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Jean-Claude Biver: «Une force de la nature»
 
Le 29-06-2010

L'hommage de Jean-Claude Biver, patron de Hublot, membre de la direction de Swatch Group de 1992 à 2003

Quel hommage rendez-vous à Nicolas G. Hayek?
Je pense d'abord à l'homme, avec sa générosité, sa passion, son émotion, son humour et sa chaleur. Vient ensuite l'entrepreneur qui a constitué le plus grand groupe horloger de la planète. Il a rassemblé des miettes pour constituer un empire. C'était un battant, un meneur, un commerçant, un créatif. Cet homme unique marquera la planète Terre par sa vision et sa quête insatiable d'innovations.

Sa mort vous affecte-t-elle?
Je suis bouleversé et j'adresse mes condoléances à sa famille, qui doit être atterrée.

C'était un patriarche?
Oui, en mettant sa famille en place. Sa fille Nayla, qui est membre du conseil d'administration, son fils Nick, directeur du groupe, et son petit-fils Marc, patron de la marque Blancpain. Tous reprendront le fleuron à leur façon, chacun dans son style.

La continuité est-elle assurée?
Ce ne sera plus comme avant. Sans être moins bien, ce sera différent.

Sa femme aussi a compté?
Il n'y a pas de grand homme sans une grande femme à ses côtés. Son épouse est une femme formidable, une force invisible et tranquille à ses côtés.

Nicolas G. Hayek a-t-il jamais été malade?
Jamais! C'était une force de la nature, mais il est évident que son rythme de travail et son style de vie ne favorisaient pas la santé.

Ses racines libanaises l'ont-elles marqué?
On y trouve sa chaleur humaine. C'était un homme de clan avec des liens de sang, comme dans toute famille phénicienne. Et on ressentait ses origines dans son sens de l'accueil. C'était un homme d'une grande émotion, avec des coups de sang terribles, mais avec un sens très subtil de la diplomatie.

Sa mort vous surprend-elle?
Il n'est pas parti lentement, dans la douleur, et sa mort décrit ce qu'il a été. Je dirais même que chaque entrepreneur souhaite mourir soudainement dans l'exercice de sa passion.

L'horlogerie suisse est-elle orpheline?
Oui, mais elle ne le restera pas longtemps, tant il a bien façonné cette horlogerie suisse. Le pire pour un entrepreneur serait que tout disparaisse après sa mort. Son sauvetage d'un pan de l'horlogerie lui survivra, mais nous sommes tous orphelins d'un homme extraordinaire.

Propos recueillis par Vincent Donzé - le 28 juin 2010, 23h39

LeMatin.ch

 



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