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Bijoutier de la rue du Rhône sous les verrous
 
Le 22-09-2010

Arrestation - Suite au vol d’une montre à 900 000 fr., le détenu, qui dit avoir été escroqué, est suspecté d’abus de confiance.

Une montre Jaeger-LeCoultre, vendue pour 900 000 francs et fabriquée à ce jour à deux exemplaires, a été volée au début du mois à Genève. Suspecté d’abus de confiance, un bijoutier de la rue du Rhône se retrouve sous les verrous depuis quelques jours. Cet employé, âgé d’une trentaine d’années, dit avoir été escroqué par de faux acheteurs qui pourraient avoir également sévi en Belgique. Au début du mois, ce vendeur, qui travaillait dans l’établissement depuis trois ans, serait entré en contact avec des mystérieux acheteurs à l’insu de sa hiérarchie. Il est question de faire un virement sur un compte personnel dans une banque située en France voisine. Le vendredi 3, alors que la banque vient de fermer, le bijoutier reçoit un coup de fil d’un prétendu banquier. Le numéro, s’affichant sur son téléphone, correspond à celui de son établissement bancaire. Selon l’inculpé, l’interlocuteur semble très au courant de la transaction. Il explique que le virement attendu a été effectué sur son compte.

Enquête en Belgique

Peu après, les escrocs, pressants, voire menaçants, auraient contacté le vendeur pour exiger la montre durant le week-end. La livraison se fait comme convenu à la boutique du centre-ville. Un dimanche. Sans facture… Mais le mardi suivant, la banque lui téléphone pour lui dire que l’argent n’est jamais arrivé. Alors pourquoi le numéro de l’établissement se serait-il affiché sur le combiné du bijoutier genevois? «Cela pourrait correspondre à une arnaque informatique en vogue consistant à afficher des numéros sur le téléphone de la victime, explique une source proche du dossier. Des enquêtes sont en cours en Belgique sur ce type de technique.» Après l’appel de la banque confirmant l’absence de paiement, le bijoutier est décontenancé. Il contacte le dirigeant de la société qui possède cette montre laissée en dépôt à la boutique. Nerveux, il lui affirme que la montre a disparu. Il en a d’ailleurs signalé la disparition à la police. Le détenteur de l’objet, qui l’avait confié à la boutique, déboule sur place et interroge les employés ayant eu accès au coffre. Pas de traces d’effractions, constate ce dernier qui finira par porter plainte. Interpellé, le bijoutier, défendu par Mes Jacques Barillon et Cyril Aellen, dira qu’il a été trompé par les escrocs. Etait-il de mèche avec les malfrats? Voulait-il se faire une marge en douce sur une vente d’une montre prestigieuse? Où sont les faux acheteurs?

La juge d’instruction Josepha Chevallaz devra répondre à ces questions. En attendant, le prévenu, un homme sans antécédents, est sommé de rester en détention préventive jusqu’à la fin du mois. Défendu par Mes Olivier Carrard et Sidonie Morvan, le propriétaire de la montre, qui ne croit pas à la version du détenu, a la poisse. Il avait été victime d’une tentative d’extorsion à Genève par le passé. Des maîtres chanteurs avaient alors tenté de lui extorquer plusieurs millions de francs. Cette enquête est terminée. Le Parquet doit encore renvoyer une poignée d’accusés en jugement.
Fedele Mendicino

Tribune de Genève

 



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