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En mémoire de Gino Macaluso, un « jeudi noir » pour la haute horlogerie...
 
Le 28-10-2010
de Business Montres & Joaillerie

LE TEMPS D’UNE PAUSE CAFÉ-CRÈME, L’ESSENTIEL DES ACTUALITÉS HORLOGÈRES DE CETTE FIN DE SEMAINE, SANS TROP DÉVELOPPER, JUSTE POUR GARDER LE CONTACT AVEC LA PLANÈTE DES MONTRES TELLE QU’ELLE VA (PLUTÔT MAL AUJOURD'HUI,« JEUDI NOIR »)...

1)
••• UN ADIEU BOULEVERSANT À NOTRE AMI GINO MACALUSO (GIRARD-PERREGAUX)...
Il y a des informations qu’on préférerait ne jamais avoir à rédiger... Celle qui concernait la disparition de Gino Macaluso, hier après-midi, était une des plus pénibles de ces dernières années : pas lui, pas comme ça et pas maintenant ! Passionné d’automobile, ancien pilote victime voici quelques années d’un grave accident, Gino Macaluso était lui-même un « survivant » : c’est la force vitale qu’il avait en lui qui lui avait permis de faire de du groupe Girard-Perregaux (Sowind) un « revenant » sur la scène de la haute horlogerie. Il n’avait que 62 ans et la vie ne l’avait pas épargné, mais il avait su en tirer d’immenses joies, notamment celle de préparer ses deux fils, Stefano et Massimo, à lui succéder un jour aux commandes du groupe familial qui aimantait ses passions d’entrepreneur et dont il avait refait une « vraie » manufacture.
• ENTRÉ AU CONSEIL D’ADMINISTRATION de Girard-Perregaux (marque dont il était le distributeur italien) en 1989, Gino Macaluso en avait pris le contrôle en 1992, juste à temps pour relancer la marque dans le grand jeu du retour à un nouvel âge d’or des montres mécaniques. Sa clairvoyance entrepreneuriale l’avait poussé – bien avant d’autres patrons horlogers – à intégrer dans une manufacture contemporaine la production des composants les plus stratégiques, jusqu’à la réalisation de mouvements appréciés de nombreuses marques tierces. Champion des complications, il avait relancé les « tourbillons sous trois ponts d’or » jusqu’à en faire un des piliers de l’identité retrouvée de Girard Perregaux. Il avait créé la marque JeanRichard pour « équilibrer » Girard-Perregaux et préparer un « sas d’accès » à la haute horlogerie chez les nouvelles générations...
• CONSCIENT DE LA FRAGILITÉ intrinsèque d’un groupe familial indépendant sur un marché horloger en mutation profonde, il avait adossé le groupe Sowind à un groupe de luxe familial (PPR), qu’il savait respectueux de l’indépendance d’une entreprise patrimoniale en dépit de sa taille de géant mondial. Si on pu critiquer telle ou telle séquence de sa stratégie au cour de ses dernières années, son parcours reste emblématique d’une génération qui a su échapper à la malédiction du quartz pour renouer avec la splendeur passée de l’horlogerie traditionnelle : il aura marqué le paysage industriel par la rigueur de sa vision et par l’élégance de ses créations [il avait dessiné lui-même quelques montres de l’actuelle collection, comme la 1966], avec un instinct très sûr qui lui permettait de passer des plus grandes complications classiques à des pièces aussi rupturistes que le tourbillon Jack Pot dans le style « bandit manchot ». Que de belles montres il laisse à nos poignets...
• TÉMOIN D’UNE GÉNÉRATION dont la courtoisie naturelle n’était jamais prise en défaut, cet Italien de naissance était un horloger de cœur en même temps qu’un esthète du quotidien et un homme de goût sensible aux créations contemporaines : le paysage des montres s’est appauvri au cours de ces derniers mois, avec la disparition de Gino Macaluso et Nicolas Hayek, deux personnalités très opposées, mais qui n’en étaient pas moins les ferments d’une passion transmise comme un étincelant flambeau aux nouvelles générations...



2)
••• LES QUESTIONS AUJOURD’HUI SANS RÉPONSES SUR LE VIDE LAISSÉ PAR GINO MACALUSO...
Deux marques au milieu du gué : que vont devenir Girard-Perregaux et JeanRichard, ainsi que l’outil industriel dont elles sont le cœur ? Deux héritiers : les deux fils de Gino Macaluso, Stefano, très impliqué dans Girard-Perregaux, et Massimo, déjà aux commandes de la manufacture JeanRichard. Un partenaire de référence : le groupe PPR de François-Henri Pinault, qui est personnellement assez passionné de montres pour avoir un raisonnement méta-financier sur une manufacture qui pourrait devenir le cœur battant de son dispositif horloger. Un réseau mondial sévèrement étrillé par la crise et déstabilisé par la mutation de la distribution internationale. Une « cote d’amour » intacte aux yeux des nombreux amateurs littéralement « amoureux » de la marque...
• RESTE À SAVOIR SI LES JEUNES PADAWANS du Maître Gino ont réellement terminé leur apprentissage de la Force et s’ils ont une préparation suffisante pour la responsabilité que leur sort leur impose aussi cruellement. L’un et l’autre ont su se forger, au cours de ces dernières années, une maturité qui se remarquait de SIHH en SIHH, mais Gino Macaluso tenait son empire d’une main tellement ferme qu’il ne lui sera pas facile de lui succéder – son autorité ayant masqué de multiples difficultés structurelles qui ne manqueront pas de produire rapidement quelques effets pervers. On peut s’attendre à de pénibles cahots pendant une période de transition dont la durée conditionne, précisément, l’indépendance future d’un groupe qui a plus que jamais besoin de cadres de qualité dotés d’une lettre de mission claire et des moyens de parvenir à leurs objectifs...
• RESTE À SAVOIR SI LE PARTENAIRE PPR sera à la hauteur de l’enjeu et résistera à la tentation de l’interventionnisme autant qu’à celle du non-interventionnisme. Ligne de crête délicate à tenir pour François-Henri Pinault et Robert Polet, qui n’ont jamais clairement exprimé – au-delà de la classique langue de bois partenariale – leur vision stratégique pour le développement des activités horlogères du groupe, dont Sowind serait le pivot tactique idéal...
• RESTE À SAVOIR, ENFIN, SI UNE MANUFACTURE « INDÉPENDANTE » de taille moyenne a encore une carte à jouer sur un marché international de la montre où les groupes spécialisés abusent de leur position dominante et bénéficient d’une outrageuse « prime au leader » – qui rend les gros encore plus gros et qui réduit les petits à être encore plus petits ! Les atouts (héritage, histoire, outil, équipe, collection) ne manquent pas pour Girard-Perregaux et JeanRichard, mais le chemin est périlleux, hérissé de cailloux tranchants et pavé des mauvaises intentions de la concurrence...
• LE ROUGE EST MIS, avec une situation d’alerte maximum : le groupe Sowind entre dans une ère de turbulences dont il est aujourd’hui impossible de prévoir l’évolution. Une chose est certaine : tous les vœux des amoureux de la marque et de tous les amateurs de belle horlogerie accompagnent Stefano et Massimo dans la Reconquista qui les attend...



3)
••• LA BELLE ILLUSTRATION DU « SPORT CHIC » PAR JAQUET DROZ...
SW pour « Sport Watch » : en or rouge, ce n’est pas moins sportif, mais encore plus chic ! Décliné à partir de la Grande seconde, ce boîtier sportif gagne en force sans rien perdre de l’identité de son design : non seulement il s’impose par l’élégance de son or plus rouge que rose (beau contraste avec le noir du cadran et du bracelet), mais il s’offre un cadran d’une vraie profondeur apportée par le rehaut des compteurs qui dessinent le 8 désormais emblématique de la marque (image ci-dessus). Mouvement automatique à masse oscillante en or gris et Superluminova sur la pointe des aiguilles, ne serait-ce que pour renforcer le caractère sportif de cette pièce très séduisante...



4)
••• LE MORTEL CULTE DE L’AMBIGUÏTÉ CULTIVÉE PAR CLARO WATCH...
18 horlogers au tapis avec la fermeture annoncée de Claro Watch, une « manufacture » tessinoise de mouvements qui ne cessait de flirter avec la ligne jaune du Swiss Made – et pas souvent du bon côté de cette ligne ! En février 2009, Business Montres racontait à ses lecteurs les coulisses de cet atelier et de son mouvement CL-888, officiellement Swiss Made quoique très largement cloné du calibre chinois ST-16, avec des composants issus des usines chinoises Tianjin Sea-Gull [une des plus célèbres manufactures chinoises d’horlogerie mécanique]. Le CL-888 était suffisamment terminé en Suisse pour avoir droit au label Swiss Made et permettre aux habituels tricheurs de se flatter d’une origine géographique contredite par un mouvement conçu, développé et ébauché en Chine, sur la base d’un calibre Citizen de 1963 et d’un mécanisme automatique inspiré par un brevet Seiko tombé dans le domaine public dans les années quatre-vingt (brevet lui-même assez proche d’un concept Zenith de la même époque). Swiss Made usurpé ne profite jamais !



5)
••• LA PAGE DU « SPEED DATING » AVEC LES NOUVELLES DU FRONT HORLOGER...

••• « Culture Chanel » : une exposition qui s’annonce pédagogico-historique au musée d’Art contemporain de Shanghai (superbe page d’accueil franco-chinoise)...

••• Une Hamilton Khaki Field Officer pour donner du rythme au film Buried (sortie la semaine prochaine), où elle joue un rôle non négligeable avec une intégration intéressante à décoder dans le scénario...

••• Jean-Louis Maier (boutique Rolex, Lyon) profite du salon Equita pour créer une boutique éphémère sur le salon et offrir aux acheteurs une gravure souvenir « Equita 2010 » [on sait que Rolex est un des principaux animateurs de la Rolex FEI World Cup]...

••• Des bracelets à bonne longueur : une proposition de Mode in Motion (8 000 références, 35 marques d’entrée de gamme en horlogerie) pour les acheteurs de montres en ligne, qui ne sont pas équipés pour mettre le bracelet (métallique) à la bonne taille. Une procédure simple, les maillons inutiles étant rendus au client...

••• Au moins un horloger (un seul pour l'instant !) sur le plan d'eau américain de la prochaine America’s Cup ! Team New Zealand (partenaire habituel d’Omega) et Alinghi (Hublot) semblent faire défection. Ni BMW Oracle, ni Mascalzone Latino (ex-partenaire de Breil), n’ont de marque de montres de référence. Il n’y a à ce jour que... Saint-Honoré Paris (à bord de All4One) pour sauver l’honneur des horlogers dans la future 34e America’s Cup...

••• « Les parallèles du temps » : une horloge qui nous oblige à « relire » le temps et à réfléchir sur l’idée géométrique que nous nous en faisons (vidéo de démonstration). Explications supplémentaires et considérations métaphyiques sur le parallélisme du temps à découvrir sur le site des concepteurs, le studio ClarkeHopkinsClarke...

••• Dans la série des horloges un peu (beaucoup) bizarres, ne pas manquer non plus le film sur la Clock DJ qui est au temps qui passe ce que les DJ sont aux disques en boîte de nuit : du rythme et un grand jeu de mains (pas vilain du tout) conçu par les allumés de Musikame...



6)
••• LA SÉQUENCE « ON REFAIT LE MATCH » POUR LES INFOS DE CES DERNIERS JOURS...

••• Le projet Tomah en « collection capsule » pour une grande marque ? Présenté par Business Montres le 19 octobre (image et légende) comme exemple de création idéale pour un « financement collaboratif », le dossier Tomah pourrait bien tenter une marque en tant que co-création « capsule » (dans l’esprit des Opus chez Harry Winston ou du tourbillon Marc Alfieri chez Chaumet)...

••• « Pour un meilleur contrôle de l’approvisionnement en cuirs exotiques » : tous les exposants du salon indépendant GTE (une grosse quarantaine de marques) ont accepté de s’engager à respecter un minimum d’éthique dans leur approvisionnement en cuirs exotiques (information Business Montres du 19 octobre, info n° 3). On attend à présent les réactions du SIHH (une grosse quinzaine de marques) et de Baselworld – au minimum un engagement soft et politiquement correct du comité des exposants suisses...

••• « L’homme qui est derrière le projet VicenTerra » un entretien avec Vincent Plomb sur Monochrome, et quelques détails sur son projet de montre en souscription (enquête Business Montres du 19 octobre sur le « financement collaboratif »)...

••• Kello, ça marche ! Cet été, quand Business Montres (13 juillet, info n° 1, et complément le 15 juillet, info n° 6) avait présenté la première version de l’application iPhone Kello (mesure de la précision d’une montre), le logiciel n’était pas encore tout-à-fait au point. Désormais, apparemment plus de bug dans la version upgraded (alerte Business Montres du 27 octobre, info n° 6), dont on peut voir une vidéo de démonstration sur Independant Watch Projets...

••• L’horloge québécoise de Richard Mille : on en sait un peu plus grâce à la presse canadienne et aux blogs locaux (exemple : Marc Gauthier). Bonne nouvelle : apparemment, on pourra voir cette horloge monumentale (Business Montres du 26 octobre, info n° 1) quelque part dans le Jura suisse avant qu’elle ne soit expédiée au Québec...

 



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