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L’édition exclusive d'une montre reste une des meilleures armes dont disposent les meilleurs détaillants de notre planète horlogère.
Exemple avec cette Big BangAero Bang réalisée en 25 exemplaires pour Marcus (Londres)
••• HUBLOT BIG BANG « AERO BANG » EDITION LIMITÉE MARCUS (25 PIÈCES)...
Gomme blanche, céramique noire pour l’habillage (boîtier 44,5 mm), aiguilles rouges et sous-cadran squelette blanc : il faut ce genre de contrastes pour réveiller une vitrine dans la grisaille londonienne, mais ces aiguilles rouges sont dans la tradition des séries limitées réalisées par différentes marques pour Marcus, la fameuse enseigne horlogère de New Bond Street – qui n’a pas cette fois apposé sur le cadran son habituel M à jambages entremêlés (chacune de ces 25 pièces n’en sera que plus facile à vendre par un confrère ami des Margulies père et fils, n’importe où dans le monde)...
••• Derrière l’anecdote de la montre, une vraie tendance chez les grands détaillants : le lancement de séries (vraiment) limitées et exclusives, qui leur permettent de fidéliser leur clientèle tout en contenant la pratique du discompte, cancer foudroyant qui a poussé ses métastases bien au-delà des classiques désagréments du marché parallèle. A part le service, quelle peut être la meilleure ligne de défense de ces détaillants d’élite, sinon l’exclusivité d’une offre que les marques galvaudent par ailleurs avec une incroyable rapacité court-termiste ? Avantage annexe de ces éditions exclusives : leur valeur de revente plus élevée (Business Montres signalait récemment le cas de la Panerai 358 de Chronopassion Paris)...
••• On voit d’ailleurs se dessiner une sorte de « front du refus » contre les pratiques « terroristes » des marques, qui n’hésitent plus à ouvrir des monobrand boutiques sous le nez de leurs plus anciens et plus fidèles partenaires. « Front du refus » très informel et dont il serait contre-productif de dévoiler l’ampleur [histoire de ne pas « braquer » les marques contre les conjurés !], mais dont on devine les contours multi-polaires autour des Margulies (Marcus, Londres), de Laurent Picciotto (Chronopassion, Paris), des Simonian (Westime, Los Angeles), des Berger (Berger, Mexico) ou des Tay (The Hour Glass, Singapour) et de quelques autres.
••• Non que ces « comploteurs » soient des petits saints parés de vertus et tombés de la dernière pluie : plutôt réalistes et pas naïfs pour un sou, ils sentent seulement que le bras-de-fer imposé par certains managers aux détaillants ne peut avoir, à terme, que des effets désastreux sur la passion des montres et les relations nouées depuis plusieurs générations avec un clientèle de collectionneurs sensibles à une relation humaine sans cesse enrichie. Profit immédiat contre vision patrimoniale : le combat est ancien et nous en reparlerons...
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