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__Rien de ce qui se passe sur la planète horlogère n’est étranger à votre Quotidien des Montres : pour commencer la semaine, voici dix informations dont vous parlerez forcément ces jours-ci...
DANS L’ACTUALITÉ IMMÉDIATE, ON A NOTÉ...
1)
••• LA FANTASTIQUE VICTOIRE DE RICHARD MILLE À ROLAND-GARROS
Cette RM 027 doit être le tourbillon le plus secoué de l’histoire horlogère (même au bras droit de Rafael Nadal, la montre a dû encaisser en trois heures plus de G que n’importe quel autre tourbillon au cours de sa vie), en plus d’être la montre la plus légère de l’histoire et la plus chère par son rapport poids/prix (cette montre était une révélation Business Montres du 11 mars dernier). C’est tout simplement la première fois qu’on voit une montre au poignet d’un joueur en finale d’un tournoi du Grand Chelem, et, à plus forte raison, un tourbillon. La RM 027 est aussi le tourbillon le plus médiatisé du monde, tant auprès de la presse sportive que de la presse « pipole », luxe, business, fashion, tendance et un peu horlogère : un buzz mondial instantané que Business Montres analysera bientôt plus complètement pour en tirer quelques enseignements précieux pour tout le monde...
2)
••• LES MONTRES & LE FOOTBALL : suite (mais pas fin)
On connaît maintenant l’horloger officiel de la Selección espagnole : les montres officielles de « La Roja » pour le Mondial sudafricain seront signées Time Force, marque espagnole (groupe Lopez) qui a également remplacé Rafel Nadal par Cristiano Ronaldo (tout en continuant à commercialiser sa collection de montres Rafael Nadal). Même si les montres – positionnées en entrée de gamme – n’apparaissent ni sur le site de la marque, ni sur le site officiel de la Fédération espagnole...
• Pour mémoire, Hublot avait également dédié une montre à l’équipe nationale espagnole, mais c’était avant le Mondial et on imagine que les pressions n’ont pas été minces pour hispaniser le choix final de la Selección...
• « Du footing au bling-bling » : une chronique Internet Coulisses du foot qui rappelle comment la pelouse de stades, qui était « le terreau des valeurs ouvrières », est devenu le terrain de jeu des princes du foot-business. A travers le discours de Jean-Claude Biver, un bon décodage des grands principes du foot-marketing (avec des arguments qui doivent beaucoup aux chroniques de Business Montres à ce sujet)...
3)
••• LE COMING-OUT DE TUDOR
La petite sœur muette de Rolex a retrouvé la parole, avec une première interview de Philippe Peverelli, le nouveau CEO de la marque (avant-première Business Montres du 3 février dernier pour sa nomination) : c’est assez inhabituel pour être souligné ! Dans L’Agéfi (Suisse), il s’explique sur ses différences avec Rolex – sujet « sensible » s’il en est au cœur de la maison : « Il faut totalement s’affranchir de la comparaison ou de tous les codes de Rolex. Notre différenciation, et elle saute aux yeux, se fait au niveau des produits avant tout, du design, des prix, du marketing, etc. Il s’agit clairement de deux marques différentes. Dans le segment premium, nous avons clairement notre carte à jouer. Surtout depuis la crise qui a porté au pinacle l’exigence d’un très bon rapport qualité-prix. Soit exactement notre approche. Une nouvelle impulsion est actuellement donnée à la marque, notamment avec les modèles présentés cette année à Bâle, qui ont particulièrement séduit nos revendeurs. Tudor gagne en autonomie, avec une identité propre, reconnaissable entre toutes. (...)
• « Nous souhaitons nous affranchir davantage de Rolex, là où cela fait du sens et apporte un plus, afin de crédibiliser notre politique de marque autonome. Nous entendons ainsi conserver nos canaux de distribution actuels, notamment en Asie, tout en les développant. La marque est également à la recherche de nouveaux relais de distribution. Des boutiques entièrement dédiées à Tudor ont été créées, comme en Chine et à Macao, par exemple. Elles connaissent un grand succès. Le moment du redéploiement n’a jamais été aussi propice qu’aujourd’hui. Dans son segment de marché, Tudor est particulièrement attractif. (…) Nous logeons certes sous le même toit [que Rolex, mais bénéficions d’une large marge de manœuvre. Par exemple, nous disposons de notre propre outil de production. Au-delà, il est évident que nous pouvons profiter du savoir-faire, des compétences et de la force de frappe de la maison-mère. Ne serait-ce qu’au niveau de ses 30 filiales à travers le monde ou de son service après-vente réparti dans le monde entier »…
• Autre sujet sensible : l’univers concurrentiel de Tudor, notamment les relations avec le Swatch Group,.« Entre 1 500 et 4 500 francs prix public, (...) nous sommes plusieurs concurrents sur le segment premium ». Le sous-entendu est souligné par Bastien Buss, qui décode : « Tag Heuer, Baume & Mercier, Breitling et partiellement Omega, parmi d’autres… Tudor est donc aussi un déploiement latéral contre Omega qui ne cache pas sa volonté de tailler des croupières à Rolex, ndlr. ». Avec cette réponse parfumée à la langue de bois : « Rolex est clairement le numéro un mondial. Il est normal que tout le monde essaie de dupliquer son succès. Mais personne n’y est encore parvenu ».
• Et cet engagement, qui vaut aussi son pesant de subtilité diplomatique dans le cadre des actuelles grandes manoeuvres industrielles de la Suisse horlogère : « Actuellement, nous utilisons des calibres ETA “tudorisés“ et il n’y aura jamais un mouvement Rolex dans une montre Tudor ». A bon entendeur (biennois), salut !
••• POUR LA PETITE HISTOIRE, il serait amusant de disposer du script initial et des multiples versions remaniées de cette interview, dont on peut imaginer qu’elle a été – par son caractère inusité et stratégique – longuement pesée au trébuchet à l’étage de la direction de Rolex...
4)
••• LA NOUVELLE MONTRE SOUS-MARINE DE JAMES BOND
(encore une !) Cette fois, l’espion de Sa Majesté ou ses émules vont pouvoir porter sous l’eau une montre-caméra, histoire de filmer les poissons, les agents et les sous-marins ennemis sans se faire repérer : il fallait y penser ! Toute la profession de l’espionnage en avait rêvé : la Waterproof Motion Detection Watch l’a fait, avec 4 GB pour les photos et la vidéo, une étanchéité à 100 m (sans le micro, toutefois), une esthétique rigolote et la possibilité de s’en servir comme webcam une fois revenu à la surface. Que demander de plus pour 70 dollars ?
5)
••• UNE SPEEDMASTER À GAGNER EN JEU-CONCOURS
Hier, on gagnait une Lip « Made in China » avec un abonnement à la presse magazine. Aujourd’hui, sur Boursier.com, on gagne une Omega Speedmaster et des livres sur le vin (quizz organisé en liaison avec The Watch Observer, site de cotation des montres. A quand la Patek Philippe en tombola ?
6)
••• LA FIN DU MYTHE PURISTS
En claquant la porte des Purists, à la suite d’un bras-de-fer financier qui n’honore pas le site (Business Montres du 5 juin), François-Paul Journe pourrait avoir donné le signal d’un basculement géostratégique comparable à une dégel de la banquise ou à la chute du Rideau de fer (métaphore aidée par le caractère stalinien du comportement des Purists) : les marques n’acceptent plus aussi facilement de souscrire les yeux fermés à des « soutiens financiers » sans contreparties clairement élucidées et les amateurs commencent à comprendre qu’ils sont pris en otage – au nom de la passion – pour être « revendus » aux marques en question. Bref, c’est la fin d’un mythe et le lancement d’une indispensable perestroïka dans l’Internet horloger...
• Quelques discussions intéressantes sur les forums francophones à ce sujet (Forumamontres, qui reprend in extenso le communiqué de la marque FP Journe, et Montres mécaniques)...
7)
••• L’EMBARQUEMENT DE FORTIS POUR MARS
Une mention oubliée dans quasiment tous les articles qui ont salué le lancement de l’opération Mars 500 : celui de l’horloger partenaire de la mission, Fortis, qui suit cette mission pour Mars depuis ses origines et qui a créé pour cet accompagnent un site dédié. Normalement, à bord d’une telle mission (même simulée), on peut parfaitement se passer de montre, mais les « astronautes » ont tenu à conserver sur eux un temps mécanique, personnel, qui ne soit pas celui de leurs ordinateurs. Ce temps sera celui d’une Fortis B-42 Black mars 500 (image ci-dessus : un chronographe automatique en titane au style très « professionnel », traité en Superluminova orange, fond gravé Mars 500 et série limitée à 2012 pièces). Fortis fêtera son centième anniversaire en 2012, année du « retour du Terre » de cette mission Mars 500
8)
••• 2 + 1 NOUVELLES BOUTIQUES
Une première boutique Piaget à Londres, dans New Bond Street, à la place de la boutique Bvlgari (dont le réseau se réduit comme un peau de chagrin dans les hot spots du luxe international) : un espace plus destiné à « fixer » la clientèle des élites globalisées (Asie, Russie, Etats-Unis) qu’à servir les amateurs locaux. La marque devrait y déployer son nouvel engagement mécanique « manufacture » en direction d’une nouvelle cible masculine...
• Une première boutique Tudor en Europe : ce sera à Genève, rue de la Fontaine, à côté de la boutique Rolex : les deux boutiques sont les seules au monde à être gérées en direct par Rolex (ouverture de l’espace Tudor cet été)...
••• POUR MÉMOIRE, UNE BOUTIQUE EN LIGNE pour Mauboussin, dans sa logique de « conquête des femmes actives » (décodage Business Montres du 2 février dernier) : avec beaucoup d’humour et de décalage, le site s’ouvre désormais sur une... nouvelle station de métro (« Place Vendôme ») et il est travaillé pour devenir une vraie boutique à part entière. Il s’agit de désacraliser l’achat d’un bijou ou d’une montre : les publicités d’Elsa Zylberstein qui couvrent actuellement Paris situent à la fois l’ambition d’accessibilité et de décomplexion du mythe joaillier. Les parangons de la tradition vendômienne grincent des dents...
9)
••• LA NOUVELLE FERRARI-CABESTAN TOURNE DÉJÀ
Du moins la voiture, pas encore la montre ! Premiers tours de piste au Castellet, ce week-end, pour la Ferrari 599 XX que Jean-François Ruchonnet a décidé d’associer à sa prochaine montre Ferrari by Cabestan (révélation Business Montres du 5 mai) : voir le reportage complet (textes et photo) pour comprendre le atomes crochus entre la voiture (la plus puissante des GT jamais proposée par Ferrari) et la montre. Avec Jessica en prime ! La voiture, la montre, la femme : finalement, Jean-François Ruchonnet a tout compris !
10)
••• LES INTERVIEWS À NE PAS MANQUER
Philippe Stern (Patek Philippe) à Singapour, au cours d’un déjeune avec le modérateur du forum Patek Philippe sur PuristsPro : la vision apaisée et souveraine d’une horlogerie pensée sans arrogance, ni ostentation, comme une « affaire de famille » – et gérée façon « père de famille »...
• Christophe Claret sur The Watch Lounge, à l’occasion des 20 ans de sa manufacture et à propos de la Dual Tow. Le même Christophe Claret sur Worldtempus, où Louis Nardin lui fait révéler qu’il créera désormais chaque année, sous son nom, une nouvelle montre à complications...
• Manuel Emch et sa montre Eyjafjallajökull sur PuristsPro, ce qui prouve qu’il n’est pas rancunier puisque le site lui avait fermé son forum Jaquet Droz quand il dirigeait la marque – et pour les mêmes raisons de refus du racket financier que François-Paul Journe (voir ci-dessus). De passage à Singapour, le nouveau patron de RJ-Romain Jerome raconte sa vision des « légendes » mises en scène par la marque...
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