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Le fonds d’investissement horloger « Precious Time » sera présenté officiellement ces jours-ci à Luxembourg (7 octobre) et à Genève (12 octobre).
Les bonnes raisons d’avoir confiance dans l'intelligence du projet, mais aussi les non moins bonnes raisons de rester méfiant…
1)
••• EN RÉSUMÉ, POUR LES ANALYSTES FINANCIERS QUI NE LISENT PAS PLUS DE 10 LIGNES SUR LEUR I-PAD…
Cinq raisons objectives d’avoir confiance et cinq raisons subjectives d’y regarder à deux fois… pour ceux qui nous réclament un avis de spécialiste sur la question...
FORCES
1)
••• La sécurité du cadre juridique luxembourgeois : les pratiques financières d’Elite Advisers – des vrais banquiers – sont rassurantes et soigneusement encadrées par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSI), le « gendarme des marchés » du Luxembourg…
2)
••• La validité du modèle d’investissement dans des produits « physiques » : la formule a été rodée avec succès dans les grands vins (fonds d’investissement Nobles crus, géré par Elite Advisers) et les clients – investisseurs, family offices ou particuliers – ne s’en plaignent pas…
3)
••• L’attractivité de l’objet montre : partout dans le monde, elle reste l’accessoire masculin par excellence, culturellement reconnu, socialement valorisé, furtif aux frontières avec un excellent rapport prix/volume et une valeur aisément liquéfiable sur tous les marchés…
4)
••• La solidité du marché : la dynamique s’est maintenu depuis quinze ou vingt ans et la (vraie) montre de collection a fait la preuve de ses qualités « crisis proof », aux enchères comme chez les marchands…
5)
••• La curiosité des amateurs « émergents » : la demande des nouveaux collectionneurs venus des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) se consolide de mois en mois et ils constituent une relais de croissance dominant…
FAIBLESSES
1)
••• L’opacité consubstantielle du marché de l’horlogerie de collection : loin d’être mature, c’est encore un marché de niches trop sensible à des facteurs irrationnels, géographiquement déséquilibré et dont les manipulateurs potentiels n’ont pas de contre-pouvoirs…
2)
••• La rentabilité aléatoire d’un fonds horloger : compte tenu des taxes et frais de vente aux enchères, et meême en achetant sans frais à des collectionneurs, l’objectif des 15 % de rentabilité annuelle exigerait un quasi-doublement quinquennal des prix de ventes, ce qui n’a jamais été le cas depuis vingt ans, même pour les pièces exceptionnelles…
3)
••• La visibilité détestable de toute projection économique : un tels fonds exige une gestion sur le très long terme (dix ans minimum, sinon une génération), alors que personne n’a plus envie de s’engager de façon ferme au-delà de trois à cinq ans…
4)
••• La volatilité de capitaux anonymes pas toujours propres : on parle beaucoup (trop) d’« argent sale » et de blanchiment pour ces montres de collection [leur rapport volume/valeur – voir ci-dessus – est une facteur aggravant] pour ne pas inquiéter les « zinzins » (investisseurs institutionnels), d’autant qu’on va aussi commencer à parler de « montres sales » (bidouillées, maquillées ou carrément contrefaites)…
5)
••• La tragique fragilité du facteur humain : on ne décrète pas la confiance par un coup de sifflet du « gendarme des marchés », surtout sur un marché qui ne connaît que des produits émotionnels valorisés par des emballements irrationnels, d’où l’importance démesurée de la crédibilité personnelle des acteurs…
2)
••• LES GRANDS PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT DU FONDS D’INVESTISSEMENT « PRECIOUS TIME »...
La structure porteuse du fonds « Precious Time » est luxembourgeoise : Elite Advisers est dirigé par « un duo entrepreneurial, formé par Miriam Mascherin et Michel Tamisier, duo qui peut se prévaloir d’un parcours remarquable dans la distribution de produits financiers à l’échelle internationale et qui bénéficie d’une expérience pratique des services offerts par les différents acteurs du secteur financier ». Leur spécialité : l’ « investissement passion » (ils ont créé un fonds d’investissement dans le domaine des grands crus de vins, avec une belle réussite sur ce type de produit de niche). Elite Advisers gère aujourd’hui pour environ 65-70 millions d’euros...
••• A la recherche de produits de niche, les montres de collection étaient un secteur tentant. Le fonds « Precious Time » propose aux investisseurs d’investir dans des objets concrets, « physiques », pour créer un stock de montres qui se valorisera dans le temps en se spécialisant sur des montres « exceptionnelles ». Cible visée par ce fonds : les investisseurs institutionnels (banques, family offices) soucieux de se diversifier sur des produits durables, mais aussi les collectionneurs privés, appelés à souscrire dans leur passion, au besoin en apportant au fonds leur propre collection, qui serait alors « échangée » contre des parts de ce fonds [beaucoup de collectionneurs européens sont aujourd’hui, par transition générationnelle ou par goût, dans une phase de déconsolidation et de désinvestissement de leurs collections d’objets d’art].
••• Ce fonds sera géré comme une Sicav luxembourgeoise classique, sous le contrôle de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSI), le « gendarme des marchés » du Luxembourg, et dans le respect des règlements classiques qui s’imposent aux institutions financières. Objectif à terme : un fonds d’environ 10-15 millions d’euros, avec une mise de fonds minimum aux alentours de 100 000 euros la part (chiffres prévisionnels non officiels).
3)
••• LES OPÉRATIONS DE CONSTITUTION DE CE FONDS INVESTI EN MONTRES DE COLLECTION...
Montres visées pour se constituer un stock : en priorité, les « pièces exceptionnelles », les « Mona Lisa » de l’horlogerie, les « oiseaux rares » du patrimoine horloger et de la collection, les montres ultra-compliquées réalisées en séries très limitées. Comprenez 50 % de Patek Philippe (image ci-dessus) et 30 % d’autres marques (Breguet, Cartier, etc.), avec 10 % de « montres qui ont du sens » pour un tel fonds (séries limitées contemporaines), 10 % du fonds restant liquide (cash) pour les bonnes affaires du moment. Ce stock – régulièrement revalorisé et réestimé par un expert indépendant à sa valeur liquidative – sera conservé physiquement aux Ports-Francs de Genève pour profiter d’une optimisation douanière en matière de taxes locales...
••• Trois canaux privilégiés pour les achats constitutifs de ce stock : les collections particulières (négociées en totalité auprès d’amateurs se refusant au risque des salles de vente), les enchères (avec les taxes que l’on connaît) et les marchands. Ces achats sont contrôlés par le « comité des sages » du fonds, qui comprend notamment le gérant du fonds, Alfredo Paramico, Napolitain d’origine, bien connu dans le milieu des collectionneurs de montres et des financiers genevois, et de Nicolas Mauboussin, ex-Antiquorum récemment créateur à Paris de Dens & Co (enchères de montres). L’ex-banquier Michel Stasser est également de l’aventure.
••• L’idée est de constituer rapidement une collection stable, dont la valeur s’accroîtra régulièrement au fil des années, avec un objectif de rentabilité à long terme et la possibilité d’enrichir à tout moment la collection de « pièces exceptionnelles » qui arriveraient sur le marché. L’idée de détenir des « parts » plutôt que des montres – toujours plus coûteuses à entretenir, à stocker et à sécuriser – peut séduire une cible de non-passionnés, notamment dans les pays qui n’ont pas encore acquis la culture de la collection des objets de luxe, et une cible d’amateurs européens peu familiers des enchères [dont l’opacité n’a pas toujours bonne réputation] ou étrangers pour l'instant au circuit des grands marchands euro-américains.
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