Le report sine die de sa quadruple tentative de record de saut dans l’espace risque de compromettre définitivement son projet (soutenu par Bell & Ross), puisque son jeune challenger autrichien a prévu un Grand Saut ultra-médiatisé pour cet été. Pour l’instant, sans horloger de référence, ni montre à son poignet (feuilleton Business Montres décommandé le 16 mai)...




AVIS DE TEMPÊTE
(par ordre alphabétique et sans idée de classement)

1)
••• LES ANTI-ROLEX PRIMAIRES
L’évocation du maléfisme Rolex suffit désormais pour se faire délivrer un brevet d’honorabilité médiatique : accoler le mot Rolex à un adversaire politique, c’est le rejeter dans les ténèbres extérieures du bon goût, de la modestie politiquement correcte et d’un anti-bling-bling qui remplace avantageusement les critiques dont on pouvait accabler la « gauche caviar ». Bref, pour les « humoristes » contempteurs de la droite (Business Montres du 16 mai) comme pour les perroquets qui les imitent en ville, la marque Rolex est devenue un nom commun exécrable pour désigner ce qu’elle n’est pas (ostentatoire) et ce qu’elle ne prône pas (un faux luxe tapageur et de mauvais aloi). Voire même ce qu’elle ne coûte pas : les montres Rolex sont de loin les plus accessibles de leur catégorie et leur rapport qualité/prix reste imbattable. C’est d’autant plus ridicule que, loin d’être « l’homme à la Rolex » (qu’il a pu être, mais qu’il n’est plus), Nicolas Sarkozy s’adonne désormais à des plaisirs horlogers autrement plus coûteux (Patek Philippe, Girard-Perregaux) et pas forcément moins révélateurs de ses goûts de luxe (révélation Business Montres du 22 février)...


2)
••• AUDEMARS PIGUET
Malaise chez Audemars Piguet, qui a failli perdre son directeur artistique Octavio Garcia (décidé à partir chez Hublot avant d’être rattrapé in extremis début mai : révélation Business Montres du 30 avril et mise au point du 5 mai, info n° 4). Départ qui aurait succédé à celui du directeur industriel, du directeur commercial, du directeur marketing et du directeur du retail. Même les résultats de la marque aux enchères se ressentent de ce malaise (analyse Business Montres du 17 mai, info n° 15). A part ça ? « Tout va très bien, Madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien ! »...


3)
••• CANNES, SON TAPIS ROUGE ET SES SAPINS DE NOËL
« Ras-le-bol du mercenariat forcené sur les marches du Festival de Cannes » ! C’était le cri du cœur à l’ouverture d’un Festival de Cannes surexploité jusqu’à plus soif par les marques de luxe (chronique « Cherchez l’erreur ! » de Business Montres le 14 mai). C’est vrai : ce festival est une bénédiction pour quelques marques, comme De Grisogono, qui réalise là une part notable de ses ventes annuelles. Mais ce cas reste une exception dans un océan de communiqués intempestifs et contre-performants, qui décrédibilisent les marques à force d’insistance lourde et d’arrogance : qui croit un seul instant à la sincérité de ces célébrités mercenaires, transformées en sapins de Noël joailliers, et à ces stars aussi prétentieuses que chèrement tarifiées ?


4)
••• INEICHEN AUKTIONHAUS
La « défaillance » – le mot est volontairement faible – de la maison d’enchères Ineichen (Zürich) est de nature à rompre le pacte de confiance qui relie les grands collectionneurs de belles montres aux auctioneers spécialisés de la place suisse : laisser apparaître dans un catalogue une Patek Philippe aussi fausse et maladroitement « bidouillée » que celle qui devait « dépasser le million » le week-end dernier laisse rêveur sur une certaine érosion du professionnalisme au sein de maisons dont la réputation n’était plus à faire (révélation Business Montres du 26 mai, info n° 1, et enquête du 27 mai sur le « Gang des pastiches » récemment débarqué des Indes). Il y a décidément quelque chose de pourri au royaume des enchères horlogères et il est temps d’y faire le ménage...





••• Le précédent Baromontres (30 avril 2010) :

GRAND BEAU
• Jean-Claude Biver (Hublot)
• Antonio Calce (Corum)
• Manuel Emch (RJ)
• Osvaldo Patrizzi (Patrizzi & Co)
• Antoine Préziuso (Antoine Preziuso)
• Gérald Roden (De Grisogono)
• Nathalie Veysset (DeWitt)

VARIABLE
• Concord C1 Eternal Gravity
• Exposition universelle de Shanghai

AVIS DE TEMPÊTE
• La guerre des prix sur les marchés américains
• La tiers-mondisation horlogère de l’Europe
• Jean-Marc Jacot (Vaucher Manufacture)

 



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