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EN PLEIN MILIEU DE LA SEMAINE, NE PRENEZ PAS LE RISQUE DE PASSER À CÔTÉ DES INFORMATIONS CI-DESSOUS : ELLES MÉRITENT QUELQUES SECONDES D'ATTENTION...
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••• DES BONNES NOUVELLES CÔTÉ MCT(MANUFACTURE CONTEMPORAINE DU TEMPS)...
Denis Giguet et sa bande sont plutôt silencieux ces derniers temps, mais c’est d’une part une question de nature (Denis Giguet n’est pas un grand tonitruant) et c’est aussi par obligation : tout le monde est à fond sur la livraison des dernières nouveautés, comme la Sequential One All Black, sur la mise au point des futurs développements de la gamme et sur la finalisation des nouveautés 2011, qui sera sans doute une « grande année » pour MCT. Ce qui fait beaucoup pour la petite équipe regroupée autour de Denis Giguet (le maître-horloger Jérôme Marcu, épaulé par les horlogers Baptiste Guye et Alexandre Bonnet), mais c’est nécessaire pour alimenter les demandes de la trentaine de détaillants qui ont fait confiance, à travers le monde, à cette « jeune marque » genevoise (image ci-contre : un chef-d’œuvre de la micro-mécanique horlogère contemporaine, entre deux doigts, le « prisme » séquentiel dont les cinq éléments rotatifs « écrivent » le chiffre de l’heure).
2)
••• L’INFLUENCE DIRECTE DE LA FIRST LADY AMÉRICAINE SUR LES INDUSTRIES DE LA MODE...
Une étude ultra-sérieuse et hyper-amusante sur la façon dont Michelle Obama impacte le marché américain de la mode : ne riez pas, c’est scientifiquement argumenté par David Yermack la Harvard Business Review (Etats-Unis), avec des infographies portant sur 29 marques et un diaporama plus que convaincant. « Aucune autre première dame, même une icône de mode comme Carla Bruni-Sarkozy, n’a un tel effet d’entraînement sur les industries de la couture » : c’est le plus bel endorsement de la décennie !
••• DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’ATLANTIQUE, on subirait plutôt l’inverse : le fait que le président de la République française porte une Rolex n’a pas d’effet positif sur les ventes, bien au contraire. Ni d’ailleurs le fait qu’il s’affiche ensuite avec une Patek Philippe ou, plus récemment, avec une Girard-Perregaux (révélation Business Montres du 22 février dernier)...
3)
••• LES 70 NOUVEAUX COPAINS DE JEAN-CLAUDE BIVER (HUBLOT)...
Les marques sont toujours fières de s’offrir le poignet d’un chef d’Etat ou d’une célébrité politique. Jean-Claude Biver s’offre soixante-dix présidents, chefs d’Etat et de gouvernement d’un seul coup : les invités d’Abdou Diouf, qui se retrouvent en fin de semaine à Montreux (Suisse) pour le XIIIe Sommet de la francophonie (que préside l’ex-président sénégalais Abdou Diouf). Ils recevront tous une Big Bang Hublot, dont le fond est gravé en souvenir de ce sommet. C’est un « cadeau officiel » de la Confédération suisse aux personnalités qui participeront à cette manifestation...
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••• UNE SÉLECTION DES BONS PLANS (ET DES MOINS BONS) REPÉRÉS CES JOURS-CI...
••• Un des plus beaux coups de la semaine, c’est peut-être celui d’Ebel dans le numéro de novembre de GQ (Allemagne) : les footballeurs du Bayern (Schweinsteiger, Lahm, Van Bommel, Müller) y jouent les mannequins de mode et ils posent avec leur Ebel Tekton « réglementaire » sans que la marque ait téléguidé l’opération. Une bonne surprise pour Marc Michel-Amadry...
••• Un des plus grands « objets du temps » jamais réalisé doit bientôt passer aux enchères (Antiquorum, 14)14 novembre, Genève) : il s’agit du Time Exporator de Louis Moinet, « cabinet de curiosité » contemporain large de trois mètres sur deux mètres de hauteur . Réalisé dans un style rétro-futuriste à la limite du steampunk, ce Time Explorator est en réalité... l’écrin du Jurassic Tourbillon, dont le cadran est taillé dans un os de dinosaure fossile. Business Montres (14 mars) avait déjà repéré cette « machine à explorer le temps » comme un des objets « les plus spectaculaires » de tout Baselworld...
••• Une répétition minutes en porte-clé : c’était un des objets les plus amausants de Baselworld 2010 et on l’avait déniché sur le stand Milus. Il s’agit d’un porte-clé (électronique, mais un mouvement mécanique à rotor oscillant, visible sur une des faces de l’objet, crée l’illusion) qui donne l’heure en sonnant comme une vraie répétition minutes les heures, les quarts et les minutes. Très horloger !
••• Un excellent photographe-blogueur horloger : c’est peut-être même un des meilleurs de la blogosphère horlogère et on le trouve sur Wristwatch Picture, il il dispose déjà d’une photothèque assez riche et variée...
••• Ice-Watch, sympathique marque me-too polymérisée, déclare vendre 250 000 montres par mois, soit 5 montres à la minute pour un total de trois millions de montres par an (3 700 points de vente dans 81 pays). Admettons que la dynamique soit porteuse et que les chiffres n’aient pas été gonflées à l’hormone de croissance (celle qui déforme toute communication corporate) : ce n’est pas une raison pour prétendre que Ice-Watch sera bientôt le leader sur son segment. Si on se souvient bien, il y a Swatch sur le chemin, très loin devant...
••• Une Vacheron Constantin Patrimony pour le ministre de l’Intérieur de l’Argentine, pays où on accorde beaucoup d’importance à ce que portent les responsables politiques, notamment aux Rolex de la présidente (source : Perfil.com
••• Un ancrage charitable de plus en plus marqué pour Baume & Mercier, qui multiplie les initiatives dans ce domaine (source : newsletter de la marque) et qui se désigne de plus en plus elle-même comme « maison d’horlogerie » – concept intelligent et multi-signifiant qui évite les pièges habituelles des mots « horloger », « manufacture » ou « marque »...
••• Des designers qui s’expriment à la place des marques (pour lesquelles ils ne travaillent pas) : Scott Marsden (Royaume-Uni) a imaginé ce qu’il ferait s’il était designer de montres chez Bell & Ross ou chez Nixon ou encore pour Cartel (?). De quoi forcer la main aux marques...
••• Une sympathique caricature du bling-bling et des montres trop dorées dans la pub TV pour les nouvelles Adidas de cette fin d’année (excellent pastiche du trop célèbre Scarface)...
••• Un nouveau site pour Ventura : plus clair, plus lisible, plus minimaliste que jamais et d’une logique presque glaçante (Ventura). Cher Pierre Nobs, attention aux bracelets en python : c’est ringard et on sait maintenant que c’est cruel !
••• Un nouvelle « série artistique » pour Movado : elle est signée Kenny Scharf et elle est on ne peut plus agréable à regarder. Une nouvelle pièce à glisser dans le dossier de la résurrection esthétique (pas encore commerciale, mais ça viendra) d’une marque qui était tombée très bas...
••• Une montre Ferrari, encore une (pas de rapport avec Cabestan) : c’est la Ferrari Paddock Chronograph, Swiss Made en 42 mm de PVD noir, cadran fibre de carbone et écusson à cheval cabré, mouvement électronique Ronda jour-date. En vente dans toutes les boutiques Ferrari pour 350 euros (nettement moins que les Ferrari Panerai, et sans doute plus conforme aux moyens réelles des amateurs « aspirationnels »)...
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••• UNE RAPIDE REVUE DE PRESSE EN PASSANT...
••• « Audemars Piguet News & Events » : le nouveau blog de marque Audemars Piguet entend raconter la marque au jour le jour en faisant partager une vraie « expérience AP » aux amateurs. Techniquement irréprochable (concept LargeNetwork, Genève), le site – qui joue sur Auda et City – affiche une simplicité 2.0 de bon aloi, avec une matrice d’entrée qui rompt (il était temps, et toutes les marques devraient finir par y arriver) avec la logique commerciale traditionnelle : moi–mon histoire–ma marque–mon CEO–mes produits–mes points de vente–etc. ! On commence ici par parler de la périphérie, de l’air du temps, du monde comme il va et de la vie avant de tout ramener à la marque et à son message. A suivre de près...
••• « Christine Genesis » : une horlogère allemande (région de Hambourg) qui gagne à être connue, découverte grâce à TrustedWatch.TV (17:21 mn, en allemand), mais on peut découvrir les montres qui portent son nom sur le site de Genesis (des montres très allemandes par le style, mais très horlogères)...
••• « Zenith superstar, # 1 : Londres » : c’est sur Revolution online...
••• « Zenith superstar, # 2 : Los Angeles » : c’est sur A Blog to Read...
••• « Zenith superstar, # 3 : Paris » : c’est sur Passion horlogère, dont Jean-Frédéric Dufour est devenu « membre d’honneur » [et il a sans doute du flair, parce que c’est le « club » d’amateurs d’horlogerie qui monte dans le paysage français]...
••• « Un timing opportun pour une entrée dans l’horlogerie » : Valbray, la jeune marque créée en pleine crise horlogère (révélation Business Montres du 2 décembre dernier) à l’honneur, avec un belle présentation dans L’Agéfi (Suisse)...
••• « La politesse de la montre est de donner l’heure exacte » : en général, les entretiens avec François-Paul Journe sont assez directs, et celui qu’il vient d’avoir avec le magazine HH-Horlogerie est plein de savoureuses formules sur la précisions horlogère (« La précision est aussi simple que cuire un œuf au plat ») et sur ses récents déboires dans un concours de chronométrie. L’article fait allusion au « point de vue sur l’utilité du tourbillon en termes de précision ». C’est un rappel d’une célèbre interview du même François-Paul Journe : « Il y a des coups de pied au cul qui se perdent » (Grégory Pons pour Worldtempus). C’était aussi un grand moment de parler-vrai horloger...
••• « Pourquoi les hommes sont-ils si tendres à 18 heures, heure idéale pour n obtenir quelque chose ? » : bonne question de chronopsychologie que pose le Daily Mail (Royaume-Uni), en constatant, études psychologiques tout-à-fait officielles à l’appui, qu’il y a... une heure pour tout, il suffit de trouver la bonne. Une étude à faire méditer aux créateurs horlogers, qui devraient concevoir des montres dont les cadrans « to do-to do not auraient des plages horaires variables (concept autrefois utilisé par les horlogers asiatiques, puis récemment tenté par Hermès et par Horus, ainsi que par les montres hindouisantes Borgeaud)...
••• « Un grand hôtel très attendu au centre ville de La Chaux-de-Fonds » : apparemment, les marques de la vallée sont unanimes (ou presque) pour pouvoir disposer à 1 000 m d’altitude d’hôtels de prestige comparables à ceux qu’on trouve au bord du lac de Neuchâtel (source : L’Express-L’Impartial. Sauf que la rentabilité d’un hôtel de luxe en centre-ville n’est pas forcément assurée pour les investisseurs potentiels. La solution ne serait-elle pas plutôt dans l’essaimage de « maisons d’hôtes » ultra-qualitatives [comparables à ce que font déjà certaines marques, comme Ebel ou Montblanc], qui procureraient aux visiteurs de marques une « expérience » plus originale que celles des classiques « palaces » cinq-étoiles dont ils ont l’habitude ? Sans parler des stupides et classiques querelles de territoire : en vallée de Joux, que de marques n’envoient pas leurs visiteurs à l’Hôtel des horlogers du Brassus pour ne pas qu’« ils ne dorment pas chez Audemars Piguet » !
••• « La Chine devient le marché n° 2 pour les industries du luxe » : une explication sur CNBC d’un pays qui se pose – définitivement ? – en futur n° 1 mondial de la consommation des produits de luxe. Chiffres et arguments par le patron de Bain & Company en Chine...
••• « Notre objectif est d’atteindre la rentabilité d’ici deux ou trois ans » : Jean-Marc Jacot explique la stratégie de Vaucher Manufacture à L’Agéfi (Suisse), en précisant que « les investissements, importants, se sont dès le départ inscrits dans une perspective de long terme. L'important aujourd'hui est d'être opérationnel, mais on ne peut pas encore parler de bénéfice opérationnel ». Ce dont on se doutait, quoique le succès incontestable de la manufacture soit claironné par lui depuis cinq ou six ans [encore une preuve du génie de notre « Himalaya de la pensée horlogère », mais passons !]. Ce sera dur d'attendre trois ans de plus... Là où ça devient plus confus, c’est sur les objectifs de Vaucher et de Parmigiani : 5 000 montres par an annoncées [comptez la moitié pour le sell-out, en restant poli] et « jamais plus de 50 ou 60 % de nos capacités pour notre propre marque (Parmigiani) ». Même avec un doublement espéré en 2 ou 3 ans, ça ne laissera pas beaucoup de capacités aux marques tierces, dont Hermès.
••• AU PASSAGE, coup de chapeau admiratif à la tirade lancée par Jean-Marc Jacot, avec le coup de menton qu'on imagine : « Nous sommes très sollicités, mais surtout par des marques à petits volumes, entre 200 et 500 pièces par années, mais nous n'avons pas l'intention d'étendre notre base de clientèle ». Effectivement, beaucoup de petites marques ont reçu la visite pressante des commerciaux de Vaucher, venus leur faire la danse du ventre pour leur vendre des mouvements qui étaient toujours malheureusement trop petits et trop chers pour elles...
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