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Quelques échos du front horloger, sans trop développer (sauf quand ça vaut vraiment la peine) et en prenant le temps de boire un bon café pour bien commencer la journée...
1)
••• DES NOUVELLES DE LA GRANDE BRADERIE CORTINA À KUALA LUMPUR...
C’était finalement moins pire que l’effet coup de poing des 70 % de remise annoncés (Business Montres du 3 septembre, info n° 4) : on y trouvait une centaine de Locman, environ 70 Wyler, une cinquantaine de Concord (d’avant Perriard et les C1), beaucoup de Corum, Breitling (Bentley) et Omega (DeVille), voire même une Bell & Ross titane/carbone. Les 70 % ne concernaient que les montres obsolètes et hors collection, le restant étant proposé à – 35 %, ce qui est la remise de rigueur en Asie ! Et la vente n’avait pas lieu en boutique, mais dans une salle privée – ce qui est réconfortant pour l’image des marques...
2)
••• LES MONTRES DE L’EXTRÊME PAR STEPHAN CIEJKA POUR JAEGER-LECOULTRE...
Derrière le discours de la marque sur l’aventure et les aventuriers de l’extrême [histoire pour une fois à peu près légitime pour une manufacture horlogère], des premiers LeCoultre testée dans les Alpes à la Master Compressor Extreme LAB 2 sur le toit du monde, il y a un homme qui n’est pas que rédacteur en chef de La Revue des Montres ! Il n’est pas évident que les nouvelles générations d’amateurs sachent vraiment que, sans Stephan Ciejka, l’histoire des montres – notamment dans le domaine du militaria – ne serait pas ce qu’elle est ! On doit à Stephan Ciekja l’introduction et la popularisation des premières Panerai en France (séries historiques et pré-Vendôme), ainsi que les premières études sur ces montres, totalement absentes des manuels d’horlogerie avant qu’il ne les étudie. On lui doit aussi les premières études sur les Breguet Type 20 et de nombreux articles sur les montres des commandos [son passé de grand reporter parle pour lui], des baroudeurs, des plongeurs et des explorateurs. Il a signé quelques-unes des premières revues critiques qui ont fait aimé et collectionner les montres à beaucoup d’amateurs.
••• Honneur aux anciens, donc, puisque ce n’est pas une question d’âge : il a su donner à sa Revue des Montres un statut référent unique dans l’industrie des montres. On ne peut donc qu’apprécier et savourer en connaisseur son dernier livre, Jaeger-LeCoultre, les montres de l’extrême (disponible dans les boutiques Jaeger-LeCoultre : image ci-dessus), en regrettant que son nom ne soit pas sur la couverture, même s’il n’est que co-auteur et photographe de certaines pages extrêmes du livre.
••• Une dernière question qui dérange à propos de ce « doyen » de l’information horlogère : qu’est-ce qui peut bien retenir Panerai de publier le livre sur la marque qui avait été commandé à Stephan Ciejka, et livré par lui, mais qu’on attend maintenant depuis près de quatre ou cinq ans ? Le politiquement correct de l’historiquement incorrect ou une de ces solides querelles d’égos dont l’horlogerie a le secret ? Ça va finir en samizdat non officiel et non autorisé...
3)
••• UN NOUVEAU REVÊTEMENT GUNSHIP POUR LES COLLECTIONS NIXON...
Dans les tons gris-bleu mat, la finition (couleur) Gunship permet non seulement d’intéressants contrastes, mais aussi un travail personnel de patine au fur et à mesure que la montre est portée. Reste à savoir si une montre Nixon, accessoire de mode par exellence, aura jamais le temps de se patiner...
4)
••• TOKYOFLASH RÉINVENTE LA CLEPSYDRE EN VERSION ÉLECTRONIQUE...
Les clepsydres figurent parmi les premiers objets du temps inventés par l’humanité. Les Japonais de Tokyoflash réinventent ce concept avec une Water Watch dessinée par le nippo-brésilien Felipe Eiji Takahashi : les minutes y sont indiquées par les niveaux d’un « fluide » (illusion électronique) qui semblent bouger (comme un liquide) au rythme des mouvements du poignet. Les heures sont données par des LED au centre de la montre, en chiffres romains pour faire un clin d’œil à la tradition...
5)
••• DIX MONTRES POUR LES GEEKS À LA RECHERCHE DE NOUVEAUX PLAISIRS...
La bonne vieille calculette Casio remise au goût du jour en vert fluo, la montre qui détecte les réseaux wi-fi, les montres-téléphone, celles qui télécommandent un iPod, qui espionnent, qui servent de clé USB ou même qui contiennent un mètre-ruban Stanley : le bonheur des gadgetomanes est à portée de clic sur Mashabel/Tech...
6)
••• 12 NOUVELLES APPLICATIONS COLLABORATIVES POUR LE PORTAIL 10HS10...
Il ne se passe généralement pas grand-chose sur le portail horloger 10 hs 10 (« Dix heures dix »), où se démène le sympathique Martin Lemierre, mais une fièvre soudaine fait exploser l’activité du site, qu’on retrouve désormais sur Facebook et qui lance un concours avec Edox (dans le cadre du championnat du monde des rallyes-FIA/WRC : 40 000 inscrits visés !), avec une débauche de nouvelles technologies pour favoriser la multi-connexion et l’« expérience 10 hs 10 ». Bon courage !
7)
••• UNE PETITE PRÉCISION CONCERNANT LA MONTRE « PHILOSOPHIQUE » DE VACHERON CONSTANTIN...
Cette pièce unique des « cabinotiers » de la manufacture genevoise (Business Montres du 3 septembre, info n° 7) n’est pas la première montre de l’histoire horlogère à prendre ce nom de « Philosophique ». On se souvient, entre autres, de la superbe « Philosophique » mono-aiguille vingt-quatre heures, dessinée dans les années quatre-vingt par Jean-Claude Gueit (le père d’Emmanuel) pour Audemars Piguet : le boîtier de cette montre-bracelet portait alors une bélière de montre de poche, comme les actuelles Bovet...
8)
••• UN BEAU TIR GROUPÉ DE BELL & ROSS SUR LES TÉLÉVISIONS FRANÇAISES DU WEEK-END...
D’abord, Laurent Blanc, le nouveau sélectionneur français, et sa BR dans Téléfoot (en direct sur TF1), avec Karim Benzema et Fabien Barthez. Et, encore mieux, dimanche, Bernard-Henri Lévy face à Thierry Ardisson, dans « Salut les Terriens » (Canal+) : on découvre à partir de la minute 15:58 de la vidéo (cliquez sur la partie 2) que Bernard-Henri Lévy part en vrille à propos de Bell & Ross, marque qu’il embarque dans sa dénonciation de la « chasse aux Roms » du gouvernement Sarkozy. Aucun rapport évident entre les deux, mais c’est quand même un grand moment d’horlogerie sociétale...
9)
••• LA HONG KONG WATCH & CLOCK FAIR MARAUDE SUR LES TERRES DE BASELWORLD...
Ouverture hier de la HKWC (700 exposants de 15 pays) et de la nouvelle World Brand Piazza, qui présente cette année – grâce au parrainage local de Prince Jewellery & Watch Company – une centaine de montres de haute horlogerie (Audemars Piguet, Breguet, Cartier, Omega, Piaget et Vacheron Constantin). Soit une extension très bâlo-genevoise pour une foire (« world’s biggest timepiece event », ce qui est vrai pour un salon purement et exclusivement horloger), qui se cantonnait jusqu’ici sur le terrain de l’entrée de gamme et du design exubérant. Hong Kong, premier importateur mondial de montres suisses, n’a sans doute plus l’intention de se contenter de ce positionnement peu prestigieux...
10)
••• LA SURVIE DE BERTOLUCCI À GENEVE EST (PEUT-ÊTRE) GARANTIE...
Finalement, ce n’est pas encore tout-à-fait la fin de la partie pour Bertolucci, malgré le départ de l’équipe marketing (révélation Business Montres du 3 septembre, info n° 1). Simon Robinson, le vice-président marketing/commercial de la marque, reste basé à Genève, où il tente actuellement de recruter ce qui pourrait être une nouvelle équipe. Deux lignes de montres sont dans les tuyaux pour une présentation à Genève (pendant la semaine du SIHH) et à Bâle, avec un positionnement comparable à celui des collections actuelles. Selon nos informations, l’actionnaire hongkongais (le groupe Dickson) n’a toujours pas tranché sur la stratégie qu’il envisageait, à terme, pour Bertolucci (hibernation ou repositionnement ?). On en saura sans doute plus après la foire de Hong Kong...
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