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Il n’y a pas que le football dans la vie : l’industrie des montres tourne aussi rond que les ballons sur fond de vuvuzelas...
La preuveen dix actualitéspour lire, réfléchiret agir !
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••• LA RESSENCE TYPE 1001 DE RESSENCE EST SUR L’ÉTABLI...
Mais la Type 1002 (noire), la Type 1003 (titane) et la Type 1004 (gris métallisé) le sont aussi : cette montre « planétaire » était une des meilleures surprises de Baselworld 2010 (découverte Business Montres du 27 mars dernier et « impressions du Martien de Bâle » le 29 mars). Benoît Mintiens, le créateur de cette platform watch, n’a pas perdu de temps : la première collection de Ressence est déjà en fabrication et un catalogue complet est disponible sur le site de la marque (quelques détails ont été modifiés au cours de ces derniers mois : optimisation du mouvement, 0,8 mm d’épaisseur en moins, couronne « mordant » sur le verre saphir, etc.). Premières livraisons prévues à la fin de l’été (prix moyen de cette première série de cinquante pièces entre 12 000 et 14 500 euros selon la finition – ce qui fera de la Zérosérie une des « concept watches » les plus intéressantes du marché)...
2)
••• UNE SABLIER D’OR POUR LES TRENTE ANS DE THE HOUR GLASS...
C’est à Ikepod et Marc Newson que Mike Tay (The Hour Glass, Singapour) a demandé l’objet le plus symbolique du trentième anniversaire de sa maison : cet objet du temps est une des plus spectaculaires créations de 2010 (annonce Business Montres du 19 décembre et révélation du 19 janvier) et son édition limitée The Hour Glass est encore plus impressionnante (image ci-dessus). Les 21 millions de microbilles en carbone ont été dorées pour évoquer une poussière d’or qui s’écoulerait dans la superbe forme organique pensée par Marc Newson : à peu près une heure de méditation sur le temps, ses formes et son insaisissable fluidité !
3)
••• C'EST TOUJOURS AU POIGNET QUE ÇA SE PASSE...
Dans la série des « concepts » développés par des designers qui ont de l’imagination à la place des marques, le projet Proxima de Johan Loekito est dédié à la téléphonie Samsung, mais il s’agit d’un objet-bracelet qui est en même temps une montre et qui prouve à quel point le poignet reste un emplacement stratégique pour les nouveaux objets nomades qui sont nos « prothèses » contemporaines !
• Ce qui fait qu’on peut mettre à peu près n’importe quoi au poignet, comme cette montre-mixtape en forme de ces mini-cassettes audio qui ont à peu près disparu du marché (EOS Mixtape Watch : 135 dollars) ou la Sputnik Watch de Vadim Kibardin, qui serait la fille cachée d’une montre et d’un iPod (détails supplémentaires sur Yanko Design)...
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••• QUELQUES ÉTUDES POUR MIEUX COMPRENDRE CE QUI SE PASSE...
Six fois dix secondes pour savoir ce qu’il faut absolument lire pour rester en prise sur les évolutions sociétales et l'environnement marketing de l'industrie horlogère :
• Community Management (en français dans le texte !) : Matthieu Chereau étudie dans ce livre l’animation des communautés et des réseaux sociaux par les entreprises, avec la conviction que « le temps de la publicité traditionnelle est révolu avec ces nouveaux supports » (éditions Dunod)...
• « Redresser des marques qui se portent très mal est un vrai challenge » : interview sur ce thème fort de Hugues Pietrini, directeur marketing et R&D du groupe Orangina Schweppes. « Le plus important dans notre métier est la différenciation et l’impact » (entretien avec Isabelle Musnik dans INfluencia)...
• What's Mine is Yours: The Rise of Collaborative Consumption : on annonce déjà ce livre de Rachel Botsman et Roo Rogers (éditions Harper Business) comme la nouvelle bible du marketing, la « consommation collaborative » devenant le concept à la mode. Une vidéo de découverte sur la « vraie révolution du XXIe siècle », qui devrait obliger les marques à partager leur pouvoir avec leurs clients. Même si vous n’y croyez pas, il faut savoir en parler, parce que ça concerne directement l’industrie horlogère...
• « Les marques de luxe sur iPhone » : une étude du BenchmarkGroup sur 35 applications développées par les marques de luxe, dont une majorité de maisons horlogères (A. Lange & Söhne, Boucheron, Chanel, Chaumet, David Yurman, DeWitt, Dior, Gucci, Hermès, IWC, Jaeger-LeCoultre, Piaget, TAG Heuer, Van Cleef & Arpels, etc.). Question posée : « Comment profiter des applications sur mobile pour favoriser l'appropriation de la marque par les utilisateurs ? »
• Hong Kong, Bejing et Shanghai dans le Top 10 des capitales marchandes internationales : 90 % des grandes marques y font acte de présence ! C’est une des révélations de l’étude CB Richard Ellis « How global is the business of retail ». Bonne synthèse (pour la partie chinoise) sur Jing Daily. En tête du classement : Londres, Dubai, Paris, New York, mais pas de Genève dans ce Top 10...
• Les femmes aiment le football et on peut s’interroger sur la crédibilité publicitaire d’un Franck Ribéry ! Deux études récentes : la première a été lancée par Au féminin.com et elles prouvent que les femmes européennes suivent le Mondial. La seconde est menée par LH2 et Sports stratégies pour connaître l’impact sur les Français de la Coupe du monde. Intéressant à analyser pour décider ou non d’un engagement dans le ballon rond...
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••• « UNE MONTRE CARTIER À 40 DIRHAMS »...
Une reportage d’ambiance du quotidien marocain Le Matin sur le fameux souk Koréâ de Casablanca : un « centre économique qui ne se désemplit pas » de... contrefaçons ! Accroche : « tout ce que vous pouvez acheter à Londres, Milan ou à Paris, vous pouvez désormais l'acquérir au célèbre marché casablancais de Koréâ. Il y a du tout, y compris les marques prestigieuses ». Constat : « Chaque citoyen peut y trouver ce qu'il désire acheter. Mais la quasi-totalité des étalages du marché provient de la contrebande. Tout le monde le sait et pourtant tout le monde s'y rend pour acquérir des produits »...
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••• LE LUXE EST-IL CONDAMNÉ À LA HONTE ?
C’est un blog français, Guide Bijoux, qui pose la question de façon très argumentée, en s‘interrogeant sur les conséquences sociales de la dynamique qui place le luxe dans une situation difficile, au point d’en faire l’étendard involontaire d’un « inégalitarisme » forcené ». L’auteur tente une analogie qui fait réfléchir : « On peut aussi constater le développement important dans nos sociétés en cours de mondialisation, du syndrome du Joueur de flûte de Hamelin. Les puissants de nos sociétés ne payant pas leur “tribu“ à l’intelligence que symbolise le joueur de flûte dans la légende. Ce joueur de flûte qui les avait débarrassé des rats, ces rongeurs qui par leur surpopulation les menaçaient de famine. Le joueur de flute qui symbolise l’intelligence est aussi une incarnation du partage, de l’énergie qui devient force par sa circulation dans le vivant et les rats, eux, qui sont les parasites, la bêtise improductive… (...) La légende du Joueur de Flûte de Hamelin raconte que les bourgeois de la ville, une fois débarrassé des rats, grâce au joueur de flûte, oublièrent de rétribuer sa prestation. Le joueur du flûte entraîna alors tous les enfants de la ville grâce à sa musique magique et les fît se jeter d’une haute falaise ! Le constat concret de cette réalité sociale est quotidien. Nos jeunes, dans leurs dérives violentes à travers la drogue, l’alcool, parfois les engagements extrémistes idéologiques ou religieux, sont un reflet saisissant de cette légende ». Tirade finale : « S’il est dans la nature du Luxe, d’être luxure et scandale, il est aussi évident que la nature du luxe n’est pas la même selon qui est scandalisé par le luxe. Quelle joie procure un luxe qui ne scandalisera que les humbles et les faibles ? N’est-ce pas là un luxe misérable ? Un luxe si misérable que les principales jouissances du luxe : le rêve, l’élévation, ce lien avec un sentiment d’éternité indéfinissable, en sont exempt. On peut donc penser que le luxe est condamné a la honte s’il ne brille pas d’abords par son intelligence ! » (article stimulant, signalé par l’excellent site Estação Chronographica de Fernado Correia de Oliveira, au Portugal)...
7)
••• LE LOT 385 DE CHRISTIE’S NEW YORK FAIT QUELQUES REMOUS...
Finalement : 254 000 dollars sous le marteau pour la Patek Philippe réf. 1463, lot n° 385 de la vente new-yorkaise de Christie’s... Le client a toujours raison et l’acheteur – si ce n’est pas une opération de cosmétique médiatique – a fait confiance à Christie’s ! Soulevée avant-hier par Business Montres (15 juin), la question de cette Patek Philippe attribuée à Howard Hugues continue à faire débat aux Etats-Unis : faute de document probant (autre que sa parole) fourni par le vendeur, qui semble être le fils du sulfureux Donald R. Woolbright (à qui le milliardaire aurait offert cette montre), les amis les plus proches d’Howard Hugues et ses biographes se mobilisent pour exprimer leur scepticisme. On trouvera un débat entre Don Woolbright, le fils, et un de ses contradicteurs, Paul B. Winn, ancien secrétaire personnel du milliardaire à l’époque du « cadeau », dans les commentaires d’un article du blog Perpetuelle, une lettre ouverte à Christie’s (sans réponse) d’un sceptique, ainsi qu’une intervention du biographe du milliardaire, Geoff Schumacher, qui considère ce lot comme une « potential watch fraud ».
• A la décharge de Christie’s, à qui revient cependant la charge de présenter des preuves convaincantes sur la provenance de cette montre [notamment la note manuscrite d’Howard Hugues : « From my wrist to yours »], il semble cependant que les sectateurs de la grande religion howardienne et les gardiens auto-proclamés de sa mémoire aient pris en grippe cette montre – surtout en raison du rôle obscur joué par Donald R. Woolbright dans les coulisses de l’empire Howard Hugues...
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••• UNE REVUE DE PRESSE TOUS AZIMUTS...
Six fois dix secondes pour une sélection d’articles et de pages intéressantes sur les montres ou les marques, voire sur les paysages familiers de l’horlogerie :
• Les montres « convertibles » qui « changent de tête » : un sujet classique, bien pris en main par Ariel Adams sur A Blog to Read. Et il en oublie, y compris au cours des siècles passés...
• Treize montres à succès à moins de 1 000 dollars : c’est le pari du site Professional Watches et il est intéressant de voir qu’il y a tout de même en tout pour tout... deux (!) montres d’une même marque suisse (Victorinox) dans cette sélection, qui fait cependant une large place au Swiss Made...
• L’histoire des règles à calcul dans l’horlogerie : Breitling en a fait une spécialité, mais de nombreuses autres marques ont également travaillé cette discipline, comme nous le prouvent les pages très documentées du site Slide Rules Wristwatches, qui nous propose cette enquête en cinq volets...
• Le lent déclin des trois grandes marques japonaises (Citizen, Casio, Seiko) : une analyse de Joe Thompson dans WatchTime (Etats-Unis), qui tend à prouver que le « milieu de gamme » japonais ne s’est pas relevé de la crise...
• « Méprisé hier, Internet est devenu incontournable pour le luxe » : une enquête de Reuters qui concerne, au-delà des montres, toutes les grandes marque de luxe...
• A quoi ressemblait Shanghai en 1990, puis en 1996 et maintenant en 2010 ? Trois images saisissantes du même paysage (Pudong vu de l’autre rive, du temps où il avait un parc à la place d’une ville à la Blade Runner : on comprend mieux la nouvelle Chine avec cette juxtaposition d’images (proposition du site All That’s Interesting)...
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••• 18 JUIN : L’APPEL DU LUXEMBOURG...
Une poignée d’héroïques résistants de l’horlogerie indépendante ont rendez-vous demain, au Luxembourg, pour les premières journées « Business & Watches » organisées au restaurant The Last Supper. Au programme, en plus des quatre « repas prestige avec un horloger suisse, artisan et artiste » : une initiation à la haute horlogerie par Frédéric Jouvenot (vidéo Business Montres di 15 mars) et quelques présences confirmées (Ladoire, Delance, ED Watches, Ateliers de Monaco, Swiza, Global Watch/Magma Concept, etc.). Absents : Robert & Fils, Steinway & Sons, Cecil Purnell, Pierre Thomas, Dubey & Schaldenbrand, qui étaient annoncés sur le carton d’invitation. Bref un mini-Bâle dans le Grand Duché, l’ambassadeur de Suisse au Luxembourg donnant une réception en l’honneur des horlogers la veille au soir...
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••• LES VUVUZELAS DE L’HORLOGERIE...
Par charité, on ne va pas lister les noms de ceux qui ont été spontanément considérés par les lecteurs (messages personnels) comme les vuvuzelas de l’horlogerie (ces instruments qui font beaucoup de bruit avec leur bouche pour ne rien dire) : on parle bien assez d’eux dans ces pages de Business Montres, mais il est troublant de constater qu’un consensus se dégage (« question bête » de Business Montres le 16 juin, info n° 10)...
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