• Partager

La montre BVX est la première d’une collaboration horlogère entre Bottega Veneta et la manufacture Girard-Perregaux, qui se permet ici un spectaculaire bond en avant dans l’esthétique contemporaine...

••• BOTTEGA VENETA BVX PAR GIRARD-PERREGAUX...

Bottega Veneta (marque de maroquinerie de luxe du groupe PPR) a choisi de se développer en marque globale, positionnée sur tous les segments de l’art de vivre – ce qui implique de créer des collections horlogères dignes de ce nom. Là, une alternative : ou bien la création d’une entité horlogère à part entière (stratégie de Louis Vuitton ou d’Hermès), soit le choix d’un partenariat (au pire, la signature d’une licence, ou, plus sérieux, l’association avec une manufacture établie et renommée). Italian Spirit oblige, il était d’autant plus évident pour Bottega Venera de s’adresser à Gino Macaluso que sa manufacture, Girard-Perregaux, est elle aussi associée au groupe PPR. D’où la décision de Bottega Veneta de faire développer toutes ses montres à La Chaux-de-Fonds, par un partenaire de référence comme Sowind (Girard-Perregaux et JeanRichard).

••• LA PREMIÈRE MONTRE de cette collection est la nouvelle BVX, dont la création avait été révélée par Business Montres le 21 juin dernier (info n° 1). Les premiers visuels arrivent (image ci-dessus et confirment – bien au-delà de ce qu’on pouvait espérer – que Bottega Veneta a réussi à « violer » le traditionalisme invétéré de Girard-Perregaux pour exprimer une idée contemporaine de la haute horlogerie et d’une nouvelle Italian Touch. Bravo pour cela à la direction artistique de Bottega Veneta (l’Allemand Tomas Maier), qui aura sans doute fait prendre conscience à l’équipe de Girard-Perregaux qu’on pouvait aller très loin sans pour autant perdre son âme...

••• LE RÉSULTAT DE CETTE COLLABORATION est plutôt magistralement réussi, avec un boîtier en titane mat aux courbes sensuelles, un cadran havane mat assorti au bracelet en crocodile (bien intégré aux cornes) et un mouvement Girard-Perregaux en or (développé spécialement pour Bottega Veneta). Subtilités horlogères : la couronne à quatre heures, ainsi que la date, la petite seconde étant décalée à 10 h (très belles aiguilles). Ultra-chic : le cadran non griffé, puisque « nos propres initiales nous suffisent », comme on dit chez Bottega Veneta. Mise en vitrine en décembre, à un prix finalement raisonnable pour une telle réussite (14 600 dollars)...

••• AVEC CETTE AVANCÉE pour le compte de la griffe italienne, il est désormais clair qu’une fenêtre de tir s’est ouverte pour Girard-Perregaux, qui tient la preuve qu’on peut rester une manufacture de grande tradition sans jamais cesser de s’inscrire dans les grands courants de l’esthétique contemporaine : on peut allier mécanique de haut niveau et expression stylistique de grande classe. C’est un avenir possible pour la manufacture...