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Quelques belles histoires de montres en dix surprenants épisodes
 
Le 03-09-2010
de Business Montres & Joaillerie

L’horlogerie dans tous ses états, même les pires et même les plus ahurissants : il n’y a pas que les grandes marques commerciales dans la vie !

Cette semaine, pour le Quotidien des Montres,
LE SNIPER A BIEN CADRÉ...


1)
••• LA MISE EN HIBERNATION DE BERTOLUCCI PAR SES ACTIONNAIRES CHINOIS...
Fin de partie provisoire et changement de cap pour les montres Bertolucci : toute l’équipe de création et de marketing basée à Genève vient d’être congédiée avec effet immédiat, l’actionnaire chinois [le groupe Dickson, de Hong Kong, qui possède également la marque S.T. Dupont et quelques licences de mode] semblant encore hésiter sur la stratégie à venir. Soit le maintien en Suisse d’un minimum vital (ventes, SAV et logistique). Soit la possibilité de repositionner la marque dans des gammes inférieures avec une équipe de Hong Kong. Evidemment, officiellement, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...



2)
••• LA MISE EN CHANTIER DES PROCHAINS « TALENTS DU LUXE »
En 2010, les Talents du luxe et de la création – dont Business Montres est un des « dénicheurs de talents » – avaient enfin distingué deux horlogers : Jean-Claude Biver/Hublot (Talent du management et Prix spécial du jury) et le tandem Dominique Baron-Olivier Vaucher/Van Cleef & Arpels (Talent de l’élégance), Max Busser, Richard Mille et Bernard Richards figurant dans la sélection finale (Business Montres du 16 mars).
••• Le 21 mars 2011, les Talents de l’année prochaine seront désignés dans les catégories habituelles (audace, bien-être, élégance, harmonie, innovation, invention, originalité, rareté, séduction, management). La course aux futurs sélectionnées est lancée : le dossier officiel de candidature est disponible sur le site du Centre du Luxe, mais toutes les suggestions sont permises auprès de Business Montres – qui a déjà quelques petites idées sur les Talents potentiels de 2011 pour l’horlogerie...



3)
••• LE DEVOIR COMMERCIAL DE PORTER UNE CRAVATE ROUGE...
Pour les vendeurs : une seule couleur de cravate, surtout pour vendre une montre à une femme : le rouge ! Mais ça marche aussi avec les hommes. Explications détaillées sur le très sérieux site Neuromarketing, qui se consacre aux interactions entre les neurosciences et l’art du marketing : le rouge est la couleur magique qui rend les hommes attrayants et les femmes désirables. Tout cela découle d’une très officielle étude du professeur Andrew Elliot, de l’université de Rochester, dans le Journal of Experimental Psychology...



4)
••• LA BRADERIE À – 70 % ORGANISÉE PAR CORTINA WATCH À KUALA LUMPUR...
Considéré comme un des principaux acteurs de la distribution du luxe horloger suisse en Extrême-Orient, Cortina Watch profite de l’habituelle semaine de shopping en folie du début septembre pour procéder à un grand déballage de montres (comptez 5 % de rabais supplémentaire avec certaines cartes de crédit). On trouvera la liste des marques habituellement distribuées par Cortina sur leur site, mais toutes ne seront évidemment pas bradées. Reste cette question : à quoi rime cette vente si tout se vend si bien, si vite et si fort en Asie ? Quels « fonds de tiroir » peut-il bien leur rester ?



5)
••• LES TROIS VOLUMES DU NOUVEL PAVÉ D’OSVALDO PATRIZZI SUR PATEK PHILIPPE...
Et un troisième tome pour la troisième édition du Collecting Patek Philippe, la « bible » des collectionneurs compilée par Osvaldo Patrizzi pour les Editions Mondani (960 pages, 2 000 visuels, textes anglais/français/italien, trois tomes sous cartonnage : le principal intérêt de ce troisième tome est l’étude minutieuse de la Nautilus (avec de magnifiques images en pleine page) et la mise à jour de toutes les données, arrêtées à 2002 dans la précédente édition en deux volumes. Très lourd, très beau et forcément très cher (960 euros)...



6)
••• L’HORLOGE LA PLUS DÉJANTÉE DE LA SEMAINE...
C’est un chef-d’œuvre de mécanique (énergisée à l’électricité), mais ce n’est pas tout-à-fait une horloge puisque cette « sculpture horlogère » de Brett Dickins ne donne pas vraiment l’heure, tout en possédant les rouages – en bois ! – qui font passer le temps : une de ces sculptures méca-cinétiques est proprement hypnotisante [ne pas manquer, sur la vidéo en lien ci-contre, à la minute 01:03 le cadran à dislocation ou, à la minute 01:40, le battement imposé par la scie égoïne !]. Même chez Tokyolash, ils n’avaient jamais poussé la parodie horlogère aussi loin...



7)
••• LA « PIÈCE UNIQUE » DE L’ATELIER CABINOTIERS DE VACHERON CONSTANTIN...
N° 1/1 forcément, sur une base de tourbillon mécanique Vacheron Constantin (Cal. 2755), un concept unique de mono-aiguille 24 h, avec répétition minutes, calendrier perpétuel et phases de lune, plus une réserve de marche au dos : cette Philosophia est assez déroutante par son esthétique (design : Vincent Kauffman), mais elle prouve la virtuosité de l’Atelier Cabinotiers, qui prend en charge les commandes spéciales – même les très spéciales, comme cette Philosophia – des collectionneurs de Vacheron Constantin...



8)
••• LA « PLONKWATCH » QUI SERA OFFERTE EN SOUSCRIPTION...
C’est sans doute une des montres les plus mystérieuses de l’année : annoncée par Business Montres le 2 avril (info n° 10), la Plonkwatch des provocateurs suisses Plonk & Replonk refait surface, avec une mystérieuse publicité parodique (image ci-dessus) qui situe bien l’ambiance ! On y retrouve le style de Plonk & Replonk, avec des heures floues (sans aiguilles) et une simple aiguille des minutes pour situer approximativement le temps qui passe, dans un boîtier muni d’anses où se glisse le bracelet (de style Hermès) : cette montre – à mi-chemin entre la montre de tranchée (une grille est prévue) et la montre de poche – sera proposée en souscription aux amateurs, une partie de la recette servant à financer l’exposition « Fééries militaires » organisée par Plonk & Replonk au Musée militaire de Colombier (voir également l’information Business Montres du 1er avril)...



9)
••• LES DEUX DERNIERS CONCEPTS HILARANTS DE MONTRES ILLISIBLES CHEZ TOKYOFLASH...
Jamais à court d’astuces pour qu’on ne puisse pas lire l’heure sans une poignée d’aspirines, les horlogers farfelus de Tokyoflash proposent deux montres radicalement illisibles...
••• La Diagonal est une proposition du designer anglais David Brophy, qui combine codes binaires (à additionner) et index lumineux (à localiser) pour dérouter toute lecture logique. C’es teffectivement à ne rien y comprendre !
••• L’Hypno Clock (dérivée d’une application iPhone tout aussi démente de Guy Mann) est un peu plus subtile, mais tout aussi impossible à déchiffrer pour ceux qui n’auraient pas fait Polytechnique : des lignes de couleurs y dessinent une sorte de mandala spiralé qui mérite de longues heures de méditation...



10 (x 10)
••• QUELQUES RÉPONSES PERSONNELLES AUX QUESTIONS D’ACTUALITÉ...

••• Nick Hayek réclame réclame 30 millions de francs à l’UBS, pour de « lourdes pertes sur les placements financiers à revenus garantis » du Swatch Group : il a bien raison et son père, qui n’aimait guère les banquiers suisse, aurait même pu demander plus ! Mais on n’imagine pas ce que Rolex pourrait réclamer pour les centaines de millions dissipés par Patrick Heiniger dans ce même type de placements...

••• « Nous avons retrouvé le chemin de la croissance » (affirmation fréquente de quelques CEO) : excellente nouvelle, mais on ne se souvient pas d’avoir été prévenus qu’ils avaient... quitté le chemin de cette croissance, puisque, depuis des années, crise ou pas crise, « Tout va bien très bien, Madame la marquise »...

••• La FH part en guerre contre les fausses montres suisses en Amérique du Sud : si les thèses officielles d’une contrefaçon horlogère pilotée par des organisations narco-criminelles se vérifient, les chasseurs de fausses montres devraient contracter une bonne assurance-vie...

••• Un cadran en fausse écaille de tortue pour la nouvelle Roger Dubuis KingSquare Organic Dial. Pourquoi faire de la fausse écaille ? Bonne question pour une marque de luxe, d’autant que l’écaille (produit réglementé inscrit à la CITES) n’est guère utilisée par l’industrie horlogère, mais que, paradoxalement, Roger Dubuis persiste à utiliser des bracelets en galuchat, peau qui provient de la pêche sauvage d’une espèce non protégée et réellement en voie de disparition [il n’existe aucun élevage des raies asiatiques utilisées pour le galuchat !]...

••• « The first watch ever worn by James Bond » : c’est le slogan de lancement choisi par Yema pour débarquer sur le marché américain. Soit on a raté un épisode de la saga bondienne, soit la « Maison Horlogère Française depuis 1948 » en rajoute un peu – on sait que le marketing horloger n’en est plus à un bobard près...

••• 24 pages sur les montres MB&F que nous mitonnent Max Busser et ses amis ? Ce n’est pas une blague : pour en savoir plus, il suffit de télécharger ce « catalogue advertorial » réalisé par GMT Magazine (été 2010)...

••• A quoi sert une montre en cuir ( !) qui ne donne pas l’heure ( !) ou qui ne donne que l’heure qu’on veut lui donner ? A rien, sinon à faire joli et à prouver sa créativité : cette Nolex ( !) est Made in France et elle est signée Natalia Brilli, qui la facture tout de même 200 euros, mais on a une loupe sur le « cadran » comme avec les vraies R...

••• Qui a dit : « Les amateurs indiens aiment en avoir pour leur argent, et c’est exactement ce que nous leur proposons » ? Langue de papier médiatique, toujours : « Le marché indien est un grand marché doté d’un riche potentiel, dont les consommateurs ont faim de marques de luxe ». Sans se lasser, un indice : « Les autres manufactures suisses qui proposent des mouvements in-house sont Rolex, Jaeger-LeCoultre et Patek Philippe », en ajoutant que « TAG Heuer est une marque d’entrée de gamme » ! Réponse : Jean-Frédéric Dufour (Zenith), interrogé par The Hindu Business Line lors de son premier voyage en Inde, où il compte ouvrir neuf points de vente avant de faire entrer ce marché dans les dix premiers de sa marque...

••• « Est-ce que les amateurs se soucient réellement de ce que sont les mouvements de leurs montres ? Pas vraiment, et on ne peut que compatir avec le blogueur américain de TickTocking, dont les analyses ne manquent pas d’originalité, et de pertinence [ce n’est pas si fréquent dans la blogoshère américaine]. Amusant, surtout quand on sait que ce blog est animé par Steve Hallock, président de MB&F NA et bras armé de Max Busser pour le marché nord-américain...

••• Déjà sept boutiques Patek Philippe à travers le monde, quatre gérées directement par la manufacture (Genève, Paris, Londres et New York), plus trois gérées en partenariat : Milan, Francfort et Tokyo, un immense et très lumineux espace qui vient d’ouvrir dans le quartier d’Aoyama, au Mont Bleu Building (Mont Bleu étant la traduction en français d’Aoyama). Un tournant dans la politique commerciale traditionnelle de Patek Philippe ? Sans doute un effet de la plus grande sensibilité de Thierry Stern à ces boutiques monomarques – qui aident à mieux contrôler la distribution – plutôt qu’aux détaillants traditionnels...



 



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