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Montre en main, votre Quotidien des Montres vous propose un tour du monde de l'information horlogère en dix minutes chrono.
DIX FLASHES D'ACTUALITÉ POUR VOUS SIGNALER...
1)
••• POURQUOI C’EST NAYLA HAYEK QUI SUCCÈDERA À NICOLAS HAYEK...
... à la présidence du Swatch Group : c’était la volonté du fondateur du groupe et le fait qu’elle ait été respectée prouve à quel point l’après-Hayek reste – au moins provisoirement – joué sur la musique écrite de son vivant. Membre du conseil d’administration depuis quinze ans, élue vice-présidente depuis quelques mois, Nayla Hayek supervisait jusqu'ici, avec des bonheurs contrastés, les marques Balmain et Tiffany & Co. Sa passion pour les dossiers équestres se conjugue plus aisément avec son contrôle des activités du Swatch Group au Proche-Orient et en Inde. Elle va devoir maintenant faire la démonstration de ses talents « industriels » – on sait que son père avait souhaité la préparer à cette mission en la faisant « monter » à la vice-présidence du conseil d’administration...
• Il est plus que jamais urgent d’attendre avant d’ausculter les intentions des uns et les ambitions des autres dans l’ère post-hayekienne qui vient de s’ouvrir. Sans Nicolas Hayek, qui tenait sa « boutique » d’une main de fer, en osmose avec son fils Nick, toutes les évolutions sont possibles, dans toutes les directions : le traumatisme causé par cette disparition est profond et ses répercussions ébranlent tout l’édifice horloger. Donc, prudence et longueur de temps, d’autant qu’il est évident que la présidence dévolue à Nayla Hayek est un geste d’apaisement, à la fois dans la volonté de respecter le plan de succession voulu par Nicolas Hayek et dans la défense du titre contre toutes les tentatives de déstabilisation en période critique. Le signal se veut rassurant pour les marchés autant que pour les personnels de l’entreprise : le fait que cette décision ait été prise « à l’unanimité » et que cette unanimité soit soulignée par le communiqué officiel est en soi un indice...
• Prudence aussi dans les informations qui filtrent sur les dissensions au sein du conseil d’administration, dont on nous assure qu’il s’y jouera soit Dallas Am See, soit Antigone, soit même Règlement de comptes à OK Corral ! Pour l’instant, l’ordre règne : Business as usual, le groupe affichant une insolente santé. Contentons-nous simplement de noter que le premier horloger du monde est désormais une... horlogère, en considérant qu’il y a dans le conseil d’administration une autre femme de tête (Esther Grether, qui figure parmi les plus grandes fortunes de la Suisse) et dans la direction générale du groupe une troisième femme de caractère, tout aussi incontournable par l’importance de sa marque (Arlette Emch, qui a relancé Swatch). Soit un beau brelan de dames pour le groupe leader d’une horlogerie réputée macho : laissons-les travailler et donnons du temps au temps...
• Il sera toujours temps, après la rentrée, de se poser des questions sur la consistance de l’actuelle stratégie du groupe, sur la cohérence de son portefeuille de marques, sur sa gestion des ressources humaines (notamment le renouvellement de ses élites à la tête des marques) et sur la possibilité d’un raid boursier ou d’un renversement d’alliances entre les actionnaires de référence...
••• ON NE PEUT EN TOUT QU’APPRÉCIER EN CONNAISSEUR le re-verrouillage subtil du conseil d’administration par la famille Hayek, minoritaire en actions, mais majoritaire en voix. Pour des raisons éthiques, la Suisse se méfie des directions monocéphales chairman/CEO : dans des circonstances identiques, plusieurs grands patrons suisses ont dû se résoudre à renoncer à un de leurs mandats. Ce n’était pas le moment d’inquiéter les marchés : tout est donc rentré dans l’ordre, avec Nayla Hayek comme présidente (enfin, une chairwoman !), Nick Hayek comme CEO pour gérer l'opérationnel et Marc Hayek dans l’antichambre du conseil d’administration, qui devrait lui confier prochainement le pilotage d’un « pôle de haute horlogerie » regroupant Breguet, Blancpain, Jaquet Droz et Glashütte Original – il en était du moins question hier matin à Bienne (information partiellement confirmée par Nick Hayek dans son interview à la RSR : voir ci-dessous)...
2)
••• L’ÉMOTION DE NICK HAYEK À LA RADIO SUISSE ROMANDE...
... dans un entretien pendant le Forum du soir (15:35 mn) : après la nomination de sa sœur Nayla à la présidence du groupe, on y sent la sensibilité d’un fils qui a beaucoup admiré son père (« Il aurait adoré lire tout ce qu’on a dit de lui depuis quelques jours »), qu’il appelle même « Papa » – ce qu’il ne faisait jamais en public. Il ne s’est jamais senti « dans l’ombre » : « On formait une équipe tournée vers la réussite. On était préparé à ça, même si c’est dur du côté émotionnel, il n’y a pas de difficulté stratégique ». Concernant la présidence de sa sœur, il insiste sur la fidélité au message de son père et sur le principe de continuité : « Nous avons toujours travaillé ensemble et nous gérons calmement la situation actuelle, dans lrespect de notre ligne stratégique. Ce sont des signaux de stabilité » ! A écouter pour tordre le cou aux « spéculations » de la Bourse, des journalistes et du microcosme horloger...
3)
••• LA DIGNITÉ SIGNÉE BELL & ROSS...
... dont le site Internet est resté « en berne » – c’est-à-dire fermé, avec un simple avis d’accueil – pendant 48 heures, in memoriam Nicolas Hayek, pour le remercier de tout qu’il a fait à tous ceux qui n’existeraient pas sans lui. Un parti-pris qui consonne parfaitement avec la « journée de recueillement » que Business Montres a choisi de s’imposer le 29 juin, tout en appelant à l’organisation, par les autorités de la branche, d’une journée, sinon d’une heure à la mémoire de Nicolas Hayek : s’il faut respecter la volonté d’intimité du deuil familial, il revient aux décideurs de la branche de créer, dès que souhaitable, un « Hayek Day » exceptionnellement férié, sinon une « Hayek Hour », tout aussi fériée, qui permettrait d’instituer, dans toutes les entreprises, un moment de rupture dans le quotidien et une occasion d’expliquer aux nouvelles générations l’apport historique déterminant d’un Nicolas Hayek à une industrie horlogère qu’il aura magistralement reformaté (Business Montres du 30 juin, info n° 1).
• Cette « mise en berne » (sans jeu de mots suisse) spontanée du site Bell & Ross (ou de Business Montres) pose le problème du comportement des marques du Swatch Group dans les heures et les jours qui ont suivi la disparition de leur patron : pas la moindre annonce, pas de suspension d’activités, mais la plus saugrenue des applications du principe « show must go on ». Du coup, ce sont les CEO extérieurs au groupe qu’on a plus vus que les patrons du groupe...
4)
••• LES PETITS SECRETS DE STEVE URQUHART, LE PATRON D’OMEGA...
... quand il se confie aux animateurs du forum Omega de Watch Talk Forum, sur la base de questions posées par les amateurs du forum. Exercice toujours un peu convenu, mais réponses intéressantes sur le nouveau chronographe « manufacture » (roue à colonnes et co-axial) développé par la marque, sur l’extension des calibres 8500 à la Planet Ocean, sur un nouveau mouvement calé sur la fréquence bizarre de 25 200 A/h et sur un chiffre-clé : 400 000 mouvements mécaniques par an !
• En revanche, pas de questions et encore moins de réponses sur une rumeur récurrente en Asie, tout particulièrement à Hong Kong : l’abandon localement programmé de la distribution wholesale au profit d’un développement du réseau purement retail. Sujet tabou à Bienne...
5)
••• UNE ANALYSE AMÉRICAINE DU GROUPE MOVADO...
... dont Brandchannel estime qu’il court à contre-temps et à côté de ses pompes ! Une analyse sur le repositionnement du groupe, basée sur une étude assez complète du Gerson Lehrman Group dont les arguments recoupent très exactement les révélations de Business Montres le 1er juin dernier (info n° 2) : « La marque est trop chère pour un produit de masse et pas assez prestigieuse pour jouer avec les marques de luxe. C’est comme vouloir mettre un rond dans un carré »...
6)
••• LA PLONGÉE DE ROLEX SOUS LE PÔLE NORD...
... en nageant vers le Canada : l’aventure touche à sa fin, mais on peut découvrir la face cachée de la banquise sur les vidéos de l’expédition, ainsi que sur le film teaserréalisé par Rolex pour cette exploration Deepsea Under the Pole. Des images extraordinairement rafraîchissantes par temps de canicule : on attend avec impatience le long métrage...
7)
••• LA SÉRIE LIMITÉE KRONOMETRY1999 DE LA KING POWER FOUDROYANTE...
... qui servira de « montre de l’année 2010 » aux boutiques Kronometry1999 (25 pièces) : attention, c’est du lourd ! Hublot et Kronometry1999 sont partis de la King Power Foudroyante All Black pour retraiter en orange le cadran découpé, les aiguilles, les poussoirs, la couronne (boîtier céramique de 48 mm et mouvement chronographe à rattrapante et seconde foudroyante (image ci-dessus). Im-pres-sion-nant, même pour les amateurs de grosses pièces contemporaines !
8)
••• QUI SONT RÉELLEMENT LES TRENDSETTERS EN CHINE
... et tous ceux qui créent là-bas la tendance, quelles influences ils subissent et quelles sont leurs villes de référence : vous trouverez le paysage de ces influenceurs chinois sur le blog Dark Planneur, qui a fait appel pour l’occasion à Olivier Vérot, spécialiste du marketing en Chine, qui prolonge l’enquête sur son blog Marketing en Chine...
9)
••• QUE JOHN SIMONIAN (WESTIME) EST FINALEMENT UN GRINGALET...
... quand il pose à côté d’Arnold Schwarzenegger, gouverneur musclé de la Californie : une photo à découvrir dans la grande interview (25 questions) de « Mr John » sur PuristSPro (par Ping et Anthony Tsai). L’homme qui fait rimer passion avec profession, voire même avec vocation, vend aujourd’hui du Richard Mille après avoir démarré avec Citizen (il a dû vendre une bonne centaine de marques différentes au cours de sa vie). Du haut de Rodeo Drive, trente-six ans de métier vous contemplent : « La montre, c’est mon destin »...
10)
••• LE DÉCOMPTE FATAL DES VICTIMES DE LA CRISE...
... qui se monte désormais à sept marques rayées de la carte : on vient ainsi de voir Universal Genève s’ajouter (révélation Business Montres du 30 juin) aux victimes « officielles » précédentes (Villemont, Wyler, Voltime, Vincent Bérard, Leonard, Favre-Leuba). Liste non close, qui ne tient pas compte pour l’instant des marques placées en coma prolongé ou aux soins intensifs...
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