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Le temps d’une pause café avec le Quotidien des Montres, pour un début d’automne qu’on préférerait sans violons, ni sanglots longs...
AU MENU DE CE MATIN, ON TROUVE...
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••• UN JOLI COUP DE GUEULE DE FRANCO COLOGNI (FHH)...
Impossible de ne pas tout citer dans cette annonce fracassante du futur « Manifeste de la Haute Horlogerie », le ton et le style de l'exorde s'avérant particulièrement « cologniens » :
« Le Manifeste de la Haute Horlogerie sera publié prochainement, au terme de longues recherches et de discussions animées. Mamma mia ! Mais, avant toute chose, expliquons-nous : pourquoi un manifeste ?
« Parce que nous croyons que le moment est venu de mettre noir sur blanc non seulement la “doctrine“ de la Haute Horlogerie, mais aussi un système de valeurs qui puisse servir de ligne de partage des eaux entre ce qui appartient à la Haute Horlogerie et ce qui lui est étranger ; entre ce qui aspire à un monde en soi exclusif et ce qui, en revanche, en fait partie de droit.
« Comme pour toute annonce de programme, nous savons d’ores et déjà que ce manifeste plaira à certains et en fâchera beaucoup d’autres. Mais nous espérons qu’il servira en tout cas à susciter la discussion et des critiques, non pour fournir les armes mais pour affiner les outils. Le HH Magazine pourrait bien être la plateforme la plus adéquate pour abriter ce type d’échanges.
« Le Manifeste délimite un périmètre. Qui sera dedans, qui sera au-dehors ? Sera-ce une auberge espagnole ou un club cinq-étoiles ?
« Ni l’un ni l’autre, parce que le Manifeste ne sera ni fumeux, ni rhétorique. A vrai dire, il ne permettra aucune situation confuse et ambiguë, du genre, justement, auberge espagnole. Mais il ne refermera pas non plus les portes du Paradis autour des grands noms habituels. Au contraire, il définira un périmètre et des règles ; il se concentrera sur le produit et en définira les valeurs.
« Parce qu’au-delà de toutes les différences que tous mettent en valeur à juste titre, ce qui nous paraît important est de déterminer un dénominateur commun qui nous permette de savoir de quoi nous parlons. Et ce dénominateur commun ne peut que se structurer autour du produit.
« Un produit qui s’affiche légitime, original, authentique parce qu’il est avant tout excellent, créatif et innovant. Un produit qui bénéficie d’un auteur responsable, d’un client conscient et, entre deux, de réseaux de distribution et de vente parfaitement rationnels et fonctionnels. Un produit qui sache créer l’émotion, combler la raison et faire palpiter le cœur.
« Donc : un manifeste, un produit, un auteur. Afin qu’on s’y retrouve, non dans une maison de tolerance, mais dans une constellation qui sache trouver son équilibre entre forces centrifuges et forces centripètes. Et qui sache aussi régner sur les marées, en attirant vers le haut ceux qui en ont le mérite et en indiquant où se trouvent ceux qui n’appartiennent pas à cette constellation.
« Nébuleux ? Nous espérons bien que non. Mais, de toute façon, c’est des nuages que tombe la pluie qui irrigue les champs et rend luxuriants les prés de notre belle Suisse, des prés où poussent des fleurs magnifiques, certaines assez répandues, d’autres beaucoup plus rares. Car, si la fonction est identique, la création est autre... »
••• BON COURAGE, CHER FRANCO, TU VAS EN AVOIR BESOIN, et peut-être même, dès demaoin matin, pour te promener dans les couloirs du groupe Richemont, où la définition de la « haute horlogerie » est une boîte de Pandore à haut pouvoir de déflagration fratricide...
••• Pour les esprits frondeurs, une chronique vidéo « Cherchez l’erreur » : « Ça veut dire quoi, haute horlogerie ? », à découvrir sur la chaîne images de Business Montres...
2)
••• LE FILM LE PLUS LONG DU MONDE EN HOMMAGE AUX CADRANS HORLOGERS DU CINÉMA...
The Clock est une vidéo qui dure vingt-quatre heures et dont chaque plan, compilé à partir de milliers de films, donne l’heure exacte, de cadran en cadran, minute par minute : on n’y voit que des horloges et on n’y entend que des carillons, qui donnent à ce film d’action (!) un vrai rythme. Techniquement, c’est un remix un peu sauvage qui rend hommage à l’horlogerie sur grand écran, avec des acteurs célèbres et moins célèbres, qu’on peut voir et revoir à différentes périodes de leur carrière, de film en film. Un étonnant travail, signé Christian Marclay (qui a été élevé en Suisse). Cette œuvre sera diffusée en boucle, pendant vingt-quatre heures, à la White Cube Gallery de Londres (14-15 octobre), puis en Corée, au musée Samsung de Séoul (explication vidéo de l’œuvre par l’artiste)...
3)
••• UNE NOUVELLE MACHINE DE GUERRE SUR LE MARCHÉ DE LA MONTRE FÉMININE...
Le groupe Franck Muller, qui prépare son exposition géante à Monaco, la semaine prochaine, place beaucoup d’espoirs stratégiques dans la relance de sa « marque parisienne », Barthelay, repositionnée sur un créneau de mode élégante et précieuse jusqu’ici dominé par Cartier, avec une french touch soulignée par la signature « Barthelay Paris » et un design néo-classique serti du meilleur effet (image ci-dessus : la nouvelle Lady Bird). Les prix s’annoncent accessibles pour une collection courte, mais très joaillière et, semble-t-il, pleine de séduction. La campagne de communication mettra en valeur une parisianité de style et d’esprit dont les Asiatiques restent friandes...
4)
••• UNE ANALYSE POUR COMPENDRE COMMENT LES CÉLÉBRITÉS ONT TOUJOURS UN IMPACT MARKETING...
« À la lumière de l’affaire Tiger Woods, est-ce que ça vaut encore la peine d’engager des “célébrités“ et font-elles vendre ? » : question (très sérieuse) posée par Advertising Age, avec une analyse de Dean Crutchfield qui fait le point de façon équilibrée sur la question. Réponse : « Ce qu’on cherche à travers les célébrités ressemble à ce qu’on cherche à travers nos amis. Le secret est de ne jamais faire confiance à un animal, quel que soit le nombre de ses pattes »...
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••• DES CRÉATEURS ASSEZ OBTUS POUR CONTINUER À UTILISER DU GALUCHAT...
On sait que les raies asiatiques sont menacées d’extinction et qu’il n’existe aucun élevage de ces raies, dont les peaux proviennent donc toutes de ramassages « sauvages » et incontrôlés. On le sait – et le mieux serait de s’abstenir de tout usage du galuchat quand on est une marque de luxe responsable. On le sait, mais Jean Christophe, qui s’affirme « joaillier pour l’homme », continue à proposer des boutons de manchette, des bracelets et des bagues en galuchat. Stupidement navrant...
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••• DES INFORMATIONS PRISES À LA VOLÉE, EN BREF ET SANS INSISTER...
••• Bell & Ross ouvre une e-boutique pour les Américains : les bons résultats obtenus par la boutique en ligne réservée aux clients européens a poussé Bell & Ross à élargir sa proposition. Les détaillants européens ayant joué le jeu, les Américains devraient suivre – d’autant que la marque, dopée par la dynamique Stacie Orloff, connaît une spectaculaire embellie outre-Atlantique, où elle se classe déjà au troisième rang dans sa catégorie de prix...
••• Une application iPhone/iPad de plus, mais cette fois un peu plus amusante : elle est proposée par la marque Vogard comme un Time Zoner, très pratique pour les grands voyageurs (les fuseaux horaires sont la spécialité de Vogard)...
••• Avant le second article, il y a le premier ! Business Montres (21 septembre, info n° 2) racontait la visite de James Dowling dans les locaux de Rolex, à Genève. Ce n’était que la suite... Il faut évidemment lire le premier épisode (TimeZone)...
••• Une précision concernant la montre issey Miyake TO automatique (Business Montres du 22 septembre, info n° 7) : les TO à quartz sont en 38 mm, mais les automatiques sont en 45,3 mm (précisions sur le site de la marque)...
••• Jaeger-LeCoultre réalise pour Colette une Master Memovox International (pièce unique en PVD noir) : le fuseau horaire parisien n’est pas désigné par la ville de Paris, mais par le nom de Colette !
••• La liste définitive des marques présentes à l’exposition « The Watches Days » de Genève (12-14 novembre) : dans le grand hall, Audemars Piguet, Blancpain, Bovet, Breguet, Bvlgari, Chaumet, CodeX, Corum, Dior, Eterna, Frédérique Constant, Greubel Forsey, Hermès, Hublot, IWC, Jaeger-LeCoultre, Jaquet Droz, Louis Vuitton, Milus, Montblanc, Officine Panerai, Omega, Piaget, Rado, Raymond Weil, Richard Mille, Tag Heuer, Tiffany & Co., Tissot, Van Cleef & Arpels, Zenith... Dans l’espace d’entrée (liste non définitive) : ArtyA, Concord, Cyma, DeWitt, Dubey & Schaldenbrand, MB&F, MCT, Pierre DeRoche, Pierre Thomas, Rebellion [il reste encore quelques places disponibles : concept présenté en avant-première dans Business Montres le 30 août]...
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••• QUELQUES RENDEZ-VOUS À NOTER POUR CES PROCHAINS JOURS...
••• 22 septembre, Paris : caramba, encore raté, c’était hier soir ! Soirée tendance à l’hôtel Murano pour fêter les 125 ans de la marque Saint-Honoré, avec une animation de CharlElie Couture et la présentation d’une série limitée à 125 pièces... Bon anniversaire !
••• 23-26 septembre, Singapour : exposition des montres présélectionnées du Grand Prix d’Horlogerie à la Timeless Gallery du Ion Orchard...
••• 27 septembre, Paris : une soirée thématique « Missions Apollo et Speedmaster » organisée par Passion Horlogère, avec atelier photo pour les collectionneurs qui pourront s'entreimmortaliser avec des pièces de collection au poignet...
••• 28-30 septembre, Mexico : Salon Internacional Alta Relojería (comme son nom l’indique) avec les plus belles marques suisses face aux 300 journalistes et aux 3 000 visiteurs attendus (c’est le SIHH méso-américain)...
••• 28-29 septembre, Montreux : congrès international de la SSC (Société suisse de chronométrie) sur « Le Temps et le sport »...
••• 1er-3 octobre, Monaco : World Presentation of Haute Horlogerie du groupe Franck Muller, qui se présente sur 5 000 mètres carrés au Forum Grimaldi, avec ses petites marques, quelques joailliers et Cvstos...
8)
••• QUELQUES DOUTES SUR L’« OISEAU CHANTEUR DE JOSÉPHINE » PROPOSÉ PAR ANTIQUORUM...
Signalé par Business Montres (21 septembre, info n° 2), même si « son attribution impériale » n’était pas jugée « évidente », l’« oiseau chanteur de Joséphine » du catalogue Antiquorum (lot n° 458) fait débat parmi les amateurs et les spécialistes de ces « automates siffleurs ». La rédaction de la notice d’Antiquorum sur cette pièce attribuée aux « frères Rochat » est un chef-d’œuvre de subtilité éditoriale : les affirmations sont assez impressionnistes pour dessiner les contours d’une possible attribution à l’« impératrice Joséphine » circa 1810, mais la lecture attentive de la présentation et des références données par Antiquorum tend exactement à semer le doute : non seulement Joséphine n’était plus impératrice en 1810, mais les « frères Rochat » [lesquels, car on en connaît beaucoup à cette époque ?] n’ont lancé leur entreprise, Frères Rochat et Compagnie qu’en 1814, après la mort de Joséphine. Pour ce qui est des ouvrages qui font référence à cet oiseau chanteur n’en parlent qu’au conditionnel, By tradition et By repute. De l’avis d’un expert neuchâtelois, il s’agirait en fait d’un « montage » réalisé au milieu du XIXe siècle pour un collectionneur américain pas trop regardant...
9)
••• UNE FIN DE PARTIE SIFFLÉE POUR LA NOUVELLE MARQUE MARANELLO...
Maurice et Awa Mazzocchi avaient tenté de développer, sous la marque Maranello, des chronographes nouvelle génération reliés à l’univers de Ferrari. Design intéressant, mais modèle économique trop fragile, surtout en temps de crise : la marque est en liquidation...
10)
••• LE COUP DE BLUES HORLOGER DU TRADER DÉCHU QUI PLEURE SA ROLEX...
Pathétique ! C’était un grand trader, très respecté, un big shot qu’on jalousait... Il vend sa Rolex sur Craiglist avec des trémolos dans la voix (lire son annonce désenchantée), sans bien comprendre pourquoi cette montre vaut beaucoup moins qu’il ne pensait. On peut lui faire une offre, n’importe laquelle ! Ce qui le déprime un peu plus en lui prouvant qu’il est décidément un bien... mauvais trader...
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