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Un employé, suspecté d’avoir dérobé 15,7 kilos de métal précieux le mois dernier, est sous les verrous.
Il venait d’être engagé le mois dernier chez Rolex. Le voilà aujourd’hui à la prison de Champ-Dollon pour avoir volé de l’or dans l’entreprise d’horlogerie de luxe. En détention préventive depuis un peu plus d’une semaine, le jeune Français de 22 ans déclare avoir dérobé 5 kilos de métal précieux au début du mois de mai. Les enquêteurs le suspectent d’en avoir emporté le triple, soit 15 kilos pour une valeur de plus de 500 000 francs.
L’inculpé, qui est établi dans une commune de Haute-Savoie, a ensuite revendu le magot à un receleur qu’il refuse, pour l’heure, de désigner.
Travailleur modèle, puis «chercheur d’or»
Selon nos renseignements, le prévenu, employé temporaire chez Rolex, avait déjà travaillé dans la société entre 2008 et 2009. Mais lors de cette première mission, il s’était visiblement comporté comme un travailleur modèle. L’entreprise l’a embauché une nouvelle fois à partir du 3 mai dernier. Quelques jours plus tard, un responsable de la sécurité chez Rolex signale la disparition de 15,7 kilos d’or dans le secteur de la fonderie. D’après les premiers éléments de l’enquête, le jeune inculpé aurait agi seul à sept reprises. Les images de la vidéosurveillance ne montrent pas le prévenu en train d’accomplir son forfait, mais on y voit l’employé qui semble se contorsionner en sortant de l’entreprise, comme pour cacher quelque chose dans ses vêtements.
De fil en aiguille, les enquêteurs sont remontés à lui: l’interpellation et la perquisition ont eu lieu à son domicile en France voisine. Côté casier judiciaire, le détenu est inconnu des services de police suisses. Les inspecteurs plancheront notamment sur les mobiles du prévenu, détenteur de quatre voitures, dont deux BMW, récemment achetées.
Appels téléphoniques à analyser
Hier, la Chambre d’accusation a prolongé sa détention préventive de deux mois. Cela permettra notamment aux policiers d’analyser les appels téléphoniques du suspect et de retrouver peut-être la trace du receleur ou celle d’éventuels complices. Présent hier devant la Chambre d’accusation, son avocat Me François Canonica estime «qu’il est trop tôt pour faire le moindre commentaire dans ce dossier.»
Fedele Mendicino
Tribune de Genève |