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Les Bleus s'en vont, mais l'été revient.

Soleil levant aussi pour les statistiques horlogères : peut-être même un peu trop...

En dix flashes d'actualité,tout ce qu'il faut savoir sur les montres et les marques.

CETTE SEMAINE, ON A ZAPPÉ SUR...


1)
••• LA TRÈS GRANDE SOIRÉE HORLOGÈRE DU 2 SEPTEMBRE...
Le rendez-vous s’annonce... historique ! Rien de moins... Pour fêter les dix ans de la collection Opus, Harry Winston organise une grande soirée pour réunir tous les horlogers qui ont travaillé sur la collection Opus : une date à ne pas manquer pour les passionnés d’horlogerie créative et pour une « confrontation » esthético-mécanique qui soulignera à quel point cette collection – voulue et créée par Max Busser – a été le creuset de la révolution horlogère des débuts du XXIe siècle.
• Bonne nouvelle supplémentaire : on devrait voir à cette soirée les premières pre-séries réellement fonctionnelles de l’Opus 8 (heure digitale en relief, signée Garinaud et CSH – pour Cellule des spécialités horlogères d’Audemars Piguet Renaud Papi) qui était sur l’établi depuis 2008 : cinq de ces Opus 8 sont en test au porter pendant tout l’été et la livraison est annoncée pour novembre. Ce qui fait que, pour ce dixième anniversaire, toutes les Opus annoncées et présentées auront été livrées...


2)
••• LA MONTRE DE FRANCK RIBÉRY...
Business Montres se demandait hier (info n° 9 : parce que les lecteurs se posaient la question) quelle était la montre portée par Franck Ribéry quand il est venu, en tongs, « faire un mea culpa inattendu (et pathétique) devant les caméras de Téléfoot ». Franck Muller sertie ? Pas du tout : c’est une Audemars Piguet Royal Oak Offshore full sertie à bracelet gomme...
••• Sans commentaires...


3)
••• LE NOUVEAU RETROTIMER EL PRIMERO DE ZENITH...
A se demander si ce n’est pas le premier chronographe automatique monopoussoir avec un « retour en vol » (fly-back en bon français des watch valleys)... C’est en tout cas le premier El Primero de cette catégorie, en même temps qu’un original concept de monopoussoir, qui simplifie terriblement les fonctionnalités classiques d’un chronographe : on appuie, on réappuie et on appuie encore, difficile de faire moins compliqué. Franchement, qui a vraiment besoin d’un compteur des heures pour les chronométrages... quotidiens : pâtes, riz, œuf à la coque, risotto ou plongée sous-marine du petit dernier dans la baignoire ? Laissons les historiens rouler des mécaniques pour retrouver un monopoussoir automatique fly-back de derrière les fagots et ne boudons pas notre plaisir pour ce RetroTimer El Primero de 42 mm (image ci-dessus), superbe dans sa livrée en acier PVD noir et son cadran contrasté aux index facettés et luminescents (calibre 4055B, 36 000 A/h, 281 composants). Une nouvelle génération de chronographes urbain chic ?


4)
••• LES CINQ ANS DE TW STEEL...
Cinq bougies pour une marque qu’on disait « feu de paille » avec sa manie des boîtiers hypertrophiés, un CEO (Jordy Cobelens, qui est aussi le propriétaire) qui n’a guère que 27 ans, un réseau international qui commence à s’étoffer comme celui d’une « grande » marque, un sponsoring sportif qui en est déjà à la F1 (Renault F1 Team), un premier salon au premier étage de Baselworld en 2010 (en 2009, c’était le bar du Ramada avec des marmottes nomades) et un nouveau siège social (50 personnes) : belle progression pour une marque « familiale » qui a commencé dans le magasin de disques de Jordy Cobelens Jordy, mais qui a su gérer sa croissance (l’installation d’un bureau à Hong Kong est en cours) sans renier les marqueurs initiaux de son design ! L’avenir commence à peine pour TW Steel (lire l’interview de Jordy Cobelens sur Trusted Watch)...


5)
••• L’OFFENSIVE ASIATIQUE DE RUDIS SYLVA...
La marque des Franches-Montagnes (Jura suisse) a commencé les premières livraisons de son « Oscillateur Harmonieux » (une montre de nouvelle génération à deux balanciers dentés – une première dans la montre-bracelet – pour un seul échappement, le tout en rotation permanente) : Ces jours-ci, c’était Hong Kong (dans une nouvelle boutique Elegant). La montre est également disponible pour les amateurs suisses et russes. Prochaine étape : Singapour, avant d’attaquer le marché européen. Sur l’établi, les premières ébauches de la pièce n° 2, qui n’est cependant pas pour demain !


6)
••• LE SINOCENTRISME DE PLUS EN PLUS MARQUÉ DES EXPORTATIONS HORLOGÈRES...
Pour les cinq premiers mois de l’année, l’Asie (hors Proche-Orient) est devenu le premier marché des montres suisses en dépassant le total des paysa européens. En volume, mais surtout en valeur : le total Asie-Proche-Orient est à peu de choses près le double de celui de tous les pays européens. Les plus fortes progressions pour janvier-mai 2010 sont les pays d’asie (+32,8 %), l’Amérique du Sud (+26,7 %) et les ex-pays de l’Est (+26,4 %, mais ces pays sont à -50,3 % sur la comparaison 2010/2008). Un chiffre stupéfiant : +95,6 % pour les exportations de la seule Chine pour le début de l’année (en rapportant 2010 à 2009). Pour les cinq premiers mois de l’année, la Grande Chine (Chine et pays sub-chinois, hors Japon) a aspiré un peu plus de 40 % de la valeur des exportations suisses : on était à 33 % en 2008 et on doit donc en déduire que les marchés grand-chinois sont les principaux gagnants de la grande crise horlogère !


7)
••• LES QUESTIONS SUR LES VRAIS GAGNANTS/PERDANTS D’UNE RÉÉVALUATION DU YUAN CHINOISE...
Pas de réponse simple à ce problème complexe, mais il est certain qu’une hausse du yuan profiterait directement à l’industrie horlogère suisse, en créant un pouvoir d’achat supplémentaire dans toute la zone Asie et renforçant l’effet d’aspiration des montres suisses sur ces marchés. Ce supplément de richesse, s’il est équitablement partagé, peut dynamiser toute la pyramide des marques de montres, mais il risque également de renchérir le coût de la main-d’œuvre locale et donc de lisser le différentiel entre une production Swiss Made et une production China Made : de quoi rapatrier en Suisse quelques capacités industrielles (excellent pour les fournisseurs) mais aussi de quoi pousser à l’inflation des prix pour les montres d’entrée de gamme (pas très bon pour les marques accessibles).
• Surtout si on ajoute à ces considérations monétaires la hausse de la main-d’œuvre en Chine (5 % à 15 % d’augmentation, voire 20 % dans la province de Guangdong) : l’heure de travail est désormais quatre fois moins chère au Vietnam – qui pourrait devenir le « nouvel atelier du monde » – et encore moins coûteuse en Afrique ou à Madagascar... Le tout est maintenant de savoir comment l’euro évoluerait de son côté par rapport à un yuan réapprécié et, surtout, comment évolueront les conflits sociaux frémissants qui agitent le monde du travail chinois...


8)
••• LA NOUVELLE MARQUE HALBARD RIOGA (ENCORE UNE !)...
Repérée sur Watchonista, la marque a été lancée par la boutique londonienne Halbard Rioga, qui mise sur son modèle Egoist : boîtier en céramique carré cambré sur 38 mm, couronne en titane, cadran noir à touches de bleu (on n’est pas très loin de la Chanel J12 Marine) et mouvement automatique ETA 2824-2. Très ringard bracelet en requin (comme il n’y a pas d’élevage de requin, c’est donc du massacre sauvage !) et série affichée comme « limitée », mais sans précision de quantité...


9)
••• LA DÉCALQUE « TAGOMEGA » DE TAO INTERNATIONAL...
Côté nom de baptême : Speedmaster ! Là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir... Côté esthétique, détails et style général : la Monaco de TAG Heuer, dont le logo TAO International gravé sur le flanc du boîtier reprend l’allure. On retrouve sur cette TAO-097SP reprend d’autres détails des chronographes TAG Heuer, comme l’aiguille spirale affectée ici au jour/nuit. Originaire de Hong Kong, Steven Tao est aujourd’hui basé à New York : largement inspirées par la créativité des autres, les montres de Steven Tao ont au moins la décence de s’inspirer aussi des finitions soignées de rigueur chez les horlogers suisses (mouvements japonais)...
• On repère dans la collection de Steven Tao des fragments de Glashütte Original ou de Breguet, avec du Bell & Ross qui aurait fauté avec du Chopard, mais il annonce pour bientôt un tourbillon : la technique de démarquage est ici de mélanger plusieurs marqueurs esthétiques pour tenter de créer un style « dans l’air du temps »...


10 x 5)
••• QUELQUES ACTUS EN VRAC ET SANS ENTRER DANS LES DÉTAILS...
••• Puisqu’on vous dit que « Mimile » rêve de faire du cinéma ! La nouvelle boutique Richard Mille d’Hollywood était une révélation Business Montres d’hier, mais on en trouvera une confirmation dans l’annonce du partenariat entre la marque et la comédienne d’origine malaisienne Michelle Yeoh (ex-ambassadrice Audemars Piguet : sans commentaires). Incarnation de tous les charmes de l’Extrême-Orient, Michelle Yeoh devrait créer pour Richard Mille un tourbillon RM 019 « en exclusivité pour les femmes »...
••• Alerte aux bois exotiques « illégaux » : certains ont du souci à se faire pour les écrins de haute horlogerie, souvent réalisés dans des bois exotiques issus d’une destruction forestière incontrôlée. Une nouvelle législation européenne est en cours de définition par la Commission, le Parlement et le Conseil européens. Ces mesures devraient devenir pour les bois exotiques l’équivalent de la CITES pour les peausseries exotiques (source : Maxisciences)...
••• Confirmation officielle par le groupe Movado de son repositionnement sur les outlets (pudiquement considérés comme des « third party retailers ») et sur les licences de mode (source : Worldtempus, en anglais). C’était une révélation Business Montres du 1er juin dernier, analyse/info n° 2...
••• « Jean-Claude Biver, l’horloger qui tire plus vite que son ombre » : une critique amusée, indulgente et tout de même fascinée de la « star de l’horlogerie suisse » par Mediapart...
••• Le dernier clip publicitaire de Roger Federer pour Rolex (c’est pour Wimbledon) : pour le plaisir des yeux (00:30) et parce qu’il faut le soutenir...