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Encore sous le choc de la disparition de Nicolas Hayek, le Quotidien des Montres reprend sa respiration après une journée de recueillement.

Que de questions sans réponse sur la succession d'un géant qui avait réussi à s'imposer comme un gourou !

EN ATTENDANT, CETTE SEMAINE, ON A ZAPPÉ SUR...

1)
••• LA JOURNÉE DE SILENCE DE BUSINESS MONTRES...
Hier, ce n’était pas une grève éditoriale, ni surtout une gêne quelconque, seulement une volonté personnelle de recueillement : quelle actualité horlogère méritait-elle de supplanter la disparition de Nicolas Hayek ? Et tout était dit depuis lundi soir. Quelle nouvelle montre pouvait-elle avoir plus d’importance que cet événement ? On a un peu de mal à comprendre les médias (notamment numériques) qui ont continué à ouvrir leur robinet à communiqués pour autre chose que pour des hommages...
••• C’est pourquoi Business Montres avait appelé – et appelle encore – à l’organisation d’une initiative collective de la communauté horlogère pour une « journée de deuil » à la mémoire de Nicolas Hayek, dans toutes les manufactures, dans tous les bureaux et dans tous les ateliers horlogers. Il s’agirait de « mettre en berne » nos activités en hommage à la mémoire de notre « Papy ». Une sorte de « Hayek Day », non seulement fédéral, mais aussi international, dans toutes les entreprises liées de près ou de loin à l’industrie horlogère. On ne voit pas pourquoi cela ne serait pas possible, avant que l’industrie ne bascule dans les sacro-saintes « vacances horlogères », voire même après, s’il le faut, à la rentrée...
••• Une journée, est-ce beaucoup demander aux responsables de la branche, qui ont toute latitude et qui auraient toute légitimité pour lancer cette initiative in memoriam ? Une minute de silence serait grotesque pour une personnalité comme Nicolas Hayek. Ne serait-ce qu’une heure fériée de recueillement collectif, « messieurs qu’on nomme grands », messieurs de la FH et messieurs de la FHH, messieurs des différents états-majors, une pauvre heure pour un hommage à celui sans qui aucun de vous et de nous ne serait là aujourd’hui...



2)
••• LES RÉACTIONS À LA DISPARITION DE NICOLAS HAYEK…
Beaucoup de dignité dans l’ensemble des commentaires, en Suisse comme à travers le monde (la mobilisation des médias internationaux autour de cet événement confirme bien le statut d’icône mondiale de Nicolas Hayek), à quelques exceptions près : la nullité totalement hors sujet d’un journaliste lausannois laisse pantois, surtout quand on compare ses courageuses critiques posthumes de Nicolas Hayek à son maniement de la brosse à reluire du vivant de « Senior »…
••• En plus, ce journaliste raconte des bêtises, qui sentent le petit règlement de comptes bien rance : écrire que Nicolas Hayek a repris « à bon compte » l’outil industriel horloger suisse, c’est tout simplement méconnaître la vérité et dériver dans un certain populisme bien-pensant qui reprochait à Nicolas Hayek sa fortune. Faut-il rappeler que Nicolas Hayek était un homme riche au moment où il a été appelé au secours par les banques suisses affolées par l’endettement croissant de leurs clients horlogers. Faut-il rappeler aussi que Nicolas Hayek a investi son propre argent personnel – plusieurs dizaines de millions de francs – dans le sauvetage de l’industrie horlogère parce qu’il y croyait en tant qu’entrepreneur. Il était d’ailleurs le seul à y croire, alors que toutes les marques – y compris les plus fameuses – se vendaient à qui mieux mieux à tous les émirs de la planète !
••• Il faut relever là une autre idée à propos de Nicolas Hayek, qu’on travestit trop souvent en dictateur diabolique de l’industrie suisse : le quasi-monopole qu’a fini par constituer son empire industriel n’a pas été bâti à cette fin, mais constitué par la pression des banques dans une logique de consolidation presque palliative d’une filière dont tout le monde prévoyait le déclin. Nicolas Hayek n’a pas voulu devenir incontournable : c’est la courte vue des industriels et des banquiers de la montre qui a fait de lui un arbitre absolu. On peut même considérer qu’il n’a pas abusé, au contraire, des pouvoirs autocratiques qui lui avaient été conférés…
••• Parmi les meilleurs articles de la presse sur Nicolas Hayek, on peut citer celui de François Schaller dans L’Agéfi (Suisse), celui de Philippe Escande dans Les Echos (France), avec le très juste « Un Steve Jobs à l’européenne », le rappel de quelques vérités par Elisabeth Eckert dans Tribune de Genève (Suisse), la distance ironique du New York Times, « Nicolas Hayek, battant, meneur et audacieux » de Vincent Donzé dans Le Matin (Suisse) et un bon hommage du Monde (France).
••• Une bonne synthèse des réactions de la presse suisse : « Ultime révérence au sauveur de l’horlogerie suisse » (SwissInfo.ch).
••• Ne pas oublier non plus la réaction personnelle de Johann Rupert (Richemont) : « A man of honour, gravitas and great personal charm. He was a true leader and entrepreneur and an inspiration to me ». Celles de Jean-Claude Biver (Hublot) sur de nombreux médias. Celle de Christophe Claret : « C’était un visionnaire. Il n’hésitait pas à dire ce qu’il pensait, notamment en relation avec les responsables de la crise qui nous touche ces dernières années ». Celle de Jean-Christophe Babin (TAG Heuer) : « Charismatique, visionnaire, énergique, extrêmement rapide et vif, bienveillant et intransigeant »...
••• Côté nouvelle generation, Guillaume Têtu : « Un choc, l’impression de voir disparaître quelqu’un qui paraissait immortel ». ». La réaction de Richard Mille : « Un monument de l'horlogerie mondiale, un sauveur historique de l'horlogerie occidentale, à une époque où bien peu d'observateurs auraient donné la moindre chance aux marques suisses de revenir en force sur le marché ». Ou celle d’Antonio Calce : « Quid de la survie de l'industrie horlogère suisse si la Swatch n'avait pas permis de sauvegarder l'outil industriel ? » (citations Worldtempus/Mathilde Binetruy)...
••• RIEN EN REVANCHE DU CÔTÉ DU GROUPE LVMH (Bernard Arnaud), de PPR (François-Henri Pinault), de Bvlgari ou même de Seiko...



3)
••• LES INTERVENTIONS DE BUSINESS MONTRES DANS DIFFÉRENTS MÉDIAS…
••• Dès lundi après-midi, avec Jean-Claude Biver, au Forum de 18 h 30, sur la Radio Suisse Romande...
••• Mardi matin, dans le Journal du matin de la Radio Suisse Romande (sur l’évolution du Swatch Group après la disparition de Nicolas Hayek)…
••• Mardi matin, sur Europe 1 (France), dans le Journal de 8 heures de Marc Fogiel, une évocation de l’homme et de l’entrepreneur (à la minute 09:30 du podcast)…
••• Info 3, sur la radio suisse Couleur 3 (RSR) : une « grande gueule » qui avait tout compris et un non-conformiste qui a sauvé la tradition horlogère…
••• D’autres interventions sur Rouge FM ou Yes FM (Suisse) et sur différents médias internationaux, imprimés, audiovisuels ou numériques (Suisse, Autriche, Royaume-Uni, etc.)…



4)
••• LE TRIOMPHE DE LAURENT FERRIER À LA NUIT DE L’HORLOGERIE (MONACO)...
Dans la catégorie « nouvelle horlogerie », c’est la Laurent Ferrier Galet Classic Tourbillon Double Spiral qui remporte le Grand Prix du Cercle de l’Horlogerie, décerné par le public (amateurs, passionnés et collectionneurs) lors de la première Nuit de l’horlogerie de Monaco. Cette montre était une révélation Business Montres du 11 décembre dernier (info n° 1) et, comme on le pressentait à l’époque, elle paraît promise à un bel avenir commercial (ses créateurs étaient récemment en tournée à Singapour et à New York). Autres montres récompensées : dans la catégorie « homme», c'est le modèle Calibre de Cartier, serti, or gris qui l'emporte. Dans la catégorie « femme », la manufacture Piaget arrive en tête des suffrages avec son modèle de montre Limelight sertie. Chopard, marque arrivée dans le trio de tête dans les deux catégories « homme » et « femme », décroche une mention spéciale (attribuée à une maison qui fête cette année ses 150 ans). Au fait, « nouvelle horlogerie », ça signifie quoi, exactement ?



5)
••• LES RECETTES POUR LA CRÉATION D’UNE MARQUE DE LUXE...
Pas de recette sans un bon chef derrière les fourneaux : pour les horlogers, c’est Carlos Rosillo (Bell & Ross) qui était en mission pour les récents Entretiens du Cercle du Luxe et de la Création. Ses recettes : « L’envie et une grande passion », avec pour épice une identité forte (« C’est cette caractéristique qui fait que l'espace de vie et de création d'une marque peut être préservé, et qui permet un mariage heureux entre un grand groupe et une marque en devenir »)...



6)
••• UNE NOUVELLE CASIO-ATMOS…
qui n’est pas ce que vous croyez… Si on vous dit Atmos, vous pensez Jaeger-LeCoultre, sauf si vous êtes japonais et que vous considérez qu’Atmos est le nom d’un des concept stores les plus pointus de la scène modeuse au Japon. Dans la série des innombrables déclinaisons de la Casio G-Shock par les marques les plus hype du moment, voici donc une G-Shock DW-5600, bariolée à souhait, en édition limitée pour les dix ans d’Atmos…



7)
••• LE NOUVEAU SITE DE RADO ET LA PROMOTION DU « DESIGN SPIRIT »...
Le nouveau site de Rado ouvrira ses... portes numériques dans quelques heures : à cette occasion, la marque lance un concours d’expression créative en ligne qui s’annonce comme un événement de grande ampleur. Chaque visiteur du site est invité à participer à l’opération Say Hello pour y télécharger ses photos ou ses vidéos créatives, mais aussi à voter pour les apports les plus talentueux (l’opération sera relayée sur Facebook). Le concours est ouvert tout l’été et il prendra fin dans trois mois, le vainqueur se voyant offrir un voyage et un séjour à Shanghai, la capitale chinoise du design.
• L’actuelle option numérique de Rado est étayée par la mise en place du site Rado Star, qui a été conçu et réalisé par et pour des jeunes créateurs et étudiants en design venus du monde entier : c’est une communauté affinitaire, où chacun peut exposer, publier et partager ses travaux – ce qui intéresse forcément les futurs employeurs de ces créateurs ! En plus d’être présent à 100% Shanghai, Vienna Design Week, Design Preis Schweiz, etc, Rado propose actuellement sur Rado Star un concours design en ligne : Rado Unlimited Spirit Contest 2010. Le but de ce concours est de soutenir un jeune designer talentueux en lui permettant de produire une de ses créations et de lui donner de la visibilité pour l'aider à acquérir une certaine notoriété. Les designers participant au concours doivent créer une sculpture en phase avec la philosophie de Rado : innovant côté matériaux, esthétique et visionnaire côté forme. Le concours finira le 11 juillet 2010 et la sélection du gagnant se fera par un Jury composé entre autres de Patrick Reymond de l’Atelier Oï.



8)
••• LE SABLIER BEST-SELLER DE MARC NEWSON (IKEPOD)...
Le designer Marc Newson était l’autre matin, en prime time (là-bas, c’est le matin !) la vedette de l’émission Morning News Asia que tout bon Singapourien ne manquerait pour rien au monde (image ci-dessus) : Marc Newson assurait sur place la promotion de son sablier, et notamment de l’édition spéciale réalisée par Ikepod pour les trente ans de The Hour Glass (découverte Business Montres du 17 juin, info n° 2). Mike Tay (THG) avait commandé une série limitée de trente pièces : la moitié était déjà vendue le premier soir ! le succès rencontré à Genève et à Bâle a poussé Ikepod à réaliser soixante sabliers supplémentaires : 58 ont été commandés par la quinzaine de détaillants de la marque. Ce sablier était une révélation Business Montres du 19 janvier dernier : « C’est l’objet le plus fou de Genève 2010 ». Réaction d’enthousiasme apparemment ratifiée par le marché...



9 (x 5)
••• QUELQUES NOUVELLES MONTRES QUI MÉRITENT LE DÉTOUR...
••• JeanRichard Aquascope Marine : une des plus jolies montres de plongée de la saison, inspirée par un modèle des années soixante, dans un style carré cambré/cadran rond renforcé par la double couronne 9h-3h emblématique des JeanRichard. Lunette tournante ultra-précise à blocage par la couronne et mouvement manufacture pour un boîtier en acier (44,5 cm) au satinage très réussi...
••• Panerai Radiomir Tourbillon GMT : les puristes (se) demanderont où est l’identité Panerai dans cette nouvelle Radiomir. Dans la taille (48 mm de céramique noire) ? Dans les chiffres (3, 6, 9, 12), nettement plus petits que sur les cadrans classiques ? Dans la limitation de la série à 30 exemplaires ? Dans le « grillage » décoratif du cadran ? Sans doute, ni le tourbillon, ni le GMT n’étant dans le patrimoine génétique de Panerai...
••• Timex Global Trainer GPS : arrivée en boutique de la dernière génération des montres d’entraînement Timex, avec dans un même boîtier – pour une fois portable et présentable,ce qui se fait rare pour une montre « technique » – une montre multi-fonctions, une cardiofréquencemètre et un GPS, en plus d’un programme d’entraînement compatible avec un ordinateur...
••• TAG Heuer 300 SLR : un boîtier Carrera équipé du nouveau Calibre 1887 (cadran fumé), avec un design très contemporain pour célébrer les 60 ans de la victoire d’une Mercedes 300 SLR dans la fameuse course Carrera Panamericana, mais la série n’est plus limitée comme c’était annoncé à Bâle, le modèle ayant séduit de nombreux détaillants)...
••• Yema Flygraf 3 Aiguilles : le bonheur des amateurs d’aviation est à 199 euros pour ceux qui aiment les codes aériens sans les complications qui vont avec (boîtier 47 mm, cadran de style pilote, mouvement électronique Miyota). Maintenant, on peut se demander pourquoi baptiser « 3 Aiguilles » une montre qui a trois aiguilles : à quand des voitures qui s’appelleraient Renault Quatre Roues ou Mercedes Un Volant ?



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••• QUELQUES PÉPITES HORLOGÈRES D’UNE REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE…
••• Thierry Chaunu (montres Spyker) dans Forbes Magazine : « Pourquoi il est plus important que jamais de faire réaliser des montres à Genève ». A propos des montres Spyker, une réaction typique de l’« opinion publique » telle qu’elle s’exprime sur les forums horlogers : « Encore une nouvelle marque de voiture qui vend une licence à un emboîteur ETA »…
••• Jaeger-LeCoultre à l’entraînement chez les Navy Seals américains : un reportage (civil) et des images (mondanités, traditions et jouets guerriers pendant deux jours) du forum de la marque sur PuristSPro. Délicat pour l’image de marque avec la paranoïa anti-américaine qui sévit un peu partout dans le monde…
••• Un hommage inattendu à Nicolas Hayek, avec le Top 10 des Swatch : c’est un article de John Biggs pour CrunchGear (il ne manque dans ce Top 10 que la drôlissime Swatch « Bunny », interdite aux Etats-Unis par les ligues de vertu !)...
••• « Comment l’image de BP a sombré » « La « légèreté » du PDG et une gestion « autiste » de la crise ont fait voler en éclats la crédibilité du groupe pétrolier, qui souffre d'un double déficit d'humilité et de pédagogie » (une communication de crise désastreuse, analysée et pointée du doigt par Les Echos, qui doit faire réfléchir à la communication désastreuse – autisme et arrogance : ça rappelle quelque chose (Sans commentaires) ! – de certaines marques de montres)...
••• Les diamants de Breitling sont-ils vraiment légitimes ? Ariel Adams (se) pose la question avec impertinence sur le blog américain Haute Living et on ne peut pas dire qu’il soit convaincu…