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Quinze informations tous azimuts pour bien commencer la semaine.
Votre Quotidien des Montres a scanné différents horizons pour vous maintenir en phase avec l'actualité de l'industrie horlogère...
1)
••• RETOUR SUR L’INITIATIVE TIMELAB
C’était une drôle d’idée d’annoncer la création de Timelab (Business Montres du 11 juin, info n° 1) alors que toute la profession avait les yeux tournés vers l’EPHJ de Lausanne, mais tout le monde a au moins eu ainsi le temps de réfléchir à la portée de cette initiative.
• Quelle cible pour Timelab ? Les grandes marques, qui disposent déjà de leurs propres services de métrologie, devraient y trouver un complément utile et réactif aux activités de leurs équipes. Pour les petites marques, les services de Timelab (différents du Poinçon de Genève et du COSC) constituent une offre d’externalisation crédible, pour l’instant sans concurrence à ce niveau de garanties...
• La stratégie genevoise est-elle pertinente ? Plus Timelab insiste sur la « garantie » officielle accordée au projet par les autorités du canton de Genève, plus on se pose de questions sur la notion d’AOC (« Appelation d’origine contrôlée » – dérivée de l’univers du vin) à l’âge de la globalisation des échanges économiques, au sein de la Suisse comme en Europe. Vouloir « cantonaliser » une production dans un canton suisse, c’est déjà ignorer la tradition de sous-traitance multispécialisée qui a toujours été celle de toute l’industrie horlogère : c’est anti-économique en termes de performances, les entreprises de Genève ne cessant de recourir aux petites structures spécialisées des autres cantons. Proclamer un critère d’excellence à une échelle purement cantonale, c’est implicitement tenter d’invalider la production des autres cantons, ce qui serait absurde : protéger l’exception genevoise n’a plus guère de sens dans une Suisse qui forme déjà une exception au cœur de l’Union européenne. Vue de Neuchâtel, l’idée d’une AOC horlogère genevoise est déjà absurde. Vue de Paris, elle est bizarre. Vue de Singapour, elle est désastreusement opaque et contre-performante...
• Pourquoi un nouveau label qui n’en est pas un ? Les attestations de qualité suisse se multiplient (Poinçon de Genève, COSC, Swiss Made générique, Poinçon Patek Philippe, 1 000 heures de Jaeger-LeCoultre, Qualité Fleurier, AOSC de Bédat & Co) ou se délocalisent (Observatoire de Besançon pour Roger Dubuis, Observatoire de Glashütte). D’autres initiatives se préparent discrètement : que se passerait-il demain si Rolex décidait d’instituer sa propre labellisation chronométrique ? Le marché se cherche encore une vraie référence lisible, reconnue et incontestable, capable de surmonter toutes critiques adressées aux labels actuels et surtout capable de garantir aux consommateurs une excellence en termes de bienfacture esthétique et technique. On en est encore loin, à plus forte raison si chacun se met à bricoler son petit repas sur son petit réchaud : ce n’est pas en édifiant un nouveau rideau de fer autour de l’horlogerie genevoise qu’on va rassurer les amateurs des pays émergents – qui sont aussi des marchés exigeants...
2)
••• 18 % DE VISITEURS EN PLUS À L’EPHJ
Confirmation du rôle essentiel de l’EPHJ dans le calendrier de l’industrie horlogère : 17,8 % d’augmentation du nombre des visiteurs pour les 541 exposants (+ 5 %), avec un bilan plus positif du côté de la cohésion communautaire que du côté des commandes, tout le monde (marques et fournisseurs) ayant plutôt joué la prudence face aux aléas d’une reprise encore en pointillé vers l’amont industriel de l’horlogerie.
3)
••• MONTRES & SPORT : WEEK-END CHARGÉ...
Actualité nautique très horlogère, ce week-end, avec le Bol d’Or suisse « présenté » par Corum : beaucoup de beau monde horloger pour cette régate, qui est la plus importante au monde sur un plan d’eau fermé. On a relevé sur les voiles le nom de Corum, Parmigiani, Roger Dubuis, Zenith, Piaget, mais c’est finalement Audemars Piguet qui a décroché la victoire à bord du Lady Cat, un Décision 35 féministe (équipage féminin, à deux exceptions près). Trophée pour Dona Bertarelli, qui barrait Lady Cat et qui est la soeur d’Ernesto Bertarelli (double vainqueur de l’America’s Cup avec Alinghi) : une montre Corum Admiral’s Cup spéciale Bol d’Or (image ci-dessus). Corum en « présentateur » de l’épreuve, mais aussi en armateur malchanceux : le propre D 35 de la marque, Okalys-Corum, barré par Loïck Peyron, est arrivé avec trois heures de retard sur Lady Cat – ce qui donne la mesure des écarts pendant un week-end pauvre en bonne brise pour les marins de référence...
• Côté football, inutile d’insister sur la fantastique promotion mondiale de Hublot : la marque est ostentisiblement présente sur tous les écrans et, selon les journalistes sur place, dans les conversations, beaucoup se demandant quelle est cette marque – encore peu connue – qu’on retrouve à la fois sur les stades et au poignet des grands joueurs. Vue d’Europe, on pouvait avoir des doutes sur l’opération Hublot-Maradona : pour la presse hispanique, en Europe comme en Amérique du Sud, la double Hublot de Diego – sublime comédien sur le banc de touche – est l’objet de tous les commentaires, très au-delà de la presse sportive (le succès réplique ici, à une échelle plus réduite, l’impact de la RM 027 de Rafael Nadal)...
• Cyclisme : c’est bien reparti pour Festina, qui chronométrait ce week-end le Criterium du Dauphiné et qui s’apprête déjà à prendre place sur la Grand boucle du Tour de France.
• Vingt-Quatre Heures du Mans : TAG Heuer avait choisi de s’associer à l’équipe Audi, qui doit son neuvième succès à la débandade Peugeot. Une victoire au Mans : tout un symbole pour TAG Heuer, qui a également triomphé au Canada. Une des deux voitures Rebellion a terminé la course, avec une Rebellion Predator (Business Montres) au poignet de Nicolas Prost (le fils de...), mais dans les profondeurs du classement. Idem pour Spyker, qui présentait ses premières montres sur le circuit, mais aussi pour Saint-Honoré (au poignet de deux pilotes) ou pour Jaeger-LeCoultre : les lois du sport-spectacle sont impitoyables pour ceux qui ne sont pas sur le podium...
• Formule 1 : au Grand Prix du Canada, encore un doublé TAG Heuer avec les deux premières places de Lewis Hamilton (qui redevient leader du championnat du monde des pilotes) et Jenson Button. Côté motoracing, c’était décidément un week-end TAG Heuer – les autres marques faisant de la figuration – qui a largement entamé la promotion publicitaire de ces succès, avec une séquence émotion pour unifier le tout : 40 ans après Le Mans, film dans lequel Steve McQueen portait une Monaco, Lewis Hamilton, qui portait lui aussi une Monaco après le Grand Prix du Canada, a rencontré à Montréal Chad McQueen, le fils du comédien..
4)
••• ROLEX À ROLAND-GARROS ?
On en parlait dans les loges de la présidence à Roland-Garros, où chacun regarde Richard Mille avec d’autres yeux maintenant qu’on l’a vu en finale avec Rafael nadal : l’année prochaine, il est à peu près certain que Longines ne sera plus le « chronmétreur officiel » de l’Open de France. Si on discute actuellement dans les coulisses du tournoi, c’est plutôt des conditions de sortie de Longines (Swatch Group), et non plus de sa reconduction. Quelle marque pourrait devenir le partenaire horloger de Roland-Garros ? On parle beaucoup de Rolex, qui parraine déjà le tournoi de Wimbledon...
5)
••• CONTREFAÇON : DANS LES COULISSES DES DOUANES DE ROISSY...
En marge de la journée mondiale anti-contrefaçons, un reportage insolite sur les coulisses des douanes à l’aéroport de Roissy (France) : on y saisit 4 000 paquets suspects par mois ! « Les petits paquets cachent les grandes contrefaçons » : un article à faire circuler...
6)
••• KREMLIN EXPRESS...
Depuis toujours, les visites de chefs d’Etat russes sont mémorables pour les horlogers de luxe et la place Vendôme. Le récent passage à Paris de Vladimir Poutine a confirmé la règle, avec le passage dans différentes boutiques renommées de quelques émissaires en quête de grosses pièces – pas forcément destinées au Premier ministre russe, mais pour tous les membres de son entourage : au retour, on imagine que les passagers de l’avion gouvernemental n’ont pas été ennuyés par les fonctionnaires des Douanes. Les marques concernées ? Toujours les mêmes, avec toujours autant de « cailloux » que possible...
7)
••• ÉCRIN À OUVERTURE MÉCANIQUE POUR MONTRE MÉCANIQUE
L’esprit « jouet de garçon » est un facteur de réussite très sûr pour mobiliser l’attention et la sensibilité des amateurs de montres mécaniques, qui aimeraient retrouver cet esprit dans tous les compartiments du jeu (accessoires, livres techniques, etc.), et en particulier dans les écrins, qui demeurent le maillon faible de la chaîne de qualité des manufactures. Business Montres (9 juin, info n° 5) évoquait récemment à ce sujet « un sursaut créatif dans la présentation. Pour mieux comprendre le fonctionnement de l’écrin proposé par l'entreprise de Morges SICT Packaging et pour découvrir son système d’ouverture par levier mécanique et vérin, un rapide film vidéo de présentation (00:53). Très astucieux et très mécanique ! Surprise : l’écrin n’est pas celui d’une montre, mais d’un tire-bouchon hig-tech dont nous reparlerons sans doute tellement il est, lui aussi, conçu comme une montre mécanique...
8)
••• TISSOT SUR LES CHAMPS-ÉLYSÉES...
C’était un ancien scoop de Business Montres en 2007 (version papier), puis le projet avait été repoussé, annulé, repris, relancé et maintenant confirmé, puisqu’on donne les derniers coups de marteau dans la future boutique du bas des Champs-Elysées : ce sera la première boutique de la marque en France (80 mètres carrés sur deux étages)...
9)
••• COMMONWEALTH LANCE SA MONTRE...
Marque émergente d’accessoires tendance aux Etats-Unis, Commonwealth (C’Mon pour les initiés), lance sa propre ligne de montres, « Time Will Tell ». Pas fondamentalement nouveau comme accroche pour une marque qui se veut hype, mais passons. En revanche, on se demande pourquoi la marque a tenu à copier aussi bêtement une Rolex Submariner, sans autres détails de décalage que les marquages du cadran: même à 180 dollars la Diving Watch à quartz étanche à 100 m, on peut faire mieux avec un minimum d’imagination et de... talent créatif !
10)
••• LE RÉVEIL DES CONFLITS SOCIAUX EN CHINE...
Sous le titre « 2010 : révolution syndicaliste en République populaire de Chine », le blog Ze White Rabbit examine les conséquences pour l’industrie horlogère des conflits syndicaux qui s’allument ou qui menacent de s’allumer dans les usines chinoises. Elles sont doubles : davantage de pouvoir d’achat pour les ouvriers chinois, c’est davantage d’exportations de montres en direction de la Chine. Des salaires locaux plus élevés, ce sont des coûts de production plus importants pour les tricheurs du Swiss Made et, à terme, plus de capacités de production maintenues ou développées en Suisse. A moins que les délocalisations imposées par ces tricheurs ne s’orientent, comme cela se fait parfois déjà, vers le sud du continent africain ou vers Madagascar...
11)
••• UNE DÉLOCALISATION VERS LA SUISSE...
Si certains vont chercher leurs montres en Suisse, d’autres préfèrent la Suisse pour s’en procurer : apparemment, selon un article du Matin Dimanche, « la Suisse est la cible préférée des Pink Panthers » et figure en tête des pays les plus touchés par les braquages de cette bande – 150 malfrats ! – spécialisées dans les attaques de détaillants horlogers. « Depuis trois ans, les enquêteurs de six cantons ont en effet permis de rassembler suffisamment d’indices permettant de porter des soupçons fondés sur ce gang dans une douzaine de hold-up, répartis dans sept villes différentes. Il s’agit de Genève, Lausanne, Neuchâtel, Montreux, Zurich, Bâle et Lucerne. Et il pourrait y en avoir d’autres »...
• Nouveauté : « L’une des plus grandes inconnues réside dans la destination des montres dérobées. “Les bijoux volés en Suisse ne sont pratiquement jamais retrouvés, reconnaît l’enquêteur de FedPol. Une montre est réapparue aux Etats-Unis“. Cette absence de butin suggère par contre que les bijoux ne sont pas revendus à la sauvette sur le marché noir. Sur ce point, Michael Perler en vient à la conclusion que “ces vols se font sur commande“. “Ils ont des clients préalables, relève Michael Perler. Car les braqueurs savent exactement ce qu’ils veulent prendre. Preuve en est qu’ils n’hésitent pas à laisser certaines montres de luxe, alors qu’ils emportent celles exposées dans la vitrine d’à côté“ »...
12)
••• TRÈS SYMPATHIQUES ISLANDAIS...
En pleine bourrasque économique et monétaire, les Islandais achètent en priorité des... Rolex et des écrans plats Bang & Olufsen : c’est une révélation du Morgunbladid local, qui s’expliquerait par l’excellente image de Rolex comme valeur-refuge quand les temps sont incertains, mais aussi, à encore Frank Michelsen, l’agent Rolex islandais, par les détaxes réservées aux touristes qui font de l’escale à Reikjavik une occasion idéale pour craquer sur une Rolex – en ville, les modèles les plus recherchés sont sur liste d’attente !
13)
••• SÖDERLIN S’EST CONSOLÉ AVEC UNE HUBLOT...
Robin Söderlin est un vrai amateur de belles pièces (Business Montres du 11 juin, info n° 7) et il a voulu se faire un petit plaisir après sa finale à l’Open de France (défaite contre Nadal). Histoire de détendre l’atmosphère, la vendeuse lui a demandé s’il voulait la même RM 027 que Rafael Nadal : sourire indulgent, mais le champion a considéré qu’il n’en avait pas encore les moyens (525 000 dollars) ! Comme lot de consolation, il a préféré un bon chrono Hublot...
14)
••• LA MÉSAVENTURE CHINOISE D’ICE-WATCH
On risque parfois gros à produire en Chine ! Demandez à Jean-Pierre Lutgen, qui a fondé la marque (belge) Ice-Watch : Business Montres a souvent rappelé l’intérêt de cette marque qui vend déjà près de 250 000 montres par mois (récemment encore à propos de ses montres-drapeaux pour le Mondial sud-africain). Il s’agit cette fois de propriété intellectuelle. Faute de pouvoir déposer un concept esthétique ou technique, Jean-Pierre Lutgen avait « protégé » son conditionnement (une sorte d’écrin empilable style Lego). Protection oubliée pour le marché chinois, où Ice-Watch fait travailler près de 3 500 personnes du côté de Shenzhen. Ce qui a poussé le producteur chinois de ces écrins à les déposer lui-même en exclusivité pour la Chine et Hong-Kong. L’histoire aurait pu mal se terminer, mais elle se termine bien, par... la reconduction du marché entre Ice-Watch et cette usine chinoise (source : Trends Tendances, Belgique)...
15)
••• PRÉCISION : RENDONS À GÉRALD GENTA CE QUI N’EST PLUS À BVLGARI...
L’écrin innovant présenté à l’EPHJ par Opal (image Business Montres du 9 juin et info n° 5) était en réalité (nous avons oublié de le préciser) un écrin imaginé pour mettre en scène la Grande Sonnerie Gérald Genta, montre exceptionnelle aujourd’hui perdue corps et biens dans les collections Bvlgari...
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