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Quelques explications rapides sur le succès de certaines marques et l'échec programmé des autres...
 
Le 01-11-2010
de Business Montres & Joaillerie

Comme tous les ans, novembre sera un grand mois horloger, aux enchères, dans les grands prix et en boutique.

POUR LE QUOTIDIEN DES MONTRES, LA VIGIE DU LUNDI A REPÉRÉ...


1)
••• UN COUP D’ŒIL SUR L’AGENDA HORLOGER DE LA SEMAINE...
Histoire de vérifier, en commençant la semaine, qu’on n’a pas rien oublié d’important : comme toutes les semaines, cet « agenda horloger pour la semaine 44/2010 » a été mis en ligne vendredi après-midi, avec pas moins de 13 rendez-vous pour l’actualité des montres, des marques et de ceux qui les font...



2)
••• UNE SÉANCE DE RATTRAPAGE POUR CEUX QUI AURAIENT MANQUÉ UN PRÉCÉDENT ÉPISODE...
Les 10 (et beaucoup plus) infos qui vous avez pu découvrir la semaine dernière, en priorité ou en exclusivité, grâce à Business Montres : nouvelles montres, nouvelles marques, nouveaux points de vue et nouvelles analyses (c’était d’abord annoncé dans Business Montres (31 octobre), et nulle part ailleurs)...
••• COMME IL SE PASSE TOUJOURS QUELQUE CHOSE, le week-end, sur votre Quotidien des Montres, ne manquer non plus l'annonce par Nick Hayek de la « création à Bienne d’une future place Nicolas Hayek » (31 octobre)...



3)
••• UN PAQUET DE MYSTÈRES ENVIRONNÉ DE BROUILLARDS AUTOUR DE LA FAILLITE DE VOLNA...
Pourquoi saborde-t-on une marque qui enregistre 3,5 millions de francs suisses de commandes à Baselworld ? Pourquoi ne pas livrer les détaillants – qui avaient commandé avec enthousiasme parce qu’ils y croyaient – quand ils harcèlent la marque pour avoir de la marchandise ? Pourquoi l’administrateur, venu de Belgique, a-t-il placé Volna directement en faillite, à la hâte [l’opération n’était prévue qu’en fin d’année], alors qu’il existait des repreneurs et des plans de sauvetage réalistes, qui auraient évité de « planter » sans rémission quelques fournisseurs ? Comment peut-on dépenser autant d’argent pour ne rien vendre ou presque, hormis une collection de montres qui se prenaient pour des sous-marins, mais qui prenaient l’eau tout en prenant les amateurs pour des crétins ? Si on rapporte les 5 millions (CHF) évaporés aux 500 montres vendues dans le monde, on découvre que la société a perdu à peu près 10 000 francs par montre ! Un cas d’école...
• DEPUIS LE DÉPART DE L’ENTREPRISE, les malentendus n’ont cessé de s’accumuler autour du projet Volna. Le concept du style militaire « URSS Swiss Made » était sans doute critiquable, même en pleine Bulle Epoque, mais, après tout, pourquoi pas ? A ce prix-là (7 000 CHF en moyenne), ce n’était pas gagné d’avance, mais pourquoi pas ? En revanche, la capacité des deux managers, François Candolfi et Marc Calmonte, était sans doute le premier malentendu : difficile de comprendre comment des investisseurs comme Sébastien Bottinelli et ses proches ont pu se laisser séduire par un modèle économique aussi pauvrement argumenté. Etre un bon praticien de la montre n’induit pas automatiquement qu’on soit aussi un bon manager de start-up horlogère...
• DEUXIÈME MALENTENDU : l’entrée dans le capital du capital-risqueur russe Vladimir Sherbakov, qui a été « refait » de 2,5 millions pour ne pas voir une seule montre produite au cours de l’épisode qu’il a financé. Il est vrai qu’il a les moyens : ne dit-on pas dans Genève qu’il vient de « flamber » plus de 20 millions pour relancer Delaneau, marque féminine relancée par tout le charme de Cristina Thevenaz ? Une partie du malentendu venait sans doute du fait que Vladimir Sherbakov avait une conception extensive de l’investissement, qu’il comprenait à la fois comme « industriel » dans Volna et comme socio-mondain dans l’establishment financier genevois et le « réseau » Bottinelli...
• TROISIÈME MALENTENDU : le rôle d’agitateur conceptuel et d’excitateur commercial confié avant Baselworld 2010 à Yvan Arpa, qui n’a pas lésiné sur l’énergie déployée, ni sur la mobilisation de son carnet d’adresses personnel. En vain, puisqu’il n’y avait déjà plus de capitaine dans le sous-marin Volna et que l’investisseur russe, devenu seul maître à bord, avait une tendance fâcheuse à se désinvestir personnellement d’une entreprise dont il ne comprenait pas le projet. Que de (bonnes) idées gaspillées pour rien dans ce naufrage !
••• QUATRIÈME ET DERNIER MALENTENDU : sauf exceptions qui se comptent sur les doigts de la main [et qui sont gage de succès], le temps et la vision des investisseurs ne sont jamais ceux des créateurs d’entreprise. Si Sébastien Bottinelli se sent aujourd’hui floué, sinon « arnaqué » par la sorte de double « prise d’otages » dont il a été victime, on imagine que les deux créateurs de Volna ont du mal à digérer ce piteux échec. Vladimir Sherbakov en gardera le sentiment qu’on a joué bêtement avec son argent. Yvan Arpa regrettera d’avoir engagé sa crédibilité sur une opération aussi boiteuse. Un jeu collectif à sommes négatives, qui ne va certainement pas redorer le blason de la « jeune génération » des années zéro-zéro...



4)
••• UN FANTASTIQUE EMBALLEMENT DES ENCHÈRES HORLOGÈRES À LA VEILLE DES GRANDES VENTES GENEVOISES...
Un triplé gagnant pour les enchères horlogères d’octobre, qui nous annoncent quelques records pour celles de novembre. Antiquorum a réalisé le 9 octobre sa meilleure vente à Hong Kong depuis juillet 2007 : 84 % de lots se vendant pour un montant final évalué à 115 % du total des estimations initiales (4 millions d’euros/5,5 millions de francs suisses réalisés au final). Beaucoup de monde dans la salle et une vraie frénésie chez les collectionneurs asiatiques, qui ont adoré l’oiseau chanteur des frères Rochat attribué à l’impératrice Joséphine (200 000 euros) ou à la pièce Cabinet n° 5 d’Audemars Piguet (250 000 euros/350 000 francs suisses)...
• SOTHEBYS a également très bien travaillé à New York, avec 195 lots dispersés pour 4,9 millions de dollars et un vif succès des montres de poche émaillées et des « montres chinoises » (266 000 dollars pour le « papillon » Piguet & Meylan). La pendule Francis Perigal, travail londonien de la fin du XVIIIe siècle, est partie à 542 000 dollars, les stars habituelles des enchères signées Patek Philippe montrant une belle énergie sous le marteau...
••• CHRISTIE’S ne s’attendait pas à un tel succès à Dubai, vente traditionnellement plus tournée vers la joaillerie que vers l’horlogerie. 12,7 millions de dollars de résultat final (pratiquement le double de l’estimation), mais 100 % des 41 montres du catalogue vendues (total : 1,4 million de dollars), dont un chronographe quantième perpétuel Patek Philippe adjugé à 116 000 dollars, une grande complication IWC à 110 500 dollars et un tourbillon A. Lange & Söhne à 92 500 dollars. Entre les enchérisseurs présents dans la salle [ce qui n’est pas une habitude locale] et ceux qui étaient pendus au téléphone, il y avait cinq à six fois plus d’acheteurs mobilisés que de montres dans le catalogue !
••• AUTANT DE SIGNAUX POSITIFS adressés par les grands marchés avant les grandes journées d’enchères de la mi-novembre à Genève : l’appétit est revenu, la passion pour les montres est attisée et les collectionneurs sont sur les dents, notamment les amateurs asiatiques. En ligne de mire, un diamant rose à 35 millions de francs suisses chez Sotheby’s (25 millions d’euros !) ou quelques rarissimes Patek Philippe « millionnaires » chez Christie’s...
••• VU LE NOMBRE DES MARCHANDS INTERNATIONAUX qui ont rendez-vous à Genève pour ces quatre jours de folie sous le marteau (12-14 novembre), ça sent la poudre !



5)
••• UNE NOUVELLE POINTURE POUR UN NOUVEAU FONDS D’INVESTISSEMENT EN MONTRES DE COLLECTION...
Le fonds luxembourgeois Precious Time nous vantait récemment l’« investissement passion » (analyse Business Montres du 6 octobre). Voici maintenant l’« investissement émotionnel », avec les nouvelles propositions d’Emotional Assets, un fonds londonien qui se spécialise dans l’investissement en biens « tangibles », rares et collectionnables. Il s’agit toujours d’exploiter la méfiance des investisseurs pour l’argent-papier et l’économie virtuelle, au profit d’œuvres d’art (contemporain ou non), d’antiquités internationales, de biens culturels (livres, timbres) ou de bijoux : l’idée n’est pas ici de focaliser l’attention des investisseurs sur une thématique de collection, mais de leur offrir un « panier » d’objets émotionnels capables de répartir les risques.
••• NOUVELLE RECRUE pour Emotional Assets : William Rohr, qui était jusqu’à la semaine dernière le COO d’Antiquorum (Genève et New York). C’est un bon indice de l’orientation que le fonds, jusqu’à présent assez peu actif sur le marché de l’horlogerie de collection, entend donner à sa stratégie de développement : l’explosion – actuelle et à venir – des valeurs sur le marché des montres de collection attire forcément beaucoup de monde et d’appétits. Business Montres a suffisamment souligné à quel point ce marché était lui-même très, sinon trop... émotionnel pour ne pas être abordé avec la plus circonspecte des expertises : on pourra relire nos articles sur le manque actuel de maturité et l’irrationnalité de ce marché. En recrutant William Rohr, qui ne quitte donc pas tout-à-fait le front des enchères (il sera simplement de l’autre côté de la barrière), Emotional Assets s’offre une « pointure » internationale de référence sur le marché des montres qui font l’événement.
••• DE BELLES BAGARRES en perspective entre investisseurs financiers, d’autant qu’un troisième fonds est en cours de création à Genève (Business Montres vous en dira plus dans quelques jours)...



6)
••• UN PROGRAMME ÉDUCATIF « LE SAVOIR, C’EST LE POUVOIR » POUR LES FORCES DE VENTE...
« Knowledge is power » : belle pétition de principe pour la session de culture horlogère mise en place par Europa Star (Keith W. Strandberg) juste avant Baselworld (20 -23 mars, Yverdon, Suisse). Prévu pour 20 personnes, ce premier Europa Star Knowledge se déroulera entièrement en anglais et il s’adresse aux vendeurs des détaillants du monde entier, avec un programme généraliste de quatre jours (tendances du marché, culture générale horlogère, analyse du marché et de ses acteurs, etc.) pour compléter les formations dédiées proposées par chaque marque. La visite d'une manufacture et celle du musée de La Chaux-de-Fonds assureront la page détente...
••• UNE PREMIÈRE INITIATIVE qui en annonce d’autres, puisqu’un programme concurrent se met en place. Que le meilleur gagne : Business Montres vous en dira plus cette semaine...



7)
••• UNE NOUVELLE SÉRIE LIMITÉE DE RICHARD MILLE POUR LE MARCHÉ AMÉRICAIN...
On ne doit plus être très loin de la dixième « édition spéciale américaine » d’une montre Richard Mille : cette fois, c’est une RM 016 en titane déclinée en 15 exemplaires (chiffres, index et aiguilles oranges) pour les détaillants de l’Amérique du Nord et 15 exemplaires pour ceux de l’Amérique du Sud (idem, en jaune), les deux restant vendues dans la nouvelle boutique Richard Mille de Beverley Hills.
• UNE SUGGESTION POUR JOHN SIMONIAN, qui gère cette organisation locale de l’« exclusivité » : pourquoi jouer petit bras et se limiter aux deux sous-continents américains (nord et sud) ? Pourquoi pas une édition limitée Amérique centrale, puis une spéciale Caraïbes et, enfin, une exclusivité pour les atolls américains du Pacifique ? Après, on pourra jouer avec des tranches de méridiens entre côté Est et la côte Ouest, puis travailler du pôle Nord au pôle Sud avec les parallèles, puis jouer dans le sens de la hauteur avec les courbes de niveaux, puis...
• AU-DELÀ DU CLIN D’ŒIL (AMICAL), cette gestion de la pénurie par le malthusianisme commercial reste un excellent moyen de lutter contre le désastreux penchant des détaillants nord et sud-américains à alimenter le marché parallèle et celui des reventes sauvages transfrontalières...



8 (x 10)
••• UNE SÉRIE D’INFORMATIONS HORLOGÈRES À DÉGUSTER EN MODE ACCÉLÉRÉ...

••• Toujours la même fascination pour les engrenages non circulaires : une extraordinaire vidéo pour prouver qu’un rouage carré peut engrener sur un autre rouage carré qui lui-même engène sur un carré qui engrène sur un carré. Et ainsi de suite pour les engrenages ovales, les asymétriques, les pentagones, les triangulaires ou les poissons et les poulpes, 05:14 mn qui vont donner des idées de complications à ceux qui manquent d’imagination...

••• Braquages horlogers en vallée de Joux : finalement, les casseurs à la voiture-bélier de Jaeger-LeCoultre en 2007, et peut-être ceux du musée Audemars Piguet en 2010, ainsi que certains des agresseurs de bijoutiers en Suisse romande, n’étaient des « pointures » fichées au grand banditisme, ni des super-Pink Panthers, et encore moins des hommes de main de collectionneurs indélicats, mais des petits malfrats sans envergure qui revendaient leurs montres de grandes marques à n’importe quel prix – ce qui est à la fois agaçant et inquiétant compte tenu de la relative impunité dans laquelle ils ont pu opérer (source : Le Matin, Suisse)...

••• Business Montres (12 octobre, info n° 10) posait récemment la question de la montre officielle du futur Virgin Galactic (nom officiel : VSS Enterprise), le futur avion des « touristes de l’espace ». C’est peut-être déjà fait et il se peut que Richard Branson ait une montre suisse au poignet, des horloges suisses dans son aéroport privé et des compteurs suisses sur le tableau de bord de son avion...

••• Un bon dossier du Figaro Magazine sur les « nouvelles stars du net » : « La France compterait plusieurs milliers d’influenceurs »...

••• Un mont-de-piété pour les riches : montres de luxe, voitures rapides et tableaux de maître en dépôt moyennant quelques billets verts, la mode ayant même donné naissance à un reality show américain, Pawn Stars (Newsweek, Etats-Unis)...

••• Les amoureux français de la Fifty Fathoms (Blancpain) avaient tenu à se déplacer place Vendôme un peu pour l’inauguration de la nouvelle boutique Blancpain (ex-Breguet) et beaucoup pour la collection de 60 Fifty fathoms historiques, de 1953 à nos jours (annonce Business Montres du 22 septembre, info n° 2, et agenda du 22 octobre). Cette exposition partira fin novembre vers les Etats-Unis et vers la Chine. Reportage et images sur le page Facebook de Passion horlogère, avec une superbe photo de notre ami Stephan Ciejka (La Revue des montres), qui est commissaire de cette exposition. On doit à Stephan Ciejka l'initiation de toute une génération d’amateurs à l’histoire, aux légendes et à la collection des Fifty Fathoms. La saga du toujours fringant Bob Maloubier lui doit également beaucoup (ne pas manquer la photo des moustaches du grand Bob, en uniforme de « grand ancien », le soir de l’événement) !

••• Blancpain a profité de l’occasion pour présenter la nouvelle « Tribute to Fifty Fathoms » (image ci-dessus), série limitée à 500 exemplaires dont l’esthétique reprend celles des Fifity Fathoms des années soixante : symbole d’agent radioactif sur le cadran (pour lé décoration pour le respect de l’icône), mouvement automatique Blancpain (ex-Frédéric Piguet) à trois barillets, cage anti-magnétique à l’ancienne. De quoi satisfaire aux collectionneurs qui n’osent plus trop risquer leurs respectables Fifty Fathoms d’époque dans leur quotidien...

••• « Les inévitables questions après la disparition de Gino Macaluso : après Business Montres (28 octobre, info n°2), L’Agéfi (Suisse) s’interroge également sur le devenir de Girard-Perregaux et sur la possible « exposition du groupe pendant la période de transition qui s’annonce inévitablement » (Stéphane Gachet)...

••• Superbe boutique Sincere au Marina Bay Sands de Singapour (un des ensembles architecturaux les plus audacieux du monde) : à découvrir sur Revolution online, avec le nouveau concept de shop-in-shop qui donne beaucoup d’ampleur et de cohérence à l’exposition des marques...

••• Une visite de la manufacture Zenith par un groupe d’amateurs de Passion horlogère : une bonne illustration des nouveaux chemins de la communication horlogère...

 



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