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Vite fait, bien fait pour profiter des « vacances horlogères » tout en gardant un œil sur l’écran radar : ce qu’il faut savoir, comprendre et garder en tête avant de repasser en mode farniente...
1)
••• Minority Report, c’est déjà aujourd’hui ! Pas la montre Bvlgari, qui n’était qu’une Omega Speedmaster X-33 mal camouflée, mais la réalité des publicités interactives personnalisées que Steven Spielberg annonçait pour 2054. Revisionnez cette courte scène de Tom Cruise entrant dans un magasin Gap et accueilli par des hologrammes 3D : des tests sont en cours au Japon (gares et métro de Tokyo), avec 27 écrans pour adapter l’offre publicitaire à l’âge et au sexe du badaud en mouvement devant la publicité digitale (source : Yomiuri Shimbun)...
2)
••• Le regard alternatif sur le temps de Richard TimeVision : cette mini-entreprise lausannoise s’est fixé pour objectif de renouveler l’imaginaire horloger. Sans viser à une révolution conceptuelle, le travail de création du mouvement et le design de l’affichage du temps se situe dans une logique de dynamisme et de « simplification de la complication ». Exemple avec « Orbite 2010 version Snyper », développé conjointement par Frédéric Richard et Olivier Randin (jeune marque lausannoise). C’est un module très épuré de minutes rétrogrades, heures circulaires sur 24 h et indicateur jour-nuit (image ci-dessus : il est 10 h 10)...
3)
••• Un signal faible envoyé par un imam de Malaisie : de hauts responsables religieux de ce pays viennent d’interdire à leurs ouailles le port de certains maillots de clubs de football. Ces musulmans conservateurs, menés par l’imam Nooh Gadot (Etat de Johor, dans le sud de la Malaisie) et par un autre imam de l’Etat de Perak (dans le nord du pays) ont repéré que le maillot de Manchester portait en écusson un... « diable » (normal, c’est l’emblème des Red Devisl et que plusieurs équipes de renommée internationale (Brésil, Portugal, Serbie, Norvège ou Barcelone) arboraient des emblèmes en forme de croix sur leur maillot...
• Ce serait parfaitement risible et négligeable si ce n’était un « signal faible » impossible à mépriser, ne serait-ce que parce que la Malaisie est un marché horloger qui prend chaque année plus d’importance. Compte tenu de la crispation mondiale de l’opinion publique musulmane et de la surenchère que se livrent les imams du monde entier sur le thème du « Plus intégriste que moi, tu meurs », on peut s’attendre à quelques prolongements indésirables. Hublot, qui a lié son destin footballistique à celui du Manchester United, peut se préparer à une mini-crise, de même que les marques qui ont adopté la croix comme logo (Patek Philippe, dont la croix de Calatrava est par essence le plus anti-musulman des symboles, ou Vacheron Constantin). A terme, c’est même la croix suisse qui sera dans le collimateur (source : AFP)...
4)
••• Un résumé de tout ce qu’on ne veut plus voir dans un clip vidéo consacré à une marque de luxe et un excellent condensé de la culture hip-hop, souvent détournée du bling-bling cher à certains horlogers : la vidéo de Thomas Traum reprend tous les clichés (limousines, hélicoptères, laisses de dollars, bimbos aux yeux vides, piscines, grosses montres serties – on ne dira pas les marques, mais on les reconnaît parfaitement – et le reste). Mieux : il les compile sur une musique nostalgique qui en affirme toute la ringardise ! Et dire que certaines marques sont toujours à la remorque de ces scories infra-culturelles...
5)
••• Le prochain James Bond est tombé en panne : alors que le jeu vidéo Blood Stone commence à tourner (Business Montres du 16 juillet, info n° 2), le tournage du 23e épisode des exploits cinématographiques de l’agent 007 vient d’être reporté sine die par la Metro Goldwyn Mayer. Une annulation in extremis pour des raisons financières (le studio MGM est en faillite virtuelle), mais qui intervient sans avertissement préalable alors que la sortie était prévue pour la fin 2011. On attendait Jennifer Aniston en James Bond girl. Chez Omega, on avait déjà mis en route la prochaine Seamaster 007 : ce sera pour plus tard...
• « Mr Bond » (le seul, le vrai : Sean Connery) a en revanche du souci à se faire côté espagnol : c’était une révélation Business Montres du 25 juin dernier (info n° 7) et le comédien écossais est bien sous le coup d’une commission rogatoire internationale, mais les allusions de la presse espagnole à son possible contrat avec Rolex sont démenties à Genève...
6)
••• Jean-Claude Biver n’a pas que des copains béats d’admiration : une belle charge, intelligemment argumentée et largement discutée sur le réseau social LinkedIn (groupe « A passion for watches »). Sous le titre « Il bombe le torse » (en parlant de Jean-Claude Biver), on s’y demande notamment « Pourquoi Hublot est maintenant partout, mais plus nulle part » (en anglais)...
7)
••• Déjà un concurrent américain pour l’avion solaire suisse Solar Impulse : en plein désert de l’Arizona, l’équipe de Qinetic se prépare activement à battre le record des 14 jours passés en l’air uniquement à l’énergie solaire. Seule différence (de taille) : Zephir, l’avion solaire américain, est un appareil sans pilote dont les performances concernent beaucoup d’applications militaires...
8)
••• Intéressante publicité de Volkswagen pour persuader les consommateurs de choisir des pièces Volkswagen d’origine : la campagne « Don’t complicate your work » (DDB, Italie) est autrement plus fine, plus créative et plus persuasive que tout ce que les marques horlogères ont pu tenter à ce sujet pour décider les amateurs à préférer le SAV officiel aux ateliers indépendants...
9)
••• Maurice de Mauriac (Zürich) recrée la Daytona, mais en marquant « Replica » en rouge à la place du mythique « Daytona » au-dessus du compteur des heures (6 h). Pour le reste (lunette, cadran, compteurs et poussoirs), c’est une copie conforme de la Rolex, présentée comme un « hommage », avec un calibre Dubois Dépraz automatique sous le cadran (source et images : Hodinkee). Comme dit Daniel Dreifuss, le fondateur de la marque, « je ne conçois et ne fabrique que des montres que j’aime » ! Pourquoi se gêner ?
10)
••• La marque américaine Nobel est à vendre : « Vous n’avez pas besoin d’avoir le prix Nobel pour porter une Nobel » était encore un des grands sommets de la créativité publicitaire américaine ! Des montres de moyenne gamme vaguement « Swiss Made » (sic), mais à forte connotation asiatique, distribuées aux Etats-Unis et dans les Caraïbes depuis 17 ans (plus quelques points de vente en Europe, au Japon ou au Mexique) et qui ont été offertes en cadeau à de récents présidents américains : pas vraiment de quoi s’affoler pour lâcher autour de trois millions de dollars (contact : Sheldon Marks au (1) 917-545-5467 / shelly@skmbranding.com)...
••• ET TOUJOURS, POUR SE RAFRAÎCHIR LES IDÉES,
une plongée dans l'aquarium de Paul le Poulpe, qui s'initie aux belles montres grâce à TechnoMarine (sacré Vincent Perriard, qui adore visiblement mouiller sa chemise !)...
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