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Le 09-07-2010
de Business Montres & Joaillerie

Une synthèse estivale pour ne pas laisser retomber la pression.

Ces jours-ci, dans l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font,

ON A NOTÉ QUE...


)
••• REVUE THOMMEN ABANDONNE LA PARTIE...
Comme les oiseaux, les marques se cachent pour mourir ! Il faut désormais ajouter aux sept marques déjà rayées de la carte Business Montres du 1er juillet) le nom de Revue Thommen, qui a discrètement déposé le bilan à la faveur de l’été. Ce qui porte à huit le nombre des victimes.
• Personne ne prétendra que Revue Thommen (marque fondée en 1853) va manquer au marché, mais on ne peut que regretter cette disparition, conclusion sans gloire d’une décadence historique que le rachat sous licence par le groupe Grovana (2001) n’avait pu enrayer. Revue Thommen a été une grande marque (relevant Vulcain, elle a notamment réalisé les fameuses montres-réveil Cricket pour les présidents américains), mais elle errait depuis quelques années, assommée par le poids de son histoire prestigieuse [on pourrait parler ici du syndrome Universal Genève : à force de vouloir réparer les injustices du passé, on oublie de préparer l’avenir] et hantée par le mythe d’un retour à la « manufacture » [qui se limitait à des remakes de mouvements historiques dont on pouvait largement questionner la qualité Swiss Made, en gros comme en détail]. Si on ajoute à ces faiblesses un design tantôt inexistant (mais très hongkongais dans son style, tantôt froidement inspiré par les best-sellers du moment (notamment Bell & Ross), on s’aperçoit vite qu’une marque qui n’a plus rien à dire n’a plus rien à faire sur le marché...
• Et de huit pour le décompte des marques rayées de la carte par la crise (Business Montres du 1er juillet, info n° 1). L'histoire est impitoyable pour les maisons qui marquent le pas. Comme disait Michel Audiard dans Les Tontons Flingueurs, « n'empêche qu'à la retraite de Russie, c'est les mecs qui étaient à la traîne qui ont été repassés » (réplique de M. Fernand)...


2)
••• L’HORLOGE DE TABLE ATOMIQUE EST POUR DEMAIN...
Dix centimètres cubes, c’est un peu plus qu’une montre, mais pas si énorme que cela... Le Laboratoire des standards de fréquence de l'Institut de physique de l'Académie des sciences russe (FIAN) vient d’élaborer un discriminateur quantique miniature, qui constitue en quelque sorte le coeur d'une nouvelle génération d'horloges atomiques, à la fois très stables et peu volumineuses. En dépit du faible volume de leur discriminateur quantique (moins de 10 centimètres cubes), ces horloges atomiques seront si précises qu'elles n'accuseront en 24 heures qu'un écart d'un millionième de seconde, pour une très faible consommation d’énergie. Ces appareils devraient être produits en série dès 2012 à des prix accessibles...
• De quoi révolutionner durablement plusieurs secteurs de l’industrie horlogère : en l’état, ces mini-horloges atomiques domestiques vont tuer le marché des pendules radio-pilotées, chaque foyer pouvant se doter de sa propre horloge au césium. En démodant les pendules à quartz, cette nouvelle génération d’horloges atomiques peut permettre à toute manufacture une auto-certification chronométrique de ses montres (reste à trouver les moyens de contrôler cette assertion). Enfin, on ne peut s’interdire de penser à une miniaturisation encore plus extrême, qui mettrait une « horloge atomique » dans n’importe quelle montre. Le quartz est bien mort...


3)
••• LA VIE N’EST PAS FORCÉMENT FACILE POUR ANTONIO CALCE (CORUM)...
Interrogé par la presse sur la succession au sein du Swatch Group, il lâche avec ce qu’on imagine être un soupir profond : « La succession est un domaine extrêmement complexe dans les entreprises familiales » (Worldtempus)... Parole d’expert, à n’en pas douter, puisque Corum est toujours entre les mains de la fondation familiale de Severin Wunderman, !


4)
••• CONTRAIREMENT À UNE RUMEUR MALVEILLANTE DU WEB, KARSTEN FRASDORF CONTINUE L’AVENTURE...
Si l’aventure Fabrication De Montres Normandes (FDMN) est arrêtée en France, il n’est pas exclu que la marque (et l’atelier de Karsten Frasdorf) renaissent en Suisse, à Neuchâtel, pour y développer les mouvements et les idées horlogères lancées au cours de ces deux dernières années. Si on ne peut entrer dans le conflit juridique né de l’annulation par Chronoswiss d’une forte commande passée à FDMN (on avait parlé de 5 000 mouvements « Sauterelle » – idée horlogère qui appartient toujours à Karsten Frasdorf), on sait néanmoins qu’un investisseur a maintenu sa confiance dans l’entreprise, qui pourrait repartir bientôt sur de nouvelles bases. Avec le N de FDMN pour... Neuchâteloises ?


5)
••• LE BUT QUI A POUSSÉ L’ESPAGNE EN FINALE DU MONDIAL A ÉTÉ MARQUÉ PAR UN HORLOGER...
CP5 : C pour Carles, P pour Puyol et 5 pour son numéro de maillot fétiche. L’arrière décisif de la Roja espagnole (qui évolue habituellement au FC Barcelone) est un des rares footballeurs qui ont créé une marque de montres à leur nom : évidemment, CP5 ne relève pas de la haute horlogerie, mais les collections sont plutôt bien faites (beau design contemporain, qui valorise le 5 iconique pour les admirateurs de Puyol) et elles prouvent que l’horlogerie espagnole a encore de beaux atouts pour elle. Auteur du but décisif contre l’Allemagne, Carles Puyol sera le seul « horloger » sur la pelouse lors de la finale, dimanche...
• Enfin, presque le seul, puisque Jean-Claude Biver profitera jusqu'aux dernières minutes de ses panneaux lumineux Hublot (quatrième arbitre), alors que le décompte des nouveaux visiteurs du site Hublot dépasse le 1,2 million (audience quadruplée, avec un passage des adresses chinoises du 10e au 2e rang) ! Sa série limitée Maradona (250 pièces) a été surdemandée (2 700 commandes, sans doute 3 500 après l'été), mais Hublot ne tombera pas dans le... panneau de la surlivraison...


6)
••• LA NOUVELLE MONTRE DES POLICIERS DU RAID EST SIGNÉE S.T. DUPONT...
Unité d’élite de la police française, le RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) est décidément une unité très convoitée par les horlogers : on les a connu avec toutes sortes de montres de marques (la plus connue des dernières signatures était celle de Bell & Ross), mais la dernière proposition est pour le moins surprenante, puisqu’elle est signée S.T. Dupont ! Certifiée chronomètre avec un mouvement automatique ETA, cette montre « RAID-« Servir sans faillir » de 44 mm est d’une virilité affirmée, qui tranche avec ce que la marque avait pu produire dans le domaine horloger jusqu’à ces dernières années (image ci-dessus). C’est manifestement une « baroudeuse », dont le logo lui-même (la fameuse panthère au repos) est furtif. On trouvera les détails et le dossier de presse sur La Cote des Montres (Thierry Castagna préparait ce coup depuis six bons mois), mais on peut quand même se demander quelle est la pertinence d’une montre pour le RAID – aussi réussie soit-elle – dans la collection S.T. Dupont, marque qui court depuis des années derrière son identité horlogère. Sans jamais la trouver...


7)
••• LE TOURBILLON TROIS AXES DE KNESEBECK EST AUSSI UN PLANÉTAIRE...
L’hyper-complication mécanique a un bel avenir. Témoin, l’incroyable pendule de table réalisée par l’atelier Knesebeck, de Hambourg : la TK III-Grand Complikation est un tourbillon trois axes additionné d’une complication planétaire (mouvement en temps réel de la Terre et de la Lune en 3D). Cette pendule de table sonne les heures : son « dôme » s’ouvre et se ferme à intervalles programmables, sachant que la pendule elle-même se repositionne sur demande à l’intérieur de sa table-coffre (en forme de pilier). On peut chipoter sur le goût très garmano-séoudien de la décoration, mais ce mécanisme complexe d’heures mystérieuses/tourbillon trois axes/planétaire/sonnerie reste fascinant...


8)
••• LES AMATEURS D’HORLOGERIE VONT SE FAIRE PLAISIR...
Arrivée chez les abonnés du dernier numéro (n° 67) de la revue Horlogerie ancienne, éditée par l’AFAHA (Associatioon française des amateurs d’horlogerie ancienne) : on y découvre quelques trésors oubliés des musées français, comme cet exceptionnel planétaire du XVIIIe siècle, exhumé des réserves du château de la Malmaison (près de Paris) ou quelques pendules « historiques » étudiées dans les inventaires du Mobilier national par Joëlle Mauerhan (musée du Temps de Besançon). A lire : l’étude sur Robert Robin, l’horloger de la cour de Louis XVI et sans doute horloger fétiche de Marie-Antoinette, qui avait réalisé 24 des 45 horloges récupérées par les révolutionnaires dans les appartements de la Reine...


9)
••• BATHYS HAWAÏ FÊTE (DÉJÀ) SON CINQUIÈME ANNIVERSAIRE...
Intéressante marque américaine dont Business Montres avait signalé la naissance (n° 26, octobre 2005) et accompagné la « montée à Bâle » (n° 48, février 2007), Bathys Hawaï souffle sa cinquième bougie en souriant des milliers de montres vendues dans le monde entier à des amateurs d’horlogerie honnête, mais consistante à prix accessible. Pour l’occasion, John Patterson, le créateur de la marque (le plus cool de tous les patrons horlogers), propose de très sérieuses réductions pendant tout le mois de juillet, en mettant l’accent sur ses modèles plus « féminins » (36 mm, dans un style très vintage) et en série limitée. Dans un style militaro-nostalgique, ne pas rater sa Bomb Timer à mouvement Unitas...


10 (x 5)
••• L’ACTUALITÉ DES MONTRES ET DES MARQUES RESTE PLEINE D’IMPRÉVUS...

••• MB&F (Max Busser) explose ses connexions : le jour du lancement de sa nouvelle HM n° 4 (Business Montres du 7 juillet), le site MB&F et la page Facebook de la marque ont pratiquement vu leur fréquentation décuplée (9 000 visiteurs sur la page HM4 du site), les blogs les plus référents dans le domaine du design et de la créativité reprenant en boucle l’information. Avec un gros cou de chaud chez les détaillants : six pièces vendues sur photo chez Chronopassion, Marcus et les trois détaillants américains. Ailleurs, c’est un peu la guerre entre les points de vente, dont certains avaient choisi la prudence sans se positionner fermement face à une pièce aussi joyeusement anarchiste. Comme les quantités sont limitées et que les clients font monter la pression...
••• SI VOUS VOULEZ QUE MAX BUSSER GRINCE DES DENTS, demandez-lui quel était le surnom du premier avion HM-4 (HM pour Henri Mignet, fameux pionnier français de l’aviation « domestique »). Le HM-4 était un des premiers... Poux-du-ciel (micro-avion populaire aux plans open source lancé dans les années trente) ! Mais non, Max, cette HM n° 4 n'est pas un pou-de-poignet...

••• Audemars Piguet ne vise pas le Poinçon de Genève : le terrain sur lequel Audemars Piguet a des vues à Meyrin, près de Genève, serait finalement plutôt destiné à une réimplantation en plus large de Centor, le boîtier genevois de la manufacture, et non à la réalisation de calibres Poinçon de Genève (information Business Montres du 25 juin, info n° 9)...

••• Louis Vuitton s’intéresse de près à Dimier (Bovet) : la manufacture de Pascal Raffy devrait développer le prochain mouvement « mystérieux » de la marque de luxe. Et plus si affinités...

••• Mais Louis Vuitton manque sérieusement d’humour... Une insolente jeune « auto-entrepreneuse » avait déposé la marque « Louise Bidon », dont le slogan apposé sur des sacs de course était « Démarquez-vous ». Plutôt rigolo, mais Louis Vuitton a estimé qu’il y avait un « risque de confusion dans l’esprit du public ». On a bien compris : le public risque de confondre Louise Bidon et Louis Vuitton ! Si c’est le cas, au secours !

••• IWC boude la Bataille d’Angleterre : on fête cette année le 70e anniversaire de la Bataille d’Angleterre, terrible épisode aérien de la Seconde Guerre mondiale, mais IWC – qui a construit toute la communication de sa collection Spitfire sur cette légende – semble bouder l’événement. Timidité ou mauvaise conscience post-militariste ?

 



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