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Le Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC) a rendu son rapport annuel. Il indique une contraction de 27,4% des autorisations. Baisse plus limitée pour Rolex
C’est un document très attendu par l’industrie horlogère suisse. Il est scruté, analysé, décortiqué par les différentes cellules de veille concurrentielle. Car il délivre des indications au sujet de la production annuelle des entreprises, partielles toutefois. Si le rapport du Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC) est pareillement décrypté, c’est que l’horlogerie abhorre dévoiler ses dessous chiffrés. Même les groupes cotés publient uniquement des données consolidées.
Retour aux valeurs de 2005
Quels enseignements tirer pour 2009? D’abord, première confirmation pour l’industrie: ce fut une année marquée par la récession. Le nombre de certifications de mouvements chronomètres de montres a reculé de 27,4% par rapport à 2008. «Avec un total de dépôts de 1,16 million de pièces], on enregistre un tassement d’importance qui nous ramène au niveau moyen des années 2000 à 2005», a indiqué mercredi le seul organisme du pays accrédité pour certifier la précision des chronomètres de fabrication helvétique. En termes absolus, l’industrie est revenue aux valeurs de 2005. Une donnée à comparer avec un plongeon de 16,9% (en volume) des exportations horlogères l’an dernier.
Ensuite, le classement par marques n’a pas changé. Dans l’ordre, Rolex (indépendant), Omega (Swatch Group), Breitling (indépendant) et Tag Heuer (LVMH) conservent leur rang. Là aussi, c’est un constat de recul généralisé qui prévaut. Pour le premier, il s’élève à 21% et pour le second à 50%. Ce qui n’a pas empêché Swatch Group de surperformer ses concurrents l’an passé. Breitling, seule maison horlogère à certifier la totalité de ces montres, a affiché une baisse des attestations de 53%.
Des chiffres à manipuler toutefois avec prudence. Cela ne signifie pas du tout que les horlogers mentionnés ont subi une contraction proportionnelle de leurs ventes, puisque des mouvements sont destinés au service après-vente ou à renouveler les stocks. Ou, plus simplement, la société a décidé de moins en certifier. En outre, les marques ont aussi pu puiser dans leurs réserves existantes pour équiper leurs produits.
Bastien Buss
[Le Temps |