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Un peu étrange, l’apparition surprise de la Monaco V4 version or rose : on la découvre dans les vitrines du Grand Prix d’Horlogerie et elle arrive en Chine, mais elle reste inconnue en Europe ou sur le site de la marque.
C’est dommage, cette discrétion !
••• TAG HEUER MONACO V4 (SÉRIE LIMITÉE EN OR ROSE)...
Ne pas croire que cette nouvelle version est une simple déclinaison en or rose de la V4 précédente, qui avait été une des concept watches les plus attendues – et les plus étonnantes, avec sa « transmission par courroie » – de la première décennie 2000. Également réalisée en série limitée (60 exemplaires) et sensiblement au même prix que la première série en platine (150 pièces), la Monaco V4 or rose sera doublé d’une troisième version, cette fois en titane grade 5 poli...
••• Si l’architecture du mouvement V4 reste inchangée (double paire de barillets disposés en V, entraînement par courroie, masse linéaire, etc.), les finitions ont été totalement reprises, avec un revêtement en ruthénium noir de toute beauté sur les ponts en carbure de titane. La complexité d’usinage de ce revêtement est inouïe : ce revêtement par déposition ne souffre pas la moindre empreinte. Il faut changer les doigtiers de montage en latex toutes les vingt minutes sous peine de « marquer » de façon indélébile le composant manipulé, qui doit alors partir à la poubelle !
••• Même les « courroies de transmission » – qui font circuler l’énergie dans le mouvement – ont été repensées : elles sont... blanches, ce qui est du meilleur effet esthétique (effet de contraste avec le ruthénium) et qui annonce de futures déclinaisons dans d’autres couleurs. Autre effet de contraste : les rouages, désormais parfaitement « lisibles » dans leur harmonie sur fond noir. On peut noter ici les finitions très soignées des ponts anglés dans un style haute horlogerie (l’anglage de la version titane a été renforcé pour souligner par contraste les volumes du mouvement)...
••• Enfin, on ne s’est pas contenté de refaire en or rose (boîtier, aiguilles, couronne) ce qui était en platine ou en or blanc : les proportions du boîtier ont été entièrement revues et ses dimensions reprofilées, ce qui donne beaucoup plus d’esprit contemporain à une montre qui sait rester « modeste » (39 mm pour 17 mm d’épaisseur) tout en marquant sa présence au poignet. Sur les flancs, deux inserts de « céramique » (nitrure de silicium) viennent alléger visuellement la carrure, dont les lignes semblent plus tendues. Le nouvel angle des méplats du boîtier et le nouveau profil de son verre saphir bombé et biseauté contribuent également à donner beaucoup plus de fluidité à la montre, qui s’offre par ailleurs un bracelet en alligator caoutchouté très doux au toucher (superbe boucle déployante, très originale dans son design).
••• Seule critique à porter pour cette pièce, qui prouve par ailleurs une vraie culture du raffinement horloger dans l'équipe de création de la marque : à quoi bon graver TAG Heuer et son « bouclier » sur le boîtier, alors que le nom de la marque et sont logo apparaissent déjà sur le mouvement, avec le nom V4 ? Cette « peur de manquer » est d’autant plus inexpliquable que la Monaco V4 est une montre unique sur le marché, à la fois par sa ligne, par la structure de son mouvement et par son principe de fonctionnement mécanique. Celui qui ne la reconnaît pas au premier coup d’œil n’est sans doute pas « dans la cible » : autant dire que celui qui la reconnaît et qui l’apprécie n’a pas besoin d’une double mention TAG Heuer sous ses yeux... |