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C'est un véritable furet horloger : on est sûr qu’il repassera par là quand il est passé par ici...
Après RJ, Black Belt, Artya et Volna (sans parler de quelques autres missions sous-marines), Yvan Arpa tente la relance de Jacob & Co, une des marques les plus « chaudes » des années 2000, mise en sourdine après le retrait (provisoire et involontaire) de son fondateur…
••• JACOB & CO : LA LÉGENDE DE LA « BULLE ÉPOQUE »
Créée au nez et à la barbe des grandes manufactures suisses par le mirobolant Jacob Arabov, la marque Jacob & Co aura été une des plus emblématiques des années zéro-zéro du XXIe siècle, à la fois par l’outrance – savamment provocatrice – de ses propositions bling-bling (le terme semblait avoir été inventé pour ces montres hyper-serties, que les rappeurs américains adoraient) et par ses spectaculaires innovations mécaniques, comme la montre Quenttin (concept BNB) ou le quintuple tourbillon (mécanique Concepto).
• Fantastique feu de paille planétaire que le succès commercial de Jacob & Co : les plus grands détaillants de la planète ont craqué pour le charme ténébreux de Jacob Arabov, immigré ouzbeko-américain devenu malgré lui le symbole de la Bulle Epoque horlogère, de ses délires et de ses emportements. Tout semblait possible – et même la transformation de la marque en une manufacture suisse « comme les autres », sinon mieux que les autres…
• Autant en emporte le vent des malheurs judiciaires de Jacob Arabov, jugé par les magistrats américains trop complaisant pour ses clients de la Black Mafia et leurs liasses de dollars pas toujours d’une propreté parfaite. Il a payé cher ces fréquentations douteuses et, libéré en début d’année, il devrait retrouver sa liberté de mouvements à l’automne.
• Preuve qu’il aimait vraiment les montres, et pas seulement l’argent des montres : la marque Jacob & Co n’a jamais disparu au cours de ces épreuves judiciaires et elle a su maintenir une activité qui, pour être résiduelle, n’en a pas moins débouché sur une présence régulière à Baselword, avec des nouvelles montres mécaniques et des propositions non négligeables. Même si on sentait bien que le cœur n’y était plus, cette constance dans l’adversité était des plus honorables, surtout sous les sarcasmes des « grandes marques » enfin soulagées de la présence d’un compétiteur aussi imprévisible que déroutant…
••• UN NOUVEAU COO ASSEZ ÉLECTROCUTÉ POUR ÉNERGISER JACOB & CO
Nouvelle preuve de la volonté de pérennité affichée par Jacob Arabov : le recrutement d’un COO [pour des raisons légales, un poste de CEO n’était pas encore possible] tout aussi imprévisible et déroutant que la marque elle-même. Ce ne pouvait être qu’Yvan Arpa, qui a trouvé là une marque à la hauteur de ses délires passés et de ses emballements futurs. Une marque comme il les aime, avec des fondamentaux qui n’interdisent rien et qui autorisent tout. Une marque libre de toute attache historique, qui se pose en créatrice de légende plutôt qu’en gestionnaire de patrimoine. Une marque qui a déjà prouvé qu’elle était capable de rupture et qui a désormais les moyens de redynamiter/redynamiser l’offre horlogère…
• Nouveau « pompier de service » de l’horlogerie créative, Yvan Arpa se pose plus que jamais en grand et talentueux « intermittent du spectacle ». Il connaît les forces et les faiblesses des « grandes marques », aujourd’hui délégitimées par les mutations sociétales en cours. Adepte du marketing Fire and Forget et du branding furtif, il sait qu’on n’en fait jamais assez dans la créativité nécessaire à toute survie en société post-industrielle avancée.
• Depuis le 1er août, il a les mains libres pour tout reconstruire (stratégie, marketing, communication, réseaux). Il a surtout l’expérience multi-marques qui lui permet de rêver loin et il a su se forger une mentalité d’après-crise capable de ramener Jacob & Co génération 2.0 sur le devant de la scène. Calez-vous bien dans votre fauteuil : le spectacle va commencer !
••• AUCUN RAPPORT, QUOIQUE… Voici quelques jours, Business Montres (6 août) avait placé Yvan Arpa parmi les 20 futurs « influenceurs » de l’industrie horlogère. Il y a deux semaines, Business Montres (27 juillet) avait de la même façon signalé l’intérêt des nouveaux concepts « électriques » de la collection Artya, nouvelle marque de « pièces uniques » développées par Yvan Arpa. « Ne le perdez pas de vue, il va très vite », conseillait-on aux lecteurs ! Une fois de plus, c’est la nouvelle génération qui crée l’événement…
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