Recherche avancée
A propos
Emplois

Achat - Vente

Relations d'affaires

Contact
 

«Swatch Group ne bougera pas d’un seul millimètre»
 
Le 07-07-2010

Le patron Nick Hayek réaffirme la volonté du numéro un mondial de l’horlogerie de cesser de livrer à terme les composants du groupe à la concurrence. Les discussions avec les autorités de la concurrence se poursuivent

Toute transmission ou succession dans une entreprise constitue une période charnière. Elle peut générer de graves difficultés en cas de changement trop brutal, s’il n’est pas indispensable. Swatch Group semble à l’abri de ce risque après la disparition de Nicolas Hayek. Le numéro un mondial de l’horlogerie ne modifiera en rien son cap, poursuivant la stratégie mise en place depuis plus de deux décennies et axée sur une maîtrise complète de tous les pans de la production jusqu’à la vente finale des montres.

«Il n’y a aucune raison de modifier quoi que ce soit. Notre stratégie, qui a fait ses preuves et établie sur le long terme, ne bougera pas d’un seul millimètre», a confié mardi au Temps Nick Hayek, patron du groupe biennois, également co-architecte et garant de cette stratégie depuis sept ans. «Cette optique est non seulement dans l’intérêt de notre société mais aussi de toute l’industrie, puisque nous fournissons l’ensemble des entreprises horlogères du pays.» L’acquisition de la société tessinoise Tanzarella, active dans le montage de mouvements de montres, annoncée lundi mais préparée de plus longue date, corrobore ses assertions. Le groupe continuera ainsi sa verticalisation, renforçant encore son appareil de production.

Et qu’en est-il de la volonté de Swatch Group de cesser de livrer les concurrents, au-delà même des seules ébauches de mouvements horlogers? Là aussi, la décision rendue publique en décembre de l’an passé par Nicolas Hayek, et qui avait fait grand bruit, est maintenue «fermement». Son fils précise que le ­processus est toujours en cours et que les discussions se pour­suivent avec la Commission de la concurrence (Comco). «On veut y parvenir étape par étape, même si cela doit prendre du temps.»

A terme, l’entreprise a l’intention de ne plus rien produire ni livrer aux marques concurrentes, à quelques exceptions près. Cela toucherait les mouvements de montres, mais aussi les organes réglants et tous les autres composants, comme les échappements, les ancres, les roues d’échappement, le plateau de balancier et les pièces oscillantes, tels les spiraux. Pour le secteur, ce serait une véritable révolution puisqu’il devrait alors trouver, en cas d’aval des autorités compétentes, un succédané industriel nécessitant probablement des centaines de millions de francs d’investissements.

Plus globalement, Nick Hayek précise que toutes les décisions importantes ont toujours été prises à l’unanimité par le conseil d’administration dans son ensemble et par la direction générale. «Lorsque mon père parlait, il s’exprimait au nom de la famille et du groupe. Ma sœur Nayla, désormais présidente et active dans le groupe depuis quinze ans, en fait de même. Moi aussi. Ce sont toujours les intérêts du groupe qui ont prévalu. Rien ne changera à ce propos. Tout se fera donc dans la plus stricte et logique continuité. De là-haut, mon père nous regarde. Et il dit certainement: continuez le travail, dans l’esprit et l’âme du groupe.»

Swatch Group devrait publier ses résultats semestriels le 18 août. La société a déclaré à plusieurs reprises s’attendre à un exercice record cette année, tant au niveau du chiffre d’affaires que de la rentabilité. Les ventes sont ainsi censées dépasser les 6 milliards de francs, et le bénéfice net devrait s’établir à 1 milliard environ.
Bastien Buss

Le Temps

 



Copyright © 2006 - 2024 SOJH® All Rights Reserved

Indexé sous  WebC-I® - Réalisation Events World Time