|
Un petit air de l’avenue Montaigne flotte sur Casablanca. En effet, avec une réplique exacte (fresques murales, gris Dior…) mais en miniature de la façade parisienne de la boutique Dior, la célèbre enseigne de luxe, a inauguré hier en grande pompe l’ouverture de son second magasin au Maroc après celui de Marrakech. Et c’est Sidney Toledano, le PDG de Christian Dior en personne, qui a effectué le déplacement pour cette ouverture qu’il qualifie de «spéciale». Pour ceux qui ne le sauraient pas, Toledano est un natif de Casablanca, ville qui garde malgré sa toute nouvelle modernité, un charme particulier à ses yeux.
Mesdames les fashionitas, à vos marques! La nouvelle boutique Dior casablancaise à de quoi ravir les plus exigeantes d’entre vous. Accessoires (lunettes, carrés de soie…), bijoux, prêt-à-porter (robes du soir essentiellement), maroquinerie, chaussures, horlogerie sont les premiers appâts que la marque commercialise avant d’étendre sa gamme. Mais, déjà, le groupe affirme qu’il se positionne dans le haut de gamme d’entrée de jeu. Pour Toledano, cette boutique est venue répondre à une demande importante. «Au début, notre offre au niveau de Marrakech était surtout destinée aux touristes étrangers. Au fil du temps, nous avons remarqué que 80% de la demande émanait de Marocains venus de Casablanca et de Rabat», explique-t-il. Si l’essor que connaît la ville ocre continue de croître, il n’est pas exclu que l’enseigne y ouvre un deuxième point de vente. C’est un peu la politique adoptée par la maison pour les marchés émergents. Il ne s’agit pas d’«installer un mausolée du luxe avec peu de clients», mais de pénétrer le marché afin de mieux répondre à une demande grandissante. Rabat et surtout Fès, dont la dimension culturelle à littéralement séduit le PDG de Dior, feront probablement partie des prochaines étapes d’ouverture.
D’après Toledano, une demande commence à émerger pour le prêt-à-porter. «A Marrakech, nous avons noté un engouement pour les robes du soir et les tailleurs de jour. Si la tendance se confirme, nous pourrions envisager une extension dans le prêt-à-porter au Maroc», révèle-t-il. Le groupe espère en outre introduire rapidement la joaillerie Dior au Maroc, qui est en plein essor dans le monde entier, avec les créations de Victoire de Castellane.
Et les hommes, oubliés ou volontairement écartés? «Dior, dans sa stratégie, commence d’abord par séduire les femmes, les hommes n’étant pas toujours enclins à investir dans les articles de luxe», déclare Tolédano. Ils ne sont cependant pas oubliés, mais ce n’est que dans trois ans qu’un espace, dédié et indépendant du point de vente féminin, leur sera consacré.
Rappelons que dans sa démarche d’expansion à l’étranger, l’enseigne du luxe privilégie l’ouverture en nom propre mais s’attelle les services d’une gérance locale. A Casablanca, c’est Mounia Bernoussi, qui après discussions et formation aux méthodes de la maison, prend en charge ce nouveau point de vente.
L'Economiste |