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Pour cette première semaine d’automne, la moitié de l’élite horlogère revient de Singapour pour repartir au Mexique, et l’autre moitié a le nez sur le guidon pour le SIHH et Baselworld.
L’information n’attend pas : pour démarrer du bon pied, LA VIGIE DU LUNDI A SIGNALÉ..

1)
••• LE BOUT DE LA DERNIÈRE LIGNE DROITE POUR LA MONTRE EN SOUSCRIPTION LANCÉE PAR VICENTERRA...
Finalement, Vincent Plomb a eu raison d’y croire en proposant la première montre de sa marque, VicenTerra, en souscription, comme les horlogers du XVIIIe siècle le faisaient déjà, à commencer par le grand Abraham Louis Breguet. Le but initial – 70 intentions de souscription minimum – est proche, tout proche : on compte dans la liste des Suisses et des Français (Paris, Marseille, Strasbourg, Biarritz), mais aussi un Brésilien (qui en prend deux), un Américain, un Hongrois (lui, c’est trois) et des Asiatiques. Tout le monde est impatient de voir l’opération arriver à son point de non-retour pour soit lancée la première série de 100 pièces, qui devraient vite s’imposer en vrais collectors : 5 000 CHF au lieu des 15 000 CHF visés dans les vitrines, c’est alléchant pour une montre à multiples complications inédites. L’esprit coopératif pousse différents médias (dont Business Montres, on l'aura compris) à aider Vincent Plomb, c'est aussi le cas de certains distributeurs et de relais locaux. On peut retrouver toutes les informations à propos de cette souscription sur le site VicenTerra, ainsi que quelques vidéos sur la page Facebook de la marque. « Une autre vision du temps », certes, mais aussi une autre vision de la passion pour les montres...



2)
••• L’ÉLITE DE L’HORLOGERIE SUISSE TRAÎNÉE AU BANC DES ACCUSÉS PAR UN CRÉATEUR CALIFORNIEN...
D’une notoriété toute relative hors de Los Angeles (Californie), le créateur de montres et de bijoux Chris Aire n'en vient pas moins d’entamer une action en justice pour « contrefaçon de marque de commerce, concurrence déloyale, présentation mensongère » selon la procédure de la « compensation injonctive et déclaratoire ». Au banc des accusés, rien de moins que Rolex, LVMH (pour Louis Vuitton et Hublot), Breitling, Richemont (pour Baume & Mercier, Montblanc et IWC), Ulysse Nardin, Corum, Swatch Group (pour Omega et Blancpain), Franck Muller et Pierre Kunz, Chopard, Graham, Ebel, Bvlgari pour Gérald Genta et quelques autres. En cause : la marque Red Gold, déposée par Chris Aire pour de nombreux bijoux, montres et accessoires, mais utilisée comme un nom commun par les marques suisses en question.
••• Notice à propos du plaignant pour ceux qui ne le connaîtraient pas : « Diplômé de l’Institut de gemmologie d’Amérique (GIA), Chris Aire crée depuis plus de 21 ans des bijoux en diamant innovants, de style urbain. Possédant une liste de clients prestigieux comme Cedric the Entertainer, Adrien Brody, Jamie Foxx, Angelina Jolie, Eva Longoria, Halle Berry, Clint Eastwood, Will Smith et d’autres, ce créateur de Los Angeles renommé dans le monde entier et fondateur de Chris Aire Fine Jewelry & Timepieces a été le premier créateur de bijouterie à présenter des diamants en tant qu’accessoires de mode lors de la Fashion Week de New York. Ses créations d’avant-garde sont réputées pour leur créativité et la qualité de leur exécution, et elles doivent au créateur de bijouterie originaire du Nigeria des surnoms comme le “Roi du Bling“, “Emperor of Ice“ et “The Ice Man“. Chris Aire est président de Solid 21 Inc., la société du Nevada qui détient Chris Aire Fine Jewelry & Timepieces » (source : Business Wire, 24 septembre).



3)
••• LES ESPOIRS DU NOUVEL OXYDE DE TITANE POUR DES COMPOSANTS PLUS BLANCS QUE BLANCS...
Les lecteurs de Business Montres savaient depuis l’EPHJ (10 juin, info n° 1) qu’il se préparait chez Injector (Porrentruy) des composants (platine, pont) d’un blanc parfait, en oxyde de titane, soit un alliage aussi dense qu’ultra-léger. Pour les horlogers les plus créatifs, la tentation était forte d’y sculpter des mouvements : Swiss Finest – une des hot shops de la nouvelle horlogerie des Franche-Montagnes (découverte Business Montres du 2 novembre 2009) – a sauté le pas et travaillé dans ce titane blanc un tourbillon SF 001 dont la terre trimensionnelle (ou la lune, selon les versions) sera éclairée d’un LED, juste pour le plaisir.
••• Ce dioxyde de titane, d’un blanc parfait, permet de créer des composants à peu près quatre fois plus légers que le titane lui-même. Si les autorités sanitaires sont encore réservées sur son innocuité (selon les fiches internationales de sécurité, il serait potentiellement cancérigène, mais pas forcément dans le composite utilisable en horlogerie), ce dioxyde de titane a également l’intérêt de bien se travailler dans les robots d’usinage (bonne densité) et de bien « prendre » la couleur – ce qui ouvre la porte à une horlogerie plus chromatique côté mouvements.
••• Le tourbillon SF 001, petit frère de celui qu’avait révélé Business Montres, devrait intéresser plusieurs marques suisses : on pense évidemment à Richard Mille, qui avait développé avec Injector la RM 027 ultra-légère en nanotubes de carbone noir (en blanc, ce serait aussi drôle), mais on peut également songer à Chanel (qui adore la céramique blanche, qui irait si bien avec un mouvement blanc) ou à Hublot, qui s’initie actuellement aux variations chromatiques. Mais un outsider n’est pas à exclure, Fabrice Thueler, le créateur de Swiss Finest, ayant plus d’un tour dans son sac à malices...




4)
••• UNE INTERVIEW ASSEZ ÉTRANGE D’UN DES RESPONSABLES RUSSES DE LA MANUFACTURE RAKETA...
On pensait la manufacture Raketa de Petrodvorets naufragée... Apparemment, elle produit toujours calibres et montres de marque Raketa, comme l’indique le « comte Jacques von Polier, responsable du design et de la communication » de la manufacture. En Russie, semble-t-il, communication = propaganda, selon les termes de l’entretien accordé au site Russian Watch Guide, qui nous détaille la lutte de la marque contre les fausses Raketa d’avant ou d’après l’ère communiste, ses efforts pour continuer à produire « ses propres mouvements de A à Z, spiraux et échappements compris » [six calibres « 100 % in-house » en production, plus un automatique en développement], la mise en place d’une école d’horlogerie [pour l’instant, ils sont... neuf élèves !], l’ouverture à l’international [une représentation à Paris, des ouvertures prévues à Singapour et à Paris, plus un projet de e-boutique] et des effort de normalisation industrielle. Une culture de « survivant » pour une manufacture fondée par Pierre le Grand qui avait réussi à survivre à Napoléon Ier et à la révolution bolchevique...
••• VOUS AVEZ BIEN LU : « Echappements et spiraux »... De quoi intéresser tous ceux qui redoutent une quelconque pénurie en Suisse...



5)
••• DES QUESTIONS SUR LA RÉAPPARITION DES PETITES MONTRES COMME SIGNE DE « RETOUR DE L’ÉLÉGANCE »...
Un article de Nick Foulkes dans How to spend it (Financier Times) tendrait à faire penser – et à faire passer – le « retour des petites montres » pour un « retour de l’élégance.



6)
••• LA PREUVE QUE L’HORLOGERIE MÈNE À TOUT (ET VICE VERSA)...
Non content d’avoir réussi la création, puis la relance de sa marque en sortie de crise, Fabrizio Cavalca (Steinway & Sons) est aussi un compositeur de pièces pour piano, qu’on peut découvrir – avec ses montres – dans un exercice harmonique sur son propre Steinway & Sons (03:06). Les initiés reconnaîtront là, au-delà d’une évidente influence debussyenne, un original « jeu de quartes » (écartement de quatre tons) qui donne à l’ensemble une touche orientalisante (création pour son fils, Léo, en 2001)...



7)
••• LES PREMIERS TRAVAUX DU « JURY FANTOME » POUR LE GRAND PRIX D’HORLOGERIE DE GENÈVE...
L’horlogerie est plurielle et les expressions de ses choix se doivent de l’être tout autant. Sur la base des montres présélectionnées par l’actuel jury officiel du Grand Prix d’Horlogerie de Genève, un nouveau « jury fantôme » s’est au travail. Sa vingtaine de shadow jurors – la liste est tenue secrète, mais on y compte des détaillants, des fournisseurs, des designers, des journalistes, des agents ou des patrons de marque (qui n’ont pas le droit de voter pour eux) – se différencient du jury officiel (dont ils respectent les choix légitimes) par leur moyenne d’âge, leur proximité des réalités du terrain et leur implication plus directe dans l’industrie des montres et ses marchés. Les attributions de prix – décernés sur la base de la présélection dans les catégories officielles – seront évidemment publiées dans Business Montres, avant la proclamation des résultats au Grand Théâtre de Genève : la confrontation des différents choix s’annonce aussi passionnante qu’enrichissante...



8 (x 10)
••• LE MENU VITE FAIT DU BREAKFAST HORLOGER DE CE LUNDI MATIN...

••• Du souci à se faire du côté de chez Perrelet, dont on nous promet pour bientôt une Turbine XL (Business Montres a souvent parlé de cette montre, très amusante, notamment de sa série imitée pour Uhrsachen, le 21 septembre) : le designer américain Daniel Will-Harris (Projects Watches), spécialiste des montres design « architecture you can wear », annonce une Turbino basée sur le même principe esthétique : un cadran dont les pales dessinent une turbine. Le Turbine de Perrelet était un jouet coûteux (autour de 3 000 euros) : la Turbino sera un montre-jouet tout court (115 dollars, mouvement quartz)...

••• Qui a dit que le trafic des montres contrefaites profitait aux mafias organisées ? Celle de « Mono Jojoy », un des chefs des FARC récemment abattu par la police colombienne était une Rolex Submariner acier/or jaune date tout ce qu’il y a de plus authentique, qui doit valoir localement dans les 13 000 dollars. La police recherche, grâce au numéro de série, la boutique où elle a été achetée (source : ABC, d’après la télévision colombienne)...

••• Faut-il décerner au film Wall Street : Money Never Sleeps le titre de « film le plus horloger de l’année » ? Même si le film est médiocre, c’est une vrai vitrine horlogère : IWC, Rolex, Patek Philippe, Cartier et même une Vacheron Constantin American 1921

••• Un oubli fâcheux dans l’annonce de la nomination de Tony Parker comme « ambassadeur Tissot » (Business Montres du 22 septembre, info n° 9) : si Tony Parker est ex-IWC et ex-Piaget, Tissot est également partenaire du NASCAR américain, de la FIBA (basket international), de l’AFL (football australien), de la CBA (basket chinois) et des championnats du monde de moto (MotoGP), de cyclisme (UCI), d’escrime (FIE) et de hockey sur glace (IIHF). Pas facile à suivre, tout ça...

••• Au Canada, Bruce Springsteen – « The Boss » – porte une Bell & Ross BR-01 Instrument (interview au Festival du film de Toronto)...

••• « Quand les horlogers s’arrachent la Lune » : mais qu’est-ce qu’ils ont tous à encapsuler des morceaux de Lune dans leurs montres (magazine Gold’Or, mais il manque de nombreuses marques dans cette recension, à commencer par Rolex, mais aussi Van Cleef & Arpels, Jaquet Droz, Bovet, Arnold, Badollet et tant d’autres)...

••• Une chance d’avoir un second équipage français dans l’America’s Cup (en plus des franco-allemands de All4One parrainés par Saint-Honoré) : on parle du défi Equipe Team Fance, qu’emmènerait Bertrand Pacé (annonce officielle cette semaine)...

••• A Singapour, on fait monter des commandos armés sur scène pour lancer une montre : des fusils d’assaut pour lancer l’édition limitée Col Moschin d’Oris (Horomundi)...

••• Coucou, le revoilà ! Maxence van der Bauwede refait quelques apparitions sur les marchés internationaux, avec quelques nouveautés. Sérieusement étrillé par des associés prédateurs, il tente de relancer sa marque avec un design qui s’inspire parfois des montres à motif lingerie de Nina Ricci, tantôt du style Franc Vila (grosses joues) ou Greubel-Forsey (excroissances sur le boîtier) : il était récemment à Singapour (source : PuristsPro)...

••• Un nom à rajouter à la liste des marques présentes pour The Watches Days (Genève, 12-14 novembre) : Alain Silberstein (liste Business Montres du 23 septembre, info n° 6)...



9)
••• LA CONSULTATION NÉCESSAIRE DE L’AGENDA HORLOGER ÉTABLI PAR BUSINESS MONTRES POUR LA SEMAINE...
Un rubrique pratique qui reviendra régulièrement, tous les lundis, pour rester dans le bon rythme de l’actualité des montres : on y reprendra les principaux événements horlogers de la semaine – disons les plus intéressants et les plus significatifs de ceux qu’on aura pu repérer...



10)
••• LA TRADITIONNELLE SÉANCE DU RATTRAPAGE POUR CEUX QUI AURAIENT MANQUÉ UN ÉPISODE PRÉCÉDENT...
C’était publié en avant-première dans votre Quotidien des Montres, et nulle part ailleurs : des informations inédites et 100 % indépendantes sur la vie des montres, des marques et des objets du temps (Business Montres du 26 septembre)...