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Le temps d’une pause café, une brassée d’informations horlogères rassemblées par le Quotidien des Montres, qui
VOUS RECOMMANDE AUJOURD’HUI DE...
1)
••• RÉSERVER UN MOMENT POUR LES JOURNÉES DE LA MÉTROPOLE HORLOGÈRE (LA CHAUX-DE-FONDS)...
Alors que l’horlogerie ne jure que par Beijing et Astana, une manifestation proprement unique va se dérouler sous ses yeux, début novembre, au cœur de la plus célèbre watch valley. La Chaux-de-Fonds, 4-20 novembre : les Journées de la métropole horlogère. Un événement local, sans doute, mais qui intéresse les amateurs de toute l’Europe voisine (France, Allemagne, Italie, Autriche au moins) : c’est sans doute la première fois au monde qu’une ville toute entière se voue à l’horlogerie pendant près de deux semaines. Il est vrai que La Chaux-de-Fonds est également, dans le patrimoine mondial, la seule cité au monde à être à ce point pétrie d’horlogerie. En soi, la visite de la ville d’un point de vue horloger est un hommage à l’histoire de la montre : ces visites seront organisées pendant les JMH. Parler de montres pour mieux comprendre les montres : les conférences ne manquent pas tout au long de ces deux semaines (voir le programme sur le site). Voir des montres : il y aura des expositions dans toute la ville (ne pas manquer, entre autres, celle des montres GMT, ni la rétrospective des dix ans de révolution horlogère que nous avons vécu depuis l’an 2000). Après le ballon d’essai de 2009, les JMH ont corrigé le tir : cette édition 2010, d’une modestie assumée et nécessaire pour « donner du temps au temps », prépare en beauté l’édition 2011, nettement plus ambitieuse. En attendant, c’est ici et maintenant que les amateurs vont se faire plaisir...
2)
••• NE PAS QUITTER DES YEUX LA NOUVELLE MODE DES MONTRES EN BOIS...
Ce n’est plus une idée folle : la dendro-horlogerie est une tendance qui s’installe ! Business Montres évoque régulièrement ces « montres en bois » (30 septembre, info n° 6) ou en bambou, comme la Luxury Bamboo Watch (20 septembre, info n° 8), mais on voit arriver sur les marché des très amusantes Wood Shock dérivées de la fameuse Casio G-Shock et retraitées, comme leur nom l’indique, en « bio-montre » éco-compatible. Le fin du fin reste tout de même la Mica Plank Watch, entièrement réalisée en bois d’érable et dotée d’un design original (l’arrivée sur le marché de cette marque avait été signalée par Business Montres dès le 15 mai dernier, en observant que cette dendro-horlogerie était une mode récurrente dans l’histoire des montres, avec des propositions passées de Bvlgari, de Tissot ou de Chopard, mais également des marques jeunes comme Nixon, Vestal ou Quiksilver). Attention, signal fort !
3)
••• REGARDER DE PLUS PRÈS LA NOUVELLE MARQUE GRAVALANCE ET SA CRÉATRICE...
Ce n’est pas tous les jours qu’une horlogère lance une nouvelle marque : Hannelore Gleich a été formée, entre autres, par Vianney Halter, ce qui explique qu’elle ait créé son propre atelier à Sainte-Croix. Horlogère autant que spécialiste de la gravure (pour les montres autant que pour les pistolets automatiques ou les couteaux), Hannelore Gleich veut faire de Gravalance une référence pour la décoration à la main de pièces uniques. Sa première création prouve qu’elle peut aller loin : c’est à la fois un bracelet à double tour et une montre finement gravée, les deux doubles cornes surdimensionnées créant un bijou singulier, dont l’originalité ne doit pas occulter le minutieux travail de gravure « Made in Gravalance » du mouvement et du cadran...
4)
••• FAIRE UN TOUR DANS LA NOUVELLE BOUTIQUE TOY WATCH DE PARIS...
Une nouvelle boutique Toy Watch à Paris (350, rue Saint-Honoré) : entre Colette et la place Vendôme, c’est la 26e de la marque à travers le monde et la première à Paris. Spécialiste des montres full colors en silicone inspirées par les codes des icônes horlogères, Toy Watch affiche 2 000 autres points de vente (cette marque italienne a été lancée en 2006)...
5)
••• MÉDITER SUR L’AVENIR DES LICENCES DE MODE DANS L’HORLOGERIE...
Très bonne analyse de Paolo Marai, responsable du pôle « Mode » au sein du groupe Timex (Versace, Valentino, Ferragamo), qui est en chasse d’une nouvelle marque : « Un certain nombre de marques traditionnelles a perdu leur “sex appeal“, leur pouvoir d’attraction. Les gens ne se reconnaissent plus dans ces montres et préfèrent s’identifier à de grands couturiers ou de grands créateurs. (...)Nos concurrentes ne sont pas les autres marques de mode, au contraire ! Il existe une dizaine de marques “fashion luxe“ : Versace, Ferragamo et Valentino, mais aussi Chanel, Gucci, Hermès, etc. Ces marques concurrencent l’horlogerie traditionnelle, avec l’avantage de pouvoir s’appuyer sur des noms prestigieux et une communication globalisée ». Sur le modèle économique des marques de licence : « Le modèle de licence à deux désavantages majeurs : premièrement, la licence à une durée limitée, et rien ne garantit son renouvellement ; deuxièmement, plus la marque en question connaît le succès, plus il est difficile de renouveler la licence, les exigences partant à la hausse ». Du coup, avoue-t-il, « Nous réfléchissons à acquérir notre propre marque, pas juste la licence. Nous avons quelques idées, mais évidemment, tout est question de prix… » (Bilan, Suisse)...
6)
••• SALUER LA DISTRIBUTION ENFIN MONDIALE DE LA COLLECTION GRAND SEIKO...
Seiko a fini par craquer : la collection Grand Seiko – qu’on ne trouvait qu’au Japon, à Hong Kong et, presque clandestinement, à la boutique Seiko de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, mais aussi, depuis deux ans chez Uhrsachen à Berne, seul détaillant indépendant en Europe à vendre officiellement les montres Grand Seiko – est désormais disponible dans le monde entier ou presque, y compris en ligne (Seiko vient de mettre en place un site dédié à ces montres exceptionnelles). Il était temps et le marketing Seiko a beaucoup trop tardé à ouvrir les marchés à des pièces qui avaient tous les arguments pour revaloriser l’image de marque de Seiko auprès des amateurs de belle horlogerie...
7)
••• LIRE CETTE ANECDOTE RAPPORTÉE DE HONG KONG...
Elle illustre parfaitement la nouvelle folie des acheteurs asiatiques en pleine shopping week hongkongaise (source locale ultra-fiable). L’histoire date du week-end dernier, alors que des Chinois arrivent de toute la Chine intérieure pour se faire plaisir avec des produits de luxe. Il est 10 h 30 à Pacific Place et la boutique de montres [on ne dira pas le nom de la marque suisse en question] vient de lever son rideau. Entre un client avec un fort accent de région de Beijing : « Qu’est-ce que vous avez de plus cher ? ». C’est une question assez fréquente sur place : une partie de la clientèle veut ce qu’il y a de plus cher, ce qui donne des complexes aux brand managers locaux qui trouvent que leur haut de gamme n’est jamais assez chèrement tarifé !
••• Le vendeur propose un tourbillon à deux millions de dollars Hong Kong (soir environ 300 000 francs suisses) et veut commencer son argumentaire, quand le client tend immédiatement son poignet pour embarquer la montre, avec l’American Express qui va avec. Le vendeur passe la carte dans sa machine et le client sort immédiatement de la boutique. La vente n’a pas duré trois minutes...
••• Il faut courir derrière le client pour lui remettre l’écrin de la montre et le shopping bag qui va avec, si bien que le vendeur entend la conversation entre l’acheteur et sa femme, qui était restée dehors. « Alors, qu’as-tu trouvé ? », demande la femme de l’acheteur. « J’ai acheté une montre ! ». « De quelle marque ? ». Silence de l’acheteur, qui essaie de lire la marque sur le cadran, mais il n’y arrive pas. Il annonce alors, comme pour avoir la paix : « Philippe Cartier » !
••• Malaise du vendeur, qui retourne un peu dépité dans sa boutique, dont on doit préciser qu’elle n’est ni une boutique Cartier, ni une boutique Patek Philippe... Même en tenant compte de l’exagération naturelle des Hongkongais qui se racontent l’anecdote, l’histoire est très symbolique de l’emballement d’un marché où rien n’est jamais trop cher – ce qui réduit à pas grand-chose les fantastiques efforts de branding déployés par les marques, qui croient vendre des montres à des clients qui achètent des prix et des symboles statutaires ! Qui se souvient que 20 % des Hongkongais vivent sous le seuil local de pauvreté (l’équivalent de 1000 CHF par mois pour une famille de deux personnes) ?
8)
••• DÉCOUVRIR QUELQUES INFORMATIONS EN VRAC, MAIS SANS ENTRER DANS LES DÉTAILS...
••• La nouvelle esthétique des montres Valbray, qu’on peut découvrir ces jours-ci chez Colette (Paris) : beaucoup de raffinement dans le traitement des surfaces et les finitions (douceur des cornes, chanfreins), couronne retravaillée (plus grande et plus contemporaine), nouvelles lames pour le « diaphragme » qui voile ou révèle le double cadran (perfection de l’ajustement et traitement de surface). Les montres ont également gagné cette automne une nouveau bracelet plus épais et une nouvelle boucle déployante (image ci-dessus). Ne pas oublier le visiter le nouveau site Valbray...
••• Laurent Ferrier sous le scalpel d’Alex G. : images des montres du « papy de la nouvelle génération » et du mouvement, dont les finitions peuvent se passer de loupe tellement elles sont soignées (PuristSPro)
••• Un nouvel ennemi métallique pour les montres : après le nickel, le cadmium, qu’on trouve dans un certain nombre d’objets venus de Chine, par exemple des bijoux, mais pourquoi pas des montres. La Californie a banni ce métal pour les objets destinés aux enfants et d’autres Etats pourraient suivre...
••• Des cadrans horlogers qui rendent hommage au dessinateur néerlandais Maurits Escher, célèbre pour ses illusions d’optique : une fascinante recension pour trouver des nouvelles expressions esthétiques...
••• Business in China : un livre d’Olivier Marc (éditions Choiseul). Par un spécialiste de la Chine, un décodage des réalités chinoises et du parcours d’obstacles imposé aux investisseurs européens. Mieux qu’un recueil de trucs et astuces, une vision stratégique (interview express de l’auteur sur le blog Marketing en Chine)...
••• Quelques montres pour casinotier invétéré : roulette, jack pot et autres machines à défier le hasard (recension Leather Watch Pouch)...
9)
••• PRENDRE UNE NOUVELLE DOSE DE CRÉATIVITÉ AVEC TOKYOFLASH...
Parmi les propositions les plus récentes d’une des plus folles boîtes à idées de cette planète : une montre Dragon Watch conçue pour les dames, avec une lecture de l’heure sur des sortes d’« écailles » lumineuses ;
••• Une montre Time in Seconds, qui ne comporte qu’un LED au milieu du cadran (il s’allume et il s’éteint pour indiquer l’heure : une sorte de répétition minutes lumineuse !) ;
••• Une montre Chrono Haute Performance, qui est tout sauf bizarre (c’est ça qui est bizarre chez Tokyoflash), mais qui se distingue par le culte des angles et des arêtes de son design ;
••• Une montre Strap Watch, bracelet qui donne l’heure avec des LED et un affichage sans cadran sur le bracelet lui-même ;
••• Une montre Future Bling, dont les diamants seraient des LED dont la lecture géométrique défie toute compréhension rapide ;
••• Une montre Flying Watch, qui joue les soucoupes volantes illuminées de LED multicolores et qui est une vraie réussite !
••• Enfin, une montre Watch This, qui ne contient que l’inscription « Watch this », sauf quand on presse le bouton pour lire l’heure et que s’allument différents points lumineux ou des flèches autour de l’inscription...
10)
••• RÉFLÉCHIR À L’ART CONTEMPORAIN EN LE RELIANT AUX MARCHÉ DES MONTRES...
Violente charge d’un grand spécialiste de l’art contemporain, Jean Clair, précisément contre « l’art des traders » (Le Monde, France) : un point de vue passionnant sur la « titrisation » de l’art contemporain, qui doit nous aider à réfléchir à ce qu’est aujourd’hui la « valeur » de nos montres. A propos de la crise de 2008, Jean Clair écrit : « Subprimes, titrisations, pyramide de Ponzi : on prit conscience que des objets sans valeur étaient susceptibles non seulement d'être proposés à la vente, mais encore comme objets de négoce, propres à la circulation et à la spéculation financière la plus extravagante. Les procédés qui permettent de promouvoir et de vendre une oeuvre dite d'"art contemporain", sont comparables à ceux qui, dans l'immobilier comme ailleurs, permettent de vendre n'importe quoi et parfois même rien »... Chaque lecteur aura à cœur de remplacer les mots d’« art contemporain » par ceux de « montres contemporaines » : l’analogie fonctionne parfaitement. A chacun de mettre les noms des marques auxquelles il pense à la place des noms d’artistes cités ensuite par Jean Clair...
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